Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Confident
mon arbre refuge
au creux de ton écorce
je soufflerai mes maux
50 réflexions sur « Confident »
je te salue grand arbre
toi
l’arbre-maître
toi qui sait capter
et donner à qui possède oreilles yeux et coeur
j’ai tracé le carré de Saturne
j’ai respecté tes enceintes
et attendu près de tes portes
pour humblement
entrer en résonance
avec l’esprit de ces lieux
merci
Une oreille attentive
exemple de bonté
en confiance lui dire
des secrets bien gardés
en sourdine, en sous bois, jamais je n’aboies
en catimini face à ce géant maxi, je gémis
en douce et en tendre, je le fais attendre
dès la première tentative je l’ai jaugé
dès le premier échange il ne m’a pas jugé
l’oreille en coin et si enveloppant
j’ai su de suite qu’il serait mon ami
hiératique il m’en a bien un peu imposé
mais dès que mon regard s’est posé
dans ses bras je me repose sans tension
nos pouls battent à l’unisson
Quand j’étais petite
je vennais ici
pour m’enfuir
des autres enfants
Tu restait
silencieuse
et complice
Tu me cachais…
Puis quand j’étais jeune
je vennais ici
avec lui
pour te dire de notre amour
Il me semblais
que tu sourriais
aussi complice
aussi silencieuse …
Maintenant
dans ma vieillesse
je reviens ici
Prés de toi
pleurer ma solitude
et toi
tu restes silencieuse
mais en te touchant
j’ai senti
ton écorce humide …
Tu pleures aussi?
Mon humble
Je suis tienne
Tes bras me serrent
Temps
Tu es mon confident
Je me serre tout de contre
Au plus près de mon coeur
C’est ainsi quand on aime
Un bel de jours son jour
C’est de l’indélébile
Le temps ne gomme rien
Les souvenirs intacts
Il faut gérer le manque
De pas rire face à face
Ou de pleurer
Selon
j’ai choisi sa protection
son grand âge est une attraction
il mérite toute mon affection
c’est un havre de paix
de me trouver à ses pieds
c’est ce qui me sied
entre lui et moi
pas de paroles inutiles
rien qui ne soit futile
c’est un silence dense
c’est un repos de l’âme
il me comprend
et je m’écoute
Je suis sortie de mon silence après t’avoir longtemps cherché,
Toi mon confident qui m’a laissé poser ma tête sur ton épaule,
Sur ton écorce j’ai promené ma main avant que naissent les mots
J’avais besoin de cet appui, de cette reconnaissance, de cette intimité
Pour sortir de mon mutisme dans la peur de l’incompréhension
Il est des confidences qui ressemblent à des confessions
Elles sont restées si longtemps enfouies au plus profond de soi
Qu’elles sont devenues des barrières infranchissables
Des puits insondables où se sont noyés les mots qu’on ose plus dire
J’ai longtemps pensé que l’arbre, la forêt, la mer, la campagne
Etaient les confidents de nos plus grandes douleurs
Au même titre que les petits cahiers aux pages blanches
Ils sont des compagnons de route qui nous permettent d’avancer
Mais le vrai confident c’est l’ami à qui l’on peut tout dire
En toute confiance, qui vous ouvre ses bras, son cœur .
Confidence pour confidence ici dans le sud ouest le confit danse
mais l’acte de se confier et de remettre entre mains d’un ou d’une autre des choses de l’intime
ne se font pas du jour au lendemain, il y a tant à apprivoiser d’abord
à approcher et à rapprocher sans rien avoir à reprocher
et le retour du refoulé n’est pas la solution sans déclic
le silence peut il tout engloutir définitivement
et n’est ce pas faire fi de ce qui s’agite bien profondément
sans peur, sans analyse et sans jugement
je te livre mon histoire
fais en ce que tu voudras
elle m’appartient toujours
mais je te la donne en partage
une façon de mieux nous connaître
et enfin peut être de se rapprocher très près
Thierry sans pour autant entrer dans la confidence, il me semble être en accord avec toi sur certains points, reste que la confidence est avant tout question de confiance certes mais beaucoup plus encore. Je ne pense pas que le silence puisse tout engloutir, il reste toujours au fond de l’âme, un corps étranger comme le dit Boris Cyzulnik , et alors : ou bien on s’en accommode comme on peut ou bien il y a rejet… mais là on aborde le domaine de la résilience qui peut après tout passer par la confidence , pourquoi pas ?
Pas mal le confit danse!!! ça sent Noël pas loin !!!
Magnifiques photos d’arbres… Quelle magnificence !
Les arbres sont les fées qui se sont penchées sur mon berceau, mes meilleurs confidents
Ils nous offrent un amour inconditionnel et accueillent tous nos états d’âmes
N’oublions jamais de les remercier…
Bonjour je me permet de vous relayer une info récente reçue de l’ADIT sur les arbres
bonne journée à tous, ici le brouillard est si dense qu’on ne voit plus les arbres, vivement que ça se dégage
Bonjour – Une information parue dans le BE France 263 du 22/11/2011 pourrait vous intéresser : ‘Quelle forêt pour les hommes ?’ – Pour en prendre connaissance connectez-vous sur http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68283.htm – Ce bulletin est redigé par l’ADIT et est diffuse gratuitement par l’ADIT – Bonne lecture ! Cordialement
une adresse à consulter sur les arbres, un bulletin de l’ADIT
Un très joli livre de Didier Van Cauwelaert, Le Journal intime d’un arbre, dont je viens d’entamer la lecture ».
On peut y lire des faits troublants de liens entre les arbres et les humains…
Magnifique photo…
Merci Ossiane.
eMmA
Il n’y a plus personne dans la maison des parents
Le jardin est resté à l’abandon, effaçant les allées
Les arbres sont les seuls repères de ce paradis perdu
La mort, les départs, les aléas de la vie de chacun
Ont délaissé ces lieux intimes où nos voix résonnent encore
Pourtant au fond du jardin, la tête hors du bois
Le vieux tilleul étale ses branches comme les ailes de l’oiseau
Il garde sous sa ramure toute l’histoire de cette demeure
La balançoire semble encore grincer sur la plus grosse branche
J’entends encore nos cris, nos chants et nos rires
Il a connu trois générations et détient les secrets
D’un passé que nous ne saurions retracer
Au printemps, sous l’ombre des ses nouvelles feuilles
Je suis allée le voir, appuyé ma tête contre son tronc
Comme un enfant le ferait dans le giron de sa mère
Les yeux tournés vers la cime comme cherchant un regard protecteur
Pourquoi ces gestes tendres et humains à son égard ?
Et pourquoi cette impression de bien-être à son contact ?
Après une profonde respiration, une légère bise en son feuillage
Il avait atténué en un instant cette douloureuse nostalgie
D’un temps qui n’est plus, dialogue fait de souffle et de vent
De mots nés du silence et du souvenir, une renaissance,
Telles les retrouvailles d’un ami qu’on croyait disparu.
