Sommaire de juin 2007

Retour
Retour

Forge
Forge

Vie
Vie

Fêlures
Fêlures

Main
Main

Claire-voie
Claire-voie

Train de nuit
Train de nuit

Echafaudage
Echafaudage

Gouffre
Gouffre

Temps
Temps

Manhattan
Manhattan

Conscience
Conscience

Nombre de billets : 12

Le Journal de L’Oeil Ouvert:

Alix fait souffler un vent de poésie plein de douceur et de rêve en venant écrire sur le blog.

Après le Départ, c’est le Retour en gris avec trois notes au-dessus des nuages. Le gris de Vie enchaîne sur le verre gris de Fêlures. Commence alors une série de trois notes sur le verre fendillé. Toujours le verre mais cette fois avec les vitrages des grands imeubles. Démarre alors une nouvelle série sur le verre mais cette fois avec ses reflets dans le milieu urbain.

Conscience

Place

Paupières closes, replis de la mémoire, mes tiroirs secrets

Lecture du Haïku Calligramme: centre, haut, bas.

Paupières closes
replis de la mémoire
mes tiroirs secrets

Voilà quatre approches sensibles sur ce qui se passe derrière ces paupières closes.Ce sont celles de Pierre b, Maria-D, Fugitive et Alix.

Paupières closes…tiroirs secrets…peut être la même chose…j’y trouve le même attrait.. J’attends qu’elle se réveille…sur les marches au soleil…l’escalier qui s’étire…respiration et soupirs…un chat dans la glace…le temps qui repasse…les arbres qui s’agitent…la fenêtre est ouverte..les parfums qui s’invitent…la nature est offerte… Je me glisse contre elle…la douceur est intense…je la trouve si belle…ma tendresse est immense…Une idée de voyage…sur un bras..un visage…j’ai le coeur qui danse..Les paupières toujours closes…un corps qui chavire….mon désir je le pose…sur ses lèvres un sourire… .

Pierre b

Une douleur bleue
Explose dans ma tête
Pensée en morceaux

Maria-D

La mémoire enfuie
La tête est vide, l’oeil perçant
Travail d’un silence

Fugitive (son blog)

Car il suffit de presque rien
à peine d’un souffle sur l’épaule
la couleur sable clair
d’un corps immobile et secret

Je redessine dans la pénombre
cette ligne où se cache les heures chaudes
l’invisible refrain de mémoire
d’un arc de temps qui s’étire

Comme le vent frappe aux volets clos
je me prends à déchiffrer tes mots
dans ce désordre de presqu’île
tu tournes la page de l’exil

Plus rien n’existe à part nous
je sais que tu as froid
à force de déchirer les signes
d’un monde sans mer ni montagnes

…Tout est possible sauf l’absence.

Alix

Manhattan

Manhattan

Jardin romantique, un décor de cinéma, déclaration d'amour

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

Jardin romantique
un décor de cinéma
déclaration d’amour

 Des souvenirs joyeux de Manhattan, la fontaine de Trévise de la Dolce Vita, un film projeté en plein air et bien sûr l’envers du décor; voici donc quatre approches liées au cinéma ou au cinéma de façade. Ce sont celles de Noisette que je suis ravie d’accueillir sur cette page, Maria-D, Pierre (2) et Sven.

Ces mots Manhattan me font danser au souvenir
qu’il évoque d’un lointain pays lointain en allé.
Cela emméne le rêve d’un impossible retour
Comme cet exil chevillé au coeur
qui te fait chaque jour te lever.
Pays lointain de mon enfance,
pays de mes amours en forme d’espoir.

Noisette

Tours infernales
En cascades nocturnes
La Dolce Vita

Maria-D

Cinéma en plein air
Ecran géant
Des oiseaux s’bécotent
Dans les arbres
Bande son
Générique
Panne de lumière
La ville dans le soir

Pierre (2) (son blog)

L’envers du décor…

Dans les premiers frissons du soir
les mots bientôt vont prendre fin
la nuit nous tient entre ses mains
gantée de velours noir…

Un rayon de lune glisse sur les murs
s’attarde aux portails qui se ferment
une larme roule sous nos paupières
de l’autre côté du miroir…

Fragile, mon rêve se souvient encore
qu’il fut un si long temps derrière moi
où la nuit nous berçait entre ses bras
comme aux cales des bateaux…

L’épine de la peur est dans nos mots
l’éclat du verre nous entaille le coeur
nous courons pieds nus sur des dalles
glacées de marbre noir…

Sven

Temps

Temps

Coeur électrique, ton pouls bat la mesure à grande vitesse

Lecture du Haïku Calligramme: gauche, de haut en bas, centre.

