royaume de l’ombre
fondations fragiles
un jour vint le soleil
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kingdom of darkness
fragile foundations
one day came the sun
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
royaume de l’ombre
fondations fragiles
un jour vint le soleil
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kingdom of darkness
fragile foundations
one day came the sun
De l’entité de l’ombre
Un monde s’effondre
Eclat du miroir
De la lumière enfin
Immensité des lunes
Le sol se dérobe
Je vole – à travers temps.
A travers toi.
Le temps coule comme le Ru , in et out
mais tout ne se déroule pas comme prévu
les liens se délitent, les structures se défont
encore qu’elles ne touchent pas le fond
Cette image très belle, aux couleurs contrastées invite à la méditation, merci Ossiane
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Vestiges du passé
Dans l’abandon des humains
Pierres de mémoire
Vénérée en la nature
Par la beauté qui l’entoure
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« « O ruines! Je retournerai vers vous prendre vos leçons ! Je me replacerai dans la paix de vos solitudes ; et là, éloigné du spectacle affligeant des passions, j’aimerai les hommes sur des souvenirs […] »
» Je vous salue, ruines solitaires, tombeaux saints, murs silencieux ! C’est vous que j’invoque ; c’est à vous que j’adresse ma prière. Oui ! Tandis que votre aspect repousse d’un secret effroi les regards du vulgaire, mon cœur trouve à vous contempler le charme de mille sentiments et de mille pensées. Combien d’utiles leçons, de réflexions touchantes ou fortes, n’offrez-vous pas à l’esprit qui vous sait consulter. » (Devant les ruines de Palmyre)
« (…) la mémoire des temps passés a comparaison de l’état présent, tout éleva mon cœur à de hautes pensées. Je m’assis sur le tronc d’une colonne ; et là, le coude appuyé sur le genou, la tête soutenue sur la main, tantôt portant mes regards sur le désert, tantôt les fixant sur les ruines, je m’abandonnai à une rêverie profonde.
« J’irai dans la solitude vivre parmi les ruines ; j’interrogerai les monuments anciens sur la sagesse des temps passés…. »
Volney dans les ruines ou méditations sur les révolutions des empires
berceau calme et doux
accueil des âmes
perdues sur la lande
elle est un peu triste cette image,
des bouts de vie se sont vécus là,
il y a fort longtemps,
l’herbe repousse le sol de pierres,
et a fait fuit l’humain…
mince, erreur,
je recommence:
l’herbe repousse le sol de pierres,
et a fait fuir l’humain…
Percevoir la beauté
Par contrastes d’ombre et de lumière
D’images du passé à l’éphémère des nuages
Promener son regard sur le relief des couleurs
Voyager dans le temps à l’ombre des pierres
Regarder le ciel se jouer du clair-obscur
C’est peut-être vouloir comprendre
L’ambiguïté de l’histoire du temps qui passe.
Effet du temps et des éléments , de la rigueur voir du manque de vigueur
mais construire en dur pour durer n’est pas à la portée de tous et fait parfois tousser
et puis tout a une fin ou dans la mesure que des phénomènes physico-chimiques sont en jeu ; ils attaquent et détruisent les liens matériels qui assemblent les matériaux comme la maladie de la pierre avec les pluies acides, la ruine du béton avec les armatures , la rouille des matériaux ferreux mais aussi le déjointoiement des crépissures qui amène à la décrépitude.
Mais si on y regarde bien nombre de nos châteaux médiévaux ont été démembrés par manque d’entretien notamment et quand les fondations n’ont plus tenu, et que reste t il des murus gallicus gaulois fait de croisillons de poutres liées par des clous et de blocages de pierres.
Non tout à une fin mais il y a plus et mieux , la réutilisation des matériaux et le recyclage parfois surprenant dans de nouveaux ouvrages, car quand des pierres taillées existent on va les utiliser pour construire de nouveau et cela donne des assemblages avec des vestiges
presque des palimpsestes, quand on retrouve au hasard qui une figurine ou des décorations en des lieux où on ne les attendrait pas .
