50 réflexions sur « Confident »

  1. je te salue grand arbre
    toi
    l’arbre-maître
    toi qui sait capter
    et donner à qui possède oreilles yeux et coeur

    j’ai tracé le carré de Saturne
    j’ai respecté tes enceintes
    et attendu près de tes portes
    pour humblement
    entrer en résonance
    avec l’esprit de ces lieux

    merci

  2. en sourdine, en sous bois, jamais je n’aboies
    en catimini face à ce géant maxi, je gémis
    en douce et en tendre, je le fais attendre

    dès la première tentative je l’ai jaugé
    dès le premier échange il ne m’a pas jugé

    l’oreille en coin et si enveloppant
    j’ai su de suite qu’il serait mon ami

    hiératique il m’en a bien un peu imposé
    mais dès que mon regard s’est posé

    dans ses bras je me repose sans tension
    nos pouls battent à l’unisson

  3. Quand j’étais petite
    je vennais ici
    pour m’enfuir
    des autres enfants
    Tu restait
    silencieuse
    et complice
    Tu me cachais…
    Puis quand j’étais jeune
    je vennais ici
    avec lui
    pour te dire de notre amour
    Il me semblais
    que tu sourriais
    aussi complice
    aussi silencieuse …
    Maintenant
    dans ma vieillesse
    je reviens ici
    Prés de toi
    pleurer ma solitude
    et toi
    tu restes silencieuse
    mais en te touchant
    j’ai senti
    ton écorce humide …
    Tu pleures aussi?

  4. Tu es mon confident
    Je me serre tout de contre
    Au plus près de mon coeur
    C’est ainsi quand on aime
    Un bel de jours son jour
    C’est de l’indélébile
    Le temps ne gomme rien
    Les souvenirs intacts
    Il faut gérer le manque
    De pas rire face à face
    Ou de pleurer
    Selon

  5. j’ai choisi sa protection
    son grand âge est une attraction
    il mérite toute mon affection
    c’est un havre de paix
    de me trouver à ses pieds
    c’est ce qui me sied
    entre lui et moi
    pas de paroles inutiles
    rien qui ne soit futile
    c’est un silence dense
    c’est un repos de l’âme
    il me comprend
    et je m’écoute

  6. Je suis sortie de mon silence après t’avoir longtemps cherché,
    Toi mon confident qui m’a laissé poser ma tête sur ton épaule,
    Sur ton écorce j’ai promené ma main avant que naissent les mots
    J’avais besoin de cet appui, de cette reconnaissance, de cette intimité
    Pour sortir de mon mutisme dans la peur de l’incompréhension
    Il est des confidences qui ressemblent à des confessions
    Elles sont restées si longtemps enfouies au plus profond de soi
    Qu’elles sont devenues des barrières infranchissables
    Des puits insondables où se sont noyés les mots qu’on ose plus dire
    J’ai longtemps pensé que l’arbre, la forêt, la mer, la campagne
    Etaient les confidents de nos plus grandes douleurs
    Au même titre que les petits cahiers aux pages blanches
    Ils sont des compagnons de route qui nous permettent d’avancer
    Mais le vrai confident c’est l’ami à qui l’on peut tout dire
    En toute confiance, qui vous ouvre ses bras, son cœur .

  7. Confidence pour confidence ici dans le sud ouest le confit danse
    mais l’acte de se confier et de remettre entre mains d’un ou d’une autre des choses de l’intime
    ne se font pas du jour au lendemain, il y a tant à apprivoiser d’abord
    à approcher et à rapprocher sans rien avoir à reprocher
    et le retour du refoulé n’est pas la solution sans déclic
    le silence peut il tout engloutir définitivement
    et n’est ce pas faire fi de ce qui s’agite bien profondément
    sans peur, sans analyse et sans jugement
    je te livre mon histoire
    fais en ce que tu voudras
    elle m’appartient toujours
    mais je te la donne en partage
    une façon de mieux nous connaître
    et enfin peut être de se rapprocher très près

  8. Thierry sans pour autant entrer dans la confidence, il me semble être en accord avec toi sur certains points, reste que la confidence est avant tout question de confiance certes mais beaucoup plus encore. Je ne pense pas que le silence puisse tout engloutir, il reste toujours au fond de l’âme, un corps étranger comme le dit Boris Cyzulnik , et alors : ou bien on s’en accommode comme on peut ou bien il y a rejet… mais là on aborde le domaine de la résilience qui peut après tout passer par la confidence , pourquoi pas ?

