48 réflexions sur « Partager »

  1. J’ai un peu de temps ce matin et vous relis:

    Monique, petite fourmi qui transporte son passé, son présent et son avenir sur son dos?

    Mais Sartres qui dit “«Nous ne sommes nous qu’aux yeux des autres et c’est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes. »
    [ Jean-Paul Sartre ] – Extrait de L’Etre et le néant

    « a-t-il pensé aussi que parfois les autres voudraient vous voir autre que ce que vous êtes, vous êtes ce qu’ils veulent ou décidez d’être ce qu’ils ne souhaitent pas?

    Que connais-tu de moi que cet infime que j’accepte de partager avec toi ou cet autre qui convient le mieux à tes névroses?Multiples « je » ? certainement…nous cherchons le LA au diapason de l’Humanité.

    Si Netzche dit « Deviens ce que tu es »…je ferai peur à ma maman)))), je préfère suivre Camus dans son « nous n’avons pas le temps d’être nous même, nous n’avons que le temps d’être heureux. »

    Une plage qui s’endort,sa berceuse tendre, ses eaux caressées par le soleil couchant vous rapproche de l’essentiel et de vous-m^me.

  2. venez voir
    oh oh oh oh
    regardez

    curiosité
    émerveillement
    partage

    là dans l’eau captive
    un trésor de vie…..
    non, non
    je ne vous dis pas, ….venez voir…….

    Bonne journée à tous

  3. Ossiane help! erreur d’aiguillage, ce dernier message c’était pour la note « Être ».Bon maintenant c’est sûr je file.Bisou.

  4. Partager
    est ce cacher, omettre, trier
    sans doute un peu aussi
    parce que tout ne peut être dit et montré
    et que chacun exerce sa propre censure
    pourtant le non verbal
    ne peut réprimer des signes
    qui eux ne trompent pas
    attentifs nous savons les limites
    alors recourir à l’hypnose
    pour explorer ses territoires reculés
    pour avancer vers soi et vers les autres
    connaître peurs et doutes

  5. j’aime assez la phrase de Camus, Leila,
    être heureux et voir heureux autour de soi, cela évite de se poser la question pour être…
    car qu est ce que c’est être?!
    c’est simplevivre comme ça…..

    dans tous les aspects de la vie, dans ce qu’elle donne, ce qu’elle prend, ce qu’elle donne et reprend, se sentir être tout simplement dans sa petite vie qui avance son pas, dans son regard à soi, et inévitablement dans celui des autres, avec le corps de chair qui se laisse voir….

    se contenter d’être Aujourd’hui, sans vois bien plus loin que le proche demain, les projets à long terme si souvent si lourds à porter, et puis la vie décide, alors accepter, s’adapter, et se surprendre, se dévoiler encore dans des aspects de soi insoupçonnés,

    et ne pas perdre le courage de vivre, c’est lui qui donne son bel goût, ses meilleurs saveurs à la vie, même si la lassitude et l’incommensurable fatigue fon partie de la vie, parfois dans des périodes d’existence,
    chercher à se la simplifier la vie,même si parfois cela coûte d’efforts pour se vivre en paix, en tout simple, en s’éjectant de systèmes de têtes…

  6. La grève

    La vie ne se résume pas à marche ou crève
    Voilà pourquoi les travailleurs se mettent en grève
    Ils veulent vivre de leur travail avoir du pain
    Mener une vie décente ne jamais avoir faim

    Une vie solidaire une vie ordinaire
    pas de rêve de lune ni de grosse fortune
    pas une vie de héros qui se montre à la une
    pas de rêve de gloire de rentrer dans l’Histoire

    une vie sans histoire ni trop longue ni trop brève
    Une vie sans succès une vie sans excès
    Une vie d’homme qui pour l’instant demeure un rêve

    Pour chacun décider de ce qui lui convient
    D’exprimer ses idées et de choisir ses liens
    De pouvoir partager ses rêves et ses idées