La métamorphose est à l’oeuvre qui fait glisser successivement des styles, façons, manières comme s’enchainent le préroman, le roman et le gothique, sans être argotique, sauf à broyer et transformer complétement un matériau de base son employabilité que ce soit des pierres, des tuiles ou des poutres ne nuit pas forcément à la solidité d’un nouvel.édifice
Ce qui prit fin ce qui vécut
Passa à la pierre le récit
Et nul humain n’a de la terre
Que labouré miséricorde
La strophe a certes je vous l’accorde
Maints regards lisant l’Univers
Le Hadith raconte un cosmos
De nos profondeurs intérieures
Dessus les sols, de l’au-delà
Le Verbe ne parle de travers.
pierre à pierre il en a fallu du temps pour monter les moellons
en une paroi rectiligne ou galbée avant que le temps félon
ne vienne lui, porter un coup fatale à l’ordonnance
de cet ouvrage comme dans un coup de balance
c’est que la ruine ne fait que dans la durée son effet
sauf à considérer les méfaits d’éléments déchainés
mais avant que de jeter à bas l’ensemble
il faut en disjoindre des parties
et frapper au plus faible des lieux
enfoncer le coin qui fera tout vaciller
l’ébranlement des fondations
ou le décollage des ornements en saillies
Ruine tu es jolie
Tu voulais être grande
En territoire vaste
Mais voilà qu’un pignon
Te sert d’humble maison
Et comme elle te va bien
Dans un coin d’aises belles
Ton souffle est si bel doux
Délicatesses d’âme
Le cœur ton élégant
Pour ton baiser en ciel
Caresses à fleur de peau
la vie s’en est allée ailleurs
laissant une maison en lambeau
des murs en haillon
sur lesquels ont lit des fragments d’histoire.
pourtant
sur les ruines pousse la bruyère
sous la bruyère bruisse la vie
Les âmes sont ailleurs…
La terre n’a conservé
Que quelques traces
Le ciel en sa couleur
variant au gré du jour
Garde la mémoire
De ces levers du soleil
sur les murs de pierre
De la brume du matin
sous les nuages bas
D’un volet qui grince,
D’une porte qui claque
quand le vent encore
S’incrustait en la demeure,
De la fumée du feu de bois,
Du linge étendu sur le pré,
J’ai inversé le temps
Et tout se reconstruit
La vie reprend ses droits
Souvenir d’hier bien vivant
Qui en fermant les yeux
Remonte le temps à reculons
Quand les nuages là-haut
Continuent de faire
La pluie et le beau temps
Je ne sais qu’est le plus sombre, hier ou ce qui nous attend demain, vivons donc intensément dans la lumière d’aujourd’hui, construisons, il en restera toujours quelques pierres pour reconstruire demain s’il le fallait… J’ai bien aimé les « palimpsestes » de Thierry
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Ombres et lumières
la complémentarité
Du Yin et du yang
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Lever les yeux vers le ciel voir passer les nuages, j’aime regarder le ciel, s’apercevoir en suivant les rayons du soleil, qu’ils viennent caresser les ruines dans lesquelles les fleurs trouveront refuge, j’aime les fleurs sauvages qui poussent parmi les pierres.
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La vie bâtit et ruine,
entre ombres et lumières,
qui de ce qui reste,
ou de ce qui est,
est le plus lumineux?
Parfois l’ombre
peut tellement éblouir…
C’est surprenant *levivre,
une cueillette de l’inconnu,
et c’est fort bien comme çà,
dans sa marche en avant,
penser garder son œil ouvert,
en amour tellement…
C’est souvent émouvant
Une ruine
Parfois cela n’est pas
Quand bien trop de pleurs dedans
C’est une libération
Comme une délivrance
Quand la vie fut trop lourde
D’espoirs déçus, d’empathie de bien trop
Parfois c’est une erreur
Quand on aime bien trop
Et la séparation sonne mais fait du bien
Entre ombres et lumières
Dans l’espoir que c’est la bonne
Car il y a des certains
Qui gardent leur proie sous emprise
Quand le mariage une fête
Peut être aussi défaite
rêves et partage
quand nos chimères s’étirent
sourires cobalt
—
D’une rive à l’autre
Le ciel joue la différence
Terres de solitude
Comme le temps, l’eau coule
Vers cet ailleurs,
Point de rencontre à l’infini
Vers ce néant inéluctable
Déposant sur ses berges
Dans ce laps de temps compté
Les stigmates d’une vie qui s’effrite
Sans saisons, ni renaissance
Une mort annoncée dans un temps futur
Qui nous donne davantage encore
Cette envie de profiter du présent qui nous est donné
Pour célébrer la beauté de chaque instant
De ne voir en ces ruines qu’un message
Nous rappelant cette nécessité d’être heureux
Aujourd’hui dans la lumière radieuse du jour.
