Fêlures

Fêlures

Fêlures

Fêlures

Une pluie d'orage, de la buée sur les carreaux, mon miroir brisé

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Une pluie d’orage
de la buée sur les carreaux
mon miroir brisé

Le très beau poème d’amichel à l’honneur aujourd’hui. Il embrasse tous les champs; les sillons initiés dans les notes précédentes, les fêlures de la vie, la référence à ‘Il pleut dans mon coeur » de Paul Verlaine et ces éclairs d’espoir et de désir.

La pluie sur la vitre glacée
Perles d’eau et résilles de givre
Traces et lignes enlacées
Sillons de la douleur de vivre
Signes que l’on voudrait effacer
Chagrins dont on ne se délivre

Fêlures du miroir du temps
Où les jours sont rayures
Durs souvenirs mouvants
Grinçantes meurtrissures
Regrets vains des printemps
Quand l’automne perdure

« Il pleure dans mon cœur »
« Comme il pleut sur la ville »
On a cette triste langueur
Quand les nuages bas défilent
Réveillant de noires douleurs
Acres poisons d’amère bile

Ah ! Qu’un éclair enfin déchire
Ce ciel gris qui nous emprisonne
Que de l’été la lumière et les rires
Chassent les nuées monotones
Que la joie avec l’air se respire
Que le goût du désir nous étonne

amichel

Vie

Les Alpes en vue aérienne

Les Alpes en vue aérienne

Il neige sur ta peau, coule le temps dans tes veines, ton coeur palpite

Lecture du Haïku Calligramme: haut, verticale, centre.

Il neige sur ta peau
coule le temps dans tes veines
ton coeur palpite

Un joli cocktail de perceptions différentes avec les regards d’Annie-Claude, Maria-D, Brigetoun, Fugitive et Pierre(2).

Marques de la vie
Se creusent des sillons gris
Le blanc résiste

Annie-Claude (son blog)

Le toit du monde
Je me sens si petite
La vie est grande

Maria-D

camaïeu heurté,
irisé de lumière,
chute dans le gris

Brigetoun (son blog)

L’air glacé, rugueux
Hérisse d’un éclat dur
L’émouvant défi

Fugitive (son blog)

Une caresse
Tout entier en unisson
Ton corps vibration
Chante

Pierre (2) (son blog)

Photos aériennes des Alpes.

Forge

Aube

Sur la mer d'huile, le bronze coule en sillons, les plis de l'aube

Lecture du Haïku Calligramme: du centre vers l’extérieur.

Sur la mer d’huile
le bronze coule en sillons
les plis de l’aube

Magnifiques poèmes que ceux de Candide et Nigra entre naissance au coeur du magma et fusion sensuelle entre lune et soleil.

du coeur du magma
dans un chaudron de soupe primitive
des torrents titanesques
de forces d’ombres et de lumières

cette aube…
quelle création? quelle créature?
jour levant
quelle déchirure?
quelle ouverture?
du vagin de la nuit…

naissance

Candide

Draps de satin
Etire toi
Enroule-toi
Eveille-toi
En douceur
Dans ce lit sans frontières
Caresses

Métal en fusion
Méfie-toi
Ne plonge pas
Tête baissée
Dans ce lac de braises
Tentations

Soleil et Lune fusionnels
Reste en éveil
Sois à l’affût
De leurs conseils
Observe leurs ébats
Dans ce ciel de mystère
Patience

Entre le jour et la nuit
Tu trouveras l’Equilibre
Entre le chaud et le froid
Tu trouveras l’Harmonie

Nigra

Retour

Retour

Retour

Retour

Matin d'ardoise, au-dessus des nuages la lueur du monde

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

Matin d’ardoise
au-dessus des nuages
la lueur du monde

Un titre de note et de poème emblématiques pour le grand retour de Sven sur L’Oeil Ouvert. Que cette aube nouvelle te porte loin dans tes espérances. Amitiés vers toi.

Une aube nouvelle…

Et dans le lavis des matins gris
nos coeurs dessineront encore
les dessins d’une aube nouvelle…

Lavés de la pensée
et lavés de l’esprit,

nos pas délavés
sur la plage s’effaceront…

Dans les matins d’ardoise
nos âmes dans la mer chavirées,
nous cheminerons encore et toujours,

jusqu’à la fin inéluctable du jour…

Dans le sel nous marcherons,
noyés d’écume.
Par-delà les embruns,
nous porterons de nos mains
une aube éternelle,
comme une bannière d’ambre et d’or…

Sven

Mirage

Jardin de Côme

Echos du miroir, reflets de l'invisible en mosaïque

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Echos du miroir
reflets de l’invisible
en mosaïque

Les reflets, le mouvement, le bouquet pulvérisé dans le jeu de lignes rigides, je les ai trouvés chez Annick, Johal et Brigetoun.

