Lecture du Haïku Calligramme: Arrière-plan, avant-plan.
Clapot dans le noir
La Dordogne secrète
Un banc assoupi
◊ Petit coup de projecteur sur deux poèmes très différents; le banc vivant de Nath qui accueille des promeneurs de tous âges et le banc de Maria-D qui permet une rencontre émouvante avec la solitude.
Sur le banc
Sur le banc
En attendant
Le souffle du printemps
Sur le banc
Un vieillard souriant
Au regard des enfants
Sur le banc
Deux pigeons s’apprivoisent
Deux regards se croisent
Sur le banc
Feuilles qui tourbillonnent
Et la cloche sonne
Sous le banc
Des feuilles sont tombées
Couleurs abandonnées
Sur le banc
Un enfant entend
Le murmure du vent
Sur le banc
L’enfant s’éprend et prend
Des feuilles de printemps
Sur le banc
Un couple d’amants
Un instant.
La solitude
Je l’ai rencontrée
Sur un banc du parc
Un soir d’errance
Une nuit d’émoi
Elle m’a regardée
De ses yeux cernés
M’a dit je suis là
Et je t’attendais
Tout à ses côtés
Je me suis assise
Elle s’est rapprochée
Je l’ai regardée
A posé sa frêle main
Sur mon bras glacé
M’a dit n’aie pas peur
Petite sœur tu es
Dans ce parc de nuit
Pas une âme ne vit
Je me suis blottie
Au creux de son lit
Elle m’a recouverte
De son fin linceul
De ses lèvres suaves
Elle m’a embrassée
De sa claire voix
Elle m’a bercée
En me fredonnant
Une douce mélodie
Un soir d’errance
Une nuit d’émoi
Sur un banc du parc
Je l’ai rencontrée
◊ Photos d’une place de Libourne située au confluent de L’Isle et de la Dordogne.