décombres, dénombrent les restes et dévoilent les strates
dans la poussière et le fouillis émergent épars tout un fourbis
hétéroclites et désordonnés qui laisse à voir le chaos
amas informe ou difforme qui ne représente plus guère
et où on erre hagard sans savoir quoi chercher de précis
c’est dit il y a du déblais et du remblais mais le ballet
peut commencer des pelles et pioches et puis balais
On est loin de la poésie, de l’extase quand il faut tout reconstruire, la joie met du temps à revenir, et sur les mots de Thierry on comprend le désarroi et la peine, seule l’entraide peut redonner un peu d’espoir, triste mois de Novembre dans le sud de la France.
Naufragés d’automne
Quels peuvent bien être pour vous
Les mots de soutien
De réconfort, de courage
Sur les ruines du destin ?
Oh oui c’est vrai que le vrac c’est plus que du trac
et plus de troc quand on a même plus de froc
quand on voit son petit monde détruit en stases
la charge émotionnelles est traumatisante
et c’est le feu du désespoir qu’elle attise
la reconstruction après la déconstruction
il y a du Derrida mais ce n’est pas un dada qui déride
et comment ne pas ronger son frein ou bien sa bride
quand on ne sait où s’abriter, habité de tourments
heure par heure et dans un long corridor
de cauchemar , alors oui la solidarité
peut susciter force et désir de repartir
parce que seul c’est trop dur et désespérant
et que l’entraide dope l’énergie et qu’on réagit
mais le climat n’en finit pas de jouer et ça promet
de durer et il faut s’y préparer car ça peut toucher
au hasard et foutre n’importe où le bazar
SONNET
Cette ruine à présent où la lune marche seule
Éclairant l’araignée en sa toile et la rose
J’y fus auparavant, j’aimai chaque pierre sombre ;
S’il y en eut aucune, des ombres je fus l’une.
L’oreille comme à une conque, ce jour-là, je perçus
Dans l’invisible tout massivement délettré,
Un mot unique et vrai mais non d’éternité,
Arraché aux étranges mutations de l’âme ;
Cette ruine, soit masure soit palais, apaisera
A la fin ce qui fut dévasté ; conduis-y
Le futur famélique et le passé sanglant
Dans sa nuit. Seule la lune fera assaut des marches
A l’escalier en ruine vers ce qui eût pu être
pour, un temps, s’y asseoir, pauvre reine aveuglée.
Malcolm Lowry, Poésies complètes, traduit de l’anglais par Jacques Darras, Denoël, 2005, p. 245.
Quand une ruine murmure tendre, c’est joli,
elle chuchote des mots doux, d’envol bel,
et déjà avec ses menottes, prend des petits cailloux,
paisibles, gentils, leurs bons, leurs sensibles,
pour *levivre un chemin d’ondes tranquilles et douces,
et se construire un cocon duveteux en tout dedans,
pour accueillir ceux qui en ont besoin…
Toit effondré et soupente brulée
les tuiles ont volé en éclat
les poutres rabaissées
de cette charpente que le temps arpente
il reste des moignons tuméfiés
la pourriture est là et les mousses
les champignons y ont trouvé refuge
et le cloaque des brisures n’assure
qu’un maigre repaire de recoins
pour les rats dans cet enchevêtrement
les pierres disjointes des encorbellements
les corbeaux qui croassent doublement
et la poussière accumulant feuilles et brindilles
une végétation parfois touffue d’orties et de sureaux
qui poussent les murs et tiennent les lieux
et dans ces bras morts qui n’enserrent plus rien
les stigmates bien visibles de la déchéance
ces pans de murs avec ou sans tâche jaune
qui se projette nus dans le vide et évident l’espace
pourtant il peuvent encore habiter et abriter
puisque qu’un appentis sauvagement dressé
par un réprouvé bien pressé de s’assurer quelque logis
c’est pourtant triste ces amas massés en paquets troubles
Les ruines dans la bruine se nourrissent et se mouillent
Ceci est un souvenir très personnel car mes parents ont acheté
il y a 50 ans une ruine délabrée d’où nous avons extrait tant de matériaux
ce n’était pas que de la récupération pour un réemploi ciblé
les poutres et les tuiles ont trouvé preneur dans ce corps de logis
qui fut autrefois le lieu d’un château médiéval
sur le territoire d’une châtellenie royale
puis un relais de poste où coucha Napoléon
de retour pour 100 jours
avec ces pierres et ce crépis, ces gravats, ces gravois
nous avons bâti un chemin empierré à la main et bien droit
de 4 m de large et 60 de long sur parfois un mètre
recouvert de sable roulé , par pour l’éternité
mais l’espace d’une vie
face à la forêt des loges
qui mérite des éloges
@ Thierry, Intéressant et joliment décrit
Il y a l’avant
Qui nous reste pour mémoire
Il y a l’après
D’un avant déjà un après
L’histoire au bout du chemin…
Son bref – rêverie.
