Ruine / Ruin

Ruine / Ruin

royaume de l’ombre

fondations fragiles

un jour vint le soleil

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kingdom of darkness

fragile foundations

one day came the sun

34 réflexions sur « Ruine / Ruin »

  1. Le temps coule comme le Ru , in et out
    mais tout ne se déroule pas comme prévu
    les liens se délitent, les structures se défont
    encore qu’elles ne touchent pas le fond

  2. Cette image très belle, aux couleurs contrastées invite à la méditation, merci Ossiane
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    Vestiges du passé
    Dans l’abandon des humains
    Pierres de mémoire
    Vénérée en la nature
    Par la beauté qui l’entoure
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    « « O ruines! Je retournerai vers vous prendre vos leçons ! Je me replacerai dans la paix de vos solitudes ; et là, éloigné du spectacle affligeant des passions, j’aimerai les hommes sur des souvenirs […] »
     » Je vous salue, ruines solitaires, tombeaux saints, murs silencieux ! C’est vous que j’invoque ; c’est à vous que j’adresse ma prière. Oui ! Tandis que votre aspect repousse d’un secret effroi les regards du vulgaire, mon cœur trouve à vous contempler le charme de mille sentiments et de mille pensées. Combien d’utiles leçons, de réflexions touchantes ou fortes, n’offrez-vous pas à l’esprit qui vous sait consulter.  » (Devant les ruines de Palmyre)
    « (…) la mémoire des temps passés a comparaison de l’état présent, tout éleva mon cœur à de hautes pensées. Je m’assis sur le tronc d’une colonne ; et là, le coude appuyé sur le genou, la tête soutenue sur la main, tantôt portant mes regards sur le désert, tantôt les fixant sur les ruines, je m’abandonnai à une rêverie profonde.
    « J’irai dans la solitude vivre parmi les ruines ; j’interrogerai les monuments anciens sur la sagesse des temps passés…. »

    Volney dans les ruines ou méditations sur les révolutions des empires

  3. elle est un peu triste cette image,
    des bouts de vie se sont vécus là,
    il y a fort longtemps,

    l’herbe repousse le sol de pierres,
    et a fait fuit l’humain…

  4. Percevoir la beauté
    Par contrastes d’ombre et de lumière
    D’images du passé à l’éphémère des nuages
    Promener son regard sur le relief des couleurs
    Voyager dans le temps à l’ombre des pierres
    Regarder le ciel se jouer du clair-obscur
    C’est peut-être vouloir comprendre
    L’ambiguïté de l’histoire du temps qui passe.

  5. Effet du temps et des éléments , de la rigueur voir du manque de vigueur
    mais construire en dur pour durer n’est pas à la portée de tous et fait parfois tousser
    et puis tout a une fin ou dans la mesure que des phénomènes physico-chimiques sont en jeu ; ils attaquent et détruisent les liens matériels qui assemblent les matériaux comme la maladie de la pierre avec les pluies acides, la ruine du béton avec les armatures , la rouille des matériaux ferreux mais aussi le déjointoiement des crépissures qui amène à la décrépitude.

    Mais si on y regarde bien nombre de nos châteaux médiévaux ont été démembrés par manque d’entretien notamment et quand les fondations n’ont plus tenu, et que reste t il des murus gallicus gaulois fait de croisillons de poutres liées par des clous et de blocages de pierres.
    Non tout à une fin mais il y a plus et mieux , la réutilisation des matériaux et le recyclage parfois surprenant dans de nouveaux ouvrages, car quand des pierres taillées existent on va les utiliser pour construire de nouveau et cela donne des assemblages avec des vestiges
    presque des palimpsestes, quand on retrouve au hasard qui une figurine ou des décorations en des lieux où on ne les attendrait pas .

    La métamorphose est à l’oeuvre qui fait glisser successivement des styles, façons, manières comme s’enchainent le préroman, le roman et le gothique, sans être argotique, sauf à broyer et transformer complétement un matériau de base son employabilité que ce soit des pierres, des tuiles ou des poutres ne nuit pas forcément à la solidité d’un nouvel.édifice

  6. Ce qui prit fin ce qui vécut
    Passa à la pierre le récit
    Et nul humain n’a de la terre
    Que labouré miséricorde

    La strophe a certes je vous l’accorde
    Maints regards lisant l’Univers
    Le Hadith raconte un cosmos
    De nos profondeurs intérieures
    Dessus les sols, de l’au-delà
    Le Verbe ne parle de travers.

