Tissage

La Balagne

La Balagne

La Balagne

La Balagne

La Balagne

La Balagne

La Balagne

La Balagne

La Balagne

De chêne en vigne, de muret en bastide, le chemin des chaumes.

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, droite, centre.

De chêne en vigne
de muret en bastide
le chemin des chaumes

Quittons l’Ile Rousse pour nous aventurer par la RN197 dans la Balagne aux villages haut perchés. Balagne signifie « Oliveraie » en grec. Elle est délimitée au sud par des montagnes de 1000 à 2000 mètres et au nord par le Désert des Agriates. Ce chemin (photo 4) est en fait la ligne de chemin de fer qui va de Calvi à Ponte Leccia. Le réseau ferroviaire de la Corse compte deux lignes dont celle de Bastia-Corte-Ajaccio et 232 km de voies. Voir la Carte de Corse  

Ligne de vie, chemin de faire sinueux, trame de ressentis dans le train train quotidien, tissage de couleurs et de textures, métissage au son du tchouchou du petit train de Balagne sans oublier bien sûr la journée mondiale du refus de la misère en ce 17 octobre. Je vous invite à découvrir les poèmes sensibles de Daniel, Jo, CéliaK et Sven.

Ligne de vie,
Chemin de faire,
Serpente, serpente
A l’infini.

Daniel

En ahanant
Petit train grimpe
sur la colline au romarin.
Cahin-caha
Ses épaules de vieil acier
Grincent d’effort dans la montée;
Doux temps anciens,
Passé béni où main dans main,
Les amoureux bouches en miel
Prenaient sa route vers le ciel.
Léger trajet,
Comme un baiser

Mais aujourd’hui,
Petit train pleure,
Le chef de gare a décidé :
Moins d’amoureux, plus de profits,
Plus de vitesse, pas de bonheur.
Petit train pleure !
Adieu lapins de la colline,
Adieu crincrin des cigalons,
Adieu l’herbe qui s’acoquine
Avec les rails.
Plus de travail…

En ahanant
Petit train grimpe
Sur la colline au romarin.
Les cœurs gravés sur les banquettes
Se sentent un peu orphelins.

Jo

Les différences tissent
Envers et contre tout
A l’envers de nous
des chemins étonnants
Libres du jour d’avant

CéliaK (son blog)

Les chemins tissés de ciel bleu…

Vous croiserez des pêcheurs et des enfants
évadés vers le ciel avec leurs cerfs volants
la chaleur est africaine et les vents brûlants
laissent sur le sable des flaques de lumière…

Lui, il habite dans une baraque éphémère
avec pour tous vêtements ceux qu’il porte
parle une langue pleine de voyelles fruitées
de notes soyeuses sorties d’une flûte boisée…

Il sourit de tout, ne reproche rien à personne
s’assoit tout près des voitures qui klaxonnent
devant un rideau de fer, réduit en poussière,
un grain de sable porté par les vents du désert…

Il prend sa tête entre ses mains et vous sourit
sa patience et sa tolérance semblent infinies…
Toi, le mendiant, je t’emmènerai là où glissent
de frêles barques, agiles, silencieuses et fêlines,

Là, où dansent les flammes des temps oubliés,
où joie et transe protègent du reste du monde,
et parlent de l’origine de la vie avec légèreté
sur des chemins tachetés de soleil et d’ombres…

Juste au rythme des pas de l’homme, et rien,
rien que celui des battements de son coeur
cadencés par le vrai rythme du temps, et rien,
qu’avec des enfants qui font signe de la main,

Des fumées d’encens où les secrets se devinent,
des palmiers qui se rejoignent dans les étoiles,
des larmes de joie traçant dans le miroir des yeux
silencieusement des chemins tissés de ciel bleu…

*
* *

Sven

17 octobre, journée mondiale du refus de la misère

Café

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

Chaises encore vides, rendez-vous en terrasse, grille de mots croisés.

