Safran

Safran

Safran

Fenêtres sur cour, le linge blanc en exil, la vie en plein air

Lecture du Haïku Calligramme: verticale, blanc, de haut en bas.

Fenêtres sur cour
le linge blanc en exil
la vie en plein air

Une arrière-cour de Bastia. Voir la carte de la Corse

Voici trois regards aux odeurs de safran et aux accents du sud, trois regards imprégnés de Bastia par trois personnes qui ont vécu ou vivent toujours en Corse. Ce sont ceux de Goguyoko, Claudie et Sven.

Exposé aux rayons solaires dardés de safran
Le linge de maison, immaculé
Sèche sur la corde raide, courte
Par l’etroitesse de la ruelle bastiaise
Arrière-cour, typique méditéranéenne
Elle fait l’echo splendide, à la Napolitaine

Goguyoko (son site)

Bastia

Terre de contrastes
Aux ruelles à mille visages
Au doux rivage
Jaune et safran
Soleil et senteurs
Rivages , mirages
La vie y est dense
Tout n’est pas que romance
La vie s’étend sur un fil blanc
Luxuriance et pauvreté
Deux réalités, deux dualités
Bastia, je t’aime
Dans ta diversité

Claudie

Porte… fenêtre…

Porte rouillée
fenêtre griffée
couleurs emportées
dans la torsion du temps

Fer
fer forgé dans la folie
travaillé, torsadé
dans les arrondis

Porte incassable
fenêtre biscornue
accroche des toiles
décroche les vents

Distord les mains
dans la chaleur qui
colle comme un drap
mouillé sur le corps

Pouvoir se faufiler
dans les ruelles
chercher l’ombre
des souvenirs…

Par les pores
de la porte
de la fenêtre
pouvoir sortir…

Dans l’air moite
les odeurs flottent
de safran, de figuier
de la fleur d’oranger

A la fenêtre au soleil
les femmes font briller
leur peau huilée.
Derrière la porte…

Sven

Altitude

Altitude

Paquebot de lignes, billet pour le grand large, un grand oiseau blanc

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, centre, droite.

Paquebot de lignes
billet pour le grand large
un grand oiseau blanc

Laissons-nous emporter dans l’espace sur le brise-glace de Sven et sur le grand oiseau blanc de Claudie qui chante l’amour.

Brise glace…

Marée d’images sur la page
de la mémoire oublieuse
chuchotent les larmes
aux portes de tes yeux
Regarde le soleil cru
et suis l’oiseau blanc
déchire du regard
le voile de l’oubli
les lès du temps
brise les glaces
retrouve les traces
de ton pays
Ouvre l’espace
de ta rue
de nos vies
aux parfums de l’orient
au souffle du désert
à la magie
au mystère
des caravanes bleues
Laisse passer les mots
passeurs de frontière
passeurs de mémoire
donne nous des images
des chants
des odeurs
des paroles sages
qui viennent d’ailleurs
Redessine pieds nus
sur la terre battue
dans la misère de nos rues
jusque dans nos impasses
redessine pour nous
sur une terre inconnue
le cheminement de tes pas…

Sven

Sur un paquebot
Gigantesque
Je navigue
J’ai pris un billet
Un aller-retour
Pour l’amour
Un ticket de velours
Avec pour tout bagage
L’espoir de te revoir
Dans ma tête s’emballent
Mille rêves d’étoiles
Une lueur, un phare
Je déploie mes ailes
Je suis l’albatros
Je croise les cormorans
Les goélands si blancs
M’accompagnent dans mon élan
La proue de mon navire
Je la garde jalousement
Du haut du bastinguage
Elle est mon oriflamme
La presqu’île au loin
La presqu’île au loin
Ma déesse, tu es là
Sur la berge
Ile, ton prénom
Mes lèvres l’esquissent
Ils te languissente
Tu émerges des flots
Et le paquebot bourlingue
L’amour se glisse
Volupté, langueur
Flux et reflux
La marée roule son écume
Et notre amour
Embrase les cîmes
Tout est possible
Même l’inaccessible!

Claudie

Claire-voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Derrière ta vitre, tu contemples le vide, je t'offre le plein

Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas.

Derrière ta vitre
tu contemples le vide
je t’offre le plein

Entre la voie de soi, la voie du tao, la voix du chant, la voie de l’eau et la voix du ciel, voici les extraits choisis de Bruno, Maria-D, Pierre (2), Neyde et Chris.

C’est dans l’ombre du tréfonds de mon moi en abîme de mon soi,
que je découvre la lumière.

Bruno Decuyper (son blog)

Sur la voie du temps
J’écoute le plein du vide
Un poème Tao

Maria-D

J’accepte la voie
Dans les brumes du Mont Lu
Le souffle de vie

Maria-D

A claire-voie
Je fredonne
A mi-voix
Je te vois

Pierre (2) (son blog)

Derrière la vitre
Belles plantes aquatiques
Écrivent des lettres.

Avec la main,
Pour tisser un poème,
Tu peux les cueillir.

Fêlures dans l’eau,
Claire-voie en vitre
Toute entière est restée.

Neyde

Claire-voix

De l’autre côté du miroir, je l’entends
De sa claire voix, grêle, reflet du mauvais temps
Petit grêlon qui, sur ma pelouse, se répand
Je te prends alors la main, en un éclair le ciel se fend

Dur-dur de lutter, dur-dur d’avoir le dessus
Lorsque le ciel se déchaîne, cette peur que l’on attribue
A cette nature et pourtant l’Homme et sa pollution
Aujourd’hui, ciel mitigé, à quand les prochains grêlons ?

