Courir

Courir

A perdre haleine, fendre les reflets d'argent, à bras ouverts

Lecture du Haïku Calligramme: horizontale

à perdre haleine
fendre les reflets d’argent
à bras ouverts

De la poésie en musique … « LA SONATE AU CLAIR DE LUNE » … un poème qu’Alain a écrit sur la note « COURIR ». Son ami le guitariste JMD, (vous souvenez sans doute de « ADAGIO » que je vous propose de réécouter sur ce lien) l’a mis en musique et le chante pour vous. Cliquez ici pour lire son poème en même temps.

76 réflexions sur « Courir »

  1. Avant d’aller me coucher je voulais te dire Ossiane bravo pour tes performances, fidèle au rendez-vous avec nous malgré ton travail, bonne nuit, bon courage, on t’embrasse.

  2. En écho a Monique..
    Dernier rendez vous..
    Pied de nez dans l’eau…
    A deux mains les chaussures..

  3. Ils sont venus deux
    Puis trois, puis quatre et puis cinq
    Pour un au revoir

    Sur un fond de mer d’argent
    L’été d’or s’est en allé.

  4. Tu as les yeux gris bleu

    Et ton regard d’acier
    Découpe à la cisaille
    Nos silhouettes de suie

    Fine mort de la vie
    L’ombre seule se fige

    De la tôle noircie
    En entailles infimes
    Tu arrêtes nos gestes…
    La jeunesse active
    L’âge mûr immobile

    Et le couple revient du voyage pensif
    Marche simple aux nus pieds
    Monde d’aspérités

    Est-ce la taille douce qui grave dans nos coeurs cet amour métallique?

    Pointe sèche des yeux, Tu traces sur la plaque mon ultime soupir…

  5. La mer elle aussi grossira
    Elle offrira ses vagues,
    Aux poissons et aux oiseaux
    Elle accueillera dans ses bras
    Les pêcheurs, les marins,
    Généreuse et terrible
    Belle, douce ou cruelle
    La terre avec elle tournera.
    Et j’irai dans la saison froide
    Marcher sur la rive de l’eau,
    L’écouter rugir ou chanter,
    Sentir les embruns et l’odeur des algues,
    Courir sur le sable mouillé ;
    Puis face à elle, je m’arrêterai
    Essayant de percer son mystère,
    Lui confiant mes amours, ma soif de vivre,
    Pour qu’une vague se retirant m’entraîne
    Vers des horizons de rêves et d’espoir.
    Avant que le soleil se soit couché,
    Je partirai et remontrai vers les dunes
    Pour la voir au loin s’éteindre
    S’étendre et se fondre dans la nuit noire.

  6. une plage argentique
    des jours oniriques
    la réalité en papier

    bon courage ossiane

    toujours un plaisir bernard de te lire

    bonne journée à chacun
    monique, annick, bourrache, lou , leila, thierry, brigetoun, pierre b, alain

  7. La tortue

    les hommes prétentieux qui pensent tout savoir
    S’amusent de mon être de mon modeste avoir
    il me juge primitif et sans doute pas très beau
    un spécimen rare à porter au labo

    J’avance lentement paisible et solitaire
    Cachant mes sentiments à l’abri sous mon toit
    je marche obstinément sur les chemins de terre
    quand je relève la tête j’aperçois les étoiles

    Si je croise mes semblables j’en ai la larme à l’œil
    Je m’invite à leur table pour mâcher une feuille
    Je disserte avec eux de la vie en ce monde

    Des toutes dernières fables qui font courir les hommes
    Qui courent dans tous les sens pour user de la gomme
    Car à quoi bon courir puisque la terre est ronde

    Alain

  8. Mon corps dans sa géographie
    Mes frissons dans son mouvement
    La mer anime mes profondeurs
    Ses coraux peuplent mes abysses.

    La terre et la mère séparées
    Des entrailles de la mappemonde
    Les eaux dès le commencement
    Merveille au sein des Écritures.

    Ondoiement, l’eau enrubannée
    Épouse duelle et sensuelle
    La caresse du sable safrané
    Et la falaise immaculée.