    Alain

  7. Partager rêves et réalité, joies et peurs, espoirs et inquiétudes, gloire et déchéance, beau et laid, bon et mauvais, balancer entre les extrémités
    et chercher le point d’équilibre qui libére et dissout, mettre en commun et ensemble, car « il faut de tout pour faire un monde », est ce seulement rechercher les points de séquence, les intersections et ne pas oser affronter le regard de l’autre et faire sinon accepter du moins prendre en compte sa différence, entre dépouillement et complexité dessiner cet espace pas impudique ni ludique, pas dépotoir ni à ciel ouvert, juste considérer l’autre comme un autre soi même, potentiel, pote en ciel ! émettre le voeu que la mise en commun unira plus qu’elle ne déchirera, que la concorde et l’union sont difficile à atteindre mais que la volonté aide à accomplir, pas comme un acte de foi, mais comme un irrepressible appel qui fait que se dire, même par touches légères est mieux pour soi et pour les autres que de tout garder rentré, renfermé, et dans ce symbole manifeste de l’ouverture entre don et écoute, toujours laisser le temps et la place pour l’échange, loin du pouvoir dominateur , dans le respect et l’attirance, la bienveillance aussi, parce que si j’avais un but ultime…ce serait de tout partager

    Merci à tous pour vos silences et vos paroles
    et très bonne journée
    ici soleil en lauraguais


  8. Même qu’il est arrivé jusqu’en Belgique, vot’ soleil (merci).
    Mais pour l’instant : 0.2° C.
    Fait glagla.
    A ton avis, Christineeee, puis-je aller pendre mon linge (si je mets des moufles…) ???

    Clin d’oeil, sourire et belle journée à tous.

  9. Pour répondre de qui je suis, Bourrache,
    j’ai hésité avec les draps,
    il fait immense soleil ici,
    mais juste 3° ce matin et 8° à cette heure,
    j’ai étendu dans le garage la lessive bel bon…

    BELLE JOURNEE pour chacun’e’!

  10. Je vous propose de partager mon étendage, 16° à l’ombre et le mistral se chargera de sécher le linge au soleil, de l’aérer et vous le rendre tout repassé. Ca vous va Bourrache et Annick ? Le vent sème les feuilles sur le gravier et laisse ainsi passer le soleil à travers les branches voilà le secret de mon sèche linge.

  11. Bravo Jean Marie !

    Le piano à bretelles

    Elle venait du sud de la France
    Un cœur tout neuf comme une page blanche
    des yeux tout bleu couleur pervenche
    elle était belle comme la Provence

    Quand ils allaient au bal dimanche
    elle l’attrapait par les épaules
    çà lui faisait deux belles bretelles
    Il la tenait mains sur les hanches

    Quand ils venaient battre les planches
    Ses doigts couraient dessus ses hanches
    Ainsi voit t’on les vagues blanches
    Rouler des pierres en avalanche

    Comme il l’aimait avec passion
    Il lui composait des chansons
    Avec des vers de mirliton
    Qu’il jouait sur un accordéon

    Alain

  12. Hier le soleil brulaît, 29º.
    Bon pour nous, bon pour la linge
    Aujourd’hui la pluie, 20º.
    Demain, Dieu le sait.

  13. Patager sa vue
    L’étaler sur la nappe
    Pour la manger goûter
    En bien belle amitié
    Et la vue se redresse
    Descend du bord de table
    Et se regarde sa veste
    C’est bon de se voir de tel
    Pour la changer sa vue
    Si il est trop étroite
    Ou coincée ou mal vue
    Vagabonder sa vue
    Sa lorgnette objectif
    En saisissant la vie
    Dans ses aspects cachés