Courant de vie.
Faire des ronds dans l’eau.
Pierres d’une vie de passage
Tout est lumière et ombre
dans l’Univers …
et dans le Coeur
Bravo pour cette image Ossiane qui fait germer chez nos amis tant de mots inspirants
Arlette
Les mots
pierres d’antan
démontées
remontées
en la vastitude des terres oubliées
Ce qui fût château
n’est plus qu’écrin de lumières
d’ombres et de mystères
pour le passage d’un temps
que le vent
fait entendement
Me vient le souvenir de fort Alamo
sans mots
et ces arcs de triomphe démembrés
mais que dire des absences de traces
qui ruinent la mémoire en place
que dire des Gaulois et du bois
quand le désert ne peut conserver
Parthes ou Thraces , ça mots vient
Samovar et Samothrace
mais si tout n’est pas périssables
les fleurs du vent et les roses des sables
le reste est poussière et décomposition
Faut il attendre de voir ruinés ses espoirs
et flotter ses peines comme des espars
faut il laisser s’abimer dans un songe qui ronge
la substance de ce qui compte et incarne
faut il laisser démanteler la couverture
et faire apparaitre nu les organes en panne
Tout troué est le toit qui à claire voie donne le jour
et les burons ne donnent pas le bourdon
quand la lauze hier comme ce jour conserve son aplomb
que ces cabanes de bergers au galbe interne insoupçonnable
façonnent encore pour longtemps des espaces protégés
hors d’eau et hors d’air sont des mots de nantis
des bâtisseurs qui veulent résister dans la durée
pourtant sans entretien, maintenance et rafistolage
tout cela finit bel et bien en purée
à l’automne d’une masure
même les manoirs n’y coupent pas
quand aux châteaux et autres forteresses
est ce l’effet de la paresse
ou dans la construction la presse
des soubassements inconsistants
et des effondrements de la sape en siège
qui déshabille et fait tomber de son piédestal
ce qui un temps fut un régal
de la motte castrale
aux donjons
de la lisse à la basse cour
et ces herses qui percent
ces douves et ces pont levois
que reste t il au fil des ans
des morsures de l’hiver
des assauts conjugués
Bien regarder et voir se juxtaposer les images,
Passer du paradis azuré aux ténèbres de l’oubli,
Avancer au fil de l’eau comme un funambule,
Traverser le temps par ce long corridor
Cueillir au passage quelques lambeaux d’histoire
Et conserver en mémoire chaque étape du chemin.
Ainsi va la vie entre ombres et lumières
Sous des levers et couchers du soleil multiples,
Flashs épisodiques jamais semblables
Tributaires des conditions environnantes,
De nos états d’âme et de notre regard,
Du lieu géographique, des transhumances
D’évolutions et changements fondamentaux
Sur lesquels subsistent les ruines du passé ;
Pour autant, la beauté persiste à nous émerveiller
Malgré les blessures et les épreuves du temps.
Recueillements puissants
Que ces temps de l’Avent
Les ruines ne sont pas que tristes
Elles permettent d’avancer
Ses valeurs pour lesquelles
On se marche *levivre
Pour le respect son libre
En amour de l’Humain
Fragile faible son démuni