Bateau

Bateau

zone d’ombres

le souffle d’un passage

fenêtre ouverte

16 réflexions sur « Bateau »

  1. C’est joli
    Que ce bateau se part
    Sans accent circonflexe
    Bateau son seul c’est beau
    Délices d’évasions
    Main dans la main
    Sa vie
    Dans la magie de l’amour
    Qui traverse les rives
    Et laisse au plus profond
    Des manques et des offrandes

  2. Parce que Alessandro Baricco se prête à la beauté et à la poésie de cette image comme une musique qui se regarde …
    ____

    Au milieu du lac
    Comme au milieu de l’océan
    On entendait au loin
    Le son d’un piano
    Dans cet amphithéâtre
    De monts et de verdure
    L’écho soudain de quelques notes.
    Instant de mélancolie
    Mémoire d’un livre
    Novecento.
    ____

  3. Promontoire et découverte
    vision panoramique
    à la vue pleinement ouverte
    le sillage était luisant d’écume
    pas seulement celle des jours heureux
    et si d’aventure la corne de brume
    envoyait son signal pour les peureux
    flottait un tel air d’ivresse et de douceur
    après tant d’efforts et de dur labeur
    qu’il était reposant de laisser
    son regard au loin voguer
    sans avoir a invoquer
    nos aspirations

  4. Chaque jour est un nouveau départ
    Vont et viennent les navettes du temps
    Laissant dans leur houache d’écume
    Des souvenirs qui referont surface
    Passages incessants sillonnant les eaux
    Sans troubler ni le silence ni la sérénité
    Un souffle de vie dans la marche du temps

  5. Il n’y a pas de sujet bateau
    il n’y a pas de petits ou de grands bateaux
    il y a ceux qui se garent devant les bateaux
    mais la batellerie s’apparente à une art
    dont tout un chacun ne saurait tirer une rente
    non pas qu’il ait peur d’affronter ce qui vente
    mais au vent il faut savoir toujours laisser sa part
    alors de part en part ou de port en port
    allant de l’avant et de l’arrière
    l’air parfois nonchalant
    sans joncher la jonque
    ni flatter la ligne de flottaison
    donnons à ces auxiliaires de navigation
    moins qu’une oraison
    ne jetons plus ni couronnes ni amarres
    ce n’est pas une histoire de gabarre
    mais quand à la barre il y a de la bagarre
    et que des coups de bagasses vous tassent
    dans la cale et vous passent à l’essoreuse
    le navire prend son essor
    le capitaine met sa vareuse
    le timonier prend son cap
    la route n’est pas si droite

  6. Qui mène qui et sur la route de Trasimène
    que reste t il ensuite de ces borborygmes
    quand l’hélice s’en bat et s’emballe
    un long coulis de mousse
    la voie de l’échappement libre est montrée
    certains sur des ponts surchargés sont vautrés

  7. Adieu et traversée pour ceux qui sont versés
    dans des chemins directs qui n’offensent pas l’affect
    encore tout bouleversés avant que de deviser
    au loin s’éloigne sur son aire le délicat insecte
    il a l’air patient et n’a rien du notonecte

  8. Partir. C’est l’heure des adieux.
    Quitter dans un déchirement,
    Rester dans le désoeuvrement.

    L’oeil humide, voir s’éloigner
    Une main , dans un tremblement,
    qui agite un mouchoir blanc.

    Papillon de la mémoire,
    Quel chemin prendra l’ histoire
    Vers le souvenir ou l’oubli?

  9. Je ressors comme un prétexte, ce texte pour décomplexer au moment de poser valises ou bien crayons et de laisser quelques rayons vides comme les abeilles et si l’oisiveté qui ne fait plus bourdonner tant de bruits avait ses vertus moins que cachées.

    « Éloge de la paresse »

    Dans l’été profond et chaleureux qui abolit quelques perspectives et hiérarchies et qui met en arrière plan les actes du quotidien, dans le silence d’une sieste estivale, dans la quiétude d’un repos temporaire il y a à chercher plus que de l’inactivité, du ressourcement.

    Pour les Cassandres au cœur tendre qui ont pour religion le travail et la régularité de tâches chronométrées, le papier millimétré et des plans de carrière sans tailleur de pierre, il nous faut leur répondre que l’art de ne rien faire n’appartient pas à tout le monde mais qu’il se cultive comme un élément de renouveau.

    Quand un trimestre trop long, concentré mais fécond nous a obligé à tant puiser dans nos réserves et que nous n’avons plus de grande production il est tant de reconstituer celles ci comme on laisse le temps agir pour remplir de nouveau un puit presque asséché.

    Avant que la margelle ne soit à nouveau inondée il faudra patienter et tourner le regard ailleurs et comme bailleur ne pas avoir peur du fond qui ne craint pas l’usure mais juste la capture d’une idée surprenante.

