matin de mauve
fauve sera le jour
pourpre sera la nuit
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mauve morning
wild the day will be
purple the night will be
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
matin de mauve
fauve sera le jour
pourpre sera la nuit
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mauve morning
wild the day will be
purple the night will be
Bonjour et Bon Week-end Ossiane et à vous tous de passage dans ce beau paysage
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Bien emmitouflé
Dans la fraîcheur du matin
Écharpe de fleurs
Sous la coiffe des nuages
Réveil au pied des sommets
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Saurais je jamais retrouver les souvenirs de ce taxi mauve
qui jetait sur mon adolescence ses derniers feux
je n’avais pas encore le droit de vote
mais j’aimais des salles obscures être l’hôte
et cette distribution qui n’eut pas que des prix
mais valait le détour et méritait le regard
il n’y avait pas de portier de nuit
mais Charlotte Rampling rempilait
avec son regard malicieux et mystérieux
et Fred Astaire n’arrivait pas à se taire
sans mettre de clignotant
les gens de Dublin étaient loin
Yves Boisset réunissait une belle brochette d’acteurs
Ustinov n’était pas une rustine mais il colmatait
et que dire de Noiret Philippe , isolé et brisé
de l’aurore au couché quand les couleurs changent si vite
plus tard un drame eut lieu sur la lande irlandaise
et la femme d’un homme qui comptait dans notre cinéma
disparut dans de mystérieuses circonstances
je ne pus m’empêcher de faire un rapprochement
décidément dans ces contrées sauvages battues par les vents
que ce soient les côtes qui donnent sur la mer d’Irlande ou le Shannon (tient !)
ou encore de secteurs souvent entendus dans la météo marine
quand elle nous annonçait encore les prévisions maritimes
l’intime intime de se souvenir dans ce dédale
pas de place pour les didascalies
juste des scolies et des scories
charriées par le temps
Sous le tumulte des ciels incompris
la pensée mauve effleure les cimes
Des souvenirs en ribambelle
Douce peut-être sera la nuit
Fauve le jour? …
je ne sais
ciel annonciateur de turbulences
au lance flammes des amours boréales
succédât la nuit de la disparition
signe propice
d’entre les bouleaux sevrés de bruyères
à l’appel de la beauté
Des lèvres qui se tendent
des joues qui s’empouprent
mon coeur reverdi
Le voile des nuages flatte la croupe et souligne la pente du relief
ce n’est pas une retouche mais l’effet est saisissant
de voir ce pourpre mais pas du cairn
Quand les couleurs
Se donnent
Des piments
A *levivre
Très joli haïku Ossiane!
Dans tous ces mauves
Un bouquet vert
Bel tir au but
Un cap bien bel
Que l’art de *levivre
Entre deux arbres
Hamac de vie
Heures en amour
Jouer des couleurs
Sur la palette des jours
Savourer l’offrande
Aimer rythmer nos humeurs
A la beauté de l’instant
clarté et profondeur de champs
il n’y a pas d’échéance
pas plus que de déchéance
« Pour l’aurore, la disgrâce c’est le jour qui va venir; pour le crépuscule c’est la nuit qui engloutit. Il se trouva jadis des gens d’aurore. A cette heure de tombée, peut-être, nous voici. Mais pourquoi huppés comme des alouettes ? »
–
René Char, La parole en archipel, nouvelle édition, Gallimard (1962) 1986, p.144.
Tes apparitions Mathilde sont rares mais si pleines de grâce dans le choix délicat des oeuvres
en partage, merci beaucoup.
Et dire que l’Aurore fut un si grand journal au tirage époustouflant mais qui s’en souvient encore.
Amanecer el cielo vemos azul y desnudado de estrellas
Merci Thierry .. Je n’ai pas toujours le temps de poster mais le site d’Ossiane est dans mes favoris et je le consulte régulièrement. Beau jour à vous .
