Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas
Bain de mer
enfants de l’océan
donnez-vous la main
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas
Bain de mer
enfants de l’océan
donnez-vous la main
Partager
de l’Eau,de l’Amour et du Pain
Êtres désemparés Assis sur la plage du Monde, …mains tendues, le sourire enfin .
Petits éléments de la nature dans l’immensité cosmo tellurique.Partager ce qu’il y a de meilleur à donner.
le sourire de la vie, rien de plus simple… ni de plus compliqué.
Bonne journée à tous.
J’ai un peu de temps ce matin et vous relis:
Monique, petite fourmi qui transporte son passé, son présent et son avenir sur son dos?
Mais Sartres qui dit “«Nous ne sommes nous qu’aux yeux des autres et c’est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes. »
[ Jean-Paul Sartre ] – Extrait de L’Etre et le néant
« a-t-il pensé aussi que parfois les autres voudraient vous voir autre que ce que vous êtes, vous êtes ce qu’ils veulent ou décidez d’être ce qu’ils ne souhaitent pas?
Que connais-tu de moi que cet infime que j’accepte de partager avec toi ou cet autre qui convient le mieux à tes névroses?Multiples « je » ? certainement…nous cherchons le LA au diapason de l’Humanité.
Si Netzche dit « Deviens ce que tu es »…je ferai peur à ma maman)))), je préfère suivre Camus dans son « nous n’avons pas le temps d’être nous même, nous n’avons que le temps d’être heureux. »
Une plage qui s’endort,sa berceuse tendre, ses eaux caressées par le soleil couchant vous rapproche de l’essentiel et de vous-m^me.
venez voir
oh oh oh oh
regardez
curiosité
émerveillement
partage
là dans l’eau captive
un trésor de vie…..
non, non
je ne vous dis pas, ….venez voir…….
Bonne journée à tous
Ossiane help! erreur d’aiguillage, ce dernier message c’était pour la note « Être ».Bon maintenant c’est sûr je file.Bisou.
Comme c’est bon
De partager
Avec toi
Mon amour
Mes jours
Partager
est ce cacher, omettre, trier
sans doute un peu aussi
parce que tout ne peut être dit et montré
et que chacun exerce sa propre censure
pourtant le non verbal
ne peut réprimer des signes
qui eux ne trompent pas
attentifs nous savons les limites
alors recourir à l’hypnose
pour explorer ses territoires reculés
pour avancer vers soi et vers les autres
connaître peurs et doutes
j’aime assez la phrase de Camus, Leila,
être heureux et voir heureux autour de soi, cela évite de se poser la question pour être…
car qu est ce que c’est être?!
c’est simplevivre comme ça…..
dans tous les aspects de la vie, dans ce qu’elle donne, ce qu’elle prend, ce qu’elle donne et reprend, se sentir être tout simplement dans sa petite vie qui avance son pas, dans son regard à soi, et inévitablement dans celui des autres, avec le corps de chair qui se laisse voir….