    Ambiance émolliente mais pas ambivalente que certains trouveraient délétères elle ne doit rien à l’éther et tout au rêve éveillé, car qu’est ce donc que de laisser enfin son esprit librement vagabonder dans des contrées inaccoutumées et ramener de ces songes de nouvelles pensées réconfortantes et abondantes.

    Allongé de préférence, à l’ombre d’un pêcher pour se moquer de manière symbolique, flâner, musarder sans ardeur particulière et sans entêtement, pour faire venir à la conscience de nouvelles images qui chassent les anciennes, et font passer un grand souffle de vie tandis que se dévide une bobine sans film.

    Pourquoi penser à mal, en touchant ce canal pas hystérique, pourquoi allumer le fanal pas historique, il n’ y a aucune évidence de quelque sorte à culpabiliser pour ce fait de rester inoccupé , pas au point d’ester en une cour secrète ?

    Pourquoi ne pas laisser venir ce plaisir conscient qui s’assortit en même temps que s’essorent les événements, et qui prend son essor dans un trouble charmant ?

    Le rien faire, le fare niente devenu farniente, est il plus honteux et moins profitable qu’aucune autre activité, connaît il des ratées ou n’amène t il pas justement la pensée à son acmé du moment ?

    Changer de lieu et de perspective, de conditions et de conditionnement pour voir autrement, autre chose, voilà un défi absolu et sacré qui peut devenir le meilleur des délices pourvu qu’on trouve le chemin du calice.

    Mise au repos, mise au loin, pas misogyne ni mystique, mise en veilleuse, mise en sourdine, mise à la masse, quel choix plus éclectique que ce lien élastique qui sans nous couper n’exerce aucune force impérieuse de rappel.

    Je veux témoigner ici bas des bienfaits certains que me procure chaque année cette retraite avant l’heure qui veut que l’on batte un briquet pour éclairer de soi de secrets recoins qu’autrement on laisserait croupir dans une insouciance coupable et une ombre fétide.

    Le seul fait de ne rien faire fait tout et plus et mieux à mes yeux car il me revitalise quand cristallisent du monde les plus grandes interrogations et si je me livre à la question ce n’est point résigné et prêt à signer mais au contraire pour fouiller et fouiner pas chafouin pour un sou, prêt au soupir délicieux.

    Non mon esprit n’est pas prêt de s’endormir et sans cahier d’été je trouve à m’employer sans ployer sous une quelconque charge et si je me décharge de soucis dépassés jamais je n’oublie les devoirs qui m’incombent, notamment celui de travailler mais avec honneur et méthode les yeux pas rivés sur des objectifs lointains qui ont déjà dérivé.

  10. « …
    La barque du rêve clair glisse sur le fleuve sidéral » Tang Wen-ru
    ___

    Une silhouette au loin dans le silence
    Trouble à peine la surface des eaux
    Il passe portant avec lui
    Tout un monde hétéroclite
    Fait de joies et de peines
    Enveloppé dans la brume
    Mouvement lent et régulier
    Pour respecter sans doute
    La beauté intrinsèque du lac
    Voyages sur les mers et les océans
    A travers plaines et montagnes
    Errance d’un peuple qui bouge
    Cherchant peut-être
    La plus belle route
    La plus douce façon de vivre
    La meilleure façon de partir.
    Ne resteront qu’une trainée d’écume,
    Des traces de pas sur le sol
    Qui lentement s’effaceront
    Mais au fond du cœur toujours présent
    Le souvenir d’un bateau qui s’en va.
    _____

  11. Le bateau s’ombre

    Délaissant l’équipage au bordel en bordée
    J’avais échoué seul dans ce rade de Vigo
    Un ancien légionnaire m’a payé une bière
    Pour échanger paroles avec un matelot

    Il avait fait le coup d’état des généraux
    Pris la blanche Alger, puis viré de l’armée
    Francia : la peor de las putas del mundo
    vende sus amantes ! Un rafiot l’a embarqué

    Prend le cap sur le Cap, tout au sud de l’Afrique
    qui armait des rebelles osant au Mozambique
    Il lâche là ses kalachs, loin des anglais vaisseaux
    Que no valen ni para tomar al culo

    A la virée de bord voit là mille sabords
    Une poignée d’africain c’étaient des clandestins
    Ce genre de trafic ne laisse pas de témoins
    A nourrir les requins passés par dessus bord

    Bien sur pour les terriens les bateaux c’est l’panard
    Mais pour nous les mat’lots c’est surtout des sanglots
    Désolé de briser rêve pour cauchemar
    Siempre Salud y fuerza por el canuto !

  12. Bateau blanc qui s’éloigne
    Aux passagers , promesses de nouvelles contrées

    Bateau disparu à la vue
    Se détourner léger

    Au papyrus le regard porté
    Cette mélancolie

    L’envolée
    Sagement travailler

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