Toundra 1 / Tundra 1

Toundra 1 / Tundra 1

ton eau douce

tes herbes safranées

ton ciel ouvert

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your freshwater

your saffron grass

open-air

45 réflexions sur « Toundra 1 / Tundra 1 »

  1. Bonjour à tous,

    Désolée de mon absence si longue, je suis toujours soumise à un rythme effréné ce qui fait je suis obligée d’aller au plus urgent. Je vous remercie d’avoir continué à passer en beauté sur la dernière note sans vous impatienter 🙂

    Et que ce beau printemps fleuri vous illumine de l’intérieur, c’est si rare 🙂

    Bonne continuation, je suis là sans y être mais je ne vous oublie pas.
    En espérant que tout va bien de votre côté, plus que deux séances de kiné et c’est tout bon pour moi, enfin 🙂

    Bises, à bientôt!

  2. il y a des pays très froid, mais quand il reste un fil, c’est bon…

    je suis contente que cela aille mieux, Ossiane…mon kiné demain,
    si l’épaule soignée, encore le genou à force de m’ agenouiller devant *levivre…
    je vous embrasse chacun d’être…


  3. Moi, ça m’remonte pas le moral, cette photo-là !

    Le chandelier à trois branches … l’eau un peu trop grise pour une invite à d’éventuels fringants canards … des prés assassinés au « roune-d’eup » … de noires collines … et un horizon presque bouché.
    Serait-ce donc ça l’apocalypse ?

    Ben non !

    Y’a d’l’espoir … a « patch of blue » … dans un coin … quelque part.
    Le temps de deux séances de kiné et ça repart.

    C’est comme le coup de barre,
    Mars et ça …

    Bon, vais me faire jeter sur ce coup-là !

    Sur ce, je vous souhaite à tous et à toi particulièrement Ossiane, une belle fête de Pâques aux oeufs couleurs d’arc-en-ciel et d’autres aux multiples goûts de chocolat.

    Dégustez bien tout ça
    et je vous embrasse.


  4. Dis donc, Annick … t’as remarqué ?

    On embrasse à la même heure (21h34′) et pourtant c’est pas le gui l’an neuf.

    Nan … c’est un n’oeuf de Pâques.

    Tite bougie pour toi et j’me taille vite fait.

    Sinon 0/10 sur mon bulletin de fin de semaine.

  5. Bon dans son nid douillet
    L’espace à pertes de vues
    Comme cela fait du bien
    Cette liberté chérie
    Qui veine de belles ondes

    bien le bonjour Ossiane, Véronique, Jeandler,
    heureuse que la kiné se termine, et que La Loire sa belle,
    mon genou accidenté il y a quarante ans, se fait encore entendre,
    attention à pas chuter, parfois cela laisse des douleurs…
    mais pouvoir marcher des kms est déjà superbe, la douleur juste en rotation…
    hein, Bourrache, c’est bon de manger des chocolats de PÂQUES…

    BEL JOUR…

  6. Ton petit mot Ossiane comme un rayon de soleil qui réchauffe, merci beaucoup beaucoup, je t’embrasse.
    Une bise à vous Bourrache et Annick dont la présence sur le pont fait du bien.

    Joliment dit Jeandler et bien envie de vous emboîter le pas pour un galop lointain vers les grands espaces

  7. Lumière hors du temps
    L’envoûtement des couleurs
    Le doux et l’austère

    Ce sentiment étrange
    D’être comme ensorcelé

  8. Mort de Gabriel Garcia Marquez

    Après s’être longtemps retiré de la scène publique, il adresse une lettre d’adieu à ses amis, une lettre émouvante à lire…

    «Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un bout de vie, je profiterais de ce temps le plus que je pourrais. Il est fort probable que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais en définitive tout ce que je dis. J’accorderais de la valeur aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.

    Je dormirais peu, je rêverais plus, j’entends que pour chaque minute dont nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière.

    Je marcherais quand les autres se détendent, je me réveillerais quand les autres dorment. J’écouterais lorsque les autres parlent et… combien je savourerais une bonne glace au chocolat.