se contenter d’être Aujourd’hui, sans vois bien plus loin que le proche demain, les projets à long terme si souvent si lourds à porter, et puis la vie décide, alors accepter, s’adapter, et se surprendre, se dévoiler encore dans des aspects de soi insoupçonnés,
et ne pas perdre le courage de vivre, c’est lui qui donne son bel goût, ses meilleurs saveurs à la vie, même si la lassitude et l’incommensurable fatigue fon partie de la vie, parfois dans des périodes d’existence,
chercher à se la simplifier la vie,même si parfois cela coûte d’efforts pour se vivre en paix, en tout simple, en s’éjectant de systèmes de têtes…
C’est joli, Thierry,
belle journée pour chacun’e’…
La grève
La vie ne se résume pas à marche ou crève
Voilà pourquoi les travailleurs se mettent en grève
Ils veulent vivre de leur travail avoir du pain
Mener une vie décente ne jamais avoir faim
Une vie solidaire une vie ordinaire
pas de rêve de lune ni de grosse fortune
pas une vie de héros qui se montre à la une
pas de rêve de gloire de rentrer dans l’Histoire
une vie sans histoire ni trop longue ni trop brève
Une vie sans succès une vie sans excès
Une vie d’homme qui pour l’instant demeure un rêve
Pour chacun décider de ce qui lui convient
D’exprimer ses idées et de choisir ses liens
De pouvoir partager ses rêves et ses idées
Alain
Partager rêves et réalité, joies et peurs, espoirs et inquiétudes, gloire et déchéance, beau et laid, bon et mauvais, balancer entre les extrémités
et chercher le point d’équilibre qui libére et dissout, mettre en commun et ensemble, car « il faut de tout pour faire un monde », est ce seulement rechercher les points de séquence, les intersections et ne pas oser affronter le regard de l’autre et faire sinon accepter du moins prendre en compte sa différence, entre dépouillement et complexité dessiner cet espace pas impudique ni ludique, pas dépotoir ni à ciel ouvert, juste considérer l’autre comme un autre soi même, potentiel, pote en ciel ! émettre le voeu que la mise en commun unira plus qu’elle ne déchirera, que la concorde et l’union sont difficile à atteindre mais que la volonté aide à accomplir, pas comme un acte de foi, mais comme un irrepressible appel qui fait que se dire, même par touches légères est mieux pour soi et pour les autres que de tout garder rentré, renfermé, et dans ce symbole manifeste de l’ouverture entre don et écoute, toujours laisser le temps et la place pour l’échange, loin du pouvoir dominateur , dans le respect et l’attirance, la bienveillance aussi, parce que si j’avais un but ultime…ce serait de tout partager
Merci à tous pour vos silences et vos paroles
et très bonne journée
ici soleil en lauraguais
Bonjour à vous !
Je confirme les prévisions météo de thierry :
nous partageons le même soleil !
Biseeeeeeeeeeeees à vous !
Moi je partage tout mon amour pour Madame Ossiane
–
Même qu’il est arrivé jusqu’en Belgique, vot’ soleil (merci).
Mais pour l’instant : 0.2° C.
Fait glagla.
A ton avis, Christineeee, puis-je aller pendre mon linge (si je mets des moufles…) ???
–
Clin d’oeil, sourire et belle journée à tous.
–
Pour répondre de qui je suis, Bourrache,
j’ai hésité avec les draps,
il fait immense soleil ici,
mais juste 3° ce matin et 8° à cette heure,
j’ai étendu dans le garage la lessive bel bon…
BELLE JOURNEE pour chacun’e’!
Je vous propose de partager mon étendage, 16° à l’ombre et le mistral se chargera de sécher le linge au soleil, de l’aérer et vous le rendre tout repassé. Ca vous va Bourrache et Annick ? Le vent sème les feuilles sur le gravier et laisse ainsi passer le soleil à travers les branches voilà le secret de mon sèche linge.
en cette page de partage je vous propose… une chanson que j’ai composée
sur les mots délicieux de mon amie Anita,
merci de votre écoute indulgente :
http://lameretlamour.centerblog.net/3262099-LA-MER-JALOUSE-par-CHRISTINE-MICHEL
Bravo Jean Marie !
Le piano à bretelles
Elle venait du sud de la France
Un cœur tout neuf comme une page blanche
des yeux tout bleu couleur pervenche
elle était belle comme la Provence
Quand ils allaient au bal dimanche
elle l’attrapait par les épaules
çà lui faisait deux belles bretelles
Il la tenait mains sur les hanches
Quand ils venaient battre les planches
Ses doigts couraient dessus ses hanches
Ainsi voit t’on les vagues blanches
Rouler des pierres en avalanche
Comme il l’aimait avec passion
Il lui composait des chansons
Avec des vers de mirliton
Qu’il jouait sur un accordéon
Alain
Hier le soleil brulaît, 29º.
Bon pour nous, bon pour la linge
Aujourd’hui la pluie, 20º.
Demain, Dieu le sait.
