Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Bateau
zone d’ombres
le souffle d’un passage
fenêtre ouverte
16 réflexions sur « Bateau »
C’est joli
Que ce bateau se part
Sans accent circonflexe
Bateau son seul c’est beau
Délices d’évasions
Main dans la main
Sa vie
Dans la magie de l’amour
Qui traverse les rives
Et laisse au plus profond
Des manques et des offrandes
Souvenirs grapillés aux sillages d’été
reviennent en vaguelettes caresser mes pensées
Parce que Alessandro Baricco se prête à la beauté et à la poésie de cette image comme une musique qui se regarde …
____
Au milieu du lac
Comme au milieu de l’océan
On entendait au loin
Le son d’un piano
Dans cet amphithéâtre
De monts et de verdure
L’écho soudain de quelques notes.
Instant de mélancolie
Mémoire d’un livre
Novecento.
____
De Noires Dentelles,
Jalousies Entrebaillées.
Elles Filtrent le Temps.
Promontoire et découverte
vision panoramique
à la vue pleinement ouverte
le sillage était luisant d’écume
pas seulement celle des jours heureux
et si d’aventure la corne de brume
envoyait son signal pour les peureux
flottait un tel air d’ivresse et de douceur
après tant d’efforts et de dur labeur
qu’il était reposant de laisser
son regard au loin voguer
sans avoir a invoquer
nos aspirations
Chaque jour est un nouveau départ
Vont et viennent les navettes du temps
Laissant dans leur houache d’écume
Des souvenirs qui referont surface
Passages incessants sillonnant les eaux
Sans troubler ni le silence ni la sérénité
Un souffle de vie dans la marche du temps
Il n’y a pas de sujet bateau
il n’y a pas de petits ou de grands bateaux
il y a ceux qui se garent devant les bateaux
mais la batellerie s’apparente à une art
dont tout un chacun ne saurait tirer une rente
non pas qu’il ait peur d’affronter ce qui vente
mais au vent il faut savoir toujours laisser sa part
alors de part en part ou de port en port
allant de l’avant et de l’arrière
l’air parfois nonchalant
sans joncher la jonque
ni flatter la ligne de flottaison
donnons à ces auxiliaires de navigation
moins qu’une oraison
ne jetons plus ni couronnes ni amarres
ce n’est pas une histoire de gabarre
mais quand à la barre il y a de la bagarre
et que des coups de bagasses vous tassent
dans la cale et vous passent à l’essoreuse
le navire prend son essor
le capitaine met sa vareuse
le timonier prend son cap
la route n’est pas si droite
Glissant sur les eaux
Au ventre bleu des collines
Porte au loin le rêve
Qui mène qui et sur la route de Trasimène
que reste t il ensuite de ces borborygmes
quand l’hélice s’en bat et s’emballe
un long coulis de mousse
la voie de l’échappement libre est montrée
certains sur des ponts surchargés sont vautrés
Adieu et traversée pour ceux qui sont versés
dans des chemins directs qui n’offensent pas l’affect
encore tout bouleversés avant que de deviser
au loin s’éloigne sur son aire le délicat insecte
il a l’air patient et n’a rien du notonecte
Partir. C’est l’heure des adieux.
Quitter dans un déchirement,
Rester dans le désoeuvrement.
L’oeil humide, voir s’éloigner
Une main , dans un tremblement,
qui agite un mouchoir blanc.
Papillon de la mémoire,
Quel chemin prendra l’ histoire
Vers le souvenir ou l’oubli?
Je ressors comme un prétexte, ce texte pour décomplexer au moment de poser valises ou bien crayons et de laisser quelques rayons vides comme les abeilles et si l’oisiveté qui ne fait plus bourdonner tant de bruits avait ses vertus moins que cachées.
« Éloge de la paresse »
Dans l’été profond et chaleureux qui abolit quelques perspectives et hiérarchies et qui met en arrière plan les actes du quotidien, dans le silence d’une sieste estivale, dans la quiétude d’un repos temporaire il y a à chercher plus que de l’inactivité, du ressourcement.
Pour les Cassandres au cœur tendre qui ont pour religion le travail et la régularité de tâches chronométrées, le papier millimétré et des plans de carrière sans tailleur de pierre, il nous faut leur répondre que l’art de ne rien faire n’appartient pas à tout le monde mais qu’il se cultive comme un élément de renouveau.
Quand un trimestre trop long, concentré mais fécond nous a obligé à tant puiser dans nos réserves et que nous n’avons plus de grande production il est tant de reconstituer celles ci comme on laisse le temps agir pour remplir de nouveau un puit presque asséché.
Avant que la margelle ne soit à nouveau inondée il faudra patienter et tourner le regard ailleurs et comme bailleur ne pas avoir peur du fond qui ne craint pas l’usure mais juste la capture d’une idée surprenante.