    Si Dieu me faisait présent d’un bout de vie, je me vêtirais simplement, m’étalerais à plat ventre au soleil, en laissant non seulement mon corps à découvert, mais aussi mon âme.

    Bon Dieu, si j’avais un cœur, j’écrirais ma haine sur la glace et attendrais que le soleil se lève. Dans un rêve de Van Gogh, je peindrais sur les étoiles un poème de Benedetti et une chanson de Serrat serait la sérénade que je dédierais à la lune. J’arroserais de mes larmes les roses, afin de sentir la douleur de leurs épines et le baiser de leurs pétales.

    Bon Dieu, si j’avais un bout de vie… Je ne laisserais pas un seul jour se terminer sans dire aux gens que je les aime, que je les aime. Je persuaderais toute femme ou homme qu’ils sont mes préférés et vivrais amoureux de l’amour. Aux hommes, je prouverais combien ils sont dans l’erreur de penser qu’ils ne tombent plus amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent en ne tombant plus amoureux. Aux anciens, j’apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais avec l’oubli.

    J’ai appris tellement de choses de vous autres, les humains… J’AI APPRIS QUE TOUT LE MONDE VOULAIT VIVRE DANS LE SOMMET DE LA MONTAGNE, SANS SAVOIR QUE LE VRAI BONHEUR EST DANS LA FAÇON D’ESCALADER. J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre avec son petit poing, pour la première fois le doigt de son père, il l’a attrapé pour toujours.

    J’ai appris qu’un homme a le droit de regarder un autre d’en haut seulement lorsqu’il va l’aider à se mettre debout. Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.

    Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois où je te vois dormir, je t’embrasserais si fort et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je dirais « je t’aime » et je ne présumerais pas, bêtement, que tu le sais déjà.

    Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une deuxième chance pour bien faire les choses, mais si jamais je me trompe et aujourd’hui c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, et que je ne t’oublierai jamais. Le demain n’est garanti pour personne, vieux ou jeune.

    Aujourd’hui est peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Alors n’attends plus, fais-le aujourd’hui, car si demain n’arrive guère, sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un sourire, une étreinte, un baiser et que tu étais très occupé pour leur accorder un dernier vœu.

    Maintiens ceux que tu aimes près de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aimes-les et traite les bien, prends le temps de leur dire « je suis désolé », « pardonnez-moi », « s’il vous plait », « merci » et tous les mots d’amour que tu connais.

    Personne ne se souviendra de toi de par tes idées secrètes. Demande au Seigneur la force et le savoir pour les exprimer. Prouves à tes amis et êtres chers combien ils comptent et sont importants pour toi. Il y a tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait, elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger dans cette petite valise, malheureusement, je serai mort».

  9. C’est magnifique de partages, Monique, MERCI GRAND à toi pour ses mots lus…

    QUI ME TOUCHENT Là,
    déjà car ma mère réhospitalisée ce jour, vue quelques jours le week dernier à sa sortie de l’hôpital…sa dernière sortie??..
    On a partagé au delà, fort, d’intensités de cœurs…C’EST Là…

    Et oui, comme il est bon de dire:

    JE T’AIME, JE VOUS AIME, quand c’est pure vérité…

    et que oui, on est son serein, quand la haine, le mépris, passent fort loin de soi, et laissent juste l’amour comme gardien de l’âme du cœur son bon si fort…

    vivre en amour sur terre, son chaque jour de vie, cela aide vraiment à traverser parfois des épreuves si lourdes…

    allez youps je vais chercher le grand gaillard, et youps vers son aquagym, et moi ma tasse de thé…EN AMOUR JE SERAI ce soir à travers tant, c’est ainsi que je suis au plus près de qui je suis…

    je vous aime le joli navire de OSSIANE, et modestement je suis là pour vous,
    j’allume une tite bougie, et comme dirai Bourrache, un grand merci d’être là, depuis toutes ces années…

  10. Et le mystère est
    Et je m’assois,là,sous un ciel cotonneux
    De roches et d’herbes entouré
    L’eau épousant la pierre, le lichen mordoré

    Et le mystère est
    Silence de la lande froid de vent,friselis d’eau
    La pelouse en chant t’es tapis pour t’aliter…et
    Regarder le ciel.