Chris (son site)

Nanterre Je lève enfin la clé du mystère. Ces photos ont été prises à Nanterre près du Parc André Malraux. Il s’agit de grands cubes de verre creux entourés de bancs sur lesquels sont inscrites des phrases concernant la paix dans le monde.
Pour en voir davantage, cliquez sur la petite photo ci-contre.

Fêlures

Fêlures

Fêlures

Fêlures

Une pluie d'orage, de la buée sur les carreaux, mon miroir brisé

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Une pluie d’orage
de la buée sur les carreaux
mon miroir brisé

Le très beau poème d’amichel à l’honneur aujourd’hui. Il embrasse tous les champs; les sillons initiés dans les notes précédentes, les fêlures de la vie, la référence à ‘Il pleut dans mon coeur » de Paul Verlaine et ces éclairs d’espoir et de désir.

La pluie sur la vitre glacée
Perles d’eau et résilles de givre
Traces et lignes enlacées
Sillons de la douleur de vivre
Signes que l’on voudrait effacer
Chagrins dont on ne se délivre

Fêlures du miroir du temps
Où les jours sont rayures
Durs souvenirs mouvants
Grinçantes meurtrissures
Regrets vains des printemps
Quand l’automne perdure

« Il pleure dans mon cœur »
« Comme il pleut sur la ville »
On a cette triste langueur
Quand les nuages bas défilent
Réveillant de noires douleurs
Acres poisons d’amère bile

Ah ! Qu’un éclair enfin déchire
Ce ciel gris qui nous emprisonne
Que de l’été la lumière et les rires
Chassent les nuées monotones
Que la joie avec l’air se respire
Que le goût du désir nous étonne

amichel

Parure

Villa Olmo

Lumière d'ocre, tu inondes mes parois, fenêtres d'azur

Lecture du Haïku Calligramme: droite, gauche, centre.

Lumière d’ocre
Tu inondes mes parois
Fenêtres d’azur

Fanou et Bernard se sont emparés avec émotion de ce palais d’ocre. Beaucoup de souffle dans leurs mots.

Ocre chair de terre, ma blonde pierre éveillée de regards bleus,
« Ouvre à mes désirs des cieux d’airs purs et d’infinies rencontres,
Chante aux arbres millénaires l’éclat de l’orbe sacré,
Offre aux ombres vertes aux fraîches frondaisons
L’apaisement d’une harmonie savante ».

Hier,
Aux marches du palais,
Nous dormirions ensemble.

Bernard

Mon nid est un palais,
d’où je refais le monde en rêve
bien au sec sous les étais
d’un toit de tuiles qui se soulèvent.

Lorsque le mistral trop violent
me ramènent les rires, les humeurs,
les échos d’un songe d’enfant,
leurs espoirs d’un monde meilleur.

Ma seule fenêtre est grande ouverte
où l’aurore inonde sa féerie,
je régne au dessus de la nature si verte!
les murs se parent de couleurs d’orfévrerie.

Mon domaine s’étend sur l’horizon,
je suis riche d’espace libre,
les oiseaux sont parfois polissons
ils survolent ma pitance et mes livres.

Ils sont ma joie, les amis de solitude,
s’étonnent parfois de mes guenilles
je me console de leur sollicitude
il n’est d’yeux qui se dessillent!…

Je suis leur reine sans palais!!!
c’est dans un chant d’amour que je vais « gouverner »
pour cette nature qu’il faut protèger!!!

Fanou

Photo de l’arrière de la villa Olmo à Côme.

Hublot

Hublot

Le Noir et le blanc entre le vide et le plein, clair de lune

Lecture du Haïku Calligramme: blanc, noir, blanc.

Le Noir et le blanc
Entre le vide et le plein
Clair de lune

Quel choix cornélien encore une fois! Fred sera l’heureux élu pour s’être complètement immergé dans ce vallon noir et blanc et lui avoir donné la respiration et les couleurs de la vie avec beaucoup de sensibilité.

les voyageurs du temps…

sur un parterre de pâquerettes
à ces parfums que rien n’arrête
heureux frissons comme un mirage
le nez en l’air dans les nuages

inspire…

dans ce vallon à l’herbe grasse
coulis de l’eau qui nous embrasse
se révéler le coeur léger
et dévoiler dans nos pensées

soupire…

le doux chemin de nos errances
perles d’étoile et de jouvence
se rencontrer l’âme réconfort
et partager amour à mort

expire…

comme des horloges nos tocantes
suspendues à des lèvres filantes
susurrer aux rayons du soleil
et savourer nectar d’abeilles

sourire…

électrons libres de l’éphémère
nos vies bridées et passagères
larme de rosée qui s’évapore
bourdonne et vibre en corps

Fred de Toulouse

Photo de péniche prise sur le Canal du Midi.

Atempor-EL

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Hôtel de Bellagio

Terminus Hôtel, voyageur sans bagage cherche son chemin

faviconoeil2.jpg Lecture du Haïku Calligramme: méli mélo.

Terminus Hôtel
Voyageur sans bagage
Cherche son chemin

Photo prise à Bellagio sur le lac de Côme.

faviconoeil2.jpg Un petit clin d’oeil à Yves Tissot qui nous a rejoint sur le blog il y a
quelques semaines. Son blog est entièrement dédié à l’écriture de haïkus.
Un livre de 150 de ses haïkus va naître le 2 décembre.

Tournesol

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Fenêtre de Côme

A l'ombre des stores, soleil en boutonnière, un coin de ciel bleu

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

A l’ombre des stores
Soleil en boutonnière
Un coin de ciel bleu

Un petit rappel pour les passionnés de mots. UU a lancé son concours 2006
des Meilleurs Mots Lus. Vous êtes tous invités à y participer.
Pour en savoir plus, rendez-vous chez UU sur ce lien.