« J’ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n’importe quoi
Sauf naturell’ment les flûtes
J’ai maint’nant des frênes
Des arbres de Judée
Tous de bonne graine
De haute futaie
Mais toi, tu manques à l’appel
Ma vieille branche de campagne
Mon seul arbre de Noël
Mon mât de cocagne
(Refrain)
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J’aurais jamais dû
M’éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J’aurais jamais dû
Le quitter des yeux »
(….) G.Brassens Auprès de mon arbre
Si grand pin de l’ orée du bois
Près de toi j’avais accouru
Une nuit dans mon désarroi
Mes deux bras autour de ton tronc
Et ma joue contre ton écorce
Je pleurais,je ne parlais pas
Peu à peu ,le calme est venu
Et j’ai même senti le froid
Tu disais: Rentre donc chez toi
Un vieil arbre millénaire
Au feuillage toujours vert
Projetait dessous son aire
L’ombrage de sa ramure
Dormant au tronc solitaire
Passa un souffle d’air
Et les branches s’agitèrent
Comme les bras des sorcières
Serais-tu cet Homme fier
Qui a découpé mes frères
Détruit la forêt primaire
Pour la réduire en stères ?
Le vivant est unitaire
Il doit rester solidaire
Ou tôt reviendra la terre
Aux flammes de Lucifer !
Peu après ce cauchemar
J’ai fuis la ville poussière
Acheté deux trois hectares
Planté des haies bocagères
Tout autour de la longère
Mésanges bleus, charbonnières,
Chardonnerets, vitupèrent
Les fauvettes passagères.
je suis émue, Monique,
Vois il ramasse un brin d’herbe
Le chêne
Même si son dos meurtri
Et avec cette paille en ciel
Il te murmure des bijoux de mots
Il t’aime ce vieil chêne
Son écorce en frémit
La sagesse l’envahit
Et loin il est si près
Tout au choeur
En plein dans le mille
Là en tout Là
Où la vie vivre
Tout simplement
D’un bel amour son vrai
Parfois les larmes coulent son coeur
Mais il les essuie de sa branche
Tout en douceur de lui
C’est un tendre le chêne
Malgré ses bois durs ses rides
Sa sève vive est son printemps
Son chaque jour de vie
Vivant
En ondes leurs immenses
Des si jolies de vie
Le chêne a un ami
Un grand ami qui le vit
Dans ma fugue je me serais fait les dents
mais je les serrais déjà si fort tout en les claquant
pas un If comme un conditionnel patenté
qui aurait fait fugitif et furtif tout à la fois
puisque en définitive reviendrait force à la loi
là ou de guerre lasse et déjà tout éreinté
il ne restait plus qu’à se jeter dans ses bras
même s’il ne m’offrait pas de beaux draps
bravo Monique
merci Ossiane de faire remonter des souvenirs anciens
Bonsoir et merci vous tous qui comme moi connaissez non seulement le langage des fleurs mais certainement aussi la parole des arbres.
Une strophe très touchante d’un poème d’ Emile Verhaeren vous dira mieux et de façon plus convaincante ce rapport incroyable et véritable entre l’homme et l’arbre :
(…)
« Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu’au fond de la terre
D’après un mouvement énorme et surhumain :
Et j’appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu’à mon coeur
Alors j’étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J’aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux
La plaine immense et nue où les nuages passent ; »
(…)
Emile Verhaeren
Il se pourrait que demain lors d’une promenade matinale vous rencontriez cet arbre et qu’il vous communique toute la force qui est en lui, et s’il ressemble à celui d’Ossiane, je crois alors que nous ne risquerons rien.
Emue par ton texte sur le tilleul ‘ami’, Monique.
Une trés belle page de vie, merci!
Dans la cour face à la maison il occultait largement la vue, c’était un très vieil orme ( on disait à l’époque de mon enfance dans le début des années soixante qu’il avait plus de deux cent ans )
dont le tronc était si grand qu’il fallait être nombreux pour en faire le tour quand nous entamions des rondes enfantines, cousins cousines , à nouer sous ce noueux ancêtre.
Il a été tour à tour vigie et témoin, il a vu lors de la guerre de soixante dix les prussiens venir faire sauter sur leurs genoux mon arrière grand mère (adoptive) , c’était à Pois hameau de Coudes près de Contres et de Selles sur Cher.
Dans ses branchages maintes fois nous nous sommes égayés dispersés comme volées de moineaux quand notre grand père vigneron tonnait depuis le chais.
Il marquait le chemin qui montait aux champs depuis la maison , au droit de bâtiments qui resserrait carrioles et engins, il fut si souvent le compagnon de la compagnie de battage quand à l’ancienne le grain se séparait et la paille voletait dans des poussières brumeuses, tandis que s’ébranlait la bande-courroie qui entrainait à grand bruit l’ensemble, et qu’enfournaient les gerbes et que les bottes sorties on s’empressait avec de la ficelle de lieuse de ligoter le tout.
Il a été le témoin oculaire et auditif de tous les bruits de ferme, des cochons qu’on engraisse dans la soue avant de les retrouver dans la soupe, des chèvres qui paturent mais aussi du percheron qui avait nom Bayard et qui tout pommelé était un Titan au trot attelé, que dire de la volaille que nous coursions pour qu’elle braille, des lapins qui finissaient au bout d’une corde raide et sans peau, et tous les chats pas du village mais des alentour avec qui nous avons fait ami ami, sans aller en Floride.
Oh bien sur il s’est déplumé ce bel arbre somptueux, d’abord parc e que l’ancêtre l’y a bien aidé qui lui faisait trop d’ombre et prenait trop de place quand il ne faisait plus que pelouse et parterre de fleurs, mais nous ne l’avons point vu tomber abattu raide et meurtri, cela nous aurait tant choqué, car il fut notre ami et le digne compagnon de nos jeux, et je peux enfin lui rendre hommage à tous ses ramages et à son grand âge.
L’ arbre des chanterelles
Bien caché dans le bois
Là où couraient nos pas
Dans nos habits des bois
Sorciers déguenillés
Faisant voler les feuilles
Du bout de nos baguettes
Rolande et Ferdinand
Les maîtres de ces lieux
Connaissant les secrets
M’attiraient jusqu’à toi
Puis juste disparaissant
Laissaiennt mes six ans fiers
Crier à la volée
« C’est moi qui ai trouvé! »
Comme ils sont tendres et doux , nos souvenirs , enroulés autour des arbres, merci à tous , merci Ossiane.
Gloire à mon père , Lucien, un voisin de Raboliot lui qui m’en a tant montré et sait toujours de loin les reconnaître ; nous en avons planté ensemble ainsi que dé-souché dans un fossé où ils auraient finis couchés dans cette ancienne douve d’un château médiéval disparu.