Patager sa vue
L’étaler sur la nappe
Pour la manger goûter
En bien belle amitié
Et la vue se redresse
Descend du bord de table
Et se regarde sa veste
C’est bon de se voir de tel
Pour la changer sa vue
Si il est trop étroite
Ou coincée ou mal vue
Vagabonder sa vue
Sa lorgnette objectif
En saisissant la vie
Dans ses aspects cachés
Nos êtres en gouttes d’eau à l’unisson,
Avides de couler vers le meilleur.
Ensemble ou Rien, le Partage ou la Mort.
Par âge, dans les parages, par Tage et Elbe
partage de minuit, partage qui me nuit
comme un portage sans reportage
des partageux , des qui mettent en commun
sans façon, sans chichi
parce que voilà on sait ou pas partager
le pain d’abord, ça donne un compain, un compagnon
la vie ensuite, ça donne une compagne, parfois de la campagne, comme le pain
et des parts de bonne part, de bonnes parts aussi si on n’est pas trop nombreux
sinon ça ne fait pas que des heureux
des qui regardent s’ils en ont moins
et quand il s’agit de départager on est partagé
sur quels critéres, quelles intentions
pourquoi pas des ex aequo
des égaux, parce que tous les hommes se valent bien
du moins à certains moments
je sens que le jour se partage et que l’ombre s’étend
l’homme ne va tarder à suivre
mais d’ici là il vous salue
pas partagé ni protégé
Partager des mots
Et des émotions
Partager ses peines
Ou bien rire ensemble
Ou se sourire tout simplement
À travers un écran
C’est si bon, si beau et assez rare malgré tout
Je vous salue bel équipage
Nous nous abreuvons car le capitaine
Est une rivière pour son peuple.
C’est le capitaine des mers
Et de tout océan.
Le seigneur des mousses pacifiques,
Vaisseaux immenses
Qui ont jeté l’ancre pour toujours
Dans son port.
Elle a fendue la mer
Et l’eau claire à jailli
Limpide et savoureuse
en sources, en ruisseaux, en rivière.
Elle peut clamer à la foule :
Je suis une rivière pour mon peuple !
Mais une goutte pour mon radeau
Je suis une mer pour mon cerveau
Mais un torrent sur ta peau.
Torrent impétueux sur ta peau…ça colle mieux comme vers
ce qui donne pour faire suite à Jean:
Je suis une rivière pour mon peuple ! (Jean)
Mais une goutte pour mon radeau
Je suis une mer pour mon cerveau
Torrent impétueux sur ta peau.
Je suis le mousse en bain de mer
Sous la mousse des bulles de chimères
Oh hé capitaine du bateau
Entends-tu le chant des marins
Un vers de plume, des bulles de vains maux
Bouteille à la mer
Elle a partagé mes regrets
Avec quelques yeux vagabonds
Le sable est bordure de trottoir… bleu
M’en vais marcher sur l’eau
La mer en ses poèmes
Rivage qui tangue, poésie du soir
Poésie à partager pour mieux oublier
Pour mieux s’endormir
Pour mieux rêver
Rêver.A quoi?
marée
La rivière s’évase et s’ouvre
sur un horizon sans limite;
l’océan en son lit va et vient
avec des amplitudes variables!
haut , il submerge les rives,
les inonde même,parfois!
en se retirant, il laisse son empreinte!
au loin, la lune veille, fidèle!
c’est un mouvement régulier,
un mouvement lent et pendulaire;
le sel de la vie est leur partage!
aussi différents qu’ils puissent être
leur destin est irrémédiablement liés,
car sur terre, grandi le fruit de leur union!
Partager I Regatrap
comme un sparadrap (pour bourrache spare à drap)
un pensement qui attrape
une méthode qui loin de diviser
rassemble
.
Bonsoir tout le monde, je passe vous souhaiter le bonjour en coup de vent;-) C’est très chaud du côté du travail. Vous devez vous dire… c’est toujours la même chose;-)
CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP à tout le monde !!!