Coeur électrique
ton pouls bat la mesure
à grande vitesse

Le thème du Temps se prête à toutes sortes de déclinaisons poétiques. Un coeur qui bat, le temps qui passe, le temps d’aimer, le temps suspendu, chaque chose en son temps. Voici celles de Candide, Annick, Pierre (2) et Chris.

pulse pulse mon coeur
d’instant en instant
de jour en nuit
de mois en mois

pulse pulse mon coeur
se suivent les saisons
qui colorent les années

pulsent pulsent nos coeurs
instant rencontre
de nos deux mosaïques inachevées

Candide

Le temps sourit sa révérence
Le coeur content
Il semble avoir beaucoup d’aisances
Mais c’est un enfant le temps

Qui découvre son jour
Avec beaucoup d’amour

Il marche son pas
Le trouve si rapide le temps
Qui amasse les secondes en grand tas
Et pourtant il est tout aussi lent

Annick (son blog)

Ton coeur si vite
Bat la mesure
De son amour
La démesure

Pierre (2) (son blog)

Le temps suspendu
Le temps de le dire
Et c’est déjà la nuit
Au jour succède
Electrique s’illumine
Pulsation cent-vingt
Ville lumière
Vitesse illimitée
Le coeur à tout rompre

Pierre (2) (son blog)

Le temps ne fait que passer
On ne peut l’acheter, le voler
Avec le temps, on apprend à aimer
A donner, à pardonner, à consoler !

A chaque chose en son temps
Cette nostalgie du monde d’antan
Qu’adviendra-t-il alors dans dix ans ?
Saisir le passé, savoir évoluer au présent !

Laisser ces quelques vers en guise de buis
Demain, il sera trop tard car le temps s’enfuit
Si vite, on ne peut le saisir alors tel est pris !
Le silence du temps, un soupir de notre vie !

Il faudrait avoir deux vies pour vivre intensément
Apprendre à se former, à travailler ; bref, les rudiments
Apprendre aussi à s’éveiller au monde, à caresser le temps
Il n’a pas d’odeur, pas de couleurs, et jamais il ne ment !

Chris (son site)

Gouffre

Gouffre

Ligne de faille dans les fibres de l'intime, chambre d'échos

Lecture du Haïku Calligramme: de droite à gauche.

Ligne de faille
dans les fibres de l’intime
chambre d’échos

Trois beaux poèmes teintés d’amour, de désir et de sensualité ont jailli de manière inattendue de ce gouffre effrayant. Ce sont ceux de Brigetoun, Feu Roméo et Nigra .

un trait de lumière
entre des blocs d’ombre
et puis, un baiser

Brigetoun (son blog)

Et je glisse
et je coule
Russe montagne de désirs
en apnée
océan de lumières

Feu Roméo

Liberté de désirer
Corps contre corps
Plaisir

Liberté d’écrire
Mot contre mot
Joute

Liberté d’exprimer
Déraison contre raison
Passion

Au virtuel on peut le tout
Au réel on peut le moins

Pourquoi ne pas oser…
Inversion de tendance…

Nigra

Echafaudage

Echafaudage

En haut des marches, sur les fils d'une histoire, construction de soi

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

En haut des marches
sur les fils d’une histoire
construction de soi

Les poètes bâtisseurs ont déposé de si beaux et nombreux poèmes sur cette note que je vous propose un florilège d’approches différentes tant il est difficile de départager. Voici celles de Pierre b, Pierre (2), Sven, Johal et amichel.

Miroir..mon beau miroir..dis moi quelle est la plus belle de tout le pays..? Elle avait ce long cou fragile des girafes …qu’elle tendait pour attraper on ne sait quelle feuille de verre ou d’acier..Son ossature était si légère que l’on croyait voir ..à travers son corps…des éclats de ciel et de lumière…Elle se glissait entre les arbres d’un pas souple et cadencé.. Elle portait une robe jaune..délicatement tachetée..Elle me faisait voyager..rêver…au fil du temps et de l’histoire…..