On croirait que dans cette forêt d’Orléans qu’il a parcouru en tous sens il les reconnait tous tant il s’oriente facilement à des lieux à la ronde ( sans jamais faire la queue d »aronde) et quête à la saison sans hâte ni raison tous les champignons qu’il a jugé dignes de sa table aussi sans coup férir mais dans un ardent sourire fait il le tour des sous bois, à l’affût même si plus bien droit des marques et signes distinctifs, s’orientant sans boussole connaissant la portée des ombres, les sentes et les fossés, les ornières et les percées, les clairières et les futaies.
Alors comment s’étonner encore après ça qu’il revienne les bras chargés et parfois plein les poches de tout ce que la forêt comporte de bon et de gouteux avant que de rissoler , mettre en conserve ou au vinaigre ou encore sécher en sustente les chapeaux et les pieds, il a fait des pieds et des mains, crapahutant sans compter mais je lui tire mon chapeau au propre et au figuré.
Jamais la forêt, de ses oeuvres n’a été défigurée puisqu’il l’entretient patiemment avec amour et sans prendre trop ombrage des jeunes pousses et des voisins ignorants et incultes, un arpenteur qui dompte dans son coeur les envies d’ailleurs mais coure encore dès le matin pas encore ratatiné mais le nez émoustillé, et laisse parler ses yeux avant que les mains ne prennent le relais.
Un tilleul
Desous l’ombre
Des dames
Elles amènent leurs chaises
Pour chuchotis de vie
Près de l’église
De ce village joli
Du pays de mon enfance
Le tilleul encore là
Les dames parties depuis longtemps
La jeunesse pas intéressée
2011 préfère s’échapper
Ailleurs que sous cette arbre
Abandonné il reste vivant
Les mots entendus le serrentfort
En confident on n’est pas seul
Un jour
On se sait pas très bien
Et c’est tellement émouvant
Un jeune arbre
Un plus ancien
Se serrent de coeurs profonds
Et comme c’est joli
Comme c’est palpitant
Leurs sèves balbutiées
Sur des bouches affamées
De leurs désirs ardents
De s’envoler leur ciel
Leu île merveilleuse
Car c’est pas tous les jours
Qu’on serre l’émotion forte
Celle du plus profond
Qui secoue les bels sens
Je n’ai jamais aimé graver des coeurs pensant grever des pleurs
et aggraver le côté fugace qui agace et gavé de rancoeur
j’aime l’agave et son sirop et du plus loin qu’il m’en souvient
et puis les confidences de laissent as de traces ou si peu
elle ne sont pas tenaces ni menaces pour qui les tient
ah si j’avais su te confier toutes mes peines pour un rien
sans faire l’autruche ou bien encore l’émeu
je me serai soulagé à bon compte comme un naufragé
après une grande traversée…du désert pi peu versé
dans l’incantatoire notoire et natatoire j’eus divulgué
ce que la vulgate n’autorisait pas confier
Il a en entendu des secrets
Ce confident
Pour être si hermétique son jour
Même sous le guili de la plume
Il se tait
C’est un vrai bel son confident
Sentir la force de son tronc
Comme un roc solide
Sur lequel s’appuyer
Le savoir attentif
Aux mots même dis tout bas
Etre rassuré en sa présence
Dans la plénitude de sa beauté
L’arbre est symbole de vie
Où puiser nos propres ressources
Le regarder, l’écouter, le toucher
L’entendre, l’admirer, l’aimer
L’arbre, puissance indéniable
Est l’ami incontournable
Vers lequel on se tourne
Jamais déçu tant sa fidélité est grande
Celui à qui nos confidences
Restent à jamais gravées
Dans les replis de son écorce
L’ami qui nous attend
Au bout d’une allée
Dans la cour d’une ferme
Au fond du jardin
Au bout d’un chemin
Sur une île
Au croisement d’une route
Qu’il soit chêne, Orme, Sapin
Tilleul, Bouleau ou peuplier
Rencontrés pendant l’enfance
En vacances ou sur le chemin du travail
Savoir qu’ils sont là, réconforte
Et malheur à l’arbre abattu
La tristesse est réelle et profonde
Le vide et l’absence douloureux
Plus qu’un paysage dénaturé
C’est une plaie qui s’ouvre en notre cœur.
Je pense qu’ils aiment lorsque l’on parle d’eux les arbres
En cette nuit silencieuse, calme et noire
Alors que ma fenêtre reste allumée très tard
Le noyer derrière chez moi a laissé entre ses branches
Chanter et siffler le vent qui vient de se lever
Présence insolite au coeur de ma solitude
Un bonsoir avant d’aller dormir bercée
Dans le mouvement régulier de sa danse nocturne.
J’ai une amie qui va souvent dans les ashram et qui a visité le Karnataka et les médecins ayurvédiques rien que des véridiques qui connaissent bien les plantes est les utilisent à merveille.
Eh bien depuis longtemps elle parle aux arbres et même reste enlacée avec leur tronc de longs moments mais bien sur elle les choisis selon ce qu’ils lui inspirent de nobles sentiments.
Il m’est arrivé plus rarement de me fondre en eux, parmi eux, mais cette communauté peut être accueillante, affleurante, affeuillante.
Ce m’est toujours douleur et grande peine que de voir des impécunieux, des irresponsables ou des j’en foutre scier allégrement et sans mauvaise conscience pour construire des murs de béton là où le voile végétal, certes rébarbatif au moment de la chute des feuilles ou de l’élagage, leur bouchait trop la vue, mais les cachait aussi !
Combien d’arc et de cabanes n’ ais-je rêvé de faire
combien d’oiseau n ‘ais-je écouté sans jamais choisir d’écourter mon séjour
combien de fois ne me suis-je perdu et retrouvé, pas plus futé que ça
dans ces étendues qui se ressemblaient tant et rassemblaient tellement de monuments
c’est que ces futs qui ont été m’ont nourri et à leur sein j’ai tété et guetté les opportunités
autour d’un lac j’observais les hérons cendrés avant même que bucherons n’ai fait des feux
et dans les grands fossés débordants , jurés ou pas, qui caractérisent les lieux, pas seulement des fondrières qui séparent et marquent des frontières, jamais nous n’avons fait l’affront, hier comme aujourd’hui, de croire qu’ils étaient immuables.
Mais que dire de cette pêche miraculeuse d’ablettes quand un orage avait fait monter les niveaux du lac et que les chenaux s’étaient gonflés démesurément entrainant tout avec eux.
Oui compagne de toujours et chérie malgré le froid et la boue tu nous a tenu en haleine et surtout forcé à rester debout , tu apportais humidité et fraicheur ce qui n’était que rarement dévastateur et au contraire tu t’ai montré bonne mère et tentatrice, grande actrice du spectacle des saisons que tu offrais.
Ils sont des bornes et des repères avant même que de devenir des repaires,
protecteurs seraient ils des pères qui perpétuent des traditions
ils jalonnent nos vies et nos parcours, certains laissent plus de traces
qu’ils soient de la race des seigneurs à qui on n’en remontre pas
de ceux dans lesquels on hésite à monter tant ils sont hiératiques
et aujourd’hui encore si sympathiques.