  7. pierre à pierre il en a fallu du temps pour monter les moellons
    en une paroi rectiligne ou galbée avant que le temps félon
    ne vienne lui, porter un coup fatale à l’ordonnance
    de cet ouvrage comme dans un coup de balance
    c’est que la ruine ne fait que dans la durée son effet
    sauf à considérer les méfaits d’éléments déchainés
    mais avant que de jeter à bas l’ensemble
    il faut en disjoindre des parties
    et frapper au plus faible des lieux
    enfoncer le coin qui fera tout vaciller
    l’ébranlement des fondations
    ou le décollage des ornements en saillies

  8. Ruine tu es jolie
    Tu voulais être grande
    En territoire vaste
    Mais voilà qu’un pignon
    Te sert d’humble maison
    Et comme elle te va bien
    Dans un coin d’aises belles
    Ton souffle est si bel doux
    Délicatesses d’âme
    Le cœur ton élégant
    Pour ton baiser en ciel
    Caresses à fleur de peau

  9. la vie s’en est allée ailleurs
    laissant une maison en lambeau
    des murs en haillon
    sur lesquels ont lit des fragments d’histoire.
    pourtant
    sur les ruines pousse la bruyère
    sous la bruyère bruisse la vie

  10. Les âmes sont ailleurs…
    La terre n’a conservé
    Que quelques traces
    Le ciel en sa couleur
    variant au gré du jour
    Garde la mémoire
    De ces levers du soleil
    sur les murs de pierre
    De la brume du matin
    sous les nuages bas
    D’un volet qui grince,
    D’une porte qui claque
    quand le vent encore
    S’incrustait en la demeure,
    De la fumée du feu de bois,
    Du linge étendu sur le pré,
    J’ai inversé le temps
    Et tout se reconstruit
    La vie reprend ses droits
    Souvenir d’hier bien vivant
    Qui en fermant les yeux
    Remonte le temps à reculons
    Quand les nuages là-haut
    Continuent de faire
    La pluie et le beau temps

  11. Je ne sais qu’est le plus sombre, hier ou ce qui nous attend demain, vivons donc intensément dans la lumière d’aujourd’hui, construisons, il en restera toujours quelques pierres pour reconstruire demain s’il le fallait… J’ai bien aimé les « palimpsestes » de Thierry
    _____

    Ombres et lumières
    la complémentarité
    Du Yin et du yang
    ____

    Lever les yeux vers le ciel voir passer les nuages, j’aime regarder le ciel, s’apercevoir en suivant les rayons du soleil, qu’ils viennent caresser les ruines dans lesquelles les fleurs trouveront refuge, j’aime les fleurs sauvages qui poussent parmi les pierres.

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  12. La vie bâtit et ruine,
    entre ombres et lumières,
    qui de ce qui reste,
    ou de ce qui est,
    est le plus lumineux?
    Parfois l’ombre
    peut tellement éblouir…
    C’est surprenant *levivre,
    une cueillette de l’inconnu,
    et c’est fort bien comme çà,
    dans sa marche en avant,
    penser garder son œil ouvert,
    en amour tellement…

  13. C’est souvent émouvant
    Une ruine
    Parfois cela n’est pas
    Quand bien trop de pleurs dedans
    C’est une libération
    Comme une délivrance
    Quand la vie fut trop lourde
    D’espoirs déçus, d’empathie de bien trop
    Parfois c’est une erreur
    Quand on aime bien trop
    Et la séparation sonne mais fait du bien
    Entre ombres et lumières
    Dans l’espoir que c’est la bonne
    Car il y a des certains
    Qui gardent leur proie sous emprise
    Quand le mariage une fête
    Peut être aussi défaite

  14. Comme le temps, l’eau coule
    Vers cet ailleurs,
    Point de rencontre à l’infini
    Vers ce néant inéluctable
    Déposant sur ses berges
    Dans ce laps de temps compté
    Les stigmates d’une vie qui s’effrite
    Sans saisons, ni renaissance
    Une mort annoncée dans un temps futur
    Qui nous donne davantage encore
    Cette envie de profiter du présent qui nous est donné
    Pour célébrer la beauté de chaque instant
    De ne voir en ces ruines qu’un message
    Nous rappelant cette nécessité d’être heureux
    Aujourd’hui dans la lumière radieuse du jour.