Pierre-b

Elève-toi, mon fils, répétait le père !
Mais l’ascenseur social ne fonctionne plus
La grue fait le pied
L’univers est fini
Il n’y a plus de place
Pour se construire.

Pierre (2) (son blog)

Dans la porosité du marbre
dans la verticalité du verre
à l’oblique crépusculaire…

Dans les moulures de la pierre
dans le squelette rouillé du fer
une écharde de lumière…

Sven

Le craquement des cieux sur la ville muette
Découpe le quotidien.
Verre, acier, ouvriers métalliques,
L’humain est enterré…
Là, pourtant, paroi incompressible d’émotion,
Tu accroches, toi, la soudaine existante,
Une fleur
Un sourire d’enfant
Une étoile
Sur le sable oublié des miroirs confondus.
La faille.
Création, toujours, tu reprends tes droits
D’espoir.

Johal

Dans la jungle des villes
Les lianes sont des fils d’acier
Pas d’arbres au sang rouge
Des cages de verre et de confort
Des fauves traqués s’y morfondent
Qui nous ressemblent
Dans la peur et la férocité
Parfois des orchidées
Des beautés explosives
De sons et de couleurs
Qui font chanter l’espace
L’innocence fragile
Sur le noir macadam
Et un cœur funambule
Qui traverse la nuit bleue
Tout en haut des échafaudages
Saltimbanque orphelin de la lune
Mais le rêve est réel
Qui vole les trésors des étoiles
Pour bâtir des palais
De légendes et d’histoires
Dans le chaos de pierre et de métal
L’espoir sans souci du vertige
Monte à l’assaut du ciel
Les bâtisseurs de vie
Ne renoncent pas
Aux cités du soleil

amichel

Train de nuit

Train de nuit

Train de nuit

Train de nuit

Regard aveugle, voyage en compartiment, wagon des rêves

Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas.

Regard aveugle
voyage en compartiment
wagon des rêves

 Tant de beaux poèmes sur cette note que le choix fut vraiment cornélien; je pense à Annick, Sven, amichel, Chris. Voici donc les morceaux choisis de Fred, Bernard et Patricio qui se sont aventurés sur des voies de traverse.

voie de garage
distorsion du train de vie
le point aveugle

Fred

cases mémoires
échiquier des lumières
piano des rêves

Fred

Tu peux prendre le train
Moi je m’en vais à pied
Voyageur de marelle
Coureur à cloche-pied
Et nos vies parallèles
L’un à côté de l’autre
Sont de verre ondulé
Au jeu de dominos
Basculés bousculés
Je te vois déformée
Au clavier du piano
Je te touche tantôt
A la blanche à la noire
Je cours sur les pavés
Gris d’acier gris bleuté
Je rêve sectionné
Tranches d’arbres emboîtées
Oublieux du carrosse
Amaurose
Fumées

Bernard

Larmes de crocodile

Les perles de tes dents
Les nuages de tes sourcils
Le rouge à lèvres englouti

De charbon et de vapeur
Des traînes de fumée
Entouraient le paradis

Quinze mille kilomètres plus tard
Trois vies plus loin
Je ne regrette toujours plus rien

Aux perles du souvenir
Aux nuages de l’oubli
A ton rouge sang dans mon esprit

Patricio

Claire-voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Claire-Voie

Derrière ta vitre, tu contemples le vide, je t'offre le plein

Lecture du Haïku Calligramme: de haut en bas.

Derrière ta vitre
tu contemples le vide
je t’offre le plein

Entre la voie de soi, la voie du tao, la voix du chant, la voie de l’eau et la voix du ciel, voici les extraits choisis de Bruno, Maria-D, Pierre (2), Neyde et Chris.

C’est dans l’ombre du tréfonds de mon moi en abîme de mon soi,
que je découvre la lumière.

Bruno Decuyper (son blog)

Sur la voie du temps
J’écoute le plein du vide
Un poème Tao

Maria-D

J’accepte la voie
Dans les brumes du Mont Lu
Le souffle de vie

Maria-D

A claire-voie
Je fredonne
A mi-voix
Je te vois

Pierre (2) (son blog)

Derrière la vitre
Belles plantes aquatiques
Écrivent des lettres.