Vasque de fleurs
Piste de décollage
Tendre envol

Annick

-Harmonie minérale-
Juste un vase ébouriffé…
C’est la vie !

Johal

Gauche inclinaison
un homme a pensé
la rigueur du cadre,
et l’a pulvérisée
par le jeu du reflet.
Sur la vie morcelée,
brouillée, comme un chant,
point d’orgue du bouquet,
vie échevelée
dans la géométrie.

Brigetoun (son blog)

Photos prises dans un jardin de Côme.

Duel

Sculpture

Un corps à corps, le théâtre d'un combat, le choc des armes

Lecture du Haïku Calligramme: centre, haut, gauche, droite.

Un corps à corps
Le théâtre d’un combat
Le choc des armes

Combat, match, parade amoureuses; telles sont les trois approches de Maria-D, Pierre (2) et amichel.

Match de polo
Sur un gazon anglais
Remise en jeu

Maria-D

Epreuve Il Elle
Unis une maille
A l’endroit à l’envers
Parade amoureuse

Pierre(2) (son blog)

C’est le combat des étreintes sauvages
Des beautés cannibales des champs
La mante religieuse veut tuer son amant
Ainsi que Marguerite ses galants
Après les plaisirs de la tour de Nesle

C’est le combat de rage et de fureur
Des guerriers Achille et Hector
Devant les remparts de Troie
Que la ruse d’Ulysse brûlera
Pour les beaux yeux d’Hélène

C’est le combat des frères ennemis
Qui dans l’arène vont se battre
Gladiateurs soumis au maître
Qui peut décider de leur vie
Jeux cruels de l’histoire

C’est le combat du jour et de la nuit
Les flèches du soleil
Contre les lianes du sommeil
La mémoire contre l’oubli
La guerre du temps à la vie

Mais c’est peut-être aussi
Des saisons de l’amour
La parade nuptiale …

amichel

Photo prise dans un jardin de Côme.

Fuite

Fuite

A la queue leu leu, sur le gazon de mousse, la débandade

Lecture du Haïku Calligramme: centre, gauche, bas.

A la queue leu leu
Sur le gazon de mousse
La débandade

Ombre et lumière, fuite du temps, deux visions différentes avec le poème de amichel à la richesse universelle et l’évocation tendre et perlée de Pierre b.

Quatre pas de lumière….la courbe de l’ombre et du soleil…Trois perles de rosée qui roulent sur le sol….les pensées qui s’envolent…Deux mains..deux joues … la douceur du temps qui s’affole..Un baiser sur un carré de mousse ….le temps qui s’abandonne..Deux fugitifs…pour un voyage qu’ils affectionnent..Mouvements tendres et furtifs…une perle de rosée…à l’ombre de ses paupières…la courbe d’un soleil… .

Pierre-b

L’ombre ne passera pas
La garde de pierre
En ordre de bataille
La défie de toute éternité
La lumière vaincra
Le chant vert sera notre
Le doute est aux bosquets
La fuite aux nuages
En débandade dans le ciel
Mais solides au poste
Nous ne faiblirons pas
Nous sommes les points mis
Au bout d’une phrase arrêtée
Sur la mousse du temps
Nous sommes la force tranquille
De l’épopée solaire
Les oiseaux déploient nos drapeaux
Des tambours obstinés
Battent dans le silence
Nous sommes les pierres du gué
Pour traverser les marécages
Le repos des hommes fatigués
Des enfants le château imprenable
Nous regardons la peur en face
Tapie dans les carrés de buis
Menaçant dans leur sombre armure
Qu’importe
L’ombre ne passera pas
Et la nuit son alliée
Au soleil devra céder le pas

amichel

Photo prise dans un jardin de Côme.

Banc public

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Banc public

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Fraîcheur limpide sous l'ombre dévorante, les doutes noyés

Lecture du Haïku Calligramme: bas, haut, centre.

Fraîcheur limpide
Sous l’ombre dévorante
Les doutes noyés

Une pensée affectueuse à Anne-Marie qui a appris la triste nouvelle hier. A la mémoire de son amie Michelinee disparue brutalement il y a plusieurs années. Anne-Marie souhaite mettre en garde sur le pouvoir des mots qui peut être à la fois précieux et destructeur.

