Lecture du Haïku Calligramme: bas, haut, centre.
Terre d’évasion
Etincelles dans les yeux
Radeau d’étoiles
◊ Kaïkan, ma petite soeur de blog, m’a particulièrement émue avec son beau texte. Il semble avoir été composé pour la photo alors qu’il a été écrit bien avant la publication de cette note. Il est extrait du livre « Testament » que Kaïkan vient de terminer et pour lequel elle est en recherche d’éditeur. Non seulement écrivaine, Kaïkan est calligraphe et peintre de talent. Une petite visite sur son vaisseau amiral s’impose.
» Une éternité mouillée rampe résolument vers la terre
Elle efface tour à tour chaque masque du jour
Du gris au gris
Du noir au noir
Le ciel s’ épanche en interminables tissus humides
Se glisse contre mon corps tremblant
Que cesse ce bruit!
Ces souvenirs dilapidés en mouvements insensés
Que cessent ces regards absents
Ces voix souterraines qui me parlent de toi
Qu’ advienne le silence!
Et la nuit de s’ étirer encore
Pan après pan
Elle déploie en parcelles de ténèbres
Des myriades d’ étoiles assombries
Minute après minute
Seconde après seconde
Voici enfin
La grande paix intérieure
Je m’ y penche tant et tant que son ombre grignote les bords de mes paupières mi-closes … «
Extrait de « Testament »
◊ Ce ponton en ultime passerelle du saut final m’a replongé au-dedans de mes souvenirs, comme un clin d’oeil discret de ce défunt qui m’était cher ….
Je lui souris tendrement, le temps n’est plus à la colère et l’impuissance de l’incompréhension, les années ont apprivoisé ces tensions, je lui souris en ce moment au souvenir doux de nos jeux d’enfants partagés …
◊ Photo prise sur le lac de Côme.