    Voyage des pensées,les mains parmi les fleurs
    Séneçon orangé,ô thé,ô Saxifrage
    Mon cœur a fait naufrage,mon cœur s’est envolé
    Tel un moiré cendré,avec en guise de corps
    Allongé,déchiré,et l’âme insensible
    Des Hommes égarés,ma raison

    Je suis pauvre sultan,soldat,demoiselle
    Mystique harfang vieillissant
    Renne épouvanté
    Que de lectures plurielles,en l’éphémère été.

    Je ne peux plus être ce que j’étais
    Le vent malmène mon être
    Ou le feu me consume
    Puis viennent ces jours naissants
    Ou plus rien ne vous parle
    Le soleil pâlissant sur l’eau mélancolique

    Ô nature des retours,je marche mourant
    L’herbe florissant en ses soufres superbes
    Le ciel afflue de songes, de voyages équarris
    Vêtu de monologues et de mélancolie

    Soudain j’habite les cieux,les nuages éternels
    Pourtant ces eaux qui tremblent,dessus mes précipices
    j’y reviens,m’y accroche,où trouver la maison
    Et la joyeuse saison?

    Hélas j’ai compris,que ces vals de jeunesse
    En leurs menus plaisirs et genoux écorchés
    Ne sont qu’un pas de liesse,de sensibilité

    Je découvre ô nature sur des sols gelés
    L’espace de la route,et toutes mes larmes mortes
    C’est errant par le monde que j’écoute la terre
    Ici il y a ma foi et là-bas le mystère

    Ô vrai amour ,invisible splendeur
    Poésie puissante,mystérieuse beauté
    Emmène-moi épars où sommeille le temps
    En ces cieux que j’ignore pour saluer les anges.

    Ces cieux où nul amour n’y serait altéré
    Je m’attarde ce soir,je m’attarde des années
    Sur un chemin de crête à la quête du Monde
    Cherchant dans le marais et les joncs des tourbières
    Le passage aux lumières parmi l’eau et les pierres

    As-tu compris l’ami que le piège est ouvert
    Avec autour des pointes des fleurs éparpillées.

  11. Ah la Sibérie arctique et ses espace pelés, la presqu’ile de Yamal où les Nenets et autres peuples des confins nordiques font paître leurs troupeaux de rennes.
    Une steppe froide et décharnée qui ne montre que de rares arbustes et des lits de lichens et de mousse, sur un sol gelé en profondeur où il est bien difficile d’assurer sa subsistance quotidienne .
    Un futur plein de pétrole ou de gaz, où les transports sont longs et compliqués où l’on retrouve gelés parfois des cadavres de mammouths et où la moindre ressource est mise à profit opportunément.
    Polaire sont les fourrures et le froid qui raidi et engonce et puis ces hautes huttes de branchage comme les tipis d’amérindiens qui pourraient annoncer un lien de parenté, Samoyèdes et samovars, l’influence russe s’immisce jusque dans l’éducation et les débouchés, car au delà du pastoralisme et du nomadisme, quel salut sous la lumière continue du jour?
    Ah Ienisseï dont la débâcle sème le trouble et la mort dans des coulées de boue et cette Nouvelle Zemble si allongée que l’on voudrait atteindre.

  12. Nordiques et chamaniques dans ce septentrion nous ne trions pas les âmes mais nous nous réchauffons les membres quand les doigts gourds commencent à ne plus rien sentir, et puis la longue nuit qui s’appesantit nous atterre.
    Ici la solidarité veut encore dire quelque chose et l’entraide est déjà le début de la survie, un animal Protée mais pas frotté à l’ail de ses andouillers à sa queue rase procure plus d’une raison de vivre car en lui tout est bon, et si des hardes de loups osaient s’approcher il leur en couterait car les troupeaux rassemblés dans de vastes enclos sont sous bonne garde avant d’aller rejoindre une autre pâture rase.

  13. je ne sais pas si je suis sous influence, mais je viens de tondre ma pelouse bien ras, reste juste des plaques moussues là où il y a de l’ombre, je ne les traite pas au sulfate de fer !
    Pas de rennes à l’horizon,juste une chatte qui se prélasse, mais pas sur un toit brûlant .

