Hirondelle

Hirondelle

A tire d'aile sur les fils d'une toile, la vie épinglée

Lecture du Haïku Calligramme: haut, bas, centre.

A tire d’aile
sur les fils d’une toile
la vie épinglée

C’est enfin l’été ! Le voyage imaginaire continue. Il va suivre le fil bleu du pourtour de la Corse en douceur et en couleurs, avec ou sans séries, selon mes envies et les hasards de mes vagabondages.

Cinq poèmes en ciel sur cinq fils tendus. Voici un petit recueil de sensations autour de ces fils et de ces oiseaux en liberté grâce aux plumes aériennes de Brigetoun, Bourrache, Marline, Yves et Patricio.

pour l’allégresse,
pour la beauté de la vie,
pauvre sourire

Brigetoun

Balcons désertés,
volets clos,
L’oiseau-liberté plane
Soleil de plomb.

Bourrache

Le vent cesse
Au loin les oiseaux
Chantent les ruisseaux
Sur une harpe sans cordes…

Marline

l’amour au balcon
entre les ailes désir
j’ai faim mon olive

Yves (son blog)

Lucarne à ciel ouvert

Bleu sur bleu
Gris sur gris
Décalcomanie à ciel ouvert

Pierre sur pierre
Lierre au ciment
Façade à gueule ouverte

Fil à fil
Silence à l’affût
Hier c’était un autre jour

Patricio

Altitude

Altitude

Paquebot de lignes, billet pour le grand large, un grand oiseau blanc

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, centre, droite.

Paquebot de lignes
billet pour le grand large
un grand oiseau blanc

Laissons-nous emporter dans l’espace sur le brise-glace de Sven et sur le grand oiseau blanc de Claudie qui chante l’amour.

Brise glace…

Marée d’images sur la page
de la mémoire oublieuse
chuchotent les larmes
aux portes de tes yeux
Regarde le soleil cru
et suis l’oiseau blanc
déchire du regard
le voile de l’oubli
les lès du temps
brise les glaces
retrouve les traces
de ton pays
Ouvre l’espace
de ta rue
de nos vies
aux parfums de l’orient
au souffle du désert
à la magie
au mystère
des caravanes bleues
Laisse passer les mots
passeurs de frontière
passeurs de mémoire
donne nous des images
des chants
des odeurs
des paroles sages
qui viennent d’ailleurs
Redessine pieds nus
sur la terre battue
dans la misère de nos rues
jusque dans nos impasses
redessine pour nous
sur une terre inconnue
le cheminement de tes pas…

Sven

Sur un paquebot
Gigantesque
Je navigue
J’ai pris un billet
Un aller-retour
Pour l’amour
Un ticket de velours
Avec pour tout bagage
L’espoir de te revoir
Dans ma tête s’emballent
Mille rêves d’étoiles
Une lueur, un phare
Je déploie mes ailes
Je suis l’albatros
Je croise les cormorans
Les goélands si blancs
M’accompagnent dans mon élan
La proue de mon navire
Je la garde jalousement
Du haut du bastinguage
Elle est mon oriflamme
La presqu’île au loin
La presqu’île au loin
Ma déesse, tu es là
Sur la berge
Ile, ton prénom
Mes lèvres l’esquissent
Ils te languissente
Tu émerges des flots
Et le paquebot bourlingue
L’amour se glisse
Volupté, langueur
Flux et reflux
La marée roule son écume
Et notre amour
Embrase les cîmes
Tout est possible
Même l’inaccessible!

Claudie

Escarpement

Escarpement

Escarpement

Escarpement

Epingle à cheveux, cerveau en ébullition, matière grise

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Epingle à cheveux
cerveau en ébullition
matière grise

Photos prises au musée Guimet à Paris.

Ile hors du temps, mâchoires crispées, voix de l’amour qui donne des ailes, sourire éclatant du désir qui s’envole. Les poèmes de Sven, Fred, Alix et Claudie nous font passer par toutes les couleurs. De l’effroi à un intense voyage libératoire, leurs mots sont comme un grand cri qui s’échappe de cette bouche minérale.

… L’île…

Vapeurs flottantes
suspendues ballantes
suintent sur ma tempe
coulent sur la vitre sinistre
comme flots tamisés de lampe
froides et molles
un peu folles
courant légères
dans l’air
rampant sur le sol
serpent, boa difforme…

Isolée dans ce monde inerte
lancinant
si blanc
je déambule
en somnambule
erre sur une terre inconnue
où mes pieds ont disparu…

Je suis l’île
inviolable
intouchable
et je me vois dédoublée
un peu suffoquée
sans attache
et sans appui
libérée ou asservie
marchant dans l’espace…

à Claire.

