Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut
La voie sans issue
suspendu dans le vide
la grande évasion
◊ Dans la vallée du Fango … Voir la Carte de Corse …
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut
La voie sans issue
suspendu dans le vide
la grande évasion
◊ Dans la vallée du Fango … Voir la Carte de Corse …
Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite
Jardin des vertiges
écriture minérale
transparences
◊ Quelque part entre Galéria et Porto… Voir la Carte de Corse …
Lecture du Haïku Calligramme: centre, haut, bas
Caresse de soleil
lumière du silence
une femme endormie
◊ Orléans, face à la cathédrale …
« La Pensive » du sculpteur Volti (1985)
« Amoureux de la femme, toute son oeuvre forme un chant à la gloire du corps féminin, courbes et rondeurs sont pour lui les images même de l’art et de la vie. Jamais de mièvrerie dans les sculptures de Volti qui traite le corps de la femme en recherchant davantage force et vérité que grâce facile et élégance légère. »
« La sculpture est un témoignage. Il s’agit de prendre une matière et de lui faire exprimer quelque chose d’émouvant pour le coeur, la chair et l’esprit. » citation de Volti.
Lecture du Haïku Calligramme: bas, haut, centre
Tiède et lisse
petit nombril des sables
rond comme la lune
◊ 砂利 signifie « petit caillou » en japonais
Lecture du Haïku Calligramme: centre, gauche, droite>
Un coeur de granit
un regard qui se pose
rêve en spirale
Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut
Terre et pierres sèches
les empreintes des hommes
le linge claque au vent
◊ Quelque part après Belgodère…
Pour en savoir plus sur la culture en terrasse … Voir la Carte de Corse …
◊ Restanques, planches, terrasses, terre, mortier, la trace du travail des hommes… Brigetoun, Bourrache, Claudie, Pierre (2) et Olivier nous offre un joli florilège de poèmes autour de ces murets étagés.
pétri dans la lumière,
dans l’air, dans tes arbres
la poussière et l’odeur
piquante des herbes,
je te hume, t’avale,
ma civilisation.
Vieille science des pierres,
sobriété de l’ombre
et longue patience
mise depuis toujours
pour penser, construire
comme un réseau de nerfs –
terre domestiquée,
paysage humain –
les restanques
Vague après vague
L’homme édifie le temps
En quête d’un ciel
Vertes restanques
La vie qui se cimente
Travail de l’homme
Sans liant ni mortier
en défi d’équilibre
les pierres empilées
Terrasses où le raisin mûrit,
Terrases où les vendanges sont rudes,
Terrasses où le soleil flamboie,
Terrasses où l’on reçoit ses amis,
Terrasses où les femmes se bronzent,
Terrasses où la sieste est privilège,
Terrasses où je commande un café,
Terrasses où la parole est d’argent,
Terrasses où je regarde les belles passantes.
Terrassé, je vous quitte d’un pas léger.
Lecture du Haïku Calligramme: bas, droite, haut.
La tendresse affleure
la vérité éclate
dans son coeur de pierre
◊ Le Désert des Agriates dans le Cap Corse. Voir la Carte de Corse
◊ Un seul poème aujourd’hui, celui d’Alix dont j’ai beaucoup aimé l’approche originale du désert et de la poésie. De très belles choses ont été déposées sur l’inconnu, la pierre, le désert mais impossible de tout mettre. Un problème de longueur me bloque pour aller plus loin. Merci à vous.
Il y a très longtemps
Le bras
D’une mer lente
A construit un château
Sur un lacet
De braise
Là
Où chaque heure
Inachevée
Cisèle la danse à contre jour
D’une transhumance
Si lente
Et l’errance
D’un parfum de lune blanche
Là
Où la fièvre s’éprend
Des nuages
Et les gouttes de gemme
D’un mouvement
D’arc en ciel
Pour des cheminements
A venir
Il y a très longtemps
La plume
A laissé sur le doigt
Une corolle
D’encre suave
L’ultime
Etoffe des arbres
L’échancrure des vallons
Une frise de marbre
Pour le battement de l’aube
Il y a très longtemps
L’épure d’une
Poésie
A rompu le désert
Et suspendu nos peurs.
N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.
