l’île au voyage
tapie dans les herbes
fleur de la nuit
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isle of travel
lurking in the grass
flower of the night
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
l’île au voyage
tapie dans les herbes
fleur de la nuit
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isle of travel
lurking in the grass
flower of the night
Tout le bleu du monde
Tous les chagrins immondes
Des enfants dans la geôle
D’un lion sans bravoure
Tout le bleu des mères
De la joie éphémère
Sous le bât du silence
La répression sauvage
Désinforme par l’image
Le peuple en otage
Tout le bleu du monde
L’enfant est emprisonné
Afin d’abattre l’aîné
Je n’ose imaginer
Ainsi le prix corsé
Et les travaux forcés
D’un régime tout de bleu
Et de cendre et de murs
Combien de filles?
Et combien de garçons?
Y sont condamnés
Les uns exécutés
Les autres qu’on torture
Tout le bleu du monde
Tous les chagrins immondes
Des enfants dans la geôle
D’un lion sans bravoure
De Baas en haut
De durs combats
Les enfants qu’on torture
Je rêve pour eux
Sur l’île bleue
A l’horizon cinq
jusqu’aux septièmes cieux.
Monde de la nuit
Nitescence au clair de lune
Parfum d’oasis
Accostons sur l’île
si symétrique en son reflet
la parure arbustive abondante
sans que l’air ne s’émeuve
Puis faisons le feu
de quelques branches éparses
pour que monte le fumée des sacrifices
De tes mains habiles
tu ramassais et agençais
la brindille et l’herbe sèche
Pour de bon le visage grave
l’on se serait cru loin de tout
derrière les joncs épars
Une visite peut-être
à attendre la tendresse
du lac aux eaux des origines
selon les cinq signes de la soumission
Celle de la maîtrise de la colère
de la vengeance absoute
gage d’humilité
Celle de la patience
l’emportant sur l’émoi
afin d’accepter le décret du créateur
Celle qui tombée à la mer
l’étincelle de feu acceptée
frissonne sur le parvis de ma solitude
Celle qui de cendres et de poussières
recouvre toutes les richesses
mon infaillible ma conviction
Celle qui ne saurait faillir au tribunal
de ses habitudes dépouillée
devant la transgression.
Accordons nos violons
ne volons pas la vedette
sachons faire risette
dans le bleu mauve
il n’y a pas de mauviettes
l’insularité est toute relative
la grégarité n’est pas fautive
Dans le bleu qui s’affadit
quand le ciel s’agrandit
l’image elle aussi grandit
pas une histoire de bandit
pas de bac ni de bagne
pas encore un lieu de cocagne
mais touffu comme la nuit
tout fuit comme l’ennui
et le fruit bien défendu
nourrit celui qui l’a attendu
île des roseaux
dans le bleu d’un petit jour
retour de voyage
« Fleur de la nuit »
En voilà un joli nom !
Il aurait pu être le tien
Quand dans la pénombre bleue
Tu vis le jour en pleine nuit
Ton cri déchirait le silence
Comme une phrase toute faite
Quand je vivais l’instant transcendant
De la naissance, de ta naissance
Petite fleur de la nuit
Chaque sourire sur ton visage
Est un pétale qui s’ouvre
Dans un rayon de lune,
Au soleil de mes jours.
l’ombre comme un pont
marais, roseaux, comme des flutiaux
un vrai tapis à coup de serpe
Quand vient le soir
L’œil se regarde
Lequel choisir
Son délicieux voyage
Y aller sur son île
Ou juste la contempler
De loin c’est singulier
Comme au plus près aussi
Quand l’amour se jaillit
En bougies leurs lueurs
Qui illuminent le ciel
De leurs instants précieux
Voyager devant l’île
Ou se vivre amarré
Deux bels jolis voyages
Jusqu’au bout de la nuit
une île telle une offrnade
corbeille fleurie…
Escale du voyage
Dans les branches les oiseaux
Mélodie de l’ombre
Ile des désirs
Les landes incertaines
Rose est le ciel
Au cœur des roseaux
Qu’un souffle de vent effleure
Mélopée des mots
Le doigt se trempe l’eau
Et une île en surgit
Si délicate toile
un jour se lève
la petite île apparaît
si peu de brume
Dans l’antre des eaux
Blottie au cœur des roseaux
L’îlot des oiseaux
Voir au réveil
Dans un bruissement d’ailes
Des nuées d’oiseaux
Dans l’encre bleu-nuit
Ecrivons la partition
Du chant des oiseaux
L’oiseau de paradis
Son blotti sa belle île
Offre sa fleur au ciel
Pause sur image
Dans la nuit s’endorment
Les mots dans les roseaux