  15. décombres, dénombrent les restes et dévoilent les strates
    dans la poussière et le fouillis émergent épars tout un fourbis
    hétéroclites et désordonnés qui laisse à voir le chaos
    amas informe ou difforme qui ne représente plus guère
    et où on erre hagard sans savoir quoi chercher de précis
    c’est dit il y a du déblais et du remblais mais le ballet
    peut commencer des pelles et pioches et puis balais

  16. On est loin de la poésie, de l’extase quand il faut tout reconstruire, la joie met du temps à revenir, et sur les mots de Thierry on comprend le désarroi et la peine, seule l’entraide peut redonner un peu d’espoir, triste mois de Novembre dans le sud de la France.

    Naufragés d’automne
    Quels peuvent bien être pour vous
    Les mots de soutien
    De réconfort, de courage
    Sur les ruines du destin ?

  17. Oh oui c’est vrai que le vrac c’est plus que du trac
    et plus de troc quand on a même plus de froc
    quand on voit son petit monde détruit en stases
    la charge émotionnelles est traumatisante
    et c’est le feu du désespoir qu’elle attise
    la reconstruction après la déconstruction
    il y a du Derrida mais ce n’est pas un dada qui déride
    et comment ne pas ronger son frein ou bien sa bride
    quand on ne sait où s’abriter, habité de tourments
    heure par heure et dans un long corridor
    de cauchemar , alors oui la solidarité
    peut susciter force et désir de repartir
    parce que seul c’est trop dur et désespérant
    et que l’entraide dope l’énergie et qu’on réagit
    mais le climat n’en finit pas de jouer et ça promet
    de durer et il faut s’y préparer car ça peut toucher
    au hasard et foutre n’importe où le bazar

  18. SONNET
    Cette ruine à présent où la lune marche seule
    Éclairant l’araignée en sa toile et la rose
    J’y fus auparavant, j’aimai chaque pierre sombre ;
    S’il y en eut aucune, des ombres je fus l’une.
    L’oreille comme à une conque, ce jour-là, je perçus
    Dans l’invisible tout massivement délettré,
    Un mot unique et vrai mais non d’éternité,
    Arraché aux étranges mutations de l’âme ;
    Cette ruine, soit masure soit palais, apaisera
    A la fin ce qui fut dévasté ; conduis-y
    Le futur famélique et le passé sanglant
    Dans sa nuit. Seule la lune fera assaut des marches
    A l’escalier en ruine vers ce qui eût pu être
    pour, un temps, s’y asseoir, pauvre reine aveuglée.

    Malcolm Lowry, Poésies complètes, traduit de l’anglais par Jacques Darras, Denoël, 2005, p. 245.

  19. Quand une ruine murmure tendre, c’est joli,
    elle chuchote des mots doux, d’envol bel,
    et déjà avec ses menottes, prend des petits cailloux,
    paisibles, gentils, leurs bons, leurs sensibles,
    pour *levivre un chemin d’ondes tranquilles et douces,
    et se construire un cocon duveteux en tout dedans,
    pour accueillir ceux qui en ont besoin…

  20. Toit effondré et soupente brulée
    les tuiles ont volé en éclat
    les poutres rabaissées
    de cette charpente que le temps arpente
    il reste des moignons tuméfiés
    la pourriture est là et les mousses
    les champignons y ont trouvé refuge
    et le cloaque des brisures n’assure
    qu’un maigre repaire de recoins
    pour les rats dans cet enchevêtrement
    les pierres disjointes des encorbellements
    les corbeaux qui croassent doublement
    et la poussière accumulant feuilles et brindilles
    une végétation parfois touffue d’orties et de sureaux
    qui poussent les murs et tiennent les lieux
    et dans ces bras morts qui n’enserrent plus rien
    les stigmates bien visibles de la déchéance
    ces pans de murs avec ou sans tâche jaune
    qui se projette nus dans le vide et évident l’espace
    pourtant il peuvent encore habiter et abriter
    puisque qu’un appentis sauvagement dressé
    par un réprouvé bien pressé de s’assurer quelque logis
    c’est pourtant triste ces amas massés en paquets troubles