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

Chaises encore vides
rendez-vous en terrasse
grille de mots croisés

Dans les rues de L’Ile Rousse en Haute Corse. Voir la Carte de Corse

Petit clin d’oeil à Bourrache et Annick pour notre rendez-vous nocturne au bistrot de L’Oeil Ouvert;-)

Douceur de vivre, saveurs d’un café en terrasse sous les platanes, rendez-vous heureux ou brisés, évocations tendres, souvenirs nostalgiques d’un temps passé conjugué au présent grâce aux belles plumes de Claudie, Maria-D, Kirikino, amichel et Nigra.

Bistrot en éveil
Arôme café crème
Senteur de la vie

Claudie

Diabolo menthe
Terrasses des entre cours
Souvenirs tendres

Maria-D

Chaises canissées
Bien alignées, ordonnées
Heure matinale

La terrasse d’un café
Au sol, trois feuilles mortes

A midi sonné
Vient l’heure d’affluence
Chaises occupées

Les paroles échangées
Au sol, dix feuilles mortes.

Kirikino (son blog)

Sur l’esplanade ensoleillée
Les chaises attendent alignées
Et les pigeons surveillent
Que le café enfin s’éveille
Que la foule oisive prenne place
Pour déguster un verre ou une glace
La terrasse se remplit et s’anime
On s’y donne des rendez-vous intimes
On commande des bocks ou bien des grenadines
Les hommes sont joyeux et les femmes mutines
Les garçons ont les yeux qui brillent
Sous leurs lazzis on voit rougir les filles
Dans l’air doux on entend quelques rires
Les plus timides font semblant de lire
Les serveurs qui prennent les commandes
Entre les tables semble danser la sarabande
A l’ombre des platanes placés en sentinelles
Les amoureux embrassent aussi leurs belles
Et chacun sirote ce doux et paisible bonheur
Dans la douceur gratuite d’un cocktail de couleurs

amichel

Au passé un rendez-vous
Sens en passion
Au présent un lapin posé
Promesses brisées
Au futur une engueulade
Pardon en rémission

Nigra

Platane

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

Place assise, conversation dans l'ombre, cornet de glace.

Lecture du Haïku Calligramme: centre, gauche, bas.

Place assise
conversation dans l’ombre
cornet de glace

Le Marché couvert aux 21 colonnes (1ère photo) fut construit vers 1850, à l’emplacement de la porte sud de la ville. On y trouve tous les produits locaux. Tout près, la Place Paoli où l’on peut se reposer ou jouer à la pétanque à l’ombre des platanes centenaires. Voir la Carte de Corse

Quand je prépare mes photos pour la publication, je me demande souvent si mes visiteurs vont les voir comme je les vois. Les écrans d’ordinateurs et les téléviseurs sont souvent hélas très mal réglés en sortie d’usine. Ces réglages, surtout sur les écrans plats, privilégient les très forts contrastes et éliminent les nuances intermédiaires. Il est regrettable que cette tendance habituent l’oeil à ne voir que des choses clinquantes et sans subtilité. Si vous désirez vérifier votre écran à partir d’une mire, vous pouvez dorénavant cliquer sur le lien Calibrez votre écran situé sous ma photo.

L’ombre, la lumière, le soleil, la chaleur, des chuchotis, de belles rencontres inattendues et un blues grâce à Maria-D, Monique, Pierre b, Olivier, Marc et Yves.

Les mots chuchotent
Dans les bras du platane
Au coeur de l’ombre

Maria-D

Chuchotons dans l’ombre
Je m’invite à votre table
Douce compagnie

Dans la chaleur accablante
A l’ombre des platanes
Nostalgie de l’été

Monique

Elle On se donne rendez vous ou…?
Lui Place Paoli si tu veux
Elle Oui mais..plus précisément..
Lui Je ne sais pas..Sur le banc…tu sais celui qui est près du cornet de glace..
Elle Oui..je vois ..mais lequel ?
Lui Quoi ..lequel..
Elle Quel cornet de glace..quel parfum..?
Lui Celui qui converse dans l’ombre…pour ne pas trop fondre..il a pourtant la saveur du soleil…la douceur de tes lèvres..tu te rappelles ?
Elle Oui…je me souviens..on était tous les deux sous un platane..C’était un soir d’orage…Tout frissonnait…moi..les feuilles..le temps…tes mains..
Lui Sourire..larmes et perles de pluie..nos mots emmêlés..ton regard noyé..j’étais maladroit…sous le charme..
Elle Vraiment..? sourire…sous le charme ..?
Lui Oui …Sous le charme et sous un platane…
Elle Tu te rappelles ?
Lui Quoi ?
Elle Ce que tu avais glissé au creux de l’oreille du platane…euh..du charme..
Lui Oui…je me souviens…des mots simples…vrais…Que je t’aimais..
Elle Oui ..mais encore…
Lui Je ne peux pas..pas ici…on n’est pas seul.. tout à l’heure…