    Se peut-il que de la surface
    Alanguie en reflets d’argent
    Surgisse le chaos primitif
    Lorsque les vagues infranchissables
    Grondent leur hurlement qui se casse
    Contre le sable qui implore,
    Berceuse marine du crépuscule?

    L’encre des cieux, l’encre des lieux
    L’ancre des Dieux, océanique
    Gloire! Poséidon en colère!
    La terre ébranlée prend peur
    Face au courroux de ses chevaux
    Zeus assombrit les éthers.

    Puis,
    L’eau coule changeante en ses rouleaux
    Comme font les sens insaisissables
    En l’esquif, ce cœur, ce radeau
    Rencontre sensible avec le beau
    Au lit des Amours désirables
    L’infinitude en son espace
    Énigme, comme profonds sentiments
    Extraits du bleu du firmament.

    Vent, voici vos mains sur ma peau
    La mer me raconte vos regrets
    Je ne puis alors écouter
    Le cœur amariné, vos maux
    Vos rêves bleus que par à-coups.

    D’une rive à l’autre la parabole
    Donne le LA aux comparaisons
    De déluge en retournement
    Le péril de la mer littéraire.

    Mouvement qui trouble la voie
    Chantant vague écumeuse ses sentiers
    J’anime le mot, et brouille sa voix
    Qui porte aux montagnes mes secrets.

    L’encre des sublimes mouvements
    Oscille l’Amour, cœur sous-marin
    La lave brûlante sous la marée
    Poème du cœur qui se déchaîne
    En sa brisure illimitée
    En sa finitude anonyme.

    Plus grande la tristesse que submerge
    L’indifférence mon souvenir
    Meurs, affaibli,l’âge opulent
    Toi océan de la Nuit douce
    Ton regard, horizon d’errance
    Et ma poésie symbolique.

    Ô Lune que mon Amour grandit
    Le vent l’a poussé vers l’arrière
    La mer tempère sa mélodie
    Pour l’harmonie d’un ordinaire.

    Je suis la terre brune familière
    Empêche-moi de m’émietter
    Toi l’Océan impraticable
    Toi le Volcan de mes prières.

    Aucune trace l’eau s’est apaisée
    Nulle part vivra le souvenir
    Partout sera le sacrifice…à la mer
    Je courrai jusqu’à l’horizon
    A chaque regard que la marée
    Rapportera avant de se retirer
    Et puis..
    Que l’arche de nos haies d’éloquence
    Soient pour nos regards le silence ou le rêve…à lire.

    « Est-il un thème plus banal que celui de la colère de l’océan ? Une mer calme est prise d’un soudain courroux. Elle gronde et rugit. Elle reçoit toutes les métaphores de la furie, tous les symboles animaux de la fureur et de la rage […] La psychologie de la colère est au fond l’une des plus riches et des plus nuancées […] L’eau violente est un des premiers schèmes de la colère universelle.Gaston Bachelard

  9. Comme vos textes si beaux encore,
    merci 0ssiane de permettre tante de beautés, dessous tes belles images….
    bonjour Marc, belle journée pour chacun,
    j’émerge d’une moitié de matin à dormir, et de l’autre à penser tendre, et aussi.. loin….

    De loin de bel loin
    De tout près de mon être
    Des vagues de tendresses
    Si jolies douces caresses
    Et me voilà courir
    Me presser sur la plage
    Et tendre ma petite main
    Vers toi mon infini
    Tu marches de ton côté
    Et voilà le moment
    De nos belles retrouvailles
    Tu me manquais chéri
    Et voilà que tu es là
    Mes baiser sont pour toi
    L’ivresse de mon coeur déborde
    C’est pour toi
    Et me vois là courir
    En ce fort bel Automne
    Sur ce petit bout de plage

    youpslà, je me cours au marché, j’aime le sfins de marché, douces, pas trop de monde, c’est tranquille, je regarde, je souris au soleil ce matin, c’est un bel Automne de belle grâce….BISES A CHACUN.