  14. En solitude pleine
    Le fil la tient son bon
    En rayons de soleil
    Ils lui donnent du souffle
    Pour *levivre quand c’est lourd

  15. Merci Mathilde pour cette gentille intention à laquelle j’ai porté toute mon attention car la mort de Gabriel Garcia Marquez m’a émue ; c’est avec 100 ans de solitude qui fait parti des livres que j’ai lu et relu que j’ai découvert cet écrivain, la lecture ce ce livre m’a laissé une profonde impression, celle que l’on ne rencontre que quelque fois parmi tous les auteurs que l’on aime et qui plus est à un âge où un tel chef-d’œuvre de littérature ne peut laisser insensible tant il véhicule d’idées fortes, et vous pousse à lire d’autres titres, je ne l’ai pas lu en espagnol n’ayant pas suffisamment connaissance de cette langue mais je pense que j’aurais aimé pouvoir le faire.

  16. Bonjour et toujours d’aussi beaux échanges graves et riants
    Vastes comme les grands espaces colorés
    En amitiés Merci Ossiane et les Amis fidèles
    Arlette

  17. équarri de vivre
    en soupente
    le ciel bas
    de masques mortuaires
    l’été étale ses mignardises
    sous les effluves d’un ruisselet poudreux de moustiques

    après tout
    n’y demeurez point
    songez à ce que vous quittez
    et si la terre se lasse de votre romantisme
    marquez d’un trait rapide
    l’égarement à toutes fins
    UTILE

  18. Vents arctiques et étendues hyperboréennes
    vents catabatiques et froideurs marmoréennes
    Dans ce permafrost on ne sait porter des toasts
    le pergélisol est si profond qu’on ne peut creuser
    il faut d’abord réchauffer et plus que l’atmosphère
    les animaux ont bien du mal à s’enfouir
    ensuite cette végétation rase opère sa magie
    il ne s’agit point d’Araucanie mais le froid vous saisit
    on peut geler sur place si on n’avance pas
    pourtant quand un bras de mer se libère
    c’est plus que les jambes qui respirent
    c’est la tête aussi et la pêche en vue
    alors que se montrent les pousses fraiches
    et les baies

  19. le vent courbe l’herbe rase
    chante quelque part
    la tendresse des étreintes disparues
    je ne t’oublierai pas
    tu ne m’oublieras pas
    pour ensemble dire merci
    à ceux qui nous souriaient
    ces grands endimanchés
    au porche de l’église

    et pour ne pas choir plus avant
    contre la pierre moussue
    s’évertuent nuages et eaux
    à ne pas stagner trop longtemps
    au risque de se perdre
    puis se retrouver
    ma soeur des souvenances
    en ces contrées de lichens
    prélevés chaud dans les entrailles du renne

  20. Sur la musique des mots de – regard,- le rêve s’insinue….

    J’entends le chant du vent
    Frôler les herbes et les lichens
    Sur ce panache doré qui s’étale
    Entre les eaux et le ciel
    Terre baignée de soleil
    Voilée de brumes et d’ombres
    Dans le silence des jours
    Et le secret couleur de paille
    D’une nature qui se repose
    Je me laisse bercer, n’ai pas froid
    Ne suis pas triste, suis heureuse
    C’est infiniment beau

  21. Vers des hameaux perdus, vers l’âme des hameaux, une ligne de troncs hérissés …Pas un seul arbre, pas un seul arbre à couper, pas une maison…c’est la toundra.

  22. Couleur de bronze, d’or et d’argent
    La toundra de terre, de roches et d’eau
    De mousses, de lichens, d’herbacées
    On la dit stérile ou pauvre
    Elle est avant tout fragile
    Malmenée par la vie
    Dans un climat austère et froid
    Un vent glacial, des brumes épaisses
    Et pourtant sur son tapis végétal
    Mille fleurs, mille plantes rases
    Aux coloris et formes si variés
    Qu’un patchwork s’y forme
    Fait de tons harmonieux
    Un désert de silence immense
    Où l’on ressent l’ivresse des grands espaces
    Et le parfum envoûtant de l’aventure
    Elle reste pourtant la toundra glacée
    Inhospitalière froide, sauvage et sans arbres.