Avec la main,
Pour tisser un poème,
Tu peux les cueillir.

Fêlures dans l’eau,
Claire-voie en vitre
Toute entière est restée.

Neyde

Claire-voix

De l’autre côté du miroir, je l’entends
De sa claire voix, grêle, reflet du mauvais temps
Petit grêlon qui, sur ma pelouse, se répand
Je te prends alors la main, en un éclair le ciel se fend

Dur-dur de lutter, dur-dur d’avoir le dessus
Lorsque le ciel se déchaîne, cette peur que l’on attribue
A cette nature et pourtant l’Homme et sa pollution
Aujourd’hui, ciel mitigé, à quand les prochains grêlons ?

Chris (son site)

Nanterre Je lève enfin la clé du mystère. Ces photos ont été prises à Nanterre près du Parc André Malraux. Il s’agit de grands cubes de verre creux entourés de bancs sur lesquels sont inscrites des phrases concernant la paix dans le monde.
Pour en voir davantage, cliquez sur la petite photo ci-contre.

Main

Main

Main

Main

Ma peau irriguée par la sève limpide, la chair de mon âme

Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut.

Ma peau irriguée
par la sève limpide
la chair de mon âme

Aujourd’hui, la mise en lumière des regards sensibles de Sven et Johal dont le point commun est l’eau, la haute mer.

En contre-jour…

Dans la conque de nos mains jointes
jusqu’au fond des grottes obscures
je recueillerai comme une offrande
une eau de source pure et précieuse…

Dans les hautes vagues des grandes marées
sur les ailes blanc métal des oiseaux sauvages
au-dessus de la terre brûlée de mes songes,
dans les doigts du vent mêlant nos chevelures
au crépuscule du silence, je reviendrai…

Je déroulerai les bandelettes de nos coeurs blessés,
et le goût des fruits reviendra sur nos lèvres douces
le soleil infusera dans une mer couleur de mangue
mes rêves d’ailleurs sur ta robe de faille glisseront
les eaux du ciel laveront nos corps de corail blanc…

Dans la vasque de nos mains jointes
aux points de suture de nos âmes
nous écouterons ce ruissellement
de la vie du bord de nos paupières
de la lumière sur un tombant de ciel

Et belle et irréelle en contre-jour,
sera la plume de l’oiseau…

Sven

Rides intemporelles,
Vous glissez sur le creux
Etrange, peau de peu,
D’une vague charnelle.

Chaque pli, chaque plein,
Absorbe la mémoire
De mes veilles histoires :
Je m’y noierai demain.

Car le présent m’enrêve
Et demain est ailleurs.
Au fil de ta splendeur
Je veux quitter la grève.

Ma ligne d’avenir
N’est plus qu’entre tes mains ;
Sous tes doigts, mon divin,
Je mourrai de plaisir.

Johal  (son blog)

Fêlures

Fêlures

Fêlures

Fêlures

Une pluie d'orage, de la buée sur les carreaux, mon miroir brisé

Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite.

Une pluie d’orage
de la buée sur les carreaux
mon miroir brisé

Le très beau poème d’amichel à l’honneur aujourd’hui. Il embrasse tous les champs; les sillons initiés dans les notes précédentes, les fêlures de la vie, la référence à ‘Il pleut dans mon coeur » de Paul Verlaine et ces éclairs d’espoir et de désir.

La pluie sur la vitre glacée
Perles d’eau et résilles de givre
Traces et lignes enlacées
Sillons de la douleur de vivre
Signes que l’on voudrait effacer
Chagrins dont on ne se délivre

Fêlures du miroir du temps
Où les jours sont rayures
Durs souvenirs mouvants
Grinçantes meurtrissures
Regrets vains des printemps
Quand l’automne perdure

« Il pleure dans mon cœur »
« Comme il pleut sur la ville »
On a cette triste langueur
Quand les nuages bas défilent
Réveillant de noires douleurs
Acres poisons d’amère bile

Ah ! Qu’un éclair enfin déchire
Ce ciel gris qui nous emprisonne
Que de l’été la lumière et les rires
Chassent les nuées monotones
Que la joie avec l’air se respire
Que le goût du désir nous étonne

amichel