    Pas mal le confit danse!!! ça sent Noël pas loin !!!

  9. Bonjour je me permet de vous relayer une info récente reçue de l’ADIT sur les arbres
    bonne journée à tous, ici le brouillard est si dense qu’on ne voit plus les arbres, vivement que ça se dégage

    Bonjour – Une information parue dans le BE France 263 du 22/11/2011 pourrait vous intéresser : ‘Quelle forêt pour les hommes ?’ – Pour en prendre connaissance connectez-vous sur http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68283.htm – Ce bulletin est redigé par l’ADIT et est diffuse gratuitement par l’ADIT – Bonne lecture ! Cordialement

  10. Un très joli livre de Didier Van Cauwelaert, Le Journal intime d’un arbre, dont je viens d’entamer la lecture ».
    On peut y lire des faits troublants de liens entre les arbres et les humains…

    Magnifique photo…
    Merci Ossiane.

    eMmA

  11. Il n’y a plus personne dans la maison des parents
    Le jardin est resté à l’abandon, effaçant les allées
    Les arbres sont les seuls repères de ce paradis perdu
    La mort, les départs, les aléas de la vie de chacun
    Ont délaissé ces lieux intimes où nos voix résonnent encore
    Pourtant au fond du jardin, la tête hors du bois
    Le vieux tilleul étale ses branches comme les ailes de l’oiseau
    Il garde sous sa ramure toute l’histoire de cette demeure
    La balançoire semble encore grincer sur la plus grosse branche
    J’entends encore nos cris, nos chants et nos rires
    Il a connu trois générations et détient les secrets
    D’un passé que nous ne saurions retracer
    Au printemps, sous l’ombre des ses nouvelles feuilles
    Je suis allée le voir, appuyé ma tête contre son tronc
    Comme un enfant le ferait dans le giron de sa mère
    Les yeux tournés vers la cime comme cherchant un regard protecteur
    Pourquoi ces gestes tendres et humains à son égard ?
    Et pourquoi cette impression de bien-être à son contact ?
    Après une profonde respiration, une légère bise en son feuillage
    Il avait atténué en un instant cette douloureuse nostalgie
    D’un temps qui n’est plus, dialogue fait de souffle et de vent
    De mots nés du silence et du souvenir, une renaissance,
    Telles les retrouvailles d’un ami qu’on croyait disparu.

  12. « J’ai plaqué mon chêne
    Comme un saligaud
    Mon copain le chêne
    Mon alter ego
    On était du même bois
    Un peu rustique un peu brut
    Dont on fait n’importe quoi
    Sauf naturell’ment les flûtes
    J’ai maint’nant des frênes
    Des arbres de Judée
    Tous de bonne graine
    De haute futaie
    Mais toi, tu manques à l’appel
    Ma vieille branche de campagne
    Mon seul arbre de Noël
    Mon mât de cocagne

    (Refrain)
    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J’aurais jamais dû
    M’éloigner de mon arbre
    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J’aurais jamais dû
    Le quitter des yeux »

    (….) G.Brassens Auprès de mon arbre

  13. Si grand pin de l’ orée du bois
    Près de toi j’avais accouru
    Une nuit dans mon désarroi
    Mes deux bras autour de ton tronc
    Et ma joue contre ton écorce
    Je pleurais,je ne parlais pas
    Peu à peu ,le calme est venu
    Et j’ai même senti le froid
    Tu disais: Rentre donc chez toi

  14. Un vieil arbre millénaire
    Au feuillage toujours vert
    Projetait dessous son aire
    L’ombrage de sa ramure

    Dormant au tronc solitaire
    Passa un souffle d’air
    Et les branches s’agitèrent
    Comme les bras des sorcières

    Serais-tu cet Homme fier
    Qui a découpé mes frères
    Détruit la forêt primaire
    Pour la réduire en stères ?