Drainant la lumière
Les nuages en ribambelle
Éclairent la bruyère
Dans mon jardin a fleuri
La première violette
Matin de vie
Au bout de la fantaisie
Cueillir une heure
Comme un leurre
A tous ceux qui doutent
Au bords des routes
La petite fée dit ceci : « La couleur est une nuance du temps et rien ne se meure tant qu’une vie se vie »
Ce ne sont pas là les – très riches heures – du duc de Berry
pourtant l’équilibre est patent dans les couleurs
on ne s’attend pas à voir de couleuvres
encore moins a en avaler
Ossiane cette prise de vue est une pure merveille et j’ai à chaque re visionnage l’impression de pénétrer plus avant dans le tableau, d’en être pénétré de par sa beauté intrinsèque
Il est bon parfois de faire de petits retours en arrière attraper au passage une page d’un journal intime, les mots racontent, enseignent, renseignent aussi et ont ce pouvoir de vous toucher en plein cœur…..
Un champ de bruyère
Où je cueillais des bouquets
Mon pays d’enfance
J’escaladais les nuages
Jusqu’aux sommets de mes rêves
« Rondeur de la colline
– un instant de repos –
Des remous telluriques _,
Mamelons du Désir
Qu’effleurent les rayons
Du couchant, bientôt mués
En brume de long regret. »
François Cheng dans Quand les âmes se font chant
Je n’ai pas résisté à partager avec vous la beauté de ce texte, ce sont des nuages vaporeux qui, ici, dans les pages d’Ossiane effleurent les » Mamelons du Désir »
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Bel espace où les nuages protecteurs caressent les monts avec tendresse et répandent sur la flore et les forêts leur élixir divin laissant la terre nous offrir des vagues en couleur de l’aube au crépuscule.
Le trouble d’un journal intime
Quand une feuille du passé
Se vit vivante ses heures
Dans le secret des invisibles
Nature s’efforce de concilier désir et plaisir
la praxis ne suffit pas toujours qui annonce
même si les voiles diffus ne sont pas ceux qui dénoncent
le possible repose sur notre ressenti
la projection se cherche juste un support
Paré d’une mousseline de nuage
je parvenais à deviner sa beauté
qu’elle offrait avec la pudeur d’une jeune femme!
plus j’avançais, plus elle se dérobait à mes yeux
et disparaissait sous une ouate impalpable.
j’étais comme dans un rêve!
et pourtant, je pouvais prendre cette terre entre mes mains!
Arrivé au sommet le soleil brillait
et par enchantement ce manteau de brume
s’était évanoui laissant mon regard
plonger vers ces abîmes millénaires.
Merci Marc pour ce bel instant de rêve si joliment écrit. Bon week-end
Je relis en montant et je vous découvre Thierry et Annick de bien jolis mots, très agréable de vous lire, Bon week-end également à vous avec ou sans la pluie, il pleut dans mon midi et le ciel est gris uniformément gris et bas, la couette sans un faux pli ! -:)
La brume se dissipe
Et rejoint haut le ciel
Les bruyères leurs mauves
S’époumonent en cœurs
Et ce tapis si grand
Se contemple en silence
Juste la main se donne
Cette envie de toucher
A cette immensité
Et quand elle se relève
De son inclinaison
La tête en pores lui tourne
Vertiges d’une quenotte
Qui ô l’aime la vie
Qui sent bon le fleuri
Le matin dévoile ses couleurs
Sur la colline glisse la brume
L’eau du fleuve traine son voile
Le bleu du ciel s’étale au loin
Sur l’herbe rase encore humide
Le soleil dessine au crayon d’or
Les premiers traits du jour
Sous le prunus qui bourgeonne
Fleurissent quelques violettes
Le pommier du Japon est fleuri
C’est pourtant encore l’hiver
Mais le printemps n’est pas loin
Et les oiseaux le savent bien
Qui offrent leurs ballets infinis
Au-dessus du lac qui ondule
Sous les assauts du mistral
Dans les roseaux qui murmurent
Se cachent les hérons cendrés
Au milieu de l’eau imprévisible
Le saut périlleux d’un poisson
Sur le chemin qui longe le canal
Les premières fleurs sauvages
Et le doux bruit d’une cascade
Clapotis aux notes cristallines
Le lieu est désert, paisible
Les premiers rayons drapent le sol
Sur les berges, des perles de rosée
Se balancent sur les tiges frêles
Tout est propre sur les cailloux
Le vent et la pluie de l’hiver
Ont lavé et balayé les feuilles mortes
Quelques flaques d’eau glacée
Vestiges du froid de la nuit
Autant de coupelles pour les oiseaux
Qu’ils viendront briser de leur bec
Et pour clore cette balade silencieuse
Je me suis assise sur un rocher
J’ai prêté l’oreille à la romance
Une partition parfaitement harmonieuse
En clé des champs, notes du vent,
De petits cris d’oiseau, du bruit de l’eau
Des branches qui se frôlent et qui craquent
Et sur le fleuve au loin en fond sonore
Le bruit sourd du glissement d’une péniche.