  23. Viens Toudra
    Arrive ma toute belle
    Envole toi avec moi
    On va saisir un bord de mer
    Aujourd’hui
    Ses pépites en soleil
    Le Printemps là
    Après l’hiver
    Reviens moi
    A travers les saisons
    An après an
    Pour nous revoir
    Enfin

  24. un lien balancé
    en véhicule sur la route
    le froid d’un matin

    main en porte voix
    diable, où es-tu que veux-tu ?
     » je m’ennuie, je vis « 

  25. Je survis…de ma prison j’ai découvert
    La Musique des mémoires endormies

    Depuis toujours les maux sont dits
    La poésie en décrit la plainte
    Et les silences qui hibernent
    Et les violences qui riment
    Au rythme de nos tempes

    Dans les ténèbres j’égrène mes pas
    Quatre années tribut de vers
    La dictature y trempa ses lèvres
    Ses lèvres au sang livide

    Tout poète est dissident
    Libre ou maudit au Laogai
    Je suis le poète vagabond
    Et l’autre monde me sourit
    Dans ses rues sombres
    Et ses barreaux et ses bourreaux

    Dictature, régime des cruautés
    Le crime rencontre la poésie
    Violence,ma captivité
    Je suis un prisonnier politique
    Codétenu des droits communs
    Prisonniers et porteur d’idées

    Chaos des mots qui explosent…en geôle
    On déchire mes pages et mes manuscrits
    Toutes mes cellules parlent,se rebellent
    J’écris, décris,réécris
    J’écris, décris,réécris
    J’écris, décris,réécris
    Cent huit raretés de Songshan
    Menus plaisirs des herbes folles
    Dans les cellules des plats amers
    La poésie est torturée le jour
    La poésie est plaquée au sol
    Humiliation de la parole
    Humiliation des corps astreints
    Je suis là, à genoux, à quatre pattes
    Et l’on inspecte mon corps, mon intimité
    Je suis l’acteur des maux féroces
    Survivant de ma poésie
    Vivant l’instant des ruptures
    Des fractures, des cassures
    De mon âme, de mon corps, de mon esprit

    Ô mère j’oublie qui je suis ici
    Qui j’étais, qui je deviendrais
    Je travaille,forçat du temps qui s’écoule
    Qui se fige, qui s’écoute
    Détention,dimension des ruptures des blessures
    Les libertés se valent
    Les prisonniers cavalent
    A l’air libre je me sauve,je m’enfuis,je m’exile

    Où est l’oubli des années enfermées
    A la surface des hommes
    Qui écrivent la souffrance
    Le risque est grand
    Je n’ai pas oublié
    Car j’ai écrit le massacre
    J’ai fait du sang des hommes une encre
    Qui tourbillonnait sur la place
    Fossoyeur des vivants
    Que la cruauté glace
    Voix d’opposant enfermé
    Poète servile exilé
    Qui crie
    Le souvenir est vivant
    Torture des chants par dizaines
    Des coups de la répression placide
    Je ne chantais plus,je n’écoutais plus
    La musique des ténèbres
    Quel géant brûlera
    Ma conscience vive?

  26. trois plots et puis rien
    le géant désarçonné
    vit en poésie

    trois fils en courbure
    ô mère de tous les oublis
    me presse contre toi

  27. Elle s’est dévoilée
    De l’emprise des nuages
    De leurs maléfices

    Elle offre son corps
    La toundra en nudité
    L’ombre de sa peau

    L’or de ses cheveux
    La beauté de son visage
    Le bleu de ses yeux

  28. « Comme les nuages qui se forment, demeurent un instant et se fondent à nouveau dans le vide du ciel, les pensées surgissent, persistent un instant et replongent dans le vide de l’esprit. En réalité, il ne s’est rien passé. » Dilgo Khyentsé Rinpotché
    ______