Pierre b

Place Paoli, chaude journée,
Les jupes s’envolaient,
Aux hommes les torses bombés,
Tous la peau satinée,
Alléchant ces jeunes femmes presque dénudées,
Non, je l’ai pas rêvé,
Et elles sont passées, mon émoi bouleversé…

Olivier (son blog)

Attablé seul à la terrasse d’un café
De la place Paoli, la place du marché
Je souriais béat, l’œil brillant de lueur
L’ombre du platane, m’apportait la fraîcheur

Mon cœur haletant, soulevait ma poitrine
Le souffle chaud du vent, me caressait le cou
Je t’attendais là, toi ma douce Sandrine
Impatient, souriant à ce rêve doux.

Je t’aperçus au loin, dans ta robe légère
La peau brunie par le soleil, rayonnante
Les mains moites, le cœur à l’envers
Mes mains se joignirent aux tiennes

Emerveillé, sous le charme de tes atours
le monde autour, disparu instantanément
Les bruits se transformèrent en instruments
Jouant, harmonieusement , notre tendre amour

Marc

la place en silence
le ciel livre un blues pastel
j’ai les pieds glacés

Yves (son blog)

Lumière

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

L'Ile Rousse

Gerbe de plumes, jaillissement de l'esprit, rêve de liberté.

Lecture du Haïku Calligramme: haut, gauche, droite.

Gerbe de plumes
jaillissement de l’esprit
rêve de liberté

Photos de l’Ile Rousse en Balagne, dans le département de Haute-Corse. Cette ville a été fondée en 1759 par Pascal Paoli qui désirait détrôner Calvi et créer un port qui ne soit pas sous domination gênoise. Pour en savoir plus sur Pascal Paoli
Voir la Carte de Corse 

Quatre histoires de plumes par quatre plumes lumineuses et sensibles, celles d’Annick qui secoue les noix de coco, celle de Bruno qui fait chanter les lettres, celle de Sven qui panse les blessures et celle de Claudie qui s’envole en liberté.

Sous les palmiers
Je regarde le ciel
Cet être de lumière
Qui écrit tellement

Sa multiplume
M’émerveille
De ma rencontre
D’un génie au grand talent
Sur terre
Avec ses dix et dix plumes

Et je m’envole vers le ciel
Les remercie
Lui et le ciel d’exister
En lumières
Ces photographes de l’éternel
Qui m’apportent tellement
De vie

Un ange aux plumes blanches
Qui les posent en beautés
Sur chaque page de vie
Que je tourne et me vis
Je remercie l’offrande

Annick (son blog)

En jaillissements de l’esprit de rêves…

Des Lauves du Jas de Bouffan
De Bibémus de Gardanne
Eclate les couleurs en mille façons
Comme les voyelles de Rimbaud
Chromatique d’un paradixtique
d’incantation de quatre distiques
sous le pont de Mirabeau
Le O devient vert dans une mer couleur Bleue
Dans le Nid blanc teinté de rouge
Palette explose de couleurs
Visage des anges de Saint Victoire
Illumine votre beauté en perles veloutées
Pour nous perdre dans les mots d’écume Verlaine
Je crève mon cœur, déconstruit mes poèmes
Dans un espoir illusoire que mes chants de voyelles
Chavirent vos cœurs en âme Cézanne .