Sven

la peur du vide
à mon regard pétrifié
ta bouche convulsée

Fred

Ta voix va
D’île en songes
Un souffle de matins
De l’aube qui s’éveille
Puis devenue le vent
Elle s’échappe
Au creux des balustrades
Et me rend mes ailes
Je m’ébroue vers le ciel
Infini
Ta voix encore
D’azur et de soleil
D’un écho me revient
Les doux bruits d’autrefois
Sur ce pont aérien
Ta voix encore
Qui m’enroule d’étincelles…

Alix

Sur les hauteurs,
Sur les cîmes
J’arpente ton coeur
Mon désir culmine
Mes yeux scintillent
Tu ris et je souris
Le vide est si plein de nos envies
Mon coeur bondit
Ta flamme me réjouit
Nos âmes se rejoignent dans l’infini
Enfin, du haut de ce tertre
Nos amours ont fleuri
Nos émois,
Un tourbillon de plaisir
Des battement d’ailes
Te voilà hirondelle
Je m’agrippe à toi
Et notre envol
Un nirvana de corolles
Oh! Temps suspends ton vol!

Claudie

Escalade

Escalade

Escalade

Squelette vivant, colonne vertébrale, mon labyrinthe

Lecture du Haïku Calligramme: bas, centre, gauche.

Squelette vivant
colonne vertébrale
mon labyrinthe

Photos prises au musée Guimet à Paris.

Aujourd’hui, je vous offre les quatre approches d’Yves, Patricio, Feu Roméo et Catherine. Dans ce labyrinthe entrelacé, elles sont toutes sous-tendues par le mouvement inspiré par la hauteur vertigineuse et le vide.

plongeoir bastingage
qui chutera dans l’oeil noir
glisse la souris

Yves 

Tarte à la crème

Entrelacs obsessionnels
Hardiesse de la manière
Un lampion à chaque tournant de l’intestin

Patricio

chasse tactique
épeire immobile
le saut de l’ange

Feu Roméo

chasse tactique
Danseur de l’extrême,
dans le défi de l’inaccessible,
les rochers sont ta piste de danse;
tu grimpes à vue,
tu saute et tu voles,
tu te plies et te déplies
de graton en graton.
tu te balances,
tu dynamises ton corps
et les prises infimes, sous tes chaussons,
deviennent les marches invisibles
de l’accès vers ta liberté :
la maîtrise de ton corps
dans la légèreté,
la sensation extraordinaire
d’une danse verticale
pour l’étreinte des hauteurs
dans le bleu du haut.
Tu danses aérien
solitaire et silencieux.
Tu joues d’astuce
vainqueur du vide
et des vertiges,
tout ton corps concentré
sur la pointe d’un pied,
sur le bout d’un doigt,
mais ton mental emplit
d’une force vive
à vouloir grimper toujours plus haut
vers la rencontre
de ton être
ton toi sur un toit du monde.

Ton secret ?
Faire de ce qui semble un mur infranchissable
un escalier d’aisance pour franchir les frontières du vide.

Catherine

Escalator

Escalator

Escalator

Bouche béante, je glisse en somnambule sur le fil d'airain

Lecture du Haïku Calligramme: bas, gauche, centre.

Bouche béante
je glisse en somnambule
sur le fil d’airain

ossiane

Voyage dans un boa, voyage en terres lointaines, voyage au paradis, voilà où Zen L’escalator a conduit Maria-D, Bourrache, Annick, amichel et Johal.

maria

Maria-D

bourrache

Bourrache

annick

Annick

amichel

Elle montait
Je descendais
On aurait pu se rencontrer
Et de l’Inde au Japon
Je l’ai cherchée
Sans la trouver
Plus je me désolais
Plus les bouddhas souriaient
S’était-elle envolée
Sur des chevaux célestes
Ou bien cachée
Dans un palanquin chamarré
Je ne l’ai jamais su
Je ne l’ai pas revue
L’escalator
M’a fait du tort
J’aurais dû
Prendre l’escalier

amichel

johal

Johal

Escalier

Escalier

Marches d'un rêve, une femme disparaît, le silence blanc

Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas.

Marches d’un rêve
une femme disparaît
le silence blanc

Photos prises au musée Guimet à Paris.