Ils durent ce que les événements leurs permettent et parfois ils endurent des sacrifices terribles comme dans la grande vente ( oh pas de détails ) de 99 où j’ai vu tant de chêne verts bi centenaires abattus en Charentes intérieure, et ces mastodontes à l’agonie qui ne s’en sont pas relevés, pas des Samson et sans Dalila, on ne leur a pas jeté des lilas et la vue de ces souches dressées qui montraient les racines en chape ils n’en ont pas réchappé , on ne pu tous les abattre tant ils étaient nombreux, seuls les plus gênants dans un premier temps firent les frais de la bucheronnerie qui a ferraillé dur pour dégager des artères, relever des membres épars, détasser des murets écroulés.
Ce fut un grand désastre pas prédit pas les astres, une mauvais étoile pour eux et qui a percé la toile de nos yeux, ils n’étaient pas invincibles et immortels, ce que nous avions toujours cru
et leur mise à mort dans ce décor d’apocalypse a mis a nu notre coeur.
Après cette lecture passionnante des mots de Thierry, je vais de ce pas côtoyer d’un peu plus près mes amis les arbres, ils sont quelques uns près d’un petit ruisseau, à l’abri des scieurs sauvages, je vais entre branches et racines marcher sur le tapis de feuilles qu’ils m’ont préparé. A ce soir peut-être.
Merci Monique qui en l’occurrence m’a aidé à formaliser et à formuler, à aller chercher au fond de moi cette matière qui dormait depuis si longtemps, et si charpentier je ne fus pas dans des temps reculés mais plâtrier, j’avoue avoir du essuyer quelques plâtres avant de me lancer dans ces souvenirs qui s’égrènent et secrètent leur lots (oh pas de consolation) ; ici en pays cathares tout le monde n’appelle pas le consolamentum de ses voeux.
Ossiane cette série est prodigieuse qui remue tant de choses, dans l’apparente simplicité et candeur du noir et blanc.
Ô que c’est joli, vos mots Thierry et Monique, sur la tendresse des arbres,
cela donne envie, ô que oui, cela donne l’envie de pénétrer dans une forêt de se sentir petit de marcher les feuilles jolies, de s entir cette humidité, d’entendre des bruits de ci de là,
d’être avec soi, main dans la main, seul sans l’être, si près de tout, les sens ouverts, de pleins,
ta magie, ce gros tronc, *
solide généreux
aux formes imposantes
tu disposes de ma fragilité
et petite je te regarde
te bois et t’entends
tes conseils ton attention me portent
m’apporte me font voler
de dur tu es si tendre
ta carcasse trope l’oeil
en dedans ta sève douce
fait bourgeonner le printemps
et c’est en fatigué que tu les tombes
en cet Automne
pour dormir cet hiver dans ton tronc
si pércieux, un cocon un écrin,
une île une péninsule
où il fait bon se vivre
*levivre comme c’est grand
au pays de ses sens
joli week pour chacun!
Pour aller jusqu’à toi
J’ ai pis un pont de glace
Toi l’ arbre confident
Qui n’ a pas de frontières
Et pour aller vers toi
J’ ai emmené l’ enfant
Dans tes branches légères
Nous avons fait un nid
Près de toi nous restons
Protégés des misères
Dans le coeur de ton bois
Où brille ta lumière
comme c’est joli, May!
c’est fort tendre, j’aime!
Ossiane l’a bien compris qui au coeur même de la nature laisse passer des émotions, au de-là des images et des mots un dialogue s’installe laissant remonter en surface souvenirs et impressions oubliées ou enfouies depuis nombre d’années.
Un écrivain que j’aime beaucoup Jacques Lacarrière commence un de ses livres ainsi et vous comprendrez que ces mots puissent avoir une résonance considérable en mon coeur :
« J’ai grandi dans un jardin du Val de Loire entre deux mères : une mère de sang et une mère de source. Ma mère de sang (…) m’apprit ce qu’aucun livre ne peut vous enseigner : parler aux arbres et aux fleurs. Ma mère de source fut la Loire qui, par l’incessant et mélodieux bruissement de ses eaux, me fit pressentir que les fleuves avaient eux aussi leur langage. J’eus donc beaucoup de chance de grandir ainsi au coeur d’un jardin habité de paroles florales et sur les bords d’un fleuve hanté de chuchotis. »
Belle et douce nuit à tous, en écrivant ces mots mon âme s’en est allée très loin d’ici….
Ah Lacarrière
l’homme de » l’été grec »,
le pâtre que l’on n’a pas envie
d’envoyer paître
J’étais confit dans mon antre boisé
j’étais contrit dans le silence insoupçonné
j’étais compris dans les pleurs partagés
je n’avais pas de dent contre la nature
avec folie je montais dans la mature
et si je me loupais ça faisait des ratures
Le tronc m’a sonné plus d’une fois
un peu assommé les pieds dans une racine
je me tourne et le vois là qui me fascine
Toujours très droit il exprime la force
et dans ses veines sous la résistible écorce
j’entends couler cette sève qui dégorge
mais à se laisser délicatement envelopper
dans son ombre ne vais je pas louper
un lever de soleil et de fait me couper
non les cycles sont bien là qui transpirent
dans le moindre bulbe et à chaque spire
du temps il va et vient comme il inspire
http://www.arbres.org/ ,
» Chêne par dérision fougueux , chêne à l’attache , entouré de décombres .Chêne fauve .Lion végétal du zoo des hommes dénommé forêt ( ainsi de suite ..) (René Char )
Mon ami mon cher
Sur ton écorce rugueuse
J’épancherai mon âme
Tu seras pour moi
Mon unique confident
Ma raison de vaincre
Qui autre que toi
Pourrait-entendre mes mots
Jusqu’à les comprendre
Ton silence m’est d’or
Ton écoute une richesse
Un réel trésor
Le divin est en toi
Qui m’assure vie et courage
Force et volonté
Puissance et beauté
Tu es mon arbre de vie
Mon kit de survie
c’est joli, Monique,
Mon bel ami
Tu es Là
Chaque jour de ma vie
Là en tout Là
Tu me donnes la main
Invisibles je te serre
Tu es
Et cela suffit
A me porter en vie
Malgré tout
Bonsoir Annick
Qu’elle est douce cette présence
Qui seulement se devine, s’imagine
Dans toute la force de son être
Tu écoutes impassible
Ces mots prononcés à voix basse
Dans ton silence d’arbre
Tu laisses transparaître
Toute cette force
Dont j’ai besoin
Et c’est bien ainsi
Un confident est avant tout
Quelqu’un qui sait entendre
Et dont la présence
Laisse comprendre
Qu’on peut en lui trouver
Abri, chaleur et fidélité.