    Devant la béance de cet espace
    Qui embrasse l’horizon
    Jusqu’à unir la terre et le ciel
    L’Être se sent saisi de grâce
    Enclin à une méditation spontanée
    Devant cette immensité sauvage
    Et les pensées se révèlent à portée de l’âme
    Fluctuantes dans la lumière
    Elles ont la couleur du soleil,
    De la terre et de l’eau
    Qu’un silence métamorphose
    En un tableau d’éternité.
    ____

    « L’admiration est une subite surprise de l’âme… » Descartes dans les Passions de l’âme

  29. Dans la courbe du fleuve je m’inscris
    et dans le rétreint de la glace
    je cherche l’étreinte vive
    dans la tourbe près des rives je m’avive
    et dans les traces
    qui sinuent aux ides de mars
    je déclenche le ciel et la foudre
    dans le saumon qui fraie et que rien n’effraie
    hormis les ours
    postés aux endroits stratégique
    dans le ventre de la terre gelée j’hiberne et j’attends
    premières pousses tendres qui tendent vers le ciel

  30. Une ombre est passée mais le ciel et la terre n’ont pas fusionné
    les puissances telluriques auxquelles il convient de ne pas trop se frotter
    un paysage assez nu qui montre ses reliefs et où on voit les biefs
    pelé et ras mais aussi dépouillé et dans toute sa vérité
    la vie est dure ici au moins tant que dure le long hiver
    mais quand la couleur est mise et qu’après le noir et blanc
    se succèdent dans le spectre le vert puis le jaune et le rouge
    et qu’un camaïeux recouvre le camail pour nos yeux
    c’est l’efflorescence vivace de toutes ses essences
    qui attendaient leurs heures pour paraitre et voir paitre
    de nouveaux les chétifs troupeaux qui vont se remplumer

  31. Quand le silence s’installe comme une présence
    Une présence d’un silence intense
    Dont l’absence serait une impertinence
    A cette beauté immense, voir une offense
    Car la puissance de la jouissance
    En ces lieux se dispense dans le silence
    Les mots en suspense, les mots en souffrance
    Une pure complaisance dans l’instance
    Quand la défaillance des mots
    Dont le sens frôle le non-sens
    Dénonce sans arrogance leur incompétence
    Devant la transcendance, leur innocence.

  32. Désolée la toudra
    Semble sa seule
    Mais n’en est rien
    Le courant d’air
    La ravit tant

  33. C’est toujours avec plaisir que je découvre
    photos et textes d’une grande beauté.
    L’inspiration s’absente….
    Merci

  34. Tout est il ras, non puisqu’il y a des reliefs, et parfois de végétation
    tout n’est pas profus ni confus même si les lignes se confondent
    les couleurs se mêlent et les terres se détrempent du moins en surface
    pour ce qui est du plus profond il reste dur et insaisissable, le sable est rares
    la lande coure mais au delà du golfe de Courlande.
    Tondre ras est ce bien seulement l’idée des rennes qui parcourent ses espaces
    entre lièvres et loups mais aussi des kyrielles de rongeurs pas songeurs
    qui peuvent parfois ébaucher des terriers, mais se cassent les dents.

  35. Tout de drap vêtu, comme un linceul
    la blanche enveloppe ne permet plus de distinguer grand chose
    aboli presque distances et reliefs ennoyés sous la chape
    mais quand revient le soleil un peu plus haut dans le ciel
    coulent les cristaux de glace comme miel
    il est presque temps de retirer les écharpes
    et de voir lever le nez de la verdure
    tandis que depuis les hauteurs
    on voit la bordure des fleuves s’animer
    et que frétillent de nouveaux les écailles d’argent
    la vie afflue et durant ces instants trop brefs
    le retard se rattrape et le temps concentre
    effluves et senteurs, palette chromatique
    et danses acrobatiques
    ainsi passe dans le grand tambour des chamanes
    un souffle hiératique fait de tradition et d’histoire

  36. Toute une émergence
    En rythme qui s’accélère
    Ici ou là-bas

    Mouvement imperceptible
    D’un monde en évolution

    I

  37. Y a pas de mal à aller sur la presqu’ile de Yamal, le bout du monde en nenets, le bout de leur monde et montrer le bout de son nez au delà du confort rustique de la tente élevée.