La terre brûlée
odeurs de pain d’épices
le maquis en fleurs
◊ Quittons Saint-Florent et son gollfe clair (1ère photo) pour s’aventurer dans le désert des Agriates. Aucune route ne traverse la région sauf deux pistes. Pour découvrir ses paysages somptueux dont ses plages de sable blanc, il faut donc mettre ses chaussures de randonnée et marcher plusieurs heures, chose que je n’ai pas eu le temps de faire. A l’époque gênoise, on y cultivait, le blé, l’orge, le seigle, la vigne et l’olivier. Mis à part quelques cabanes de bergers, il n’y a pas d’habitations. La flore et la faune sont riches. De nombreux dauphins évoluent le long de ses 36 kms de côtes. Le Conservatoire du littoral possède environ 5000 ha de terres. Pour en savoir plus sur le maquis … Voir la Carte de Corse
◊ Ce fut un véritable casse-tête pour faire un choix tant vous avez écrit de beaux poèmes sur cette terre de Corse. Je vous propose quatre regards différents: les nerfs de la terre par Brigetoun, le désert to feel free par Jean-Louis à qui je souhaite la bienvenue sur cette page, l’ultime baiser à la terre nourricière de Sven et les merveilleuses senteurs du maquis par Claudie.
venues au soleil
quand barbarie, lentisques,
ou herbes folles
ont laissé fuir la terre,
brûlée, pulvéreuse,
pierres et roches
ont redessiné les nerfs,
architecturé,
dévoilé la profondeur,
le coeur du pays
A perte de vue la rocaille
Under an open sky
Le thym, le laurier, les lavandes
Walking hand by hand
Une douce moiteur
Like for ever
Et toujours la rocaille
As tear goes by
Les nerfs en pelote
It’s too hot
Un parfum de réglisse
Like a sweet kiss
Une envie de paresse
Harmless
Un besoin d’infini
To feel free
Pour toujours la rocaille
Don’t tell me why?
Le désert
Want to stay there
Je tente de dormir mais je n’arrive pas à trouver le sommeil. Le sol sous mon sac de couchage est dur et bosselé alors j’essaie de compter les étoiles autour de la Croix du Sud mais mes pensées me ramènent à l’Homme en bleu…
Des horizons tabulaires ocre et secs, la densité du silence, les arbustes aux feuilles coupantes comme des lames de rasoir, un sol que la sécheresse fait craqueler, le soleil qui fige le paysage…
La latérite rouge mise à nu et dessus une cabane en tôle ondulée abrite la vie. Sur la ligne de crête, un cavalier, il porte une lance mais reste immobile comme un rocher. La sueur perle sur sa peau brûlée. En haut du croissant de sable, le sommet est arrivé comme une délivrance…
Tatouages guerriers sur sa poitrine pour conjurer le sort, pour que les nuages crèvent enfin… ils vont crever brutalement, au milieu de la nuit, en pluies diluviennes… déchirure du ciel. En bas, la vallée va se couvrir de fleurs, de miel. Ultime baiser à la terre nourricière.
Rocaille
Dans le désert hostile
Des bruyères sauvages
Altières et magistrales
Sur une terre de rocaille
Des figuiers de barbarie
Aux senteurs d’infini
Tendent leurs bras épineux
Aux randonneurs surpris
Par ces senteurs de maquis
Qui embaument ce décor austère
Pot-pourri de fleurs d’acacias,
D’arbousiers, de cistes
Même la rocaille, cette canaille
Rosit de ces fragrances
Aromatisées qui l’enivrent
Sous le soleil de blé
La myrte s’abandonne
Dans les broussailles soyeuses
Que seuls les pas des bergers
Font frémir et crisser
De ci, de là, des cabanes
Refuge immuable dans cette solitude
Où règne douceur et quiétude
Toutes ces essences corsées
Scintillent d’une lueur incandescente
Et, au loin, la mer, de volupté
Se déhanche avec panache
Parfois, des dauphins écument
Les vagues avec ferveur et flamme
Maquis de rocaille, pain brûlé
Tu es un creuset de fragrances
Et d’arômes subtilement mêlées
Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas.
De vague en vague
galets et coquillages
une histoire de coeur
◊ La plage de Saint-Florent dans le Cap Corse. Voir la Carte de Corse
◊ Trois histoires de coeur émouvantes au travers des regards de Jane, d’Angèle Paoli et de Marc à qui je souhaite la bienvenue sur cette page.
