Ténèbres

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Canal du Midi à Agde

Bateaux fantômes, miroir aux eaux dormantes, comme un soleil noir

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, droite, haut.

Bateaux fantômes
Miroir aux eaux dormantes
Comme un soleil noir

Un petit coup de projecteur sur le réveil de Pierre b et sa belle échappée poétique sur cette route à quatre voies en plein champ. Les points de suspension en guise de petites respirations enchaînent les actions comme dans un film et donnent du rythme à son écriture. Délicate et pleine de rêverie, cette déambulation lui ressemble puisqu’il la vit chaque jour dans les embouteillages de Paris.

La terre qui sommeille…le ciel qui bascule…reflets partagés..horizon argenté…envie de lumière…un bateau qui dérive… Le jour qui se lève…le fauteuil qui se découvre…fini de glisser…les fantômes qui s’échappent…la clarté qui s’invite..un lit que l’on quitte… La rampe de l’escalier qui accompagne vos pas..éviter la marche qui grince pour ne pas la réveiller..rideau de pluie et joues rasées… »habit rouge » et tenue décontractée.. Quitter la maison endormie.. le magnolia est en pleurs…les oiseaux vos complices..la grille qui chante…la route qui s’enroule..réverbères ou sentinelles…une quatre voie en plein champ..miroir aux eaux dormantes…l’amandier est en fleur………………………..vous êtes arrivé….

Pierre b.

Photo du Canal du midi prise à Agde.

Escale

Péniche

Brume de l'aube, un chemin de traverse sous la grande arche

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

Brume de l’aube
Un chemin de traverse
Sous la grande arche

Envie de mettre sous la lumière le poème d’Yves dont la forme lui est inhabituelle puisqu’il écrit surtout des haïkus. Un beau tableau vivant et impressionniste de mots, de sons, de voix et de couleurs.

Sous les ramées bruit le miroir des eaux,
vaste portique où marchent les oiseaux
de l’aube et de minuit.
Des trous de lumière naissent les voix,
opaques haleurs des chemins étroits
de l’aube et de la nuit.
Bonjour Turner, Monet bonsoir.

Yves Tissot (son blog)

Photo prise sur le Canal du midi.

Gouvernail

Gouvernail

La vie qui tangue, voyage sans pilote, le coeur chaviré

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

La vie qui tangue
Voyage sans pilote
Le coeur chaviré

Le poème de Brigetoun est sorti en douceur de mon chapeau aujourd’hui. Un hommage à la matière noble du bois, à l’artisan et à son amour du travail bien fait qui nous invite à rêver dans notre monde de plastique et d’objets fabriqués à la chaîne.

douce, tranquille
assurance, de bois,
métal et cordes.

roue immobile,
promesse de voyage
au loin, dans le temps.

la main d’un homme
l’a façonnée, d’autre mains,
depuis, l’empoignent.

et nous partirons,
nos rêves bercés, gardés,
par les artisans.

Brigetoun (son blog)

Photo de péniche prise sur le Canal du midi.

Petit clin d’oeil amical à vous tous en ce tout premier jour du printemps.

Hublot

Hublot

Le Noir et le blanc entre le vide et le plein, clair de lune

Lecture du Haïku Calligramme: blanc, noir, blanc.

Le Noir et le blanc
Entre le vide et le plein
Clair de lune

Quel choix cornélien encore une fois! Fred sera l’heureux élu pour s’être complètement immergé dans ce vallon noir et blanc et lui avoir donné la respiration et les couleurs de la vie avec beaucoup de sensibilité.

les voyageurs du temps…

sur un parterre de pâquerettes
à ces parfums que rien n’arrête
heureux frissons comme un mirage
le nez en l’air dans les nuages

inspire…

dans ce vallon à l’herbe grasse
coulis de l’eau qui nous embrasse
se révéler le coeur léger
et dévoiler dans nos pensées

soupire…

le doux chemin de nos errances
perles d’étoile et de jouvence
se rencontrer l’âme réconfort
et partager amour à mort

expire…

comme des horloges nos tocantes
suspendues à des lèvres filantes
susurrer aux rayons du soleil
et savourer nectar d’abeilles

sourire…

électrons libres de l’éphémère
nos vies bridées et passagères
larme de rosée qui s’évapore
bourdonne et vibre en corps

Fred de Toulouse

Photo de péniche prise sur le Canal du Midi.