  38. Poème philosophique
    Ô grand saisissement de la présence pure
    Cela même est le sens qui de nous n’est compris
    Où es-tu petit être et grand individu
    Après l’inné est né la recherche de soi
    Le temps est composé de nos balbutiements
    Qui guette la passion absente?la vérité des choses?
    A la source des eaux l’intangibilité.

    Si le monde est récit de nos mythologies
    A chacune ses navires et de sages philosophes
    D’Athènes à Jérusalem la vallée est féconde
    Que guérissent les âges de leur immobilité

    La perfection divine et la faiblesse humaine
    Je m’étonne si peu, bien plus émerveillé
    Des traces du mystère nulle richesse absolue

    Amour Ô grand Amour qui occis tant d’amours
    Le pays est en feu, le pays est en crise
    Il faut recommencer à bâtir des idées

    Tous ces cœurs indigents qui rient épouvantés
    Ces enfants désolés violés dans leur enfance
    Ces boîtes de cirque sonore muées en havre d’or!
    A genoux,démunis,ce n’est que longue quête
    Et chemins aux épines et moults égarements (à suivre…)

    Athènes,Rome ou Jérusalem
    De mythe en philosophie
    Émerveillement et sagesse
    Étonnement face au mystère…du Monde.

    Sentier des rectitudes, sentier de solitude
    Malheur des dénuements que le salut éclaire
    La cécité maîtresse de nos fatalités

    Qui tient habilement les rênes de la cité?
    Un juste gouvernement des peuples alités
    Lecture des livres ouverts depuis l’Antiquité
    Que l’Amour soit sagesse offrande de nos aînés
    Où donc est la raison au seuil des trahisons,
    Où donc est l’âme juste au bout des lames carmin?

    La musique est un breuvage, aile de philosophie
    Toute âme qui vagabonde d’aventure en voyage
    Chemin faisant rencontre le bien des sources vives
    Le mal des fonds obscures, les chants de l’odyssée

    Notre âme est un cosmos et l’issue n’est que soi
    Au plus profond de nous des pas et des empreintes
    Un empire de nos troubles toisant nos harmonies
    Des courants comme le Nil dans d’amples mouvements

    Extase de la beauté,
    L ‘Homme ouvrira les yeux sur la nécessité
    De porter à ses lèvres le pain des vérités
    La pensée se détourne du manège bruyant
    Où la passion aliène dans ses chaos confus
    Il y a ce rai de lune et ce sillon d’argile

    Il est des hommes pieux et de rustres canailles
    On mit à mort le vieux dénonçant vaille que vaille
    Prenez soin de vos âmes avant que le déclin
    Ne réveille sur vos os l’aube de ses tremblements

    La thérapie de l’âme est t-elle une utopie?
    Les angoisses illusoires et feux de la pensée?
    Vas-tu en revenir du pays de tes doutes
    Et dans la cité m^me interroger autrui?

    Petite fourmi habile qui se meut et bâtit
    La nature n’est qu’offrandes, vis-la présentement
    Tous les instants deviennent Histoire ou nostalgie
    Contemple toute chose,m^me la foule insensée
    Car si tout est nuage,recherche la clarté
    En toi-m^me

    C’est le premier pays de tout gouvernement
    Le théâtre des ombres et des raisonnements
    La liberté est route de nos retournements
    Si la voie est d’argile, la voix est intérieure
    Et l’Homme revient vers l’Un dont toute chose procède

    La foi requiert l’étude mais reste le mystère
    Lis,va de par le monde,le poète nous raconte
    En mon âme profonde,je crois et j’ai la foi
    En l’existence de Dieu,en son unicité
    Tous les chemins du monde vers l’unique vérité
    Amènent humbles et rebelles,paysans et grands rois

    Ce qui se réalise finalement s’achève
    Dans la beauté des fleurs et leur étiolement
    Pense à ta finitude le plus sereinement
    Et l’acte pur s’annonce aux âmes destinées.
    Leïla

  39. Formidable Leïla qui trouve toujours le moyen de nous enchanter dans des mélopées qui nous enveloppent.

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