Les paupières se sont closes
sur le monde aux couleurs atones
à l’intérieur des bruits résonnent
belle et cabalistique rose
ta mystérieuse corolle éclose
ta divine beauté m’étonne
Nos esprits et corps tourbillonnent
mes lèvres sur ton corps papillonnent
et par endroit s’y déposent
avant qu’à nouveau l’aube rose
se réveille et à porte sonne
LAISSES DE MER
Il faudra alors se satisfaire de l’extrême lenteur des jours
du parfum affadi des journées sans lumière
des coquillages vides sur les laisses de mer
du craquèlement des pas dans les pas de l’absent
du ricanement persistant des mouettes rieuses
des plumes abandonnées dans les recreux de dunes
des filins emmêlés dans les lagons d’oyats
Il faudra alors oublier la lueur du regard
et laisser au sourire le temps de s’estomper
de n’être plus qu’une ombre au coin de ta paupière
à peine un battement imperceptible des cils
la soie d’un cheveu pâle glissé entre deux pages
juste un mot évadé de tes courriers froissés
juste un nom éclipsé dans l’océan du ciel
une larme égarée dans l’infini silence
As de Coeur
le coeur en miettes
je regarde vers l’horizon
j’aurais aimé te dire
encore des petits mots
sur de jolis sons
il me faut apprendre
le temps
l’éternité
la patience
…
mais ceux qui sont là
à côté de moi
me donneront de doux émois
des rires et d’autres chants
bientôt je vais t’appeler
bientôt tu me répondras
et la vie sera toujours là
comme l’as de coeur
apporte sa chance
dans la main de celui qui y croit
Lecture du Haïku Calligramme: centre, haut, bas.
Stries de la mémoire
origine du monde
un arbre de vie
◊ Photos prises au Cap Corse.
◊ Le choix fut très difficile face à cette profusion de beaux écrits. Je vous propose les trois poèmes de Pierre b, Candide et Sarah à qui je souhaite la bienvenue parmi nous. Ces évocations sont liées à l’océan par la couleur turquoise, la mémoire et le silence.
Turquoise…tes cernes dans le creux de la mer..
Légère..cette ombre qui trouble l’atmosphère..
Etrange..ce bouquet au feuillage par le vent et le soleil..emporté..
Légère..ta robe par le désir..oubliée..
Turquoise..les reflets de tes yeux sur les vagues florifères..
Etrange..ce souvenir dans les eaux par nos larmes..noyé..
Etrange..notre rocher et ses formes..par le temps et le vent érodé..
Légère…la brise qui nous tient enlaçés…
Turquoise..sur ta main..et l’anneau..la pierre qui s’est invitée..
Abrupt
chemin difficile et rude
cette peine qui plombe.
Dans l’océan de la mémoire,
gouffres,
passent comme un lent et lourd troupeau d’éléphants.
Le vent et les vagues rident la surface,
Le buisson de verdure frémit sous la caresse.
La vie dans le souffle,
la vie dans la vague,
la vie dans ce qui pousse,
la vie aussi dans le bon du passé et dans la douleur de l’absence.
La vie, cet instant entre hier et demain.
L’arbre de vie refleurira-t-il?
Citadelle du silence
Sans fossé ni pont levis
La mer rampe sur les galets
Déluge d’éclats de volupté
D’une houle acérée comme celui de l’écho
Forteresse inébranlable
Sous des brouillards perdus
Elle balance les amarres sur le calme du port
De sa corde à secrets
Elle couvre la cicatrice
Du désir qui se perd
D’une ligne en équilibre
Adossée au rocher
D’un étrange matin blanc
Entre vagues et rivage
L’indicible souffle d’un vent d’été
A pas comptés si léger
Virevolte sur les voiliers
Comme cette promesse d’îles
Et ses fleurs de frangipaniers
S’accordent au langage de lumière
On habite dans l’immense couleur
Dans ce bleu sans tâche
Douce lueur titubante de fatigue
De ces vagues qui se perdent
Sans lasser l’horizon
Comme la goutte du matin
S’égare sur le brin de la feuille
Sur une ligne d’élégance
D’un oiseau de passage.
Entre les matins crémeux
Et les soirs émouvants
L’océan se découd au rythme des reflets
Une migration si lente
Qu’il arrive parfois
Tout au bout du chenal
Que l’on entende alors
Les marins égarés sur le puzzle du temps