  14. Par âge, dans les parages, par Tage et Elbe
    partage de minuit, partage qui me nuit
    comme un portage sans reportage
    des partageux , des qui mettent en commun
    sans façon, sans chichi
    parce que voilà on sait ou pas partager
    le pain d’abord, ça donne un compain, un compagnon
    la vie ensuite, ça donne une compagne, parfois de la campagne, comme le pain
    et des parts de bonne part, de bonnes parts aussi si on n’est pas trop nombreux
    sinon ça ne fait pas que des heureux
    des qui regardent s’ils en ont moins
    et quand il s’agit de départager on est partagé
    sur quels critéres, quelles intentions
    pourquoi pas des ex aequo
    des égaux, parce que tous les hommes se valent bien
    du moins à certains moments
    je sens que le jour se partage et que l’ombre s’étend
    l’homme ne va tarder à suivre
    mais d’ici là il vous salue
    pas partagé ni protégé

  15. Partager des mots
    Et des émotions

    Partager ses peines
    Ou bien rire ensemble

    Ou se sourire tout simplement
    À travers un écran

    C’est si bon, si beau et assez rare malgré tout

    Je vous salue bel équipage

  16. Nous nous abreuvons car le capitaine
    Est une rivière pour son peuple.
    C’est le capitaine des mers
    Et de tout océan.
    Le seigneur des mousses pacifiques,
    Vaisseaux immenses
    Qui ont jeté l’ancre pour toujours
    Dans son port.
    Elle a fendue la mer
    Et l’eau claire à jailli
    Limpide et savoureuse
    en sources, en ruisseaux, en rivière.
    Elle peut clamer à la foule :
    Je suis une rivière pour mon peuple !

  17. ce qui donne pour faire suite à Jean:

    Je suis une rivière pour mon peuple ! (Jean)

    Mais une goutte pour mon radeau
    Je suis une mer pour mon cerveau
    Torrent impétueux sur ta peau.
    Je suis le mousse en bain de mer
    Sous la mousse des bulles de chimères
    Oh hé capitaine du bateau
    Entends-tu le chant des marins
    Un vers de plume, des bulles de vains maux
    Bouteille à la mer
    Elle a partagé mes regrets
    Avec quelques yeux vagabonds
    Le sable est bordure de trottoir… bleu
    M’en vais marcher sur l’eau
    La mer en ses poèmes
    Rivage qui tangue, poésie du soir
    Poésie à partager pour mieux oublier
    Pour mieux s’endormir
    Pour mieux rêver
    Rêver.A quoi?

  18. marée

    La rivière s’évase et s’ouvre
    sur un horizon sans limite;
    l’océan en son lit va et vient
    avec des amplitudes variables!
    haut , il submerge les rives,
    les inonde même,parfois!
    en se retirant, il laisse son empreinte!
    au loin, la lune veille, fidèle!
    c’est un mouvement régulier,
    un mouvement lent et pendulaire;
    le sel de la vie est leur partage!
    aussi différents qu’ils puissent être
    leur destin est irrémédiablement liés,
    car sur terre, grandi le fruit de leur union!

  19. Partager I Regatrap
    comme un sparadrap (pour bourrache spare à drap)
    un pensement qui attrape
    une méthode qui loin de diviser
    rassemble

  20. .

    Bonsoir tout le monde, je passe vous souhaiter le bonjour en coup de vent;-) C’est très chaud du côté du travail. Vous devez vous dire… c’est toujours la même chose;-)

    CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP à tout le monde !!!

    Le guitariste compositeur interprète, ami d’Alain, Jean-Marie Djebedjjan m’a proposé de mettre des liens vers des chansons dont le thème est en relation avec mes notes. Et j’ai dit oui puiqu’on avait tous aimé ce qui avait été partagé. J’ai vu déjà des applaudissements;-) Bravo Jean-Marie!

    Bonjour Jean, contente de te revoir sur la scène!