Ambiance émolliente mais pas ambivalente que certains trouveraient délétères elle ne doit rien à l’éther et tout au rêve éveillé, car qu’est ce donc que de laisser enfin son esprit librement vagabonder dans des contrées inaccoutumées et ramener de ces songes de nouvelles pensées réconfortantes et abondantes.
Allongé de préférence, à l’ombre d’un pêcher pour se moquer de manière symbolique, flâner, musarder sans ardeur particulière et sans entêtement, pour faire venir à la conscience de nouvelles images qui chassent les anciennes, et font passer un grand souffle de vie tandis que se dévide une bobine sans film.
Pourquoi penser à mal, en touchant ce canal pas hystérique, pourquoi allumer le fanal pas historique, il n’ y a aucune évidence de quelque sorte à culpabiliser pour ce fait de rester inoccupé , pas au point d’ester en une cour secrète ?
Pourquoi ne pas laisser venir ce plaisir conscient qui s’assortit en même temps que s’essorent les événements, et qui prend son essor dans un trouble charmant ?
Le rien faire, le fare niente devenu farniente, est il plus honteux et moins profitable qu’aucune autre activité, connaît il des ratées ou n’amène t il pas justement la pensée à son acmé du moment ?
Changer de lieu et de perspective, de conditions et de conditionnement pour voir autrement, autre chose, voilà un défi absolu et sacré qui peut devenir le meilleur des délices pourvu qu’on trouve le chemin du calice.
Mise au repos, mise au loin, pas misogyne ni mystique, mise en veilleuse, mise en sourdine, mise à la masse, quel choix plus éclectique que ce lien élastique qui sans nous couper n’exerce aucune force impérieuse de rappel.
Je veux témoigner ici bas des bienfaits certains que me procure chaque année cette retraite avant l’heure qui veut que l’on batte un briquet pour éclairer de soi de secrets recoins qu’autrement on laisserait croupir dans une insouciance coupable et une ombre fétide.
Le seul fait de ne rien faire fait tout et plus et mieux à mes yeux car il me revitalise quand cristallisent du monde les plus grandes interrogations et si je me livre à la question ce n’est point résigné et prêt à signer mais au contraire pour fouiller et fouiner pas chafouin pour un sou, prêt au soupir délicieux.
Non mon esprit n’est pas prêt de s’endormir et sans cahier d’été je trouve à m’employer sans ployer sous une quelconque charge et si je me décharge de soucis dépassés jamais je n’oublie les devoirs qui m’incombent, notamment celui de travailler mais avec honneur et méthode les yeux pas rivés sur des objectifs lointains qui ont déjà dérivé.
« …
La barque du rêve clair glisse sur le fleuve sidéral » Tang Wen-ru
___
Une silhouette au loin dans le silence
Trouble à peine la surface des eaux
Il passe portant avec lui
Tout un monde hétéroclite
Fait de joies et de peines
Enveloppé dans la brume
Mouvement lent et régulier
Pour respecter sans doute
La beauté intrinsèque du lac
Voyages sur les mers et les océans
A travers plaines et montagnes
Errance d’un peuple qui bouge
Cherchant peut-être
La plus belle route
La plus douce façon de vivre
La meilleure façon de partir.
Ne resteront qu’une trainée d’écume,
Des traces de pas sur le sol
Qui lentement s’effaceront
Mais au fond du cœur toujours présent
Le souvenir d’un bateau qui s’en va.
_____
Le bateau s’ombre
Délaissant l’équipage au bordel en bordée
J’avais échoué seul dans ce rade de Vigo
Un ancien légionnaire m’a payé une bière
Pour échanger paroles avec un matelot
Il avait fait le coup d’état des généraux
Pris la blanche Alger, puis viré de l’armée
Francia : la peor de las putas del mundo
vende sus amantes ! Un rafiot l’a embarqué
Prend le cap sur le Cap, tout au sud de l’Afrique
qui armait des rebelles osant au Mozambique
Il lâche là ses kalachs, loin des anglais vaisseaux
Que no valen ni para tomar al culo
A la virée de bord voit là mille sabords
Une poignée d’africain c’étaient des clandestins
Ce genre de trafic ne laisse pas de témoins
A nourrir les requins passés par dessus bord
Bien sur pour les terriens les bateaux c’est l’panard
Mais pour nous les mat’lots c’est surtout des sanglots
Désolé de briser rêve pour cauchemar
Siempre Salud y fuerza por el canuto !
Partir vers un ailleurs
le sillage s’ouvre
Pourquoi quitte l’ici ?