Bruno (son blog)

Poids plume…

Les promesses étoilées
dans l’envolée des rires
tous les élans magiques
aussitôt effeuillés…

Ton long souffle épuisé
sur tes lèvres refermées
entre les ombres câlines
un rouge effacé…

Délicatesse de la plume
de ton doigt léger posé
tel un doux pansement
sur un coeur blessé…

Sven

Plume de lumière

Frou-frou de plumes sur l’écritoire
En résonance de notre histoire,
En doux et tendres vacillements
Etales, et, délicatement
Le passé se dépasse et s’efface
Les affres, les démons atroces
Martèlent le clavier en mots de glace
Le présent revêt ses habits de lumière
Sertis de magie à l’aube d’une clairière
La plume, alors, en de fébriles hésitements
Bercés de tendres balbutiements
Devient légère dans le vent
Aérienne et libérée de ses tourments
Les mots se font chuchotements
Doux murmures câlins au fil du temps
En de vibrants et subtils jaillissements
Où l’espoir se ravive dans l’éternité du temps

Claudie

Olivier

Oliveraie

Oliveraie

Oliveraie

Oliveraie

Oliveraie

Terre sanguine, les fruits de la sagesse, cris de liberté.

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Terre sanguine
les fruits de la sagesse
cris de liberté

Une oliveraie quelque part à la sortie du Désert des Agriates. Voir la Carte de Corse

L’Oeil Ouvert vous abandonne pendant quelques jours. Je ne serai malheureusement pas en mesure de vous commenter, ni de faire la mise en lumière de poèmes. Vous pouvez faire salon de lecture et de rencontre, déposer vos commentaires autant que vous voulez, vous commenter mutuellement, envoyer vos emails mais sans photo jointe car je ne pourrai me connecter qu’en bas débit. Merci à vous et à très bientôt.

Passé

Désert des Agriates

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Désert des Agriates

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Désert des Agriates

Désert des Agriates

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Désert des Agriates

Désert des Agriates

Le mas des Oliviers, chemins de transhumance, traces écrites.

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, droite, haut, centre.

Le mas des Oliviers
chemins de transhumance
traces écrites

Le Désert des Agriates dans le Cap Corse. Voir la Carte de Corse

Vous avez écrit tant de belles choses sur les traces du passé dans le Désert des Agriates que j’ai eu bien du mal à faire mon choix. J’ai finalement choisi de mettre en lumière trois poèmes autour de la femme, ceux de Pierre (2), Yves et amichel.

Sur la trace de ton passage
Un parfum dans l’air
Les herbes foulées
Respirent encore
Ta peau brûlée
Tes lèvres
A l’arrivée

Pierre (2) (son blog)

au parfum de myrte
sereine elle est à Morphée
livrant son corsage

l’olivier frémit
les chèvres ferment les yeux
ciel lourd de lumière

Yves/Le sid (son blog)

A bonbonze …

C’est au désert des Agriates
Qu’on s’est aimé moi et Agathe
Couchés sous un maigre arbousier
Près d’un noueux et tordu olivier

Dans les lentisques allongés
Pour se reposer de s’aimer
On écoutait crisser le vent
Sur le maquis dans l’air brûlant

C’est au désert des Agriates
Qu’on s’est aimé moi et Agathe
Après s’être perdus en randonnée
Par des sentiers abandonnés

On avait frappé à la porte
D’une maison carrée et forte
Abri de pierres en plein soleil
Mais tout y semblait en sommeil

C’est au désert des Agriates
Qu’on s’est aimé moi et Agathe
En regrettant la fraîcheur bleue
De la mer que l’on voyait un peu

L’amour nous avait donné faim
Mais on n’avait rien dans les mains
Pas de sardines aux Agriates
Sur un bon feu que la grille hâte …..

C’est au désert des Agriates
Qu’on s’est aimé moi et Agathe

amichel

Transparence

Transparence

Transparence

Transparence

Transparence

Lignes de force contre tes flancs marine, je m'y cramponne

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Lignes de force
contre tes flancs marine
je m’y cramponne

Photos prises du côté de Macinaggio dans le Cap Corse. Voir la Carte de Corse

Passion, volupté, amour et sensualité à fleur d’eau dans les poèmes de trois sirènes; ceux de Johal, Alix et Claudie.