    Les poèmes d’Alain sur ces liens
    https://blog.ossiane.photo/2009/10/09/cerf-volant/#comments
    https://blog.ossiane.photo/2008/03/17/amoureux/#comments

    Olivier et un nouveau venu poète de Corse, Paul ARRIGHI
    https://blog.ossiane.photo/2009/10/07/courir/#comments
    https://blog.ossiane.photo/2009/07/08/mistral/#comments

    Belle soirée et beaucoup d’amitié vers tous!

    Ossiane

    .

  21. Où commence le partage ?
    __

    « Si je vous rencontre
    Quelque chose avec vous
    commence
    Si rien ne commence
    Je ne vous ai pas rencontré
    tout au plus croisé » Alain Coulange dans Une raison de plus d’aller en enfer
    ___

  22. donner sa main
    son coeur
    partager les rires des enfants du bonheur…
    sans rancune aucune
    sur las larmes du malheur…

    je songe à mes « partages » avec les enfants en INDE et au NEPAL…Et partout ailleurs…

  23. Je vous croise lorsque mes yeux croisent les vôtres et se rencontrent des vies au bout du chemin.
    Je vous croise, ombre parmi les ombres, vous marchez vite, vous parlez vite, gesticulez ou êtes absent le regard à vos pieds ou lointain.
    Je vous croise lorsque mes yeux croisent les vôtres et vous rencontre lorsque votre âme me parle dans votre regard.On ne s’arrête pas, on ne s’attend pas mais ce profond de l’être est partage dans le mystère du silence.

  24. Je vous croise comme vent qui passe frôler un visage, un peu turbulent, un peu sage, et je suis par la pensée, le souffle qui vit et j’écris les pages du passé, la plume du présent,demain c’est ici, demain est un cœur en partage, la vie se cueille et s’apprécie, la vie s’arrache, va la chercher humain, c’est un cyclope au nom joli il t’écrase en ses mains mais sait au creux de sa paume te caresser.Et je sens la caresse de la vie, furtive, par à-coups lorsque je vous croise et que mes yeux croisent les vôtres et que je rencontre votre âme qui me parle dans votre regard et que lui répond mon cœur.On ne s’arrête pas, on ne s’attend pas mais ce profond de l’être est partage dans le mystère du silence.

  25. Le partage

    Pour accroître ses dons reçus en héritage
    L’homme doit savoir donner et dès le plus jeune âge
    donner pour recevoir c’est cela le partage
    Donner sans calculer sans chercher d’avantages

    Partager ses écrits partager ses ouvrages
    Y mettre tout son cœur c’est faire preuve de courage
    Apprécier la critique sans en tirer ombrage
    Accepter les éloges mais jamais davantage

    Alain

  26. Je ne sais pourquoi
    Mon esprit amer
    D’une aile inquiète et folle vole sur la mer
    tout ce qui m’est cher,
    D’une aile d’effroi
    Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi. Pourquoi ?

    Mouette à l’essor mélancolique,
    Elle suit la vague, ma pensée,
    A tous les vents du ciel balancée,
    Et biaisant quand la marée oblique,
    Mouette à l’essor mélancolique.

    Ivre de soleil
    Et de liberté,
    Un instinct la guide à travers cette immensité.
    La brise d’été
    Sur le flot vermeil
    Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.

    Parfois si tristement elle crie
    Qu’elle alarme au lointain le pilote,
    Puis au gré du vent se livre et flotte
    Et plonge, et l’aile toute meurtrie
    Revole, et puis si tristement crie !

    Je ne sais pourquoi
    Mon esprit amer
    D’une aile inquiète et folle vole sur la mer
    tout ce qui m’est cher,
    D’une aile d’effroi
    Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi. Pourquoi ?

    Paul Verlaine , Sagesse (1880)

  27. La vie elle vibre ses aigus et ses graves sur le clavier du coeur. Et la pédale au pied temporise les morceaux de bois,les assouplit ou les rigidifie, le défi d’une vie c’est de rester vivant, dedans, malgré tout. Et parfois c’est tellement la traversée du tant, que le temps se déshabille en la marchant sa vie, en gardant, l’essentiel, son petit bout de vie, en son âme seule de tant. La vie c’est un partage, et pourtant, qu’est ce qu’on peut se sentir seul devant sa vie, bien plus quand on est abandonné, quand sa vie en lectures donne aux autres une toute autre réalité de la belle vraie.