Je dépose ce soir ces quelques tristes vers en mémoire d’une amie dont j’apprends le suicide. Je les dépose aux pieds de ces passants qui sans doute n’ont rien vu, n’y sont pour rien. Personne n’y a rien vu, personne n’y est pour rien, mais chacun aurait pu, s’il avait su. Nul ne saura la goutte de mot qui a fait déborder le vase, peut-être même pas celui ou celle qui l’a prononcé. Nul ne saura la douleur qui fait sauter par la fenêtre. Que nul n’oublie jamais combien l’humain est fragile, ni avec quelle précaution il faut le manier. Je dépose ce cri sur un site ami, dont je connais la résonnance. Je les dépose, je vous les offre, je les lui offre.

E pericoloso sporgesi

Elle a aimé la vie
Sans détour, tendrement,
Elle voulait de la vie
De l’amour, follement…
Quand la vie la trompait
Elle savait le pardon,
Quand l’amour lui manquait
Elle fuyait ses démons.
Un jour sans le savoir
Un amour, un ami
Porteur de ses espoirs
L’a vaincue, l’a trahie.
Par la fenêtre ouverte
La mort l’a appelée;
Lugubre pirouette,
Une femme a sauté.
Les mots sont assassins
Quand ils sont malheureux
Et jamais ne prévient
Le grand saut de l’adieu.
Prenons garde à nos dits
Au mal qu’ils peuvent faire
Et à certains non-dits
Tueurs involontaires.

Anne-Marie

Photos prises à Côme (Lombardie).

Avenir

Jardins de la Villa Olmo

Jardins de la Villa Olmo

Jardins de la Villa Olmo

Ombres du passé, une partie de cache-cache, conjuguer le présent

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite, de gauche à droite.

Ombres du passé
Une partie de cache-cache
Conjuguer le présent

Deux belles variations autour du futur et de la conjugaison du présent. Elles ont été composées par Feu Roméo et Chris.

Si le présent est imparfait
demanda l’élève au maître
que serait le plus que parfait
un futur antérieur ?

Feu Roméo

Avenir

Conjuguer le présent pour prévenir l’avenir
Saisir le passé pour faire avancer notre présent
Laisser nos mots, ces graines de notre temps
Apposer quelques notes sur notre trame avant de mourir !

La vie est un cadeau, la vivre est parfois pénible
Pourtant des choses simples nous rendent heureux
Faute d’argent, on imagine alors un paradis sans bible
Le temps passe et on se rend compte du bonheur d’être deux !

Mon avenir, je le vois avec toi et mon projet
Toi, les yeux, moi, les oreilles et les mots : un univers à remodeler
Alliance des mots, des sons et des visions
Exposant ainsi notre commune passion !

Chris

Photos prises dans les jardins de la Villa Olmo à Côme (Lombardie).

Parure

Villa Olmo

Lumière d'ocre, tu inondes mes parois, fenêtres d'azur

Lecture du Haïku Calligramme: droite, gauche, centre.

Lumière d’ocre
Tu inondes mes parois
Fenêtres d’azur

Fanou et Bernard se sont emparés avec émotion de ce palais d’ocre. Beaucoup de souffle dans leurs mots.

Ocre chair de terre, ma blonde pierre éveillée de regards bleus,
« Ouvre à mes désirs des cieux d’airs purs et d’infinies rencontres,
Chante aux arbres millénaires l’éclat de l’orbe sacré,
Offre aux ombres vertes aux fraîches frondaisons
L’apaisement d’une harmonie savante ».

Hier,
Aux marches du palais,
Nous dormirions ensemble.

Bernard

Mon nid est un palais,
d’où je refais le monde en rêve
bien au sec sous les étais
d’un toit de tuiles qui se soulèvent.

Lorsque le mistral trop violent
me ramènent les rires, les humeurs,
les échos d’un songe d’enfant,
leurs espoirs d’un monde meilleur.

Ma seule fenêtre est grande ouverte
où l’aurore inonde sa féerie,
je régne au dessus de la nature si verte!
les murs se parent de couleurs d’orfévrerie.

Mon domaine s’étend sur l’horizon,
je suis riche d’espace libre,
les oiseaux sont parfois polissons
ils survolent ma pitance et mes livres.

Ils sont ma joie, les amis de solitude,
s’étonnent parfois de mes guenilles
je me console de leur sollicitude
il n’est d’yeux qui se dessillent!…

Je suis leur reine sans palais!!!
c’est dans un chant d’amour que je vais « gouverner »
pour cette nature qu’il faut protèger!!!

Fanou

Photo de l’arrière de la villa Olmo à Côme.