Belle est la vie le matin au lever du soleil
Dans quelque contrée que nous soyons
En Écosse, en Normandie, en Sologne
Dans les Landes, les Pyrénées, le Jura…
Il suffit de voir, d’écouter, d’entendre,
De sentir et de goûter l’infinie beauté
Que nous dessert chaque jour la nature.
La nature est un fleuve intranquille qui coule dans nos yeux
elle abreuve nos regards de mille questions qui se bousculent
on peut s’en imprégner, penser en être une modeste parcelle
mais sa grandeur nous dépasse et son infinité nous engloutit
Sa force est telle qu’elle retranche de notre mémoire des détails
Oh mère même si ces Homéres (pas tous simpson) t’ont à loisir chanté
louant tout à tour ta beauté et ta cruauté
ils n’ont pas écarté pour autant ton aspect sacré
résultant d’un équilibre millénaire dynamique et adaptatif
tu nous confronte avec la tienne à notre finitude
pas une simple question de posture ou d’attitude
Nature ciel et mer, notre mère
Berceau de nos émotions
De nos intrigues de nos interrogations
Où crèchent nos fantasmes
Monde fait d’ombres et de lumière
D’instantanés et d’éphémère
Théâtre cosmopolite
Ciels habités d’êtres étranges,
Natifs d’un imaginaire
Où je plonge dans les rêves
Des rêves en couleur
Bains d’azur, ou bain d’ébène
Je nage de nuages en nuages
Vers quelque pays de chimères
Et je reviens chargée de songes
Vers cette terre où la beauté
Réconcilie avec la vie
Nature, terre ciel et mer notre mère
Juste oublié la terre, à croire que j’étais déjà perdue dans mes rêves :-))
Flash sur la lande
Sous l’éclat des nuages
Emprise des couleurs
Regarder longtemps
Oublier tout alentour
Je sens la bryère
je sens la bruyère
À l’heure de l’aube
Sur la montagne étaient assis
Les nuages blancs
La bruyère était en fleur
Les arbres imploraient le ciel
Deux arbres pour briller
Sortent le nez leurs troncs
De la bruyère ses roses
Et ils semblent si grands
Su ce tapis magique
Qui roucoule leurs feuilles
En tendres papotis
D’amour tendresses ses charmes
–
Tartine confiture
myrtilles
persillées
poivre noir
et mousse de lait
Strates
Là, se nichent
à croquer
(saveurs de rêves
musique ancienne
folles farandoles)
des mots
l’Etrange jardin
aux multiples saisons
feuilles après feuilles
effeuille
ses dix ans
–
Bof, je sais.
Clin d’oeil, sourire à tous
et bon anniversaire Ossiane
–
Il y avait eu les nuits fauves
pas de celles où les couleurs du fauvisme
tenaient le haut du pavè
pas de celles où les bruits de la Savane
retentissaient fortement et rejaillissaient
Les petits matins mauves n’étaient pas forcément clairs
les mauviettes s’égayaient
pourtant ce n’était pas un paysage viril
qui s’offrait à nous
il était doux mais mais clairement délimité
pas d’alternance ni de camaïeu
ça ne bridait pas les yeux
pour autant
surtout on n’en croyait pas…ses yeux
de ce vaste vestibule teinté et tenté
et la ligne intermédiaire comme un rempart
pour protéger la pureté de l’espoir portée
juste une tâche au milieu et deux boulots semblait il
pour que ne tremble pas la main sur la feuille
j aime bien tes mots, Thierry, et je te cite:
*juste une tâche au milieu et deux boulots semblait il
pour que ne tremble pas la main sur la feuille,
car j ai été fort intriguée par,
*ce bouquet là posé
ses blancs devant
deux troncs clairs
comme un défi
au temps
qui passe
son chaque jour
vers l’avant
tout devant
sans retour vers l’arrière
et parfois c’est fort bien
et parfois c’est moins bien
comme ainsi va *levivre
à le cueillir d’aimer
dans se beautés offertes
le mystère de la vie