C’est ainsi qu’on se retrouve
C’est ainsi qu’on échange
Nos mots en confidence.
je te salue grand arbre
toi
l’arbre-maître
toi qui sait capter
et donner à qui possède oreilles yeux et coeur
j’ai tracé le carré de Saturne
j’ai respecté tes enceintes
et attendu près de tes portes
pour humblement
entrer en résonance
avec l’esprit de ces lieux
merci
Une oreille attentive
exemple de bonté
en confiance lui dire
des secrets bien gardés
en sourdine, en sous bois, jamais je n’aboies
en catimini face à ce géant maxi, je gémis
en douce et en tendre, je le fais attendre
dès la première tentative je l’ai jaugé
dès le premier échange il ne m’a pas jugé
l’oreille en coin et si enveloppant
j’ai su de suite qu’il serait mon ami
hiératique il m’en a bien un peu imposé
mais dès que mon regard s’est posé
dans ses bras je me repose sans tension
nos pouls battent à l’unisson
Quand j’étais petite
je vennais ici
pour m’enfuir
des autres enfants
Tu restait
silencieuse
et complice
Tu me cachais…
Puis quand j’étais jeune
je vennais ici
avec lui
pour te dire de notre amour
Il me semblais
que tu sourriais
aussi complice
aussi silencieuse …
Maintenant
dans ma vieillesse
je reviens ici
Prés de toi
pleurer ma solitude
et toi
tu restes silencieuse
mais en te touchant
j’ai senti
ton écorce humide …
Tu pleures aussi?
Mon humble
Je suis tienne
Tes bras me serrent
Temps
Tu es mon confident
Je me serre tout de contre
Au plus près de mon coeur
C’est ainsi quand on aime
Un bel de jours son jour
C’est de l’indélébile
Le temps ne gomme rien
Les souvenirs intacts
Il faut gérer le manque
De pas rire face à face
Ou de pleurer
Selon
j’ai choisi sa protection
son grand âge est une attraction
il mérite toute mon affection
c’est un havre de paix
de me trouver à ses pieds
c’est ce qui me sied
entre lui et moi
pas de paroles inutiles
rien qui ne soit futile
c’est un silence dense
c’est un repos de l’âme
il me comprend
et je m’écoute
Je suis sortie de mon silence après t’avoir longtemps cherché,
Toi mon confident qui m’a laissé poser ma tête sur ton épaule,
Sur ton écorce j’ai promené ma main avant que naissent les mots
J’avais besoin de cet appui, de cette reconnaissance, de cette intimité
Pour sortir de mon mutisme dans la peur de l’incompréhension
Il est des confidences qui ressemblent à des confessions
Elles sont restées si longtemps enfouies au plus profond de soi
Qu’elles sont devenues des barrières infranchissables
Des puits insondables où se sont noyés les mots qu’on ose plus dire
J’ai longtemps pensé que l’arbre, la forêt, la mer, la campagne
Etaient les confidents de nos plus grandes douleurs
Au même titre que les petits cahiers aux pages blanches
Ils sont des compagnons de route qui nous permettent d’avancer
Mais le vrai confident c’est l’ami à qui l’on peut tout dire
En toute confiance, qui vous ouvre ses bras, son cœur .
Confidence pour confidence ici dans le sud ouest le confit danse
mais l’acte de se confier et de remettre entre mains d’un ou d’une autre des choses de l’intime
ne se font pas du jour au lendemain, il y a tant à apprivoiser d’abord
à approcher et à rapprocher sans rien avoir à reprocher
et le retour du refoulé n’est pas la solution sans déclic
le silence peut il tout engloutir définitivement
et n’est ce pas faire fi de ce qui s’agite bien profondément
sans peur, sans analyse et sans jugement
je te livre mon histoire
fais en ce que tu voudras
elle m’appartient toujours
mais je te la donne en partage
une façon de mieux nous connaître
et enfin peut être de se rapprocher très près
Thierry sans pour autant entrer dans la confidence, il me semble être en accord avec toi sur certains points, reste que la confidence est avant tout question de confiance certes mais beaucoup plus encore. Je ne pense pas que le silence puisse tout engloutir, il reste toujours au fond de l’âme, un corps étranger comme le dit Boris Cyzulnik , et alors : ou bien on s’en accommode comme on peut ou bien il y a rejet… mais là on aborde le domaine de la résilience qui peut après tout passer par la confidence , pourquoi pas ?
Pas mal le confit danse!!! ça sent Noël pas loin !!!
Magnifiques photos d’arbres… Quelle magnificence !
Les arbres sont les fées qui se sont penchées sur mon berceau, mes meilleurs confidents
Ils nous offrent un amour inconditionnel et accueillent tous nos états d’âmes
N’oublions jamais de les remercier…
http://des-clics-amoureux.over-blog.fr/
Superbe photo.
Bonne journée
Bonjour je me permet de vous relayer une info récente reçue de l’ADIT sur les arbres
bonne journée à tous, ici le brouillard est si dense qu’on ne voit plus les arbres, vivement que ça se dégage
Bonjour – Une information parue dans le BE France 263 du 22/11/2011 pourrait vous intéresser : ‘Quelle forêt pour les hommes ?’ – Pour en prendre connaissance connectez-vous sur http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68283.htm – Ce bulletin est redigé par l’ADIT et est diffuse gratuitement par l’ADIT – Bonne lecture ! Cordialement
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68283.htm
une adresse à consulter sur les arbres, un bulletin de l’ADIT
Un très joli livre de Didier Van Cauwelaert, Le Journal intime d’un arbre, dont je viens d’entamer la lecture ».
On peut y lire des faits troublants de liens entre les arbres et les humains…
Magnifique photo…
Merci Ossiane.
eMmA
Il n’y a plus personne dans la maison des parents
Le jardin est resté à l’abandon, effaçant les allées
Les arbres sont les seuls repères de ce paradis perdu
La mort, les départs, les aléas de la vie de chacun
Ont délaissé ces lieux intimes où nos voix résonnent encore
Pourtant au fond du jardin, la tête hors du bois
Le vieux tilleul étale ses branches comme les ailes de l’oiseau
Il garde sous sa ramure toute l’histoire de cette demeure
La balançoire semble encore grincer sur la plus grosse branche
J’entends encore nos cris, nos chants et nos rires
Il a connu trois générations et détient les secrets
D’un passé que nous ne saurions retracer
Au printemps, sous l’ombre des ses nouvelles feuilles
Je suis allée le voir, appuyé ma tête contre son tronc
Comme un enfant le ferait dans le giron de sa mère
Les yeux tournés vers la cime comme cherchant un regard protecteur
Pourquoi ces gestes tendres et humains à son égard ?
Et pourquoi cette impression de bien-être à son contact ?
Après une profonde respiration, une légère bise en son feuillage
Il avait atténué en un instant cette douloureuse nostalgie
D’un temps qui n’est plus, dialogue fait de souffle et de vent
De mots nés du silence et du souvenir, une renaissance,
Telles les retrouvailles d’un ami qu’on croyait disparu.