  10. La jambe

    Maintien et équilibre la jambe est comme une arche
    Elle possède la souplesse nécessaire à la marche
    Un mollet bien galbé sous une ronde cuisse
    La jambe pour faire court est un bel édifice

    Qu’on la croise en tailleur ou la croise au salon
    Qu’elle soit gainée de bas haussée par des talons
    Cachée sous une jupe ou sous un pantalon
    C’est elle qui nous entraîne à gagner du galon

    C’est elle qui nous distingue de la gente animal
    Elle fait de nous des voyageurs des découvreurs
    Et des nomades elle est comme un remède au mal

    C’est elle qui nous invite à fuir le domicile
    A découvrir le monde à rentrer dans la ronde
    Elle qui nous fait lever lorsque passe une blonde

    Alain

  11. Rien ne sert de courir

    Un grain de blé s’envola
    en l’air loin de l’aire
    un grain de blé voyagea
    parcourant la terre entière

    Un oiseau qui l’avala
    traversa l’Atlantique
    et brusquement le rejeta
    au-dessus du Mexique

    Un autre oiseau qui l’avala
    traversa le Pacifique
    et brusquement le rejeta
    au-dessus de la Chine

    Traversant bien des rizières
    traversant bien des deltas
    traversant bien des rivières
    traversant bien des toundras

    Dans son pays il revint
    brisé par tant d’aventures
    et pour finir il devint
    un tout petit tas de farine

    Pas la peine de tant courir
    pour suivre la loi commune

    Raymond Queneau (“Battre la campagne”)

  12. point n’ai fait un tas d’océans
    en quête ni d’archipel
    ni de transatlantique
    il fut flottant
    comme au creux de la main

  13. Seul devant l’élégant piano noir une jeune artiste
    Avec virtuosité exprime son talent
    comme des perles rondes les notes rebondissent
    Quand elle caresse les touches dans les passages lents

    Avec dextérité ses doigts enfoncent les touches
    Sur le clavier chantant qui lui sert d’écritoire
    Elle emmêle savamment les blanches et les noires
    Et du piano s’envole les notes comme des mouches

    En un joyeux cortège comme les billes d’un sac
    La musique jaillit hors de l’instrument
    Comme un enfant s’amuse à courir dans les flaques

    Les notes aériennes s’éparpillent gaiement
    La musique rayonne tout autour du piano
    Comme la lune se mire à la surface de l’eau

    Alain

  14. ils sont magiques, et si variés, Alain, vos textes,
    je suis admirative,
    tant et tant d’hier, que j’ai plaisir à lire, et je regarde des pages anciennes,
    et je me dis que le temps il passe,
    et que le vrai temps il reste, il en défie le temps, dans le voyage du temps dans la bise du vent….

  15. J’entends au loin « les notes aériennes » J’imagine Alain les mains de cette pianiste…
    _____

    Au coin du café
    Courent les doigts sur le clavier
    Valse de l’automne
    _____

    … et sur la mer s’envolent deux, trois, quatre ,cinq petites notes de musique, cristallines, blanches et noires, croches peut-être, soupirs sans doute….

  16. l’horizon fut un hamac
    lesté d’une ombre qui coule
    par suite de naufrage
    les chevilles se tordent
    aux rudes nœuds des flots
    le roulis a le mal de mer
    l’ axe des jambes craqué
    il attend échoué
    le long d’un quai désert
    où s’étend le calme plat
    et de vagues échos de points

  17. Sur la plage abandonnée
    Reste la musique de nous deux
    Tes mains ont couru bu
    Le creux de mes reins
    La valse de nos yeux embués
    Une trace de nos deux pieds
    Le tien le mien sur ces grains de sable
    A cette plage abandonnée

  18. Bonjour du mercredi !
    Et le mercredi,
    C’est le jour des enfants !

    Alors, une petite devinette :

    Qui est-ce qui court très très très très très très très très très viteeeeee ?
    (Rien ne peut le stopper…)

    Un indice :
    Ce n’est pas le lièvre… !

    Biseeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeee

  19. J’ai couru..j’ai couru…je ne voulais pas qu’il se noie..je l’ai trouve endormi dans le creux d’une vague..je n’ose pas le réveiller..