    Les ruines dans la bruine se nourrissent et se mouillent

    Ceci est un souvenir très personnel car mes parents ont acheté
    il y a 50 ans une ruine délabrée d’où nous avons extrait tant de matériaux
    ce n’était pas que de la récupération pour un réemploi ciblé
    les poutres et les tuiles ont trouvé preneur dans ce corps de logis
    qui fut autrefois le lieu d’un château médiéval
    sur le territoire d’une châtellenie royale
    puis un relais de poste où coucha Napoléon
    de retour pour 100 jours
    avec ces pierres et ce crépis, ces gravats, ces gravois
    nous avons bâti un chemin empierré à la main et bien droit
    de 4 m de large et 60 de long sur parfois un mètre
    recouvert de sable roulé , par pour l’éternité
    mais l’espace d’une vie
    face à la forêt des loges
    qui mérite des éloges

  21. @ Thierry, Intéressant et joliment décrit

    Il y a l’avant
    Qui nous reste pour mémoire
    Il y a l’après

    D’un avant déjà un après
    L’histoire au bout du chemin…

  22. Pierres d’une vie de passage
    Tout est lumière et ombre
    dans l’Univers …
    et dans le Coeur
    Bravo pour cette image Ossiane qui fait germer chez nos amis tant de mots inspirants
    Arlette

  23. Les mots
    pierres d’antan
    démontées
    remontées
    en la vastitude des terres oubliées

    Ce qui fût château
    n’est plus qu’écrin de lumières
    d’ombres et de mystères
    pour le passage d’un temps
    que le vent
    fait entendement

  24. Me vient le souvenir de fort Alamo
    sans mots
    et ces arcs de triomphe démembrés
    mais que dire des absences de traces
    qui ruinent la mémoire en place
    que dire des Gaulois et du bois
    quand le désert ne peut conserver
    Parthes ou Thraces , ça mots vient
    Samovar et Samothrace
    mais si tout n’est pas périssables
    les fleurs du vent et les roses des sables
    le reste est poussière et décomposition

  25. Faut il attendre de voir ruinés ses espoirs
    et flotter ses peines comme des espars
    faut il laisser s’abimer dans un songe qui ronge
    la substance de ce qui compte et incarne
    faut il laisser démanteler la couverture
    et faire apparaitre nu les organes en panne
    Tout troué est le toit qui à claire voie donne le jour
    et les burons ne donnent pas le bourdon
    quand la lauze hier comme ce jour conserve son aplomb
    que ces cabanes de bergers au galbe interne insoupçonnable
    façonnent encore pour longtemps des espaces protégés
    hors d’eau et hors d’air sont des mots de nantis
    des bâtisseurs qui veulent résister dans la durée
    pourtant sans entretien, maintenance et rafistolage
    tout cela finit bel et bien en purée
    à l’automne d’une masure
    même les manoirs n’y coupent pas
    quand aux châteaux et autres forteresses
    est ce l’effet de la paresse
    ou dans la construction la presse
    des soubassements inconsistants
    et des effondrements de la sape en siège
    qui déshabille et fait tomber de son piédestal
    ce qui un temps fut un régal
    de la motte castrale
    aux donjons
    de la lisse à la basse cour
    et ces herses qui percent
    ces douves et ces pont levois
    que reste t il au fil des ans
    des morsures de l’hiver
    des assauts conjugués

  26. Bien regarder et voir se juxtaposer les images,
    Passer du paradis azuré aux ténèbres de l’oubli,
    Avancer au fil de l’eau comme un funambule,
    Traverser le temps par ce long corridor
    Cueillir au passage quelques lambeaux d’histoire
    Et conserver en mémoire chaque étape du chemin.
    Ainsi va la vie entre ombres et lumières
    Sous des levers et couchers du soleil multiples,
    Flashs épisodiques jamais semblables
    Tributaires des conditions environnantes,
    De nos états d’âme et de notre regard,
    Du lieu géographique, des transhumances
    D’évolutions et changements fondamentaux
    Sur lesquels subsistent les ruines du passé ;
    Pour autant, la beauté persiste à nous émerveiller
    Malgré les blessures et les épreuves du temps.

  27. Recueillements puissants
    Que ces temps de l’Avent
    Les ruines ne sont pas que tristes
    Elles permettent d’avancer
    Ses valeurs pour lesquelles
    On se marche *levivre
    Pour le respect son libre
    En amour de l’Humain
    Fragile faible son démuni

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