Beaucoup de concurrence dans cette ascension qui nous emmène toujours plus haut. Vertige des sentiments, jeu de construction, souvenirs d’enfance, rendez-vous d’amour, l’escalier est un lieu fort de symboles qui a fait joliment rêver Claudie à qui je souhaite la bienvenue sur L’Oeil Ouvert, Bernard, Neyde et amichel.

L’escalier, l’ai-je bien monté, pardon, descendu? Il m’a paru san fin, malgré la lumière qui m’a guidée! Perdue dans mes rêves, j’ai enfin atteint le sommet, que de marches pour te rejoindre, ton étoile agrippée au sommet, j’ai pu enfin valser dans tes bras accueillants et puis, pas à pas, à petits pas, sur les airs d’un menuet d’autrefois, nous avons redescendu l’escalier avec fébrilité, dans la hâte , j’ai failli trébucher, tu m’as alors soulevée et je me suis retrouvée dans les draps blancs de l’éternité

claudie

gagnants

neyde

De deux en deux marches
Je montais l’escalier
Sans fatigue, en souriant
Dans ma robe d’enfant
C’est petit l’escalier…

Une marche aprés l’autre
Chaque pied sur chaque marche
Souriant au monde
La vie m’inonde
C’est bien l’escalier…

Petit à petit, les deux pieds
sur chaque marche
souriant de moi même
je monte à grand-peine.
L’escalier est trop haut!

échelle

Jadis je suis allé en paradis
Non par l’échelle de jacob
Mais par un escalier de bois gris
De marche en marche
Je volais
Sans les compter
A la main un joli bouquet
Des fleurs qu’elle aimait
Je volais
Sans prendre le temps de respirer
Je savais qu’elle m’attendait
Dans la chambrette sous les toits
Je volais
Alors
Comme mon cœur cognait !
Et arrivé sur le palier
Tout doucement
Je murmurai
En entrouvrant sa porte
C’est moi
Vois ce que je t’apporte
Fougueusement on s’embrassait
Avant même de refermer
Jadis je suis allé en paradis
Par un escalier de bois gris

amichel

filet

éléVation

Elévation

Dans l'obscurité, flotte un sourire infini, voyage doré

Lecture du Haïku Calligramme: droite, gauche bas, droite, centre.

Dans l’obscurité
flotte un sourire infini
voyage doré

Photos prises au musée Guimet à Paris.

Sans vouloir offusquer qui que ce soit, je n’ai pas pu m’empêcher de passer du sourire impénétrable au grand rire aux éclats grâce à Bonbonze, Maria-D et amichel ;-)) Vous ne vous sentez pas un peu plus détendus;-)

Tiens voilà du Bouddha, voilà du Bouddha, voilà du Bouddha…

Bonbonze

Un bon bonze
A l’esprit élevé
Toujours je ris

Maria-D

Alice-Ossiane et le sourire du chat du Cheshire, peut être ?– Pouvez-vous me dire, s’il vous plait, quel chemin je dois prendre pour quitter cet endroit ?
– Cela dépend largement de là où vous voulez aller, répond l’animal impertinent en souriant malicieusement.
– Peu m’importe, dit Alice.
– Alors, le chemin que vous aller prendre n’a pas d’importance, lui répond le chat du Cheshire.
– Pourvu que j’arrive quelque part, ajouta Alice en guise d’explication.
– Oh, tu ne manqueras pas d’arriver quelque part, si tu marches assez longtemps.
– Mais je ne veux pas aller parmi les fous, fit remarquer Alice.
– Impossible de faire autrement, dit le Chat; nous sommes tous fous ici. Je suis fou. Tu es folle.
– Comment savez-vous que je suis folle ? demanda Alice.
– Tu dois l’être, répondit le Chat, autrement tu ne serais pas venue ici.
« C’est bon », dit le Chat; et, cette fois, il disparut très lentement, en commençant par le bout de la queue et en finissant par le sourire, qui persista un bon bout de temps après que le reste de l’animal eut disparu.
« Ma parole ! pensa Alice, j’ai souvent vu un chat sans un sourire, mais jamais un sourire sans un chat !… C’est la chose la plus curieuse que j’aie jamais vue de ma vie !»

amichel

 Enfin, un petit clin d’oeil amusé vers Fugitive et son petit démon en lévitation
qui a vu le jour en même temps que mon bouddha.

Impatience

Impatience

Impatience

Impatience

Impatience

Cavaliers du vent sur leurs chevaux célestes, rêve d'Icare

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

Cavaliers du vent
sur leurs chevaux célestes
rêve d’Icare

Photos prises au musée Guimet à Paris.

Enfance, voyage, rêve, Neyde, Cristina M et Alix nous embarquent en ballet douceur dans les nuages.