Ocre indigo et céladon :
Dans l’océan multicolore,
J’ai vu se poser les passions
Des Cieux amants aux yeux d’aurore…

Dans l’océan multicolore,
Se mélange la déraison
Des Cieux amants aux yeux d’aurore
Et des liquides frondaisons.

Se mélange la déraison
Des tons de vent que l’azur dore
Et des liquides frondaisons :
Le soupir des flots s’évapore.

Des tons de vent que l’azur dore
Caressent l’écume coton ;
Le soupir des flots s’évapore :
Ocre indigo et céladon.

Johal

Il est un lieu
Où même le ciel s’attarde
Entre aube et éternité
Tout ahuri d’avoir touché l’espace

D’un reflet aigue marine
Où glissent les symboles
La musique des arbres s’aliène les parfums
Les nuages sont ailleurs…

Cernée de plénitude
La rupture fantasque d’une mer de cobalt
Dépose sa lumière
Définit les mouvements l’alibi d’un voyage
Entre silence et danse
La houle se délasse sur une gorge d’azur

Il est un lieu
Entre peau et murmure
Où les îles se déplacent
Au gré des transhumances
Où même la volupté s’imagine des fables
Des ruptures fantasques
Les sens parlent de silence

Alix

Nudité,transparence
Volupté des sens
Mes flancs balancent
Entre tes bras,
Une contredanse
Les flots rutilent
Je suis sirène
Les vagues bleutées m’enroulent
Sur les ondes magnétiques
De ton corps frénétique
Des flots intenses,
Une chaloupe qui tangue
Mon corps chavire
Tes bras se déploient
Et, je navigue, cheveux en vagues
Tes caresses
Une plainte
Mon trouble
Ma fougue
Tes bras noueux
Un surplomb soyeux
Je dérive dans tes yeux
Transparence
Transcendance
Une symphonie de bleus
Orchestre nos ébats
Et rythme la java
Des coussins de douceur
De satin et de soie,
Ondoient…..
Langueur
Transparence,
Sensualité
De sirène,
Sortilège
Je deviens femme
L’irréel devient réalité

Claudie

Océan

Océan

Océan

Océan

Stries de la mémoire, origine du monde, un arbre de vie

Lecture du Haïku Calligramme: centre, haut, bas.

Stries de la mémoire
origine du monde
un arbre de vie

Photos prises au Cap Corse.

Le choix fut très difficile face à cette profusion de beaux écrits. Je vous propose les trois poèmes de Pierre b, Candide et Sarah à qui je souhaite la bienvenue parmi nous. Ces évocations sont liées à l’océan par la couleur turquoise, la mémoire et le silence.

Turquoise…tes cernes dans le creux de la mer..
Légère..cette ombre qui trouble l’atmosphère..
Etrange..ce bouquet au feuillage par le vent et le soleil..emporté..

Légère..ta robe par le désir..oubliée..
Turquoise..les reflets de tes yeux sur les vagues florifères..
Etrange..ce souvenir dans les eaux par nos larmes..noyé..

Etrange..notre rocher et ses formes..par le temps et le vent érodé..
Légère…la brise qui nous tient enlaçés…
Turquoise..sur ta main..et l’anneau..la pierre qui s’est invitée..

Pierre b

Abrupt
chemin difficile et rude
cette peine qui plombe.

Dans l’océan de la mémoire,
gouffres,
passent comme un lent et lourd troupeau d’éléphants.

Le vent et les vagues rident la surface,
Le buisson de verdure frémit sous la caresse.

La vie dans le souffle,
la vie dans la vague,
la vie dans ce qui pousse,
la vie aussi dans le bon du passé et dans la douleur de l’absence.

La vie, cet instant entre hier et demain.

L’arbre de vie refleurira-t-il?