Le guitariste compositeur interprète, ami d’Alain, Jean-Marie Djebedjjan m’a proposé de mettre des liens vers des chansons dont le thème est en relation avec mes notes. Et j’ai dit oui puiqu’on avait tous aimé ce qui avait été partagé. J’ai vu déjà des applaudissements;-) Bravo Jean-Marie!
Bonjour Jean, contente de te revoir sur la scène!
Les poèmes d’Alain sur ces liens
https://blog.ossiane.photo/2009/10/09/cerf-volant/#comments
https://blog.ossiane.photo/2008/03/17/amoureux/#comments
Olivier et un nouveau venu poète de Corse, Paul ARRIGHI
https://blog.ossiane.photo/2009/10/07/courir/#comments
https://blog.ossiane.photo/2009/07/08/mistral/#comments
Belle soirée et beaucoup d’amitié vers tous!
Ossiane
.
Où commence le partage ?
__
« Si je vous rencontre
Quelque chose avec vous
commence
Si rien ne commence
Je ne vous ai pas rencontré
tout au plus croisé » Alain Coulange dans Une raison de plus d’aller en enfer
___
donner sa main
son coeur
partager les rires des enfants du bonheur…
sans rancune aucune
sur las larmes du malheur…
je songe à mes « partages » avec les enfants en INDE et au NEPAL…Et partout ailleurs…
Je vous croise lorsque mes yeux croisent les vôtres et se rencontrent des vies au bout du chemin.
Je vous croise, ombre parmi les ombres, vous marchez vite, vous parlez vite, gesticulez ou êtes absent le regard à vos pieds ou lointain.
Je vous croise lorsque mes yeux croisent les vôtres et vous rencontre lorsque votre âme me parle dans votre regard.On ne s’arrête pas, on ne s’attend pas mais ce profond de l’être est partage dans le mystère du silence.
Je vous croise comme vent qui passe frôler un visage, un peu turbulent, un peu sage, et je suis par la pensée, le souffle qui vit et j’écris les pages du passé, la plume du présent,demain c’est ici, demain est un cœur en partage, la vie se cueille et s’apprécie, la vie s’arrache, va la chercher humain, c’est un cyclope au nom joli il t’écrase en ses mains mais sait au creux de sa paume te caresser.Et je sens la caresse de la vie, furtive, par à-coups lorsque je vous croise et que mes yeux croisent les vôtres et que je rencontre votre âme qui me parle dans votre regard et que lui répond mon cœur.On ne s’arrête pas, on ne s’attend pas mais ce profond de l’être est partage dans le mystère du silence.
Partage de midi
dans la vase se cache
peut-être un trésor
Je partage un bonjour avant d’aller cueillir les mots, en tout dehors, avec mon petit panier, la fleur aux dents. Bises.
Bonjour Annick et bonne cueillette, plein de mots vont se jeter dans votre joli panier.
Le partage
Pour accroître ses dons reçus en héritage
L’homme doit savoir donner et dès le plus jeune âge
donner pour recevoir c’est cela le partage
Donner sans calculer sans chercher d’avantages
Partager ses écrits partager ses ouvrages
Y mettre tout son cœur c’est faire preuve de courage
Apprécier la critique sans en tirer ombrage
Accepter les éloges mais jamais davantage
Alain
Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D’une aile inquiète et folle vole sur la mer
tout ce qui m’est cher,
D’une aile d’effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi. Pourquoi ?
Mouette à l’essor mélancolique,
Elle suit la vague, ma pensée,
A tous les vents du ciel balancée,
Et biaisant quand la marée oblique,
Mouette à l’essor mélancolique.
Ivre de soleil
Et de liberté,
Un instinct la guide à travers cette immensité.
La brise d’été
Sur le flot vermeil
Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.
Parfois si tristement elle crie
Qu’elle alarme au lointain le pilote,
Puis au gré du vent se livre et flotte
Et plonge, et l’aile toute meurtrie
Revole, et puis si tristement crie !
Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D’une aile inquiète et folle vole sur la mer
tout ce qui m’est cher,
D’une aile d’effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi. Pourquoi ?
Paul Verlaine , Sagesse (1880)
La vie elle vibre ses aigus et ses graves sur le clavier du coeur. Et la pédale au pied temporise les morceaux de bois,les assouplit ou les rigidifie, le défi d’une vie c’est de rester vivant, dedans, malgré tout. Et parfois c’est tellement la traversée du tant, que le temps se déshabille en la marchant sa vie, en gardant, l’essentiel, son petit bout de vie, en son âme seule de tant. La vie c’est un partage, et pourtant, qu’est ce qu’on peut se sentir seul devant sa vie, bien plus quand on est abandonné, quand sa vie en lectures donne aux autres une toute autre réalité de la belle vraie.
La ligne de la vie qui semble plate, ainsi, et pourtant dense en corps, dans sa pleine consistance.
déposé chez:
http://brunodecuyper.blog.lemonde.fr/
C’est joli le partage
je suis émue devant
car j’aime écouter
toutes ces vies hors moi
la mienne est limitée
et le monde si grand
C’est frustrant de se vivre
alors si l’Oeil Ouvert
cela aide à me vivre.
Tu as raison Annick, l’Oeil Ouvert est une fenêtre qui s’ouvre sur le monde , où chacun peut y partager ses impressions, ses petits bouts de vie, ses coups de coeur, ses créations et nous sommes gâtés, je pense à Jean-marie, à Alain à tous ces poètes qui acceptent de partager la même table que la nôtre en toute amitié.
_____
Je regarde la mer et j’entends le vent,
Déjà le froid attendait aux portes de l’été
Prêt à intervenir aux premiers nuages.
Difficile d’abandonner la belle saison ;
Je vois sur la plage déserte,
Traîner ça et là les nostalgiques
Qui, à défaut de châteaux de sable
Ramassent des coquillages,
Partagent en famille les derniers plaisirs
Que peuvent offrir les bords de mer.
On se hasarde les pieds nus,
Le col roulé jusqu’aux oreilles,
L’eau est froide, le soleil absent,
Mais on ne manquerait pour rien au monde
Ces derniers instants merveilleux et enivrants
Dans la complicité d’un bonheur partagé.
J’aime la mer, dans ses couleurs d’automne
Où le les gris et les bleus se fondent et s’harmonisent
Le silence des plages, le bruit des vagues
Ce côté intime de l’océan livré à lui-même
L’océan redevient le temps des saisons froides
Seul, sauvage, indépendant, et encore plus beau
En proie aux tempêtes, confronté à la violence des vents.
_____
Devinettes sur notre village d’hier et d’aujourd’hui en Corse
Je ne nommerais pas le village de Corse d’où est issue ma famille paternelle, mais je vous donnerais, en guise de sésame, quelques indications pour que vous puissiez retisser le « fil du Minotaure» qui mène à la sortie de tout labyrinthe et tient l’Esprit en éveil.
Trois particularités le caractérisent; sa hauteur, sa luminosité et son éloignement. Ces trois propriétés ne sont point seulement géographiques mais font bénéficier ce lieu de ces trois vertus: le regard méditatif, la finesse d’esprit et le sens de la solidarité.
* Son altitude, s’étage entre 650 et 750 mètres et se drape dans une vêture de châtaigniers. L’eau y coule, rafraîchissante, provenant de quelques sources et ruisseaux. Ici, grâce à cette eau et à la densité des arbres, le vert et la fraîcheur persistent, au moins jusqu’à la mi-août, les années où le surcroit de soleil et de chaleur ne font pas rougeoier, plus tôt, le maquis et les feuilles.
Ses atours se parent des chatoiements de doré et du roux des feuillages brulés. Le mélange des verts laisse alors la place aux couleurs de renard roux et le maquis se transforme en tapis de couleurs, pour fêtes automnales, alors que les sangliers courent et fuient dans les bois.