    Le vivant est unitaire
    Il doit rester solidaire
    Ou tôt reviendra la terre
    Aux flammes de Lucifer !

    Peu après ce cauchemar
    J’ai fuis la ville poussière
    Acheté deux trois hectares
    Planté des haies bocagères

    Tout autour de la longère
    Mésanges bleus, charbonnières,
    Chardonnerets, vitupèrent
    Les fauvettes passagères.

  15. je suis émue, Monique,

    Vois il ramasse un brin d’herbe
    Le chêne
    Même si son dos meurtri
    Et avec cette paille en ciel
    Il te murmure des bijoux de mots
    Il t’aime ce vieil chêne
    Son écorce en frémit
    La sagesse l’envahit
    Et loin il est si près
    Tout au choeur
    En plein dans le mille
    Là en tout Là
    Où la vie vivre
    Tout simplement
    D’un bel amour son vrai
    Parfois les larmes coulent son coeur
    Mais il les essuie de sa branche
    Tout en douceur de lui
    C’est un tendre le chêne
    Malgré ses bois durs ses rides
    Sa sève vive est son printemps
    Son chaque jour de vie
    Vivant
    En ondes leurs immenses
    Des si jolies de vie
    Le chêne a un ami
    Un grand ami qui le vit

  16. Dans ma fugue je me serais fait les dents
    mais je les serrais déjà si fort tout en les claquant
    pas un If comme un conditionnel patenté
    qui aurait fait fugitif et furtif tout à la fois
    puisque en définitive reviendrait force à la loi
    là ou de guerre lasse et déjà tout éreinté
    il ne restait plus qu’à se jeter dans ses bras
    même s’il ne m’offrait pas de beaux draps

  17. Bonsoir et merci vous tous qui comme moi connaissez non seulement le langage des fleurs mais certainement aussi la parole des arbres.
    Une strophe très touchante d’un poème d’ Emile Verhaeren vous dira mieux et de façon plus convaincante ce rapport incroyable et véritable entre l’homme et l’arbre :
    (…)
    « Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
    Je le sentais bouger jusqu’au fond de la terre
    D’après un mouvement énorme et surhumain :
    Et j’appuyais sur lui ma poitrine brutale,
    Avec un tel amour, une telle ferveur,
    Que son rythme profond et sa force totale
    Passaient en moi et pénétraient jusqu’à mon coeur

    Alors j’étais mêlé à sa belle vie ample ;
    Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
    Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
    J’aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux
    La plaine immense et nue où les nuages passent ; »
    (…)
    Emile Verhaeren

    Il se pourrait que demain lors d’une promenade matinale vous rencontriez cet arbre et qu’il vous communique toute la force qui est en lui, et s’il ressemble à celui d’Ossiane, je crois alors que nous ne risquerons rien.

  18. Dans la cour face à la maison il occultait largement la vue, c’était un très vieil orme ( on disait à l’époque de mon enfance dans le début des années soixante qu’il avait plus de deux cent ans )
    dont le tronc était si grand qu’il fallait être nombreux pour en faire le tour quand nous entamions des rondes enfantines, cousins cousines , à nouer sous ce noueux ancêtre.

    Il a été tour à tour vigie et témoin, il a vu lors de la guerre de soixante dix les prussiens venir faire sauter sur leurs genoux mon arrière grand mère (adoptive) , c’était à Pois hameau de Coudes près de Contres et de Selles sur Cher.

    Dans ses branchages maintes fois nous nous sommes égayés dispersés comme volées de moineaux quand notre grand père vigneron tonnait depuis le chais.

    Il marquait le chemin qui montait aux champs depuis la maison , au droit de bâtiments qui resserrait carrioles et engins, il fut si souvent le compagnon de la compagnie de battage quand à l’ancienne le grain se séparait et la paille voletait dans des poussières brumeuses, tandis que s’ébranlait la bande-courroie qui entrainait à grand bruit l’ensemble, et qu’enfournaient les gerbes et que les bottes sorties on s’empressait avec de la ficelle de lieuse de ligoter le tout.