    La ligne de la vie qui semble plate, ainsi, et pourtant dense en corps, dans sa pleine consistance.

    déposé chez:
    http://brunodecuyper.blog.lemonde.fr/

  28. C’est joli le partage
    je suis émue devant
    car j’aime écouter
    toutes ces vies hors moi
    la mienne est limitée
    et le monde si grand
    C’est frustrant de se vivre
    alors si l’Oeil Ouvert
    cela aide à me vivre.

  29. Tu as raison Annick, l’Oeil Ouvert est une fenêtre qui s’ouvre sur le monde , où chacun peut y partager ses impressions, ses petits bouts de vie, ses coups de coeur, ses créations et nous sommes gâtés, je pense à Jean-marie, à Alain à tous ces poètes qui acceptent de partager la même table que la nôtre en toute amitié.
    _____

    Je regarde la mer et j’entends le vent,
    Déjà le froid attendait aux portes de l’été
    Prêt à intervenir aux premiers nuages.
    Difficile d’abandonner la belle saison ;
    Je vois sur la plage déserte,
    Traîner ça et là les nostalgiques
    Qui, à défaut de châteaux de sable
    Ramassent des coquillages,
    Partagent en famille les derniers plaisirs
    Que peuvent offrir les bords de mer.
    On se hasarde les pieds nus,
    Le col roulé jusqu’aux oreilles,
    L’eau est froide, le soleil absent,
    Mais on ne manquerait pour rien au monde
    Ces derniers instants merveilleux et enivrants
    Dans la complicité d’un bonheur partagé.
    J’aime la mer, dans ses couleurs d’automne
    Où le les gris et les bleus se fondent et s’harmonisent
    Le silence des plages, le bruit des vagues
    Ce côté intime de l’océan livré à lui-même
    L’océan redevient le temps des saisons froides
    Seul, sauvage, indépendant, et encore plus beau
    En proie aux tempêtes, confronté à la violence des vents.
    _____