Cabine

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Péniche

Palanquin sur l'eau, les paupières mi-closes, un oeil de tigre

Lecture du Haïku Calligramme: bas, haut, centre.

Palanquin sur l’eau
Les paupières mi-closes
Un oeil de tigre

Après bien des hésitations, j’ai choisi de mettre les poèmes de Chris en lumière pour sa capacité à créer une histoire autour de cet oeil de tigre un peu insolite. Il en ressort une poésie teintée d’humour et très colorée qui fait voyager. Et toujours ses références à la musique qui baignent très souvent ses poémes.

Dans cette cabine ancrée sur le canal
Se cache peut-être une tigresse
Espionnant les voyageurs qui se pressent
Découvrant les traits d’un merveilleux bal.

Le bal des couleurs, le bal de l’évasionn
Bienvenue à toi visiteur du silence,
Allonge-toi et écoute cette chanson
Tu es si bien ici alors saisis ta chance !

Fais-moi belle tu veux, fais-toi beau
Me caressant, je deviendrais un agneau
Griffes rentrées, ma fourrure qui te sourit
Jetons l’ancre ce soir pour cette inoubliable nuit !

______________

Cabine d’essayage
Rêveurs de passage
Traits anti-age !

Chris

Photos de péniche prises sur le Canal du midi.

Ancre

Péniche sur le canal du midi

La corde à ton cou, le murmure d'une brise entre tes lèvres

Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas.

La corde à ton cou
Le murmure d’une brise
Entre tes lèvres

La fantaisie, la rêverie, l’imaginaire sont au rendez-vous dans le beau poème de Bernard: le fil rouge, le travail sur les couleurs, le parallèle entre la bouche carminée de la péniche et le croissant de lune, les jeux de mots et de correspondances avec les traces et signes de Sounya. Un grand souffle de poésie passe sur le Canal.

Péniche bois de pin
Ta proue en lippe noire
Comme à l’encre de Chine
Imprime les mémoires

Je suis sur le fil rouge
Ma ligne de mouillage
Si c’est corde à ton cou?
Je n’en vois pas la trace

A l’encre de ta bouche
Ta lèvre carminée
Morsure au blanc de clown
Geisha reine de l’art

Elle est comme un fruit mûr
Tout de rouge grenade
Un baiser chaud suffit
Qui fait trembler la terre
Un volcan d’émotion
En lave se répand

Et si c’était un haim?
Mon ancre de salut
Ma dernière ressource
La chaîne du corps mort

Point de mots, que des signes
Un lien dans une page
La trace de mon souffle
Une onde de murmure

Par le jas de l’aiguille
Haïkus en lettres rouges
Le tissage des mots
Magie de l’espérance

La chance le bonheur
Offrir une pivoine

Au fond ciel bleu d’azur
Au zénith un nuage
La lune fine
En son croissant
Le chemin du soleil
Le phénix ouverture
La grotte de cinabre

Bernard

Photo prise sur le Canal du midi.

Un petit coup de projecteur bien mérité vers Sounya et son très beau livre de peintures et poésies qu’elle vient de publier. La rencontre de l’encre de chine, des mots et des signes. Traces aquarellées qui n’appartiennent qu’à elle et que je redécouvre d’une autre façon en savourant son univers pictural sur le papier.
Pour en savoir plus sur son livre et son blog

Péniche

Péniche

Marin d'eau douce, poisson rouge qui sommeille, de rive en rêve

Lecture du Haïku Calligramme: vert, rouge.

Marin d’eau douce
Poisson rouge qui sommeille
De rive en rêve

Un parfum d’humour, d’absurde, de poésie et d’imaginaire flotte dans les trois beaux poèmes de Pierre (2). Une bonne dose de fantaisie bienvenue pour un lundi.

Revenue au port
La péniche amarrée
Le poisson d’or

* * * * * *

Point de vent
Point de voile
Personne à bord ?
Un vélo abandonné
Sur le lé
Visiteuse pressée
Les rideaux tirés
Le chien à la barre

* * * * * *

Dans son bocal
Le poisson rouge
Tourne en rond
Sur le pont
Prend l’air

Pierre (2) (son blog)

Photo prise sur le Canal du midi.