    Il a été le témoin oculaire et auditif de tous les bruits de ferme, des cochons qu’on engraisse dans la soue avant de les retrouver dans la soupe, des chèvres qui paturent mais aussi du percheron qui avait nom Bayard et qui tout pommelé était un Titan au trot attelé, que dire de la volaille que nous coursions pour qu’elle braille, des lapins qui finissaient au bout d’une corde raide et sans peau, et tous les chats pas du village mais des alentour avec qui nous avons fait ami ami, sans aller en Floride.

    Oh bien sur il s’est déplumé ce bel arbre somptueux, d’abord parc e que l’ancêtre l’y a bien aidé qui lui faisait trop d’ombre et prenait trop de place quand il ne faisait plus que pelouse et parterre de fleurs, mais nous ne l’avons point vu tomber abattu raide et meurtri, cela nous aurait tant choqué, car il fut notre ami et le digne compagnon de nos jeux, et je peux enfin lui rendre hommage à tous ses ramages et à son grand âge.

  19. L’ arbre des chanterelles
    Bien caché dans le bois
    Là où couraient nos pas

    Dans nos habits des bois
    Sorciers déguenillés
    Faisant voler les feuilles

    Du bout de nos baguettes
    Rolande et Ferdinand
    Les maîtres de ces lieux

    Connaissant les secrets
    M’attiraient jusqu’à toi
    Puis juste disparaissant

    Laissaiennt mes six ans fiers
    Crier à la volée
    « C’est moi qui ai trouvé! »

  20. Gloire à mon père , Lucien, un voisin de Raboliot lui qui m’en a tant montré et sait toujours de loin les reconnaître ; nous en avons planté ensemble ainsi que dé-souché dans un fossé où ils auraient finis couchés dans cette ancienne douve d’un château médiéval disparu.

    On croirait que dans cette forêt d’Orléans qu’il a parcouru en tous sens il les reconnait tous tant il s’oriente facilement à des lieux à la ronde ( sans jamais faire la queue d »aronde) et quête à la saison sans hâte ni raison tous les champignons qu’il a jugé dignes de sa table aussi sans coup férir mais dans un ardent sourire fait il le tour des sous bois, à l’affût même si plus bien droit des marques et signes distinctifs, s’orientant sans boussole connaissant la portée des ombres, les sentes et les fossés, les ornières et les percées, les clairières et les futaies.

    Alors comment s’étonner encore après ça qu’il revienne les bras chargés et parfois plein les poches de tout ce que la forêt comporte de bon et de gouteux avant que de rissoler , mettre en conserve ou au vinaigre ou encore sécher en sustente les chapeaux et les pieds, il a fait des pieds et des mains, crapahutant sans compter mais je lui tire mon chapeau au propre et au figuré.

    Jamais la forêt, de ses oeuvres n’a été défigurée puisqu’il l’entretient patiemment avec amour et sans prendre trop ombrage des jeunes pousses et des voisins ignorants et incultes, un arpenteur qui dompte dans son coeur les envies d’ailleurs mais coure encore dès le matin pas encore ratatiné mais le nez émoustillé, et laisse parler ses yeux avant que les mains ne prennent le relais.

  21. Un tilleul
    Desous l’ombre
    Des dames
    Elles amènent leurs chaises
    Pour chuchotis de vie
    Près de l’église
    De ce village joli
    Du pays de mon enfance
    Le tilleul encore là
    Les dames parties depuis longtemps
    La jeunesse pas intéressée
    2011 préfère s’échapper
    Ailleurs que sous cette arbre
    Abandonné il reste vivant
    Les mots entendus le serrentfort
    En confident on n’est pas seul

  22. Un jour
    On se sait pas très bien
    Et c’est tellement émouvant
    Un jeune arbre
    Un plus ancien
    Se serrent de coeurs profonds
    Et comme c’est joli
    Comme c’est palpitant
    Leurs sèves balbutiées
    Sur des bouches affamées
    De leurs désirs ardents
    De s’envoler leur ciel
    Leu île merveilleuse
    Car c’est pas tous les jours
    Qu’on serre l’émotion forte
    Celle du plus profond
    Qui secoue les bels sens