  30. Devinettes sur notre village d’hier et d’aujourd’hui en Corse

    Je ne nommerais pas le village de Corse d’où est issue ma famille paternelle, mais je vous donnerais, en guise de sésame, quelques indications pour que vous puissiez retisser le « fil du Minotaure» qui mène à la sortie de tout labyrinthe et tient l’Esprit en éveil.
    Trois particularités le caractérisent; sa hauteur, sa luminosité et son éloignement. Ces trois propriétés ne sont point seulement géographiques mais font bénéficier ce lieu de ces trois vertus: le regard méditatif, la finesse d’esprit et le sens de la solidarité.
    * Son altitude, s’étage entre 650 et 750 mètres et se drape dans une vêture de châtaigniers. L’eau y coule, rafraîchissante, provenant de quelques sources et ruisseaux. Ici, grâce à cette eau et à la densité des arbres, le vert et la fraîcheur persistent, au moins jusqu’à la mi-août, les années où le surcroit de soleil et de chaleur ne font pas rougeoier, plus tôt, le maquis et les feuilles.
    Ses atours se parent des chatoiements de doré et du roux des feuillages brulés. Le mélange des verts laisse alors la place aux couleurs de renard roux et le maquis se transforme en tapis de couleurs, pour fêtes automnales, alors que les sangliers courent et fuient dans les bois.
    En été, la fraîcheur préservée, alors même que le soleil flamboie et brûle est un vrai bienfait pour l’Ajaccien qui quitte son labeur ou pour celle ou celui qui vient de plus loin retrouver ses racines, en quête de repos et souvent de paix de l’esprit.
    Cette fraîcheur permet d’éviter la torpeur qui paralyse les corps et les projets. L’altitude favorise la vivacité des corps, de l’esprit et échauffe parfois les propos, comme le chaud alcool de myrtes.
    * De son altitude, découle la propension de ses habitants à voir les êtres et les choses avec hauteur et leur goût de contempler les cieux et les constellations.
    Rappelons-nous que les astronomes et philosophes grecs commencèrent à scruter les étoiles et aiguiser leurs premiers «concepts» à partir, des hauteurs marines, du surplomb des rochers, avant même de disposer des outils efficaces pour l’astronomie.
    C’est à partir de points d’observations analogues et d’un même ciel étoilé que bergers, marins et montagnards, apprirent à scruter les mêmes immensités étoilées et à philosopher sans souvent connaître les réservoirs de savoir des bibliothèques. Ils y trouvèrent aussi des fils d’interprétation pour mieux apprivoiser les joies et les souffrances des hommes.
    En effet, n’est-il pas à portée des hommes les plus simples que d’éprouver les sentiments de la grandeur et du sacré de l’être, parcelle d’un univers qui nous échappe encore et pour longtemps encore ?
    Du haut des rochers de granits escarpés ou des châtaigniers mystérieux, il n’est pas de grandeur autre que celle de l’esprit humain, de la nature et du grand mystère de l’Univers. Aussi ne m’étonnerait-il point que notre village ne se fut avéré propice au culte de quelque très ancienne religion solaire.
    * La luminosité est la seconde caractéristique de notre village, situé face aux pics qui déchiquettent l’horizon, surplombé par la «Sposata», femme fugitive restée pétrifiée sur son «cheval de pierre». En effet, ici, la vue est presque transparente et porte haut et loin. Lumineuse dans son intensité, la vue, du haut des pics et des cimes présentait l’avantage de voir approcher les vagues successives d’envahisseurs et de se réfugier, si l’on ne pouvait envisager de lutter ou de vaincre, au cœur des forêts et de la «macchia» protectrices.
    En bas de la montagne, le «Liamone» serpente. Ce torrent tumultueux paraît si étroit et semble un simple fil d’eau, vu d’en haut. Toutefois, il a paru bien redoutable aux anciens, qui se souviennent de ses crues, funestes aux imprudents noyés. Ils l’avaient nommé « Fiume Grossu». Plus haut encore, planent les rares aigles et autres oiseaux de proie, surveillant leur domaine de pics et de montagnes et narguant les renards qui rôdent autours des bergeries.
    C’est cette transparence de l’air qui favorise l’acuité du regard et paraît donner une incitation, comme l’éclair de deux silex frottés, à la perspicacité et à l’acuité de la pensée. C’est aussi, peut être grâce à cette luminosité et à cette transparence que les peuples de la montagne sont, plus que d’autres, libres et indomptables.
    Nulle vérité révélée, nulle imposture idéelle ne saurait durablement altérer durablement la justesse de leur goût profond pour la liberté. Une opinion, un jugement se fondent ici, autant sur la contemplation du ciel étoilé et de la marche des astres, véritable école de sagesse et de philosophie pratique, que sur les opinions et les mots trompeurs des doctes, des habiles et des rhéteurs.
    * La troisième caractéristique de notre village de pierres, est curieusement l’éloignement. Pourtant, il n’est situé qu’à vingt-cinq, peut être trente kilomètres de la mer et à moins de soixante d’Ajacciu. Cependant un univers paraît séparer les modes de vie et les rythmes de vie qui se sont emparés des villes.
    Ici, nous pouvons renouer avec la continuité de la chaîne des temps et des familles soudées face au défilement des saisons et à l’expression de besoins vitaux. Aux cris des coqs qui ouvrent tôt la journée succèdent, le soir, les aboiements plaintifs des chiens qu’apeure la nuit qui tombe et qui se mettent à hurler à la lune. La seule fissure, dans cet éloignement plus temporel que géographique, dans cette distance gardée face aux «folies du Monde» qui s’agite et tournoie, est constituée par les téléviseurs, leurs antennes satellites ainsi que par l’arrivée des voitures lors des fêtes et des vacances d’été qui rompt une apparente immobilité.
    L’autre fracture dans cette continuité du fil des «travaux et des jours» est apportée par le téléphone et désormais le téléphone portable dont la réception s’améliore après avoir été bien précaire et seulement audible à la croix du «calvaire», qui vit tant d’amoureux et de promeneurs de s’y rendre et quelquefois lorsque la chance leur riait, de s’y aimer.
    Sans ces trois brèches, les communications entre les univers distincts seraient plus que rares et feraient apparaître l’entité de notre village et le monde des villes comme deux planètes séparées dont, malheureusement, la plus sage et la plus durable des deux s’étiole, hors l’été, faute de l’aptitude de l’homme contemporain, ce «nomade stressé», à supporter le poids d’une solitude qui le contraindrait à un examen de conscience, à l’impitoyable jeu du miroir et à la pratique ritualisée d’une sagesse immémoriale, qui demeure finalement perdue par nos contemporains, plus souvent, en quête de paraître que d’être .
    Aussi, cet éloignement métaphysique, que notre village peut maintenir, comme instinctivement, face à la course épuisante et sans fin de la civilisation urbaine, s’élargit en qualité morale des êtres.
    Ce n’est pas seulement une distance de protection, un «refuge moral» qui sont conservés face à la «ville-aimant». C’est aussi un autre «tempo» d’une très ancienne civilisation où les valeurs actives de la solidarité pouvaient s’exprimer sans ostentation parce qu’elles étaient, tout simplement, vitales et procédaient d’un sentiment profond de commune parenté devant les bonheurs et les malheurs.
    Notre village, luit encore comme un fanal, mais pour combien de temps encore, une communauté soudée par la fragilité des femmes et des hommes face à l’immobilité hiératique du granit et les colères furieuses des saisons.
    C’était pour lui, comme dans chaque «piève», une démocratie mêlée de proximité et de simplicité.
    C’était aussi le Monde que connurent Homère et Ulysse, le cœur d’un «monde Méditerranéen» avec ses valeurs longuement mûries par une histoire tumultueuse, faite d’honneur, de grandeur et du sentiment tragique de la vie.