Ballet d’arc-en-ciel
Chevaux-papillons
Sur le bleu du ciel
Ne laissent pas de sillons

Neyde

Cavaliers de ce temple
Aux murs de cristal
Ne partez pas au galop
Vous risquez de briser
Nos rêves d’enfants!

Cristina M

J’enfourcherai mon cheval de nuages
le soir au bord du lit
de visages en paysages, j’irai
sur le clair de la terre à l’abri des cascades
à la pointe d’argent de l’écume de rivière
assoiffée de silence, je me laisserais flotter
dans cette musique étrange où nichent les orages
ardents et silencieux…
Ils se laisseront glisser dans une larme de sel
sur mes heures de dentelle
s’attacheront à mes doigts des oiseaux suspendus
dans un souffle fragile s’enchanteront les aubes claires…

Alix

cheval

Liberté

Liberté

Liberté

Petit cheval fou dans sa prison de verre, le pré interdit.

Lecture du Haïku Calligramme: droite, cadre, gauche.

Petit cheval fou
dans sa prison de verre
le pré interdit

Photos prises au musée Guimet à Paris.

 Mes pensées sont toujours dirigées vers Pam. Ne manquez pas d’aller découvrir son atelier de sculpture.

Beaucoup d’émotion, de fierté et d’expressivité chez les chevaux de Bourrache et de Bernard.

Débourré :
Tant de trots
Trop de galops
– usés mes sabots –

Harnaché :
Promenades, ballades
Obstacles trop haut
En croupe
Sur mon dos
– jambes vannées-

Garrotté :
Eperons sur les flancs
Flatteries sur le poitrail
Vos chagrins sur mon épaule
– entrailles dévorées –

Encore, tête dressée
Avec fierté
Je hennis, montre les dents
A ce futur
Qui m’attend
– pur Sang –

Bourrache

L’enfant qui passe a peur
se sent décapité
en lumières blafardes
en rictus effrayant
en ombres grimaçantes
en cadavres de terre
Il souffre le martyre
de la bête muette
et voudrait lui parler
même lui murmurer

Une force l’entraîne
le guide auprès de lui
Il colle son oreille
à la cloison de verre
Il se sent étonné
ouvrant grand ses narines
et magie de ses rêves
Il entend ce grand rire
et ce cri qui libère

Il court par les montagnes
les plaines et les mers
Il est ivre de joie
d’espace et de lumière
Il sent le vent des steppes
couchant les herbes folles
appelle les étoiles
à la nuit fière escorte
et quand le jour se lève
Il a franchi l’obstacle

L’enfant parle à sa mère
lui raconte son rêve
Il l’appelle Ma-man

Bernard

cheval

Orient

Orient

Orient

Chevaux d'argile, voyage dans l'au-delà, correspondances

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, bas, droite.

Chevaux d’argile
voyage dans l’au-delà
correspondances

Photos prises au musée Guimet à Paris. Pour en savoir plus

Une pensée toute particulière à Pam et à son amour pour les chevaux. Ne manquez pas d’aller découvrir son univers artistique sur son blog de sculpture.

Le bruit du galop, les crinières au vent, des chevauchées effrénées dans les airs, les rêves et dans les steppes. Je me suis laissée emporter par les belles évocations de Pierre (2), Maria-D et amichel.

Un cheval pour un paradis
Six je sors
Deux je te prends
Retour à la case départ
Deux chevaux en ligne
Chance double pour le ciel

Pierre (2) (son blog)

CABALLOS

Dans mes rêves los caballos
Sont des êtres de silence
Ils approchent de ma main
Dans une attente sans intention

Dans mes rêves le cheval bleu
A les yeux de l’humanité
Il est symbole de liberté
A tout jamais illimitée

Dans mes rêves j’oublie
Que l’homme et le cheval
Ont tous deux souffert
De servilité

Maria-D

Les chevaux du « loup bleu »
Galopent galopent
Avec la horde d’or
Les chevaux conquérants
Galopent galopent
Sous le talon de Tamerlan

Les chevaux aux sabots de fer
Galopent galopent
Avec les guerriers d’Attila
Les chevaux au mors rouge
Galopent galopent
Et l’herbe ne repousse pas

Les chevaux du Levant
Galopent galopent
Dans les steppes du temps
Les chevaux de vent
Galopent galopent
Dans les rêves d’orient

Les chevaux d’argile
Galopent galopent
Dans la nuit des tombeaux
Les chevaux d’or et de lumière
Galopent galopent
Dans l’éternité du silence

amichel

cheval