  23. Je n’ai jamais aimé graver des coeurs pensant grever des pleurs
    et aggraver le côté fugace qui agace et gavé de rancoeur
    j’aime l’agave et son sirop et du plus loin qu’il m’en souvient
    et puis les confidences de laissent as de traces ou si peu
    elle ne sont pas tenaces ni menaces pour qui les tient
    ah si j’avais su te confier toutes mes peines pour un rien
    sans faire l’autruche ou bien encore l’émeu
    je me serai soulagé à bon compte comme un naufragé
    après une grande traversée…du désert pi peu versé
    dans l’incantatoire notoire et natatoire j’eus divulgué
    ce que la vulgate n’autorisait pas confier

  24. Il a en entendu des secrets
    Ce confident
    Pour être si hermétique son jour
    Même sous le guili de la plume
    Il se tait
    C’est un vrai bel son confident

  25. Sentir la force de son tronc
    Comme un roc solide
    Sur lequel s’appuyer
    Le savoir attentif
    Aux mots même dis tout bas
    Etre rassuré en sa présence
    Dans la plénitude de sa beauté
    L’arbre est symbole de vie
    Où puiser nos propres ressources
    Le regarder, l’écouter, le toucher
    L’entendre, l’admirer, l’aimer
    L’arbre, puissance indéniable
    Est l’ami incontournable
    Vers lequel on se tourne
    Jamais déçu tant sa fidélité est grande
    Celui à qui nos confidences
    Restent à jamais gravées
    Dans les replis de son écorce
    L’ami qui nous attend
    Au bout d’une allée
    Dans la cour d’une ferme
    Au fond du jardin
    Au bout d’un chemin
    Sur une île
    Au croisement d’une route
    Qu’il soit chêne, Orme, Sapin
    Tilleul, Bouleau ou peuplier
    Rencontrés pendant l’enfance
    En vacances ou sur le chemin du travail
    Savoir qu’ils sont là, réconforte
    Et malheur à l’arbre abattu
    La tristesse est réelle et profonde
    Le vide et l’absence douloureux
    Plus qu’un paysage dénaturé
    C’est une plaie qui s’ouvre en notre cœur.

  26. Je pense qu’ils aiment lorsque l’on parle d’eux les arbres
    En cette nuit silencieuse, calme et noire
    Alors que ma fenêtre reste allumée très tard
    Le noyer derrière chez moi a laissé entre ses branches
    Chanter et siffler le vent qui vient de se lever
    Présence insolite au coeur de ma solitude
    Un bonsoir avant d’aller dormir bercée
    Dans le mouvement régulier de sa danse nocturne.

  27. J’ai une amie qui va souvent dans les ashram et qui a visité le Karnataka et les médecins ayurvédiques rien que des véridiques qui connaissent bien les plantes est les utilisent à merveille.

    Eh bien depuis longtemps elle parle aux arbres et même reste enlacée avec leur tronc de longs moments mais bien sur elle les choisis selon ce qu’ils lui inspirent de nobles sentiments.

    Il m’est arrivé plus rarement de me fondre en eux, parmi eux, mais cette communauté peut être accueillante, affleurante, affeuillante.

    Ce m’est toujours douleur et grande peine que de voir des impécunieux, des irresponsables ou des j’en foutre scier allégrement et sans mauvaise conscience pour construire des murs de béton là où le voile végétal, certes rébarbatif au moment de la chute des feuilles ou de l’élagage, leur bouchait trop la vue, mais les cachait aussi !