    Paul Arrighi. Mai 2010
    Écrit dans la maison familiale de la «Casalonga» dans notre village dont, chers visiteurs, vous aurez peut être, s’il vous plaît, et en avez la curiosité de chercher le nom et d’y séjourner en respectant ses habitants. Ce texte pleinement ressenti est dédié à mon père André, Poète Corse tout particulièrement de ces lieux baignés de magie et de soleil.

  31. C’est pur bonheur et honneur complet que de vous lire, Paul, avez vous dans votre famille un historien spécialiste de la résistance toulousaine et ayant écrit sur Silvio Trentin ? Si oui alors saluez le de ma part et dites lui toute ma reconnaissance pour ce qu’il m’a fait partager.

  32. Mais que peut on départager quand on cherche la ligne de partage des eaux et des eux qui nous baigne, et que notre mémoire reconstruit à peine des origines les faits et lieux, cherchant et charriant du temps le poids pour entrevoir ce qui nous reste, ce qui nous a été laissé en dépôt malgré le tumulte du torrent de la vie, les affleurements et les réminiscences, les entablements et les précautions.

  33. De ce que nous avons reçu et conservé il y a des gemmes qui brillent
    et d’autres enchassées et qu’on n’a pas encore extrait et qui raffinés donneront du fond à la rivière où coulent justement cet entrelac d’impression parfois lointaines et souvent ravaudées parce que le propre du délitement des souvenirs n’est pas que la désagrégation mais le besoin de réassembler patiemment

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