  20. A corps perdu
    coeur éperdu
    sur l’estran
    court
    un enfant
    prince
    en ce royaume
    d’eau et de sable
    la mer attentive
    surveille ses jeux
    en retenant
    l’impatience des vagues
    il court il danse
    grisé par l’air marin
    s’enivrant de sa liberté
    fragile et bondissant
    pied de nez
    à l’immobilité des choses
    dans leur carapace
    de tortues pierreuses
    la joie de vivre
    gagne toujours
    sa récompense
    sans chercher
    de but à atteindre

  21. Courir loin à perdre haleine
    Oublier l’ile de l’enfance
    Se noyer dans une eau salée
    Arriver où le vent amène
    Boire l’eau de la prénaissance
    Hier et demain mêlés
    Prier une déesse incertaine
    Le présent est sans importance
    Pour celui qui veut s’en aller

    Somme toute, tout ça n’est qu’une passade

  22. Je cours
    Je cours
    A perdre haleine
    Et tu me suis
    et je me suis
    Tu me rattrapes
    Tu cours
    Tu cours
    A perdre haleine
    Et je te suis
    et tu te suis
    On se laisse tomber
    Dedans les vagues
    Embrasés bels
    Doux amoureux
    Le sable nous suit
    Si doux tapis
    Et on s’embrasse
    A perdre haleine

  23. Jamais je n’ai couru si vite
    Jamais je n’ai sauté si haut
    Je n’étais plus moi ce jour-là
    J’étais la peur, la frousse,
    Celle qui donne des jambes
    Celle qui donne des ailes
    Lorsque j’ai vu foncer sur moi
    Un monstre noir avec des cornes
    Je n’ai jamais couru si vite
    Et bien m’en a pris
    L’animal furieux m’évita de peu.

  24. J’ai oublié de vous dire que c’est une histoire vraie, celle d’un taureau dans une Abrivado quelque peu laché des gardians, j’ai couru, et d’un saut atteint un petit mur, je n’ai jamais couru si vite, c’est certain, je n’ai jamais sauté plus haut, c’est sur mais je n’ai jamais eu non plus si peur de ma vie.

  25. Courir ou renoncer
    A plonger en ses flots
    Parcourir doucement
    Du regard sa surface
    Pas une vague ne me lasse
    Pas une pierre ne m’ennuie

    J’aurais couru vers elle
    Si elle m’avait laissé
    Cavaler sur ses dunes
    Galoper dans sa baie.

    J’aurais couru vers elle
    Ma vague, ma douceur.

  26. Bise Christineeeeeeeeeee la prochaine fois j’aurais intérêt à faire BIP BIP car à l’époque les jambes avaient quelques années de moins. Au fait ce qui court très très vite, ce ne serait pas par hasard un citron pressé ?
    Ton Marcel Leïla il fallait t’en faire une peau de mouton façon « marcel » haute couture-;)

  27. .
    Petit coucou du soir!

    Je viens vous porter quelques rafraîchissements après vos folles courses de plume sur les reflets d’argent! Eau pétillante à volonté !
    Vos poèmes sont magnifiques et pleins de souffle, j’ai beaucoup aimé vous lire!
    Merci à tous pour vos gentilles pensées me concernant. Impossible de vous commenter tant le temps m’est précieux pour avancer.
    Bienvenue aux petits nouveaux en brillante écriture !
    Je vous embrasse fort

    Ossiane
    .

  28. Courir les rues de l’eau
    par les vagues tracées
    la musique de la mer
    parle des trésors cachés
    l’argent couvre l’eau claire
    et le ciel ébloui
    fera tomber ses voiles
    au coeur des corps actifs
    le rêve prend le pas
    sur le sable mouillé
    ainsi je te revois

  29. Hello monique, du mal à dormir?
    Fais courir les moutons 😉
    bises à Marc et à tous
    bon courage Ossiane
    Love

  30. un petit coucou en passant,
    un grand salut à vous tous
    écrivains sur images.

    je n’oublie rien,
    ni les mots, ni vos couleurs,
    je savoure sans me lasser, vos mots et photos.
    qui ruissellent devant mes yeux
    comme une source intarrissable.

    bravo Ossiane, je ne suis jamais très loin!!
    kiss de la hte Provence

  31. Le marathonien

    Moi Philippidès grec héraut du dème d’Athènes
    Après avoir vaincu les perses nu et sans arme
    Du bourg de marathon qui domine la plaine
    Plantée de vignes et d’oliviers jusqu’à Athènes
    Chérie par les poètes j’ai couru hors d’haleine.
    Si tu songes m’imiter conserve cette flamme

    Alain
    Merci pour tes lectures Annick !