« J’ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n’importe quoi
Sauf naturell’ment les flûtes
J’ai maint’nant des frênes
Des arbres de Judée
Tous de bonne graine
De haute futaie
Mais toi, tu manques à l’appel
Ma vieille branche de campagne
Mon seul arbre de Noël
Mon mât de cocagne
(Refrain)
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J’aurais jamais dû
M’éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J’aurais jamais dû
Le quitter des yeux »
(….) G.Brassens Auprès de mon arbre
Si grand pin de l’ orée du bois
Près de toi j’avais accouru
Une nuit dans mon désarroi
Mes deux bras autour de ton tronc
Et ma joue contre ton écorce
Je pleurais,je ne parlais pas
Peu à peu ,le calme est venu
Et j’ai même senti le froid
Tu disais: Rentre donc chez toi
Un vieil arbre millénaire
Au feuillage toujours vert
Projetait dessous son aire
L’ombrage de sa ramure
Dormant au tronc solitaire
Passa un souffle d’air
Et les branches s’agitèrent
Comme les bras des sorcières
Serais-tu cet Homme fier
Qui a découpé mes frères
Détruit la forêt primaire
Pour la réduire en stères ?
Le vivant est unitaire
Il doit rester solidaire
Ou tôt reviendra la terre
Aux flammes de Lucifer !
Peu après ce cauchemar
J’ai fuis la ville poussière
Acheté deux trois hectares
Planté des haies bocagères
Tout autour de la longère
Mésanges bleus, charbonnières,
Chardonnerets, vitupèrent
Les fauvettes passagères.
je suis émue, Monique,
Vois il ramasse un brin d’herbe
Le chêne
Même si son dos meurtri
Et avec cette paille en ciel
Il te murmure des bijoux de mots
Il t’aime ce vieil chêne
Son écorce en frémit
La sagesse l’envahit
Et loin il est si près
Tout au choeur
En plein dans le mille
Là en tout Là
Où la vie vivre
Tout simplement
D’un bel amour son vrai
Parfois les larmes coulent son coeur
Mais il les essuie de sa branche
Tout en douceur de lui
C’est un tendre le chêne
Malgré ses bois durs ses rides
Sa sève vive est son printemps
Son chaque jour de vie
Vivant
En ondes leurs immenses
Des si jolies de vie
Le chêne a un ami
Un grand ami qui le vit
Dans ma fugue je me serais fait les dents
mais je les serrais déjà si fort tout en les claquant
pas un If comme un conditionnel patenté
qui aurait fait fugitif et furtif tout à la fois
puisque en définitive reviendrait force à la loi
là ou de guerre lasse et déjà tout éreinté
il ne restait plus qu’à se jeter dans ses bras
même s’il ne m’offrait pas de beaux draps
bravo Monique
merci Ossiane de faire remonter des souvenirs anciens
Bonsoir et merci vous tous qui comme moi connaissez non seulement le langage des fleurs mais certainement aussi la parole des arbres.
Une strophe très touchante d’un poème d’ Emile Verhaeren vous dira mieux et de façon plus convaincante ce rapport incroyable et véritable entre l’homme et l’arbre :
(…)
« Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu’au fond de la terre
D’après un mouvement énorme et surhumain :
Et j’appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu’à mon coeur
Alors j’étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J’aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux
La plaine immense et nue où les nuages passent ; »
(…)
Emile Verhaeren
Il se pourrait que demain lors d’une promenade matinale vous rencontriez cet arbre et qu’il vous communique toute la force qui est en lui, et s’il ressemble à celui d’Ossiane, je crois alors que nous ne risquerons rien.
Emue par ton texte sur le tilleul ‘ami’, Monique.
Une trés belle page de vie, merci!
Dans la cour face à la maison il occultait largement la vue, c’était un très vieil orme ( on disait à l’époque de mon enfance dans le début des années soixante qu’il avait plus de deux cent ans )
dont le tronc était si grand qu’il fallait être nombreux pour en faire le tour quand nous entamions des rondes enfantines, cousins cousines , à nouer sous ce noueux ancêtre.
Il a été tour à tour vigie et témoin, il a vu lors de la guerre de soixante dix les prussiens venir faire sauter sur leurs genoux mon arrière grand mère (adoptive) , c’était à Pois hameau de Coudes près de Contres et de Selles sur Cher.
Dans ses branchages maintes fois nous nous sommes égayés dispersés comme volées de moineaux quand notre grand père vigneron tonnait depuis le chais.
Il marquait le chemin qui montait aux champs depuis la maison , au droit de bâtiments qui resserrait carrioles et engins, il fut si souvent le compagnon de la compagnie de battage quand à l’ancienne le grain se séparait et la paille voletait dans des poussières brumeuses, tandis que s’ébranlait la bande-courroie qui entrainait à grand bruit l’ensemble, et qu’enfournaient les gerbes et que les bottes sorties on s’empressait avec de la ficelle de lieuse de ligoter le tout.
Il a été le témoin oculaire et auditif de tous les bruits de ferme, des cochons qu’on engraisse dans la soue avant de les retrouver dans la soupe, des chèvres qui paturent mais aussi du percheron qui avait nom Bayard et qui tout pommelé était un Titan au trot attelé, que dire de la volaille que nous coursions pour qu’elle braille, des lapins qui finissaient au bout d’une corde raide et sans peau, et tous les chats pas du village mais des alentour avec qui nous avons fait ami ami, sans aller en Floride.
Oh bien sur il s’est déplumé ce bel arbre somptueux, d’abord parc e que l’ancêtre l’y a bien aidé qui lui faisait trop d’ombre et prenait trop de place quand il ne faisait plus que pelouse et parterre de fleurs, mais nous ne l’avons point vu tomber abattu raide et meurtri, cela nous aurait tant choqué, car il fut notre ami et le digne compagnon de nos jeux, et je peux enfin lui rendre hommage à tous ses ramages et à son grand âge.
L’ arbre des chanterelles
Bien caché dans le bois
Là où couraient nos pas
Dans nos habits des bois
Sorciers déguenillés
Faisant voler les feuilles
Du bout de nos baguettes
Rolande et Ferdinand
Les maîtres de ces lieux
Connaissant les secrets
M’attiraient jusqu’à toi
Puis juste disparaissant
Laissaiennt mes six ans fiers
Crier à la volée
« C’est moi qui ai trouvé! »
Comme ils sont tendres et doux , nos souvenirs , enroulés autour des arbres, merci à tous , merci Ossiane.
Gloire à mon père , Lucien, un voisin de Raboliot lui qui m’en a tant montré et sait toujours de loin les reconnaître ; nous en avons planté ensemble ainsi que dé-souché dans un fossé où ils auraient finis couchés dans cette ancienne douve d’un château médiéval disparu.