Bateau blanc qui s’éloigne
Aux passagers , promesses de nouvelles contrées
C’est joli
Que ce bateau se part
Sans accent circonflexe
Bateau son seul c’est beau
Délices d’évasions
Main dans la main
Sa vie
Dans la magie de l’amour
Qui traverse les rives
Et laisse au plus profond
Des manques et des offrandes
Souvenirs grapillés aux sillages d’été
reviennent en vaguelettes caresser mes pensées
Parce que Alessandro Baricco se prête à la beauté et à la poésie de cette image comme une musique qui se regarde …
____
Au milieu du lac
Comme au milieu de l’océan
On entendait au loin
Le son d’un piano
Dans cet amphithéâtre
De monts et de verdure
L’écho soudain de quelques notes.
Instant de mélancolie
Mémoire d’un livre
Novecento.
____
De Noires Dentelles,
Jalousies Entrebaillées.
Elles Filtrent le Temps.
Promontoire et découverte
vision panoramique
à la vue pleinement ouverte
le sillage était luisant d’écume
pas seulement celle des jours heureux
et si d’aventure la corne de brume
envoyait son signal pour les peureux
flottait un tel air d’ivresse et de douceur
après tant d’efforts et de dur labeur
qu’il était reposant de laisser
son regard au loin voguer
sans avoir a invoquer
nos aspirations
Chaque jour est un nouveau départ
Vont et viennent les navettes du temps
Laissant dans leur houache d’écume
Des souvenirs qui referont surface
Passages incessants sillonnant les eaux
Sans troubler ni le silence ni la sérénité
Un souffle de vie dans la marche du temps
Il n’y a pas de sujet bateau
il n’y a pas de petits ou de grands bateaux
il y a ceux qui se garent devant les bateaux
mais la batellerie s’apparente à une art
dont tout un chacun ne saurait tirer une rente
non pas qu’il ait peur d’affronter ce qui vente
mais au vent il faut savoir toujours laisser sa part
alors de part en part ou de port en port
allant de l’avant et de l’arrière
l’air parfois nonchalant
sans joncher la jonque
ni flatter la ligne de flottaison
donnons à ces auxiliaires de navigation
moins qu’une oraison
ne jetons plus ni couronnes ni amarres
ce n’est pas une histoire de gabarre
mais quand à la barre il y a de la bagarre
et que des coups de bagasses vous tassent
dans la cale et vous passent à l’essoreuse
le navire prend son essor
le capitaine met sa vareuse
le timonier prend son cap
la route n’est pas si droite
Glissant sur les eaux
Au ventre bleu des collines
Porte au loin le rêve
Qui mène qui et sur la route de Trasimène
que reste t il ensuite de ces borborygmes
quand l’hélice s’en bat et s’emballe
un long coulis de mousse
la voie de l’échappement libre est montrée
certains sur des ponts surchargés sont vautrés
Adieu et traversée pour ceux qui sont versés
dans des chemins directs qui n’offensent pas l’affect
encore tout bouleversés avant que de deviser
au loin s’éloigne sur son aire le délicat insecte
il a l’air patient et n’a rien du notonecte
Partir. C’est l’heure des adieux.
Quitter dans un déchirement,
Rester dans le désoeuvrement.
L’oeil humide, voir s’éloigner
Une main , dans un tremblement,
qui agite un mouchoir blanc.
Papillon de la mémoire,
Quel chemin prendra l’ histoire
Vers le souvenir ou l’oubli?
Je ressors comme un prétexte, ce texte pour décomplexer au moment de poser valises ou bien crayons et de laisser quelques rayons vides comme les abeilles et si l’oisiveté qui ne fait plus bourdonner tant de bruits avait ses vertus moins que cachées.
« Éloge de la paresse »
Dans l’été profond et chaleureux qui abolit quelques perspectives et hiérarchies et qui met en arrière plan les actes du quotidien, dans le silence d’une sieste estivale, dans la quiétude d’un repos temporaire il y a à chercher plus que de l’inactivité, du ressourcement.
Pour les Cassandres au cœur tendre qui ont pour religion le travail et la régularité de tâches chronométrées, le papier millimétré et des plans de carrière sans tailleur de pierre, il nous faut leur répondre que l’art de ne rien faire n’appartient pas à tout le monde mais qu’il se cultive comme un élément de renouveau.
Quand un trimestre trop long, concentré mais fécond nous a obligé à tant puiser dans nos réserves et que nous n’avons plus de grande production il est tant de reconstituer celles ci comme on laisse le temps agir pour remplir de nouveau un puit presque asséché.
Avant que la margelle ne soit à nouveau inondée il faudra patienter et tourner le regard ailleurs et comme bailleur ne pas avoir peur du fond qui ne craint pas l’usure mais juste la capture d’une idée surprenante.