  32. Retour à la maison pour travailler sur Mon corps en neuf parties avec ses trois suppléments – la version en anglais – My Body in Nine Parts – aujourd’hui je travaille sur mes cicatrices – dans un moment de méditation j’ai levé les yeux là-haut sur les housses du ciel et sur le somptueux paysage devant moi – incroyable – et j’ai pensé – quand tu mourras tout cela s’éteindra – plus rien à voir – nothing more – juste le noir – ce sera comme si tu plongeais dans un grand trou noir – la tête la première qui fendra l’air – et dans ce tournoiement vers le néant tout deviendra obscur et invisible – bien sûr ça n’engage que moi de le penser et de le formuler comme ça – je me demande si cela suggère la possibilité d’un après – d’un au-delà – d’une autre forme de vie après la mort – je me serais alors trompé toute ma vie – non – je ne vais pas tomber dans la grande connerie méta-pata-physique – non – pas de tours de magie – pas de mensonge surhumain – pas d’intervention divine – je suis un simple être humain – mortel – j’en suis conscient – et pour l’heure je suis bien vivant – je m’en fous de l’au-delà – mais pour nous divertir un peu imaginons-nous mort…

  33. Qui que vous soyez, nous sentir bien vivant n’est pas mal non plus, même si aujourd’hui courir sous la pluie est au programme…qu’est-ce qu’on se sent bien vivant même si….Pour la mort, on verra bien ou plutôt on ne verra rien du tout, c’est pour moi un point final, nous n’en sommes qu’aux virgules, aux points de suspension, aux points d’exclamation (ce sont mes préférés) et pour ce qui est des points d’interrogation il y en a tant en ce monde que celui concernant la mort peut attendre !!!!

  34. Je n’ai pas lu Mon corps en neuf parties de Federman mais c’est certainement un livre à lire, un livre qui s’il n’ apporte des réponses, pose des questions sans doute, quand un poète et un écrivain meurt c’est toute la littérature qui est en deuil

  35. tempête

    Je me dresse en sursaut; réveillé par le silence qui règne dehors. Pas un bruit ne me parvient. Ni le souffle du vent; ni le ressac de la mer. Les goélands aux même se sont tus. Au travers des volets la clarté se faufile; je distingue un rai de ciel bleu.

    Il règne un silence lourd. La nuit à été terrible. Des réveils incessants; le fracas des vagues sur la grève; la mer à qui on avait ôté les chaines, la mer que rien ne semblait pouvoir arrêter; une mer qui se gonfle comme une voile sous l’effet du vent ; un vent qui forcît d’heure en heure ; Un vent qui pénètre dans les interstices des dormants de la fenêtre ; un vent qui hurle dans les branches que lui-même venait de dénuder ; un vent qui malmène les nuages gorgés d’ombre ; l’ombre qui grandie et fornique avec le crépuscule ; Tout devient noir, violent ; les haubans pris d’une démence sans répit fouettent les mats des bateaux désoeuvrés; des bateaux qui se couchent et s’entrechoquent ; des bateaux soulevés, entraînés, rejetés ; des bateaux dépecés qui errent comme des vagabonds en haillons sur le bitume trempé, détrempés ; Une pluie froide frappe aux carreaux ; frappe … frappe…comme un fuyard poursuivi par une meute assoiffée de vengeance ;
    Je ferme comme je peux les volets ; je tente de dormir un peu ; je me réveille, la maison semble trembler sous les coups de butoir ; la nuit sera longue très longue ; E maintenant ce silence ; un silence lourd; un silence pesant, odorant ; une odeur âcre violente ; j’ouvre les volets ; devant moi s’étend une mer d’huile ; noire ; épaisse ; gluante ; une odeur insoutenable ; une lumière insuportable ; je vomis écœuré par ce paysage mortifère. Je vomis de voir cette mer dégueuler sa bile noire ; je vomis de voir ramper un goelland en habit de deuil ; une colère monte en moi ; une colère rouge; épaisse ; une colère gluante . Une colère qui ne me quittera plus !

