Solitaire

Bancs

Banc

Bancs

Clapot dans le noir, la Dordogne secrète, un banc assoupi

Lecture du Haïku Calligramme: Arrière-plan, avant-plan.

Clapot dans le noir
La Dordogne secrète
Un banc assoupi

Petit coup de projecteur sur deux poèmes très différents; le banc vivant de Nath qui accueille des promeneurs de tous âges et le banc de Maria-D qui permet une rencontre émouvante avec la solitude.

Sur le banc

Sur le banc
En attendant
Le souffle du printemps

Sur le banc
Un vieillard souriant
Au regard des enfants

Sur le banc
Deux pigeons s’apprivoisent
Deux regards se croisent

Sur le banc
Feuilles qui tourbillonnent
Et la cloche sonne

Sous le banc
Des feuilles sont tombées
Couleurs abandonnées

Sur le banc
Un enfant entend
Le murmure du vent

Sur le banc
L’enfant s’éprend et prend
Des feuilles de printemps

Sur le banc
Un couple d’amants
Un instant.

Nath

La solitude

Je l’ai rencontrée
Sur un banc du parc
Un soir d’errance
Une nuit d’émoi

Elle m’a regardée
De ses yeux cernés
M’a dit je suis là
Et je t’attendais

Tout à ses côtés
Je me suis assise
Elle s’est rapprochée
Je l’ai regardée

A posé sa frêle main
Sur mon bras glacé
M’a dit n’aie pas peur
Petite sœur tu es

Dans ce parc de nuit
Pas une âme ne vit
Je me suis blottie
Au creux de son lit

Elle m’a recouverte
De son fin linceul
De ses lèvres suaves
Elle m’a embrassée

De sa claire voix
Elle m’a bercée
En me fredonnant
Une douce mélodie

Un soir d’errance
Une nuit d’émoi
Sur un banc du parc
Je l’ai rencontrée

Maria-D

Photos d’une place de Libourne située au confluent de L’Isle et de la Dordogne.

Arcade

Place

Allée des soupirs, le murmure des feuilles, le cri du hibou

Lecture du Haïku Calligramme: centre, gauche, droite.

Allée des soupirs
Le murmure des feuilles
Le cri du hibou

Coup de projecteur sur deux approches poétiques différentes: l’écriture épurée et monacale d’amichel et la rêverie pleine de désir de Pierre b.

C’est un rêve à trois branches posé sur une table…une flamme qui se penche prévenante et affable…trois pommes à croquer belles et désirables…dans un verre un alcool à l’âge vénérable…C’est un chalet au coeur d’une forêt imperméable…un chemin couvert d’un simple manteau de sable…chênes d’or vêtus d’érables….le rendez vous d’un conte et d’une fable…Feu de bois et pierres sèches…On glisse sous la couverture rêche…les habits on les ôte , on se dépêche….rondeur d’un sein et peau de pêche….C’est un rêve à trois branches fragile et instable…une flamme qui vacille et qui s’installe….dans tes yeux les couleurs de l’érable…une allée de soupirs et de mots adorables…

Pierre b.

Procession d’ombres
Au cloître des platanes
Vers la lumière

Un chant nocturne
Grégorien du silence
Epure l’âme

Béatitude
Des étoiles en prières
Ferveur de la nuit

Vêpres des arbres
Sous les voûtes païennes
Le cœur rend grâce

Chemin de l’amour
Pour les amants réunis
Des hauts piliers de bois

Le cri d’un hibou
Echo du vent qui passe
Entre les branches

amichel

Photos prises sur une place de Libourne.

Visite

Place

Place

Prélude à la nuit, une petite fugue à deux voix, ballet des ombres

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Prélude à la nuit
Une petite fugue à deux voix
Ballet des ombres

 Petite mise en avant de quatre voix différentes qui font vibrer la lumière; celles de Brigetoun, L’oeil vagabond, Franck et Neyde.

solides, campés,
au royaume des ombres,
ils portent la lumière,
sur leurs bras levés

Brigetoun (son blog)

Conversation
En clair de lune
A chacun sa chacune
Au pays passion

L’Oeil Vagabond (son blog)

Deux arbres,
Deux lumières
Qui s’apellent
Qui s’approchent

Franck (son site)

Forêt enchantée
En sucre candi taillée
Un conte de fées

Neyde

Réflexion

Flaque d'eau

Flaque d'eau

Ondée de pensées, les reflets de mon âme, la flaque irisée

Lecture du Haïku Calligramme: bleu, vert.

Ondée de pensées
Les reflets de mon âme
La flaque irisée

Et pour ce week-end, une belle brochette de haïkus et poèmes féériques écrits par quatre femmes; ceux de Fugitive, Cristina-M, Catherine et Maria-D.

Au puits enchanté
D’un arbre les racines au ciel
M’ont serré le coeur

Fugitive (son blog)

Curieux mouvements
Mais la lumiére y pénétre
On y voit plus clair
Les pensées de l’amour.

Cristina M

Forêt secrète
Au creux d’une flaque.
Perception de l’illusoire
Dans le reflet du réel.