Ambiance émolliente mais pas ambivalente que certains trouveraient délétères elle ne doit rien à l’éther et tout au rêve éveillé, car qu’est ce donc que de laisser enfin son esprit librement vagabonder dans des contrées inaccoutumées et ramener de ces songes de nouvelles pensées réconfortantes et abondantes.
Allongé de préférence, à l’ombre d’un pêcher pour se moquer de manière symbolique, flâner, musarder sans ardeur particulière et sans entêtement, pour faire venir à la conscience de nouvelles images qui chassent les anciennes, et font passer un grand souffle de vie tandis que se dévide une bobine sans film.
Pourquoi penser à mal, en touchant ce canal pas hystérique, pourquoi allumer le fanal pas historique, il n’ y a aucune évidence de quelque sorte à culpabiliser pour ce fait de rester inoccupé , pas au point d’ester en une cour secrète ?
Pourquoi ne pas laisser venir ce plaisir conscient qui s’assortit en même temps que s’essorent les événements, et qui prend son essor dans un trouble charmant ?
Le rien faire, le fare niente devenu farniente, est il plus honteux et moins profitable qu’aucune autre activité, connaît il des ratées ou n’amène t il pas justement la pensée à son acmé du moment ?
Changer de lieu et de perspective, de conditions et de conditionnement pour voir autrement, autre chose, voilà un défi absolu et sacré qui peut devenir le meilleur des délices pourvu qu’on trouve le chemin du calice.
Mise au repos, mise au loin, pas misogyne ni mystique, mise en veilleuse, mise en sourdine, mise à la masse, quel choix plus éclectique que ce lien élastique qui sans nous couper n’exerce aucune force impérieuse de rappel.
Je veux témoigner ici bas des bienfaits certains que me procure chaque année cette retraite avant l’heure qui veut que l’on batte un briquet pour éclairer de soi de secrets recoins qu’autrement on laisserait croupir dans une insouciance coupable et une ombre fétide.
Le seul fait de ne rien faire fait tout et plus et mieux à mes yeux car il me revitalise quand cristallisent du monde les plus grandes interrogations et si je me livre à la question ce n’est point résigné et prêt à signer mais au contraire pour fouiller et fouiner pas chafouin pour un sou, prêt au soupir délicieux.
Non mon esprit n’est pas prêt de s’endormir et sans cahier d’été je trouve à m’employer sans ployer sous une quelconque charge et si je me décharge de soucis dépassés jamais je n’oublie les devoirs qui m’incombent, notamment celui de travailler mais avec honneur et méthode les yeux pas rivés sur des objectifs lointains qui ont déjà dérivé.
« …
La barque du rêve clair glisse sur le fleuve sidéral » Tang Wen-ru
___
Une silhouette au loin dans le silence
Trouble à peine la surface des eaux
Il passe portant avec lui
Tout un monde hétéroclite
Fait de joies et de peines
Enveloppé dans la brume
Mouvement lent et régulier
Pour respecter sans doute
La beauté intrinsèque du lac
Voyages sur les mers et les océans
A travers plaines et montagnes
Errance d’un peuple qui bouge
Cherchant peut-être
La plus belle route
La plus douce façon de vivre
La meilleure façon de partir.
Ne resteront qu’une trainée d’écume,
Des traces de pas sur le sol
Qui lentement s’effaceront
Mais au fond du cœur toujours présent
Le souvenir d’un bateau qui s’en va.
_____
Le bateau s’ombre
Délaissant l’équipage au bordel en bordée
J’avais échoué seul dans ce rade de Vigo
Un ancien légionnaire m’a payé une bière
Pour échanger paroles avec un matelot
Il avait fait le coup d’état des généraux
Pris la blanche Alger, puis viré de l’armée
Francia : la peor de las putas del mundo
vende sus amantes ! Un rafiot l’a embarqué
Prend le cap sur le Cap, tout au sud de l’Afrique
qui armait des rebelles osant au Mozambique
Il lâche là ses kalachs, loin des anglais vaisseaux
Que no valen ni para tomar al culo
A la virée de bord voit là mille sabords
Une poignée d’africain c’étaient des clandestins
Ce genre de trafic ne laisse pas de témoins
A nourrir les requins passés par dessus bord
Bien sur pour les terriens les bateaux c’est l’panard
Mais pour nous les mat’lots c’est surtout des sanglots
Désolé de briser rêve pour cauchemar
Siempre Salud y fuerza por el canuto !
Partir vers un ailleurs
le sillage s’ouvre
Pourquoi quitte l’ici ?
Bateau blanc qui s’éloigne
Aux passagers , promesses de nouvelles contrées
Bateau disparu à la vue
Se détourner léger
Au papyrus le regard porté
Cette mélancolie
L’envolée
Sagement travailler