En été, la fraîcheur préservée, alors même que le soleil flamboie et brûle est un vrai bienfait pour l’Ajaccien qui quitte son labeur ou pour celle ou celui qui vient de plus loin retrouver ses racines, en quête de repos et souvent de paix de l’esprit.
Cette fraîcheur permet d’éviter la torpeur qui paralyse les corps et les projets. L’altitude favorise la vivacité des corps, de l’esprit et échauffe parfois les propos, comme le chaud alcool de myrtes.
* De son altitude, découle la propension de ses habitants à voir les êtres et les choses avec hauteur et leur goût de contempler les cieux et les constellations.
Rappelons-nous que les astronomes et philosophes grecs commencèrent à scruter les étoiles et aiguiser leurs premiers «concepts» à partir, des hauteurs marines, du surplomb des rochers, avant même de disposer des outils efficaces pour l’astronomie.
C’est à partir de points d’observations analogues et d’un même ciel étoilé que bergers, marins et montagnards, apprirent à scruter les mêmes immensités étoilées et à philosopher sans souvent connaître les réservoirs de savoir des bibliothèques. Ils y trouvèrent aussi des fils d’interprétation pour mieux apprivoiser les joies et les souffrances des hommes.
En effet, n’est-il pas à portée des hommes les plus simples que d’éprouver les sentiments de la grandeur et du sacré de l’être, parcelle d’un univers qui nous échappe encore et pour longtemps encore ?
Du haut des rochers de granits escarpés ou des châtaigniers mystérieux, il n’est pas de grandeur autre que celle de l’esprit humain, de la nature et du grand mystère de l’Univers. Aussi ne m’étonnerait-il point que notre village ne se fut avéré propice au culte de quelque très ancienne religion solaire.
* La luminosité est la seconde caractéristique de notre village, situé face aux pics qui déchiquettent l’horizon, surplombé par la «Sposata», femme fugitive restée pétrifiée sur son «cheval de pierre». En effet, ici, la vue est presque transparente et porte haut et loin. Lumineuse dans son intensité, la vue, du haut des pics et des cimes présentait l’avantage de voir approcher les vagues successives d’envahisseurs et de se réfugier, si l’on ne pouvait envisager de lutter ou de vaincre, au cœur des forêts et de la «macchia» protectrices.
En bas de la montagne, le «Liamone» serpente. Ce torrent tumultueux paraît si étroit et semble un simple fil d’eau, vu d’en haut. Toutefois, il a paru bien redoutable aux anciens, qui se souviennent de ses crues, funestes aux imprudents noyés. Ils l’avaient nommé « Fiume Grossu». Plus haut encore, planent les rares aigles et autres oiseaux de proie, surveillant leur domaine de pics et de montagnes et narguant les renards qui rôdent autours des bergeries.
C’est cette transparence de l’air qui favorise l’acuité du regard et paraît donner une incitation, comme l’éclair de deux silex frottés, à la perspicacité et à l’acuité de la pensée. C’est aussi, peut être grâce à cette luminosité et à cette transparence que les peuples de la montagne sont, plus que d’autres, libres et indomptables.
Nulle vérité révélée, nulle imposture idéelle ne saurait durablement altérer durablement la justesse de leur goût profond pour la liberté. Une opinion, un jugement se fondent ici, autant sur la contemplation du ciel étoilé et de la marche des astres, véritable école de sagesse et de philosophie pratique, que sur les opinions et les mots trompeurs des doctes, des habiles et des rhéteurs.
* La troisième caractéristique de notre village de pierres, est curieusement l’éloignement. Pourtant, il n’est situé qu’à vingt-cinq, peut être trente kilomètres de la mer et à moins de soixante d’Ajacciu. Cependant un univers paraît séparer les modes de vie et les rythmes de vie qui se sont emparés des villes.