On croirait que dans cette forêt d’Orléans qu’il a parcouru en tous sens il les reconnait tous tant il s’oriente facilement à des lieux à la ronde ( sans jamais faire la queue d »aronde) et quête à la saison sans hâte ni raison tous les champignons qu’il a jugé dignes de sa table aussi sans coup férir mais dans un ardent sourire fait il le tour des sous bois, à l’affût même si plus bien droit des marques et signes distinctifs, s’orientant sans boussole connaissant la portée des ombres, les sentes et les fossés, les ornières et les percées, les clairières et les futaies.
Alors comment s’étonner encore après ça qu’il revienne les bras chargés et parfois plein les poches de tout ce que la forêt comporte de bon et de gouteux avant que de rissoler , mettre en conserve ou au vinaigre ou encore sécher en sustente les chapeaux et les pieds, il a fait des pieds et des mains, crapahutant sans compter mais je lui tire mon chapeau au propre et au figuré.
Jamais la forêt, de ses oeuvres n’a été défigurée puisqu’il l’entretient patiemment avec amour et sans prendre trop ombrage des jeunes pousses et des voisins ignorants et incultes, un arpenteur qui dompte dans son coeur les envies d’ailleurs mais coure encore dès le matin pas encore ratatiné mais le nez émoustillé, et laisse parler ses yeux avant que les mains ne prennent le relais.
Un tilleul
Desous l’ombre
Des dames
Elles amènent leurs chaises
Pour chuchotis de vie
Près de l’église
De ce village joli
Du pays de mon enfance
Le tilleul encore là
Les dames parties depuis longtemps
La jeunesse pas intéressée
2011 préfère s’échapper
Ailleurs que sous cette arbre
Abandonné il reste vivant
Les mots entendus le serrentfort
En confident on n’est pas seul
Un jour
On se sait pas très bien
Et c’est tellement émouvant
Un jeune arbre
Un plus ancien
Se serrent de coeurs profonds
Et comme c’est joli
Comme c’est palpitant
Leurs sèves balbutiées
Sur des bouches affamées
De leurs désirs ardents
De s’envoler leur ciel
Leu île merveilleuse
Car c’est pas tous les jours
Qu’on serre l’émotion forte
Celle du plus profond
Qui secoue les bels sens
Je n’ai jamais aimé graver des coeurs pensant grever des pleurs
et aggraver le côté fugace qui agace et gavé de rancoeur
j’aime l’agave et son sirop et du plus loin qu’il m’en souvient
et puis les confidences de laissent as de traces ou si peu
elle ne sont pas tenaces ni menaces pour qui les tient
ah si j’avais su te confier toutes mes peines pour un rien
sans faire l’autruche ou bien encore l’émeu
je me serai soulagé à bon compte comme un naufragé
après une grande traversée…du désert pi peu versé
dans l’incantatoire notoire et natatoire j’eus divulgué
ce que la vulgate n’autorisait pas confier
Il a en entendu des secrets
Ce confident
Pour être si hermétique son jour
Même sous le guili de la plume
Il se tait
C’est un vrai bel son confident
Sentir la force de son tronc
Comme un roc solide
Sur lequel s’appuyer
Le savoir attentif
Aux mots même dis tout bas
Etre rassuré en sa présence
Dans la plénitude de sa beauté
L’arbre est symbole de vie
Où puiser nos propres ressources
Le regarder, l’écouter, le toucher
L’entendre, l’admirer, l’aimer
L’arbre, puissance indéniable
Est l’ami incontournable
Vers lequel on se tourne
Jamais déçu tant sa fidélité est grande
Celui à qui nos confidences
Restent à jamais gravées
Dans les replis de son écorce
L’ami qui nous attend
Au bout d’une allée
Dans la cour d’une ferme
Au fond du jardin
Au bout d’un chemin
Sur une île
Au croisement d’une route
Qu’il soit chêne, Orme, Sapin
Tilleul, Bouleau ou peuplier
Rencontrés pendant l’enfance
En vacances ou sur le chemin du travail
Savoir qu’ils sont là, réconforte
Et malheur à l’arbre abattu
La tristesse est réelle et profonde
Le vide et l’absence douloureux
Plus qu’un paysage dénaturé
C’est une plaie qui s’ouvre en notre cœur.
Je pense qu’ils aiment lorsque l’on parle d’eux les arbres
En cette nuit silencieuse, calme et noire
Alors que ma fenêtre reste allumée très tard
Le noyer derrière chez moi a laissé entre ses branches
Chanter et siffler le vent qui vient de se lever
Présence insolite au coeur de ma solitude
Un bonsoir avant d’aller dormir bercée
Dans le mouvement régulier de sa danse nocturne.
J’ai une amie qui va souvent dans les ashram et qui a visité le Karnataka et les médecins ayurvédiques rien que des véridiques qui connaissent bien les plantes est les utilisent à merveille.
Eh bien depuis longtemps elle parle aux arbres et même reste enlacée avec leur tronc de longs moments mais bien sur elle les choisis selon ce qu’ils lui inspirent de nobles sentiments.
Il m’est arrivé plus rarement de me fondre en eux, parmi eux, mais cette communauté peut être accueillante, affleurante, affeuillante.
Ce m’est toujours douleur et grande peine que de voir des impécunieux, des irresponsables ou des j’en foutre scier allégrement et sans mauvaise conscience pour construire des murs de béton là où le voile végétal, certes rébarbatif au moment de la chute des feuilles ou de l’élagage, leur bouchait trop la vue, mais les cachait aussi !
Combien d’arc et de cabanes n’ ais-je rêvé de faire
combien d’oiseau n ‘ais-je écouté sans jamais choisir d’écourter mon séjour
combien de fois ne me suis-je perdu et retrouvé, pas plus futé que ça
dans ces étendues qui se ressemblaient tant et rassemblaient tellement de monuments
c’est que ces futs qui ont été m’ont nourri et à leur sein j’ai tété et guetté les opportunités
autour d’un lac j’observais les hérons cendrés avant même que bucherons n’ai fait des feux
et dans les grands fossés débordants , jurés ou pas, qui caractérisent les lieux, pas seulement des fondrières qui séparent et marquent des frontières, jamais nous n’avons fait l’affront, hier comme aujourd’hui, de croire qu’ils étaient immuables.
Mais que dire de cette pêche miraculeuse d’ablettes quand un orage avait fait monter les niveaux du lac et que les chenaux s’étaient gonflés démesurément entrainant tout avec eux.
Oui compagne de toujours et chérie malgré le froid et la boue tu nous a tenu en haleine et surtout forcé à rester debout , tu apportais humidité et fraicheur ce qui n’était que rarement dévastateur et au contraire tu t’ai montré bonne mère et tentatrice, grande actrice du spectacle des saisons que tu offrais.
Ils sont des bornes et des repères avant même que de devenir des repaires,
protecteurs seraient ils des pères qui perpétuent des traditions
ils jalonnent nos vies et nos parcours, certains laissent plus de traces
qu’ils soient de la race des seigneurs à qui on n’en remontre pas
de ceux dans lesquels on hésite à monter tant ils sont hiératiques
et aujourd’hui encore si sympathiques.