Candide

Citadelle du silence
Sans fossé ni pont levis
La mer rampe sur les galets
Déluge d’éclats de volupté
D’une houle acérée comme celui de l’écho
Forteresse inébranlable
Sous des brouillards perdus
Elle balance les amarres sur le calme du port
De sa corde à secrets
Elle couvre la cicatrice
Du désir qui se perd
D’une ligne en équilibre
Adossée au rocher
D’un étrange matin blanc
Entre vagues et rivage
L’indicible souffle d’un vent d’été
A pas comptés si léger
Virevolte sur les voiliers
Comme cette promesse d’îles
Et ses fleurs de frangipaniers
S’accordent au langage de lumière
On habite dans l’immense couleur
Dans ce bleu sans tâche
Douce lueur titubante de fatigue
De ces vagues qui se perdent
Sans lasser l’horizon
Comme la goutte du matin
S’égare sur le brin de la feuille
Sur une ligne d’élégance
D’un oiseau de passage.
Entre les matins crémeux
Et les soirs émouvants
L’océan se découd au rythme des reflets
Une migration si lente
Qu’il arrive parfois
Tout au bout du chenal
Que l’on entende alors
Les marins égarés sur le puzzle du temps

Sarah

Banc public

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Banc public

N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour agrandir le champ
Banc public

Fraîcheur limpide sous l'ombre dévorante, les doutes noyés

Lecture du Haïku Calligramme: bas, haut, centre.

Fraîcheur limpide
Sous l’ombre dévorante
Les doutes noyés

Une pensée affectueuse à Anne-Marie qui a appris la triste nouvelle hier. A la mémoire de son amie Michelinee disparue brutalement il y a plusieurs années. Anne-Marie souhaite mettre en garde sur le pouvoir des mots qui peut être à la fois précieux et destructeur.

Je dépose ce soir ces quelques tristes vers en mémoire d’une amie dont j’apprends le suicide. Je les dépose aux pieds de ces passants qui sans doute n’ont rien vu, n’y sont pour rien. Personne n’y a rien vu, personne n’y est pour rien, mais chacun aurait pu, s’il avait su. Nul ne saura la goutte de mot qui a fait déborder le vase, peut-être même pas celui ou celle qui l’a prononcé. Nul ne saura la douleur qui fait sauter par la fenêtre. Que nul n’oublie jamais combien l’humain est fragile, ni avec quelle précaution il faut le manier. Je dépose ce cri sur un site ami, dont je connais la résonnance. Je les dépose, je vous les offre, je les lui offre.

E pericoloso sporgesi

Elle a aimé la vie
Sans détour, tendrement,
Elle voulait de la vie
De l’amour, follement…
Quand la vie la trompait
Elle savait le pardon,
Quand l’amour lui manquait
Elle fuyait ses démons.
Un jour sans le savoir
Un amour, un ami
Porteur de ses espoirs
L’a vaincue, l’a trahie.
Par la fenêtre ouverte
La mort l’a appelée;
Lugubre pirouette,
Une femme a sauté.
Les mots sont assassins
Quand ils sont malheureux
Et jamais ne prévient
Le grand saut de l’adieu.
Prenons garde à nos dits
Au mal qu’ils peuvent faire
Et à certains non-dits
Tueurs involontaires.

Anne-Marie

Photos prises à Côme (Lombardie).

Avenir

Jardins de la Villa Olmo

Jardins de la Villa Olmo

Jardins de la Villa Olmo

Ombres du passé, une partie de cache-cache, conjuguer le présent

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite, de gauche à droite.

Ombres du passé
Une partie de cache-cache
Conjuguer le présent

Deux belles variations autour du futur et de la conjugaison du présent. Elles ont été composées par Feu Roméo et Chris.

Si le présent est imparfait
demanda l’élève au maître
que serait le plus que parfait
un futur antérieur ?

Feu Roméo

Avenir

Conjuguer le présent pour prévenir l’avenir
Saisir le passé pour faire avancer notre présent
Laisser nos mots, ces graines de notre temps
Apposer quelques notes sur notre trame avant de mourir !

La vie est un cadeau, la vivre est parfois pénible
Pourtant des choses simples nous rendent heureux
Faute d’argent, on imagine alors un paradis sans bible
Le temps passe et on se rend compte du bonheur d’être deux !

Mon avenir, je le vois avec toi et mon projet
Toi, les yeux, moi, les oreilles et les mots : un univers à remodeler
Alliance des mots, des sons et des visions
Exposant ainsi notre commune passion !

Chris

Photos prises dans les jardins de la Villa Olmo à Côme (Lombardie).