Catherine

Un trou dans l’herbe
Mon regard le traverse
Les arbres rêvent

Maria-D

Lune de Miel

Pleine lune

Double lune

Clair de lune

Lune rousse

De fil en aiguille, je tombe de la lune, elle s'est décrochée

Lecture du Haïku Calligramme: droite, gauche, centre.

De fil en aiguille
Je tombe de la lune
Elle s’est décrochée

La lune s’accroche dans le coeur de chacun. J’ai été sensible au beau message d’amour et de générosité qu’Annick a fait passer dans son poème.

Des milliards d’êtres
De vie
Se raccrochent
Et décrochent
La douce lune
Qui se raccroche
Sans cesse
Puisque jamais
Elle ne roule sa boule
Sur la terre en boule.
La lune s’accroche
Dans le coeur
De chacun
Car la lune
A un gros coeur
Qu’elle donne et se donne
Sans fin
Sur son fil éternel
Qui garde chaud
Les petits coeurs
De l’Homme
En mille étoiles
De beautés

Annick (son blog)

Photos de la pleine lune d’avril.

Méli-mélo

Méli-mélo

Méli-mélo

Méli-mélo

La nuit tricote ses pelotes de lune, rêves décousus

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

La nuit tricote
Ses pelotes de lune
Rêves décousus

Pour poursuivre ce méli-mélo de rêves un peu fous, voici une mosaïque de visions hallucinées très différentes, celles de Bernard, Fred, Maria-D, Feu Roméo et Daniel.

feux-follets
dans la forêt de mes rêves
tes boucles de flammes

Bernard

illumination
pommes d’amour flottent dans les airs
confusion verte

Fred de Toulouse

Arbres quenouilles
En écheveaux citron vert
Nuit électrique

Maria-D

Sous les feux des projecteurs
Annie, éblouie, dit
qu’elle aimait les sucettes
les sucettes à l’anis

Feu Roméo

Nuit dans la canopée
Mirages en phosphènes
Mon âme chavire…

Daniel (son site)

Refuge

Ponton

Terre d'évasion, étincelles dans les yeux, radeau d'étoiles

Lecture du Haïku Calligramme: bas, haut, centre.

Terre d’évasion
Etincelles dans les yeux
Radeau d’étoiles

Kaïkan, ma petite soeur de blog, m’a particulièrement émue avec son beau texte. Il semble avoir été composé pour la photo alors qu’il a été écrit bien avant la publication de cette note. Il est extrait du livre « Testament » que Kaïkan vient de terminer et pour lequel elle est en recherche d’éditeur. Non seulement écrivaine, Kaïkan est calligraphe et peintre de talent. Une petite visite sur son vaisseau amiral s’impose.

 » Une éternité mouillée rampe résolument vers la terre
Elle efface tour à tour chaque masque du jour
Du gris au gris
Du noir au noir

Le ciel s’ épanche en interminables tissus humides
Se glisse contre mon corps tremblant

Que cesse ce bruit!
Ces souvenirs dilapidés en mouvements insensés
Que cessent ces regards absents
Ces voix souterraines qui me parlent de toi
Qu’ advienne le silence!

Et la nuit de s’ étirer encore
Pan après pan
Elle déploie en parcelles de ténèbres
Des myriades d’ étoiles assombries
Minute après minute
Seconde après seconde

Voici enfin
La grande paix intérieure
Je m’ y penche tant et tant que son ombre grignote les bords de mes paupières mi-closes … « 

Extrait de « Testament »

Ce ponton en ultime passerelle du saut final m’a replongé au-dedans de mes souvenirs, comme un clin d’oeil discret de ce défunt qui m’était cher ….
Je lui souris tendrement, le temps n’est plus à la colère et l’impuissance de l’incompréhension, les années ont apprivoisé ces tensions, je lui souris en ce moment au souvenir doux de nos jeux d’enfants partagés …

Kaïkan (son blog)

Photo prise sur le lac de Côme.

Ténèbres

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Canal du Midi à Agde

Bateaux fantômes, miroir aux eaux dormantes, comme un soleil noir

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, droite, haut.

Bateaux fantômes
Miroir aux eaux dormantes
Comme un soleil noir

Un petit coup de projecteur sur le réveil de Pierre b et sa belle échappée poétique sur cette route à quatre voies en plein champ. Les points de suspension en guise de petites respirations enchaînent les actions comme dans un film et donnent du rythme à son écriture. Délicate et pleine de rêverie, cette déambulation lui ressemble puisqu’il la vit chaque jour dans les embouteillages de Paris.

La terre qui sommeille…le ciel qui bascule…reflets partagés..horizon argenté…envie de lumière…un bateau qui dérive… Le jour qui se lève…le fauteuil qui se découvre…fini de glisser…les fantômes qui s’échappent…la clarté qui s’invite..un lit que l’on quitte… La rampe de l’escalier qui accompagne vos pas..éviter la marche qui grince pour ne pas la réveiller..rideau de pluie et joues rasées… »habit rouge » et tenue décontractée.. Quitter la maison endormie.. le magnolia est en pleurs…les oiseaux vos complices..la grille qui chante…la route qui s’enroule..réverbères ou sentinelles…une quatre voie en plein champ..miroir aux eaux dormantes…l’amandier est en fleur………………………..vous êtes arrivé….

Pierre b.

Photo du Canal du midi prise à Agde.