  36. La rivière

    Quand elle court la rivière
    Elle accroche le soleil
    Dans les plis de sa robe

    Alain
    PS : A ne pas oublier le noir est un concept une invention de l’esprit
    conçu pour mettre la lumière en valeur

  37. S’arrêter de courir pour courir
    Prendre le temps de vivre
    Elle viendra bien assez vite
    Celle qui nous nargue
    Depuis le jour de votre naissance
    Courrons après les papillons
    Pour danser avec eux
    Courrons vers les beaux paysages
    Qui font le charme de notre vie
    Courrons vers ceux qui vous tendent les bras
    Avant qu’il soit trop tard
    Courrons avec notre tête et notre cœur
    Sans performances, sans distance marathonienne
    Courrons pour embrasser le monde entier
    Et rencontrer beaucoup d’amour sur le chemin.

  38. Courir

    qu’il est bon de courir quand on a un moment
    De courir les pieds nus sur la plage de sable
    De pencher en avant de mettre un pied devant
    Et d’allonger la jambe en pliant le genou

    De s’aider de ses bras pour tenir l’équilibre
    comme l’oiseau bat des ailes quand il vole à l’air libre
    Puis de se rassurer quand le pied touche le sol
    Tout en recommençant le même mouvement

    Comme il est doux de vivre en courant simplement
    Sur la plage déserte et sur le sable mou
    Quand la vaste étendue de la mer océane
    enchaîne les mouvements de manière inlassable

    Alain

  39. Pour ne pas se noyer, ne pas renoncer,
    Il y a le visage des autres, et leur cœur attentif.
    Je vous vois sous la lune, d’un soupir je vous touche.

  40. Il court il court
    *à perdre haleine
    *fendre les reflets d’argent
    *à bras ouverts
    La retrouver sur cette plage

    * tu te reconnais, Ossiane

  41. Courir pour couvrir des distances
    d’un voile pas somnolent
    d’un pas pas assomant
    courir pour allonger des foulées
    et défouler une énergie
    déplier des chevilles
    et poser des voutes plantaires
    créer son propre vent
    et s’enivrer de vrai
    avec cette fougue sauvage
    cette impétuosité
    courir d’un plein d’allant
    et se précipiter
    vers des lignes sans arrivée
    dans des couloirs pas entravés
    courir à faire sauter
    le coeur dans la poitrine
    au point d’haleter sans fin


  42. Monique-la-Sage (14h19) :
    à nous faire courir ainsi, nous allons bientôt manquer d' »r » (ou d’air, c’est selon).

    Courons, courons … vers l’essentiel … mais ne nous hâtons point.

    j’sens que je vais m’faire tuer, là…
    … mais pas trop quand même, j’espère.

    Avec un immense clin d’oeil, hein !