Ici, nous pouvons renouer avec la continuité de la chaîne des temps et des familles soudées face au défilement des saisons et à l’expression de besoins vitaux. Aux cris des coqs qui ouvrent tôt la journée succèdent, le soir, les aboiements plaintifs des chiens qu’apeure la nuit qui tombe et qui se mettent à hurler à la lune. La seule fissure, dans cet éloignement plus temporel que géographique, dans cette distance gardée face aux «folies du Monde» qui s’agite et tournoie, est constituée par les téléviseurs, leurs antennes satellites ainsi que par l’arrivée des voitures lors des fêtes et des vacances d’été qui rompt une apparente immobilité.
L’autre fracture dans cette continuité du fil des «travaux et des jours» est apportée par le téléphone et désormais le téléphone portable dont la réception s’améliore après avoir été bien précaire et seulement audible à la croix du «calvaire», qui vit tant d’amoureux et de promeneurs de s’y rendre et quelquefois lorsque la chance leur riait, de s’y aimer.
Sans ces trois brèches, les communications entre les univers distincts seraient plus que rares et feraient apparaître l’entité de notre village et le monde des villes comme deux planètes séparées dont, malheureusement, la plus sage et la plus durable des deux s’étiole, hors l’été, faute de l’aptitude de l’homme contemporain, ce «nomade stressé», à supporter le poids d’une solitude qui le contraindrait à un examen de conscience, à l’impitoyable jeu du miroir et à la pratique ritualisée d’une sagesse immémoriale, qui demeure finalement perdue par nos contemporains, plus souvent, en quête de paraître que d’être .
Aussi, cet éloignement métaphysique, que notre village peut maintenir, comme instinctivement, face à la course épuisante et sans fin de la civilisation urbaine, s’élargit en qualité morale des êtres.
Ce n’est pas seulement une distance de protection, un «refuge moral» qui sont conservés face à la «ville-aimant». C’est aussi un autre «tempo» d’une très ancienne civilisation où les valeurs actives de la solidarité pouvaient s’exprimer sans ostentation parce qu’elles étaient, tout simplement, vitales et procédaient d’un sentiment profond de commune parenté devant les bonheurs et les malheurs.
Notre village, luit encore comme un fanal, mais pour combien de temps encore, une communauté soudée par la fragilité des femmes et des hommes face à l’immobilité hiératique du granit et les colères furieuses des saisons.
C’était pour lui, comme dans chaque «piève», une démocratie mêlée de proximité et de simplicité.
C’était aussi le Monde que connurent Homère et Ulysse, le cœur d’un «monde Méditerranéen» avec ses valeurs longuement mûries par une histoire tumultueuse, faite d’honneur, de grandeur et du sentiment tragique de la vie.
Paul Arrighi. Mai 2010
Écrit dans la maison familiale de la «Casalonga» dans notre village dont, chers visiteurs, vous aurez peut être, s’il vous plaît, et en avez la curiosité de chercher le nom et d’y séjourner en respectant ses habitants. Ce texte pleinement ressenti est dédié à mon père André, Poète Corse tout particulièrement de ces lieux baignés de magie et de soleil.
C’est pur bonheur et honneur complet que de vous lire, Paul, avez vous dans votre famille un historien spécialiste de la résistance toulousaine et ayant écrit sur Silvio Trentin ? Si oui alors saluez le de ma part et dites lui toute ma reconnaissance pour ce qu’il m’a fait partager.
Mais que peut on départager quand on cherche la ligne de partage des eaux et des eux qui nous baigne, et que notre mémoire reconstruit à peine des origines les faits et lieux, cherchant et charriant du temps le poids pour entrevoir ce qui nous reste, ce qui nous a été laissé en dépôt malgré le tumulte du torrent de la vie, les affleurements et les réminiscences, les entablements et les précautions.
De ce que nous avons reçu et conservé il y a des gemmes qui brillent
et d’autres enchassées et qu’on n’a pas encore extrait et qui raffinés donneront du fond à la rivière où coulent justement cet entrelac d’impression parfois lointaines et souvent ravaudées parce que le propre du délitement des souvenirs n’est pas que la désagrégation mais le besoin de réassembler patiemment