Ils durent ce que les événements leurs permettent et parfois ils endurent des sacrifices terribles comme dans la grande vente ( oh pas de détails ) de 99 où j’ai vu tant de chêne verts bi centenaires abattus en Charentes intérieure, et ces mastodontes à l’agonie qui ne s’en sont pas relevés, pas des Samson et sans Dalila, on ne leur a pas jeté des lilas et la vue de ces souches dressées qui montraient les racines en chape ils n’en ont pas réchappé , on ne pu tous les abattre tant ils étaient nombreux, seuls les plus gênants dans un premier temps firent les frais de la bucheronnerie qui a ferraillé dur pour dégager des artères, relever des membres épars, détasser des murets écroulés.
Ce fut un grand désastre pas prédit pas les astres, une mauvais étoile pour eux et qui a percé la toile de nos yeux, ils n’étaient pas invincibles et immortels, ce que nous avions toujours cru
et leur mise à mort dans ce décor d’apocalypse a mis a nu notre coeur.
Après cette lecture passionnante des mots de Thierry, je vais de ce pas côtoyer d’un peu plus près mes amis les arbres, ils sont quelques uns près d’un petit ruisseau, à l’abri des scieurs sauvages, je vais entre branches et racines marcher sur le tapis de feuilles qu’ils m’ont préparé. A ce soir peut-être.
Merci Monique qui en l’occurrence m’a aidé à formaliser et à formuler, à aller chercher au fond de moi cette matière qui dormait depuis si longtemps, et si charpentier je ne fus pas dans des temps reculés mais plâtrier, j’avoue avoir du essuyer quelques plâtres avant de me lancer dans ces souvenirs qui s’égrènent et secrètent leur lots (oh pas de consolation) ; ici en pays cathares tout le monde n’appelle pas le consolamentum de ses voeux.
Ossiane cette série est prodigieuse qui remue tant de choses, dans l’apparente simplicité et candeur du noir et blanc.
Ô que c’est joli, vos mots Thierry et Monique, sur la tendresse des arbres,
cela donne envie, ô que oui, cela donne l’envie de pénétrer dans une forêt de se sentir petit de marcher les feuilles jolies, de s entir cette humidité, d’entendre des bruits de ci de là,
d’être avec soi, main dans la main, seul sans l’être, si près de tout, les sens ouverts, de pleins,
ta magie, ce gros tronc, *
solide généreux
aux formes imposantes
tu disposes de ma fragilité
et petite je te regarde
te bois et t’entends
tes conseils ton attention me portent
m’apporte me font voler
de dur tu es si tendre
ta carcasse trope l’oeil
en dedans ta sève douce
fait bourgeonner le printemps
et c’est en fatigué que tu les tombes
en cet Automne
pour dormir cet hiver dans ton tronc
si pércieux, un cocon un écrin,
une île une péninsule
où il fait bon se vivre
*levivre comme c’est grand
au pays de ses sens
joli week pour chacun!
Pour aller jusqu’à toi
J’ ai pis un pont de glace
Toi l’ arbre confident
Qui n’ a pas de frontières
Et pour aller vers toi
J’ ai emmené l’ enfant
Dans tes branches légères
Nous avons fait un nid
Près de toi nous restons
Protégés des misères
Dans le coeur de ton bois
Où brille ta lumière
comme c’est joli, May!
c’est fort tendre, j’aime!
Ossiane l’a bien compris qui au coeur même de la nature laisse passer des émotions, au de-là des images et des mots un dialogue s’installe laissant remonter en surface souvenirs et impressions oubliées ou enfouies depuis nombre d’années.
Un écrivain que j’aime beaucoup Jacques Lacarrière commence un de ses livres ainsi et vous comprendrez que ces mots puissent avoir une résonance considérable en mon coeur :
« J’ai grandi dans un jardin du Val de Loire entre deux mères : une mère de sang et une mère de source. Ma mère de sang (…) m’apprit ce qu’aucun livre ne peut vous enseigner : parler aux arbres et aux fleurs. Ma mère de source fut la Loire qui, par l’incessant et mélodieux bruissement de ses eaux, me fit pressentir que les fleuves avaient eux aussi leur langage. J’eus donc beaucoup de chance de grandir ainsi au coeur d’un jardin habité de paroles florales et sur les bords d’un fleuve hanté de chuchotis. »
Belle et douce nuit à tous, en écrivant ces mots mon âme s’en est allée très loin d’ici….
Ah Lacarrière
l’homme de » l’été grec »,
le pâtre que l’on n’a pas envie
d’envoyer paître
J’étais confit dans mon antre boisé
j’étais contrit dans le silence insoupçonné
j’étais compris dans les pleurs partagés
je n’avais pas de dent contre la nature
avec folie je montais dans la mature
et si je me loupais ça faisait des ratures
Le tronc m’a sonné plus d’une fois
un peu assommé les pieds dans une racine
je me tourne et le vois là qui me fascine
Toujours très droit il exprime la force
et dans ses veines sous la résistible écorce
j’entends couler cette sève qui dégorge
mais à se laisser délicatement envelopper
dans son ombre ne vais je pas louper
un lever de soleil et de fait me couper
non les cycles sont bien là qui transpirent
dans le moindre bulbe et à chaque spire
du temps il va et vient comme il inspire
http://www.arbres.org/ ,
» Chêne par dérision fougueux , chêne à l’attache , entouré de décombres .Chêne fauve .Lion végétal du zoo des hommes dénommé forêt ( ainsi de suite ..) (René Char )
Mon ami mon cher
Sur ton écorce rugueuse
J’épancherai mon âme
Tu seras pour moi
Mon unique confident
Ma raison de vaincre
Qui autre que toi
Pourrait-entendre mes mots
Jusqu’à les comprendre
Ton silence m’est d’or
Ton écoute une richesse
Un réel trésor
Le divin est en toi
Qui m’assure vie et courage
Force et volonté
Puissance et beauté
Tu es mon arbre de vie
Mon kit de survie
c’est joli, Monique,
Mon bel ami
Tu es Là
Chaque jour de ma vie
Là en tout Là
Tu me donnes la main
Invisibles je te serre
Tu es
Et cela suffit
A me porter en vie
Malgré tout
Bonsoir Annick
Qu’elle est douce cette présence
Qui seulement se devine, s’imagine
Dans toute la force de son être
Tu écoutes impassible
Ces mots prononcés à voix basse
Dans ton silence d’arbre
Tu laisses transparaître
Toute cette force
Dont j’ai besoin
Et c’est bien ainsi
Un confident est avant tout
Quelqu’un qui sait entendre
Et dont la présence
Laisse comprendre
Qu’on peut en lui trouver
Abri, chaleur et fidélité.
C’est ainsi qu’on se retrouve
C’est ainsi qu’on échange
Nos mots en confidence.