  28. Combien d’arc et de cabanes n’ ais-je rêvé de faire
    combien d’oiseau n ‘ais-je écouté sans jamais choisir d’écourter mon séjour
    combien de fois ne me suis-je perdu et retrouvé, pas plus futé que ça
    dans ces étendues qui se ressemblaient tant et rassemblaient tellement de monuments
    c’est que ces futs qui ont été m’ont nourri et à leur sein j’ai tété et guetté les opportunités
    autour d’un lac j’observais les hérons cendrés avant même que bucherons n’ai fait des feux
    et dans les grands fossés débordants , jurés ou pas, qui caractérisent les lieux, pas seulement des fondrières qui séparent et marquent des frontières, jamais nous n’avons fait l’affront, hier comme aujourd’hui, de croire qu’ils étaient immuables.
    Mais que dire de cette pêche miraculeuse d’ablettes quand un orage avait fait monter les niveaux du lac et que les chenaux s’étaient gonflés démesurément entrainant tout avec eux.

    Oui compagne de toujours et chérie malgré le froid et la boue tu nous a tenu en haleine et surtout forcé à rester debout , tu apportais humidité et fraicheur ce qui n’était que rarement dévastateur et au contraire tu t’ai montré bonne mère et tentatrice, grande actrice du spectacle des saisons que tu offrais.

  29. Ils sont des bornes et des repères avant même que de devenir des repaires,
    protecteurs seraient ils des pères qui perpétuent des traditions
    ils jalonnent nos vies et nos parcours, certains laissent plus de traces
    qu’ils soient de la race des seigneurs à qui on n’en remontre pas
    de ceux dans lesquels on hésite à monter tant ils sont hiératiques
    et aujourd’hui encore si sympathiques.

    Ils durent ce que les événements leurs permettent et parfois ils endurent des sacrifices terribles comme dans la grande vente ( oh pas de détails ) de 99 où j’ai vu tant de chêne verts bi centenaires abattus en Charentes intérieure, et ces mastodontes à l’agonie qui ne s’en sont pas relevés, pas des Samson et sans Dalila, on ne leur a pas jeté des lilas et la vue de ces souches dressées qui montraient les racines en chape ils n’en ont pas réchappé , on ne pu tous les abattre tant ils étaient nombreux, seuls les plus gênants dans un premier temps firent les frais de la bucheronnerie qui a ferraillé dur pour dégager des artères, relever des membres épars, détasser des murets écroulés.

    Ce fut un grand désastre pas prédit pas les astres, une mauvais étoile pour eux et qui a percé la toile de nos yeux, ils n’étaient pas invincibles et immortels, ce que nous avions toujours cru
    et leur mise à mort dans ce décor d’apocalypse a mis a nu notre coeur.

  30. Après cette lecture passionnante des mots de Thierry, je vais de ce pas côtoyer d’un peu plus près mes amis les arbres, ils sont quelques uns près d’un petit ruisseau, à l’abri des scieurs sauvages, je vais entre branches et racines marcher sur le tapis de feuilles qu’ils m’ont préparé. A ce soir peut-être.

  31. Merci Monique qui en l’occurrence m’a aidé à formaliser et à formuler, à aller chercher au fond de moi cette matière qui dormait depuis si longtemps, et si charpentier je ne fus pas dans des temps reculés mais plâtrier, j’avoue avoir du essuyer quelques plâtres avant de me lancer dans ces souvenirs qui s’égrènent et secrètent leur lots (oh pas de consolation) ; ici en pays cathares tout le monde n’appelle pas le consolamentum de ses voeux.

    Ossiane cette série est prodigieuse qui remue tant de choses, dans l’apparente simplicité et candeur du noir et blanc.

  32. Ô que c’est joli, vos mots Thierry et Monique, sur la tendresse des arbres,
    cela donne envie, ô que oui, cela donne l’envie de pénétrer dans une forêt de se sentir petit de marcher les feuilles jolies, de s entir cette humidité, d’entendre des bruits de ci de là,

    d’être avec soi, main dans la main, seul sans l’être, si près de tout, les sens ouverts, de pleins,

    ta magie, ce gros tronc, *
    solide généreux
    aux formes imposantes
    tu disposes de ma fragilité
    et petite je te regarde
    te bois et t’entends
    tes conseils ton attention me portent
    m’apporte me font voler
    de dur tu es si tendre
    ta carcasse trope l’oeil
    en dedans ta sève douce
    fait bourgeonner le printemps
    et c’est en fatigué que tu les tombes
    en cet Automne
    pour dormir cet hiver dans ton tronc
    si pércieux, un cocon un écrin,
    une île une péninsule
    où il fait bon se vivre
    *levivre comme c’est grand
    au pays de ses sens

    joli week pour chacun!

