fumerolles
il dort depuis si longtemps
tapis rouge
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fumaroles
it’s been sleeping so long
red carpet
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
fumerolles
il dort depuis si longtemps
tapis rouge
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fumaroles
it’s been sleeping so long
red carpet
Bonsoir Ossiane et merci pour cette nouvelle image au coeur de cette belle série, j’espère pour toi quelques jours de repos, je t’embrasse.
Magie des couleurs
Dans la féérie du soir
Transfiguration
Quelle divinité?
Tapis d’offrandes à ses pieds
Fument ses pensées…
volcan d’automne
prairie incandescente
de landes fleuries
fumerolles en couronne
vapeurs céruléennes
merci pour ce bel haîku de Jo.S et ce beau tanka de Leonor
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Il émerge dans sa candeur
Enveloppé de silence et de beauté
Son cœur est au repos
Dans cette flamme qui l’habite
Privé de toute manifestation exubérante
Il exulte avec magnificence
Dans un long sommeil respectueux
De ce somptueux environnement
Auréolé d’une couronne blanche
Comme peuvent l’être les volcans
Recouverts d’une mer de glace *
(Ainsi qu’Andrée Chedid se plaisait à l’écrire
Au travers d’une métaphore)
Et qui peut-être laisserait à penser
Qu’un volcan reste un volcan
Et bien qu’il nous semble dormir
Du plus doux en apparence
La colère néanmoins peut surgir
Au cœur même d’un pré fleuri.
_____
• Parlant d’un de ses personnages en l’occurrence Jean dans les quatre morts de Jean de Dieu
• Andree Chedid écrit :
• … « Faites attention. Votre petit Jean est un volcan recouvert d’une mer de glace ».
Couleurs saturées pour édifice qui tient dans la durée
un liseré d’eau mystérieux et horizontal
qui centre l’assise et donne au vertical
toute sa gravité
et ces nuées méphistophéliques qui comme des reliques
courent et entourent en tore la crête sommitale
ainsi cachée au regard
La forme renseigne souvent sur la nature du magma et donc sur la nature du volcan
même s’il peut changer de type car cela s’est déjà vu mais suppose plusieurs réservoirs pouvant alimenter une cheminée ou des changements dans l »alimentation d’un réservoir.
La bouche à feu renseigne dont sur l’activité du passé au moins.
Le sang des vies
Au plus profond
La puissance de la nostalgie
Quand survient la fusion
Quand résonne le silence du vide – une explosion.
Beau, majestueux je cède à l’émerveillement
Il est là comme une masse inébranlable
Sous sa collerette de nuages
Prince des lieux dans le silence du soir
Lui dont le signifiant est colère autant que
Dieu du feu, du fer, de l’argent et de l’or…
Cône géant, royaume de la déesse du Soleil
Symbole d’une force intérieure imprévisible
Posé sur les eaux calmes du monde
Comme tout autant sur une faille d’épouvante
Montagne de tous les espaces jusqu’à frôler le ciel
Volcan Imposant, effrayant où caches-tu donc
Ce mystère inconcevable de ta séduction ?
Tu forges nos croyances dans le feu de la terre
une terre nourricière qui parfois n’engloutit pas
tu forces notre admiration et aussi notre effroi
pas besoin de monter tout en haut d’un beffroi
pour constater de visu ta puissance souterraine
qui jaillit à la surface d’une manière souveraine
l’ébranlement qui précède ces manifestations
parfois rend très difficile debout la station
alors ce dôme qui n’a rien du gouter
respire les travaux pas achevés de Vulcain
dont on ne sait encore quelles armes
il a bien pu forger dans son antre
cet auguste atelier
dont s’exhalent parfois
de longs panaches de fumées
Il me souvient du titre d’une chanson dans un LP de Genesis nommé « Trick of the tail » c’était « Dance on a volcano » , c’était il y a bien longtemps mais nostalgie quand tu nous tiens !
Danse sur un volcan et convoque avec Goya les sorcières
enfante la frayeur et la désolation mais aussi la vie
dans le grand cycle d’une vie reconstituée
du sol sourd le sang de la terre
ce n’est pas le signe d’une guerre intestine
mais les entrailles qui se taillent
révèlent aussi en même temps qu’ils réveillent
les sourds stigmates d’une dynamique interne
mais pas seulement infernale
Dorsale Bossale
Il y a des volcans qui se meurent
Il y a des volcans qui demeurent
Il y a des volcans qui ne sont là que pour le vent
Il y a des volcans fous
Il y a des volcans ivres à la dérive
Il y a des volcans qui vivent en meute et patrouillent
Il y a des volcans dont la gueule émerge de temps en temps
véritables chiens de la mer
Il y a des volcans qui se voilent la face
toujours dans les nuages
Il y a des volcans vautrés comme des rhinocéros fatigués
dont on peut palper la poche galactique
Il y a des volcans pieux qui élèvent des monuments
à la gloire des peuples disparus
Il y a des volcans vigilant
des volcans qui aboient
montant la garde au seuil du Kraal des peuples endormis
Il y a des volcans fantasques qui apparaissent
et disparaissent
(ce sont jeux lémuriens)
Il ne faut pas oublier ceux qui ne sont pas les moindres
les volcans qu’aucune dorsale n’a jamais repérés
et dont de nuit les rancunes se construisent
Il y a des volcans dont l’embouchure est à la mesure
exacte de l’antique déchirure.
Aimé Césaire – Moi Laminaire ( 1982)
de cet appendice conique
comme un goût de lait
sur champ de cendres et de sang
Quel Dieu viendra se reposer
Sur ce sein à peine voilé
Encore chaud d’un semblant de vie
Offrant à la terre endormie
Toute sa jeunesse et sa force d’être
Elle respire doucement
Parfois ses yeux s’embuent
D’amours leur tellement
Merci Monique de ce récit époustouflant de Césaire
je suis lié à la Martinique
et connais bien l’événement de la montagne pelée
mais si j’avais entendu parler de Laminaire
jamais je n’avais subi de telles turbulences
La terre renferme des secrets et des joyaux,
ils ont noms Olivine, Péridot ou Plagioclases
mais sous la contrainte la croute se rompt
se déchire et de là s’extirpe une matière brulante