  43. Y’a plus lent… (nous qui versons vers l’automne…) :

    A l’enterrement d’une feuille morte
    Deux escargots s’en vont
    Ils ont la coquille noire
    Du crêpe autour des cornes
    Ils s’en vont dans le soir
    Un très beau soir d’automne
    Hélas quand ils arrivent
    C’est déjà le printemps
    Les feuilles qui étaient mortes
    Sont toutes réssucitées
    Et les deux escargots
    Sont très désappointés
    Mais voila le soleil
    Le soleil qui leur dit
    Prenez prenez la peine
    La peine de vous asseoir
    Prenez un verre de bière
    Si le coeur vous en dit
    Prenez si ça vous plaît
    L’autocar pour Paris
    Il partira ce soir
    Vous verrez du pays
    Mais ne prenez pas le deuil
    C’est moi qui vous le dit
    Ça noircit le blanc de l’oeil
    Et puis ça enlaidit
    Les histoires de cercueils
    C’est triste et pas joli
    Reprenez vous couleurs
    Les couleurs de la vie
    Alors toutes les bêtes
    Les arbres et les plantes
    Se mettent a chanter
    A chanter a tue-tête
    La vrai chanson vivante
    La chanson de l’été
    Et tout le monde de boire
    Tout le monde de trinquer
    C’est un très joli soir
    Un joli soir d’été
    Et les deux escargots
    S’en retournent chez eux
    Ils s’en vont très émus
    Ils s’en vont très heureux
    Comme ils ont beaucoup bu
    Ils titubent un petit peu
    Mais la haut dans le ciel
    La lune veille sur eux.

    Jacques Prévert

    Que la lune veille sur vous.
    Patiemment.

    http://louis.chatel.free.fr/blg/img/prevert/escargots.gif

    (cherchez pas trop … y’a des jours, comme ça …).

    Biz à tous.

  44. Un bref salut, en courant à perdre haleine.
    Entre deux souffles, c’est toujours tellement agréable de vous lire
    Avant l’éssoufflement, merci Ossiane pour cette photo argentée
    Pendant la course, textes à profusion, quelle voie suivre
    Entre deux foulées,sourire et sourire encore


  45. ‘tite bougie, Annick.

    Et lents balancements à tous dans vos hamacs … filets de nuit.

  46. Ben moi je suis comme la Toto. J’aime bien aussi ce poème de Prévert.

    Je me balance dans le hamac. La toto m’a prêté son petit champignon hallucinogène. Bref : le bonheur

  47. Je ne manque pas d’ « r », ce doit être mon côté générrrrreux!, n’est-ce pas Bourrache, je suis désolée mais ce n’est pas grave. J’ai apprécié les escargots de Prévert, tu vois je change de sujet…et sans courrrrrrir, je m’en vais clopin, clopan….me cacher la tête sous l’oreiller et dormir. Bonsoir et Bonne nuit à tous

  48. et mon hamac va se bercer aussi,
    alors je vais vous chatouiller les doigts de pieds, avec mes pitous, sourire,

    tit’bougie pour chacun, et biz jolie!
    la toto elle fait un clin de phare!

  49. Et juste avant d’aller dormir, un partage…..
    _____

    Toi que la forêt reçoit chaque matin
    Sur ses sentiers de feuilles mortes
    Je t’imagine sur les chemins
    Dans la brume matinale
    Tu respires à plein poumon
    L’air frais qui s’offre à ta bouche
    Ton besoin de courir
    Donne vie à ton corps
    Donne vie à ton âme
    Emmène-moi avec toi
    Partageons ce plaisir
    Donne-moi la main
    Respirons ensemble
    ____

  50. Et je cours m’envoler un bord de route superbe, pour aller vendre ce matin, des brioches tendres chairs, si belles caresses du palais, douceurs belles savoureuses. Bel matin, pour chacun. La toto va mettre ses lumières car il fait une brume immense, ici, dans cette région de mer, et en toute prudence, elle fendra les particules de l’air. Bises Ossiane, et bon courage.

  51. Concerto pour trompettes

    le soleil apparaît il est de rose vêtu
    Et boit encore du lait de la nuit maternelle
    Comme un jeune poulain aux pas mal assurés
    Il gambade et s’ébroue et quelque fois chancelle

    Il fait jaillir de l’eau qui sur l’herbe étincelle
    Du matin de sa vie il sort transfiguré
    Au midi de sa vie il court comme une gazelle
    C’est devenu une star il est tout d’or vêtu

    cet astre rayonnant trompette dans le ciel
    Il rencontre le vent quand il souffle en forêt
    le vent c’est bien connu est comme un instrument

    A chaque éternuement il fait naître une pluie d’or
    De leur bœuf dans les bois nous gardons ces trésors
    Le souffle de la vie et tout le tremblement

    Alain

  52. L’orage violent est passé
    Il a couru si vite
    Qu’il n’y a plus ce matin
    Aucun nuage dans le ciel
    Il a tonné si fort
    Qu’il a effrayé mon chat
    Les éclairs se succédaient
    A la vitesse d’elles mêmes
    Blottie dans mon lit
    J’ai attendu qu’il passe
    Ecoutant la pluie tomber
    Le temps d’une heure
    A la vitesse d’un galop
    Je n’aime pas l’orage
    Il est la violence incontrôlable
    D’une nature endiablée.