  33. Pour aller jusqu’à toi
    J’ ai pis un pont de glace
    Toi l’ arbre confident
    Qui n’ a pas de frontières

    Et pour aller vers toi
    J’ ai emmené l’ enfant
    Dans tes branches légères
    Nous avons fait un nid

    Près de toi nous restons
    Protégés des misères
    Dans le coeur de ton bois
    Où brille ta lumière

  34. Ossiane l’a bien compris qui au coeur même de la nature laisse passer des émotions, au de-là des images et des mots un dialogue s’installe laissant remonter en surface souvenirs et impressions oubliées ou enfouies depuis nombre d’années.
    Un écrivain que j’aime beaucoup Jacques Lacarrière commence un de ses livres ainsi et vous comprendrez que ces mots puissent avoir une résonance considérable en mon coeur :
    « J’ai grandi dans un jardin du Val de Loire entre deux mères : une mère de sang et une mère de source. Ma mère de sang (…) m’apprit ce qu’aucun livre ne peut vous enseigner : parler aux arbres et aux fleurs. Ma mère de source fut la Loire qui, par l’incessant et mélodieux bruissement de ses eaux, me fit pressentir que les fleuves avaient eux aussi leur langage. J’eus donc beaucoup de chance de grandir ainsi au coeur d’un jardin habité de paroles florales et sur les bords d’un fleuve hanté de chuchotis. »

    Belle et douce nuit à tous, en écrivant ces mots mon âme s’en est allée très loin d’ici….

  35. Ah Lacarrière
    l’homme de  » l’été grec »,
    le pâtre que l’on n’a pas envie
    d’envoyer paître

  36. J’étais confit dans mon antre boisé
    j’étais contrit dans le silence insoupçonné
    j’étais compris dans les pleurs partagés

    je n’avais pas de dent contre la nature
    avec folie je montais dans la mature
    et si je me loupais ça faisait des ratures

    Le tronc m’a sonné plus d’une fois
    un peu assommé les pieds dans une racine
    je me tourne et le vois là qui me fascine

    Toujours très droit il exprime la force
    et dans ses veines sous la résistible écorce
    j’entends couler cette sève qui dégorge

    mais à se laisser délicatement envelopper
    dans son ombre ne vais je pas louper
    un lever de soleil et de fait me couper

    non les cycles sont bien là qui transpirent
    dans le moindre bulbe et à chaque spire
    du temps il va et vient comme il inspire

  37. Mon ami mon cher
    Sur ton écorce rugueuse
    J’épancherai mon âme

    Tu seras pour moi
    Mon unique confident
    Ma raison de vaincre

    Qui autre que toi
    Pourrait-entendre mes mots
    Jusqu’à les comprendre

    Ton silence m’est d’or
    Ton écoute une richesse
    Un réel trésor

    Le divin est en toi
    Qui m’assure vie et courage
    Force et volonté

    Puissance et beauté
    Tu es mon arbre de vie
    Mon kit de survie

  38. c’est joli, Monique,

    Mon bel ami
    Tu es Là
    Chaque jour de ma vie
    Là en tout Là
    Tu me donnes la main
    Invisibles je te serre
    Tu es
    Et cela suffit
    A me porter en vie
    Malgré tout

  39. Bonsoir Annick
    Qu’elle est douce cette présence
    Qui seulement se devine, s’imagine
    Dans toute la force de son être

  40. Tu écoutes impassible
    Ces mots prononcés à voix basse
    Dans ton silence d’arbre
    Tu laisses transparaître
    Toute cette force
    Dont j’ai besoin
    Et c’est bien ainsi
    Un confident est avant tout
    Quelqu’un qui sait entendre
    Et dont la présence
    Laisse comprendre
    Qu’on peut en lui trouver
    Abri, chaleur et fidélité.
    C’est ainsi qu’on se retrouve
    C’est ainsi qu’on échange
    Nos mots en confidence.

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