  53. pour courir
    j’ai longtemps attendu
    jamais je ne parts sans emporter le vent chaud qui monte le long des rochers
    en venant de la mer
    as-tu pris le sentier qui va jusqu’au soleil dans les jardins
    les oliviers
    les vignes
    pourtant la barque bleue
    danse en farandole
    mais sur terre les illusions donnent des vertiges foudroyants
    nous irons jusqu’à Montserrat
    c’est laid et je sais que nous haïssons les églises
    mais ces rocs sont si beaux mais ces rocs sont si beaux
    ils nous font courir de parois en parois
    te souviens-tu
    des relais désespéré dans le vide efficace

    http://www.camptocamp.org/images/154757/fr/gorra-marinera-magdalenes-frigia-i-trencabarrals

  54. Folk Song

    La petite ritournelle qui fait danser l’ado
    Elle trotte dans la tête puis elle passe dans le dos
    Emportant les frissons que la musique fait naître
    Les sons sitôt perçus s’en vont par la fenêtre

    Les silences les soupirs les rires aussi les pleurs
    A tout âge de la vie la musique parle au cœur
    Comme les fleurs dans un vase elle mélange les couleurs
    Quand le piano fait s’y mirer les coups de cœur

    C’est bien que les marteaux imitent le bruit de l’eau
    En brisant le silence comme on brise du verre
    Quelque soit la chanson la musique change l’air

    Quelle s’entende en concert en boucle à la radio
    Quelle se chante tout bas ou sur l’air des lampions
    Quelque soit l’instrument la musique peut nous plaire

    Alain


  55. On cherche la source
    dans chaque lumière perceptible
    un grain de sable , la floraison d’écume
    bref , le chemin de l’eau
    comme une réponse au temps..

    Beau wk Ossiane

  56. Courir c’est nourrir des espaces la cadence
    et dans le mouvement perpétuel fait d’évidence
    rechercher la meilleure posture en pointure
    courir c’est s’élancer, profilé pour défiler
    mais surtout défier, qui le temps qui soi même
    avant de vérifier sur le chemin où il nous méne
    courir c’est d’un souffle opiniâtre renaître
    et se sentir pleinement de son rythme maître
    courir dans la durée c’est s’abandonner
    aux charmes envoutants des endorphines
    et parfois sur le paysage savoir calquer
    une ample foulée sans claquer des doigts
    ni même des dents, mais c’est aussi grelotter
    dans les hivers stridents qui balaient
    des avenues les ombres patentées
    courir c’est tenter de prolonger et de raccourcir
    sans se retourner, le regard vers l’avant fixé
    courir c’est parfois sans but, jamais sans conséquences
    et dans ces séquences où les segments s’agitent
    c’est parfois viser où le regard s’abrite
    courir c’est respirer, en cadence ou comme un soufflet
    c’est parfois ressembler à une locomotive
    et pourtant pour celui qui aime ça motive
    courir c’est en finir avec la fixité
    mais ça autorise la mixité
    c’est seul ou en groupe
    au train ou à fond de train
    en pointe ou en coin
    c’est triste ou c’est gai
    c’est enlevé ou traînant
    ça soulève de la poussière
    ou ça projette de la boue
    ça dérape sur les feuilles mortes
    et de penser soudain à Echenoz
    dont l’ouvrage éponyme m’a bouleversé
    Car tous les coureurs ont un message
    vainqueur ou pas
    celui de l’espoir et de la persévérance
    du but ou de l’effort
    du partage et de la constance
    la morphologie les prédispose
    au sprint ou au fond
    dans un cas ils cinglent le vent
    dans l’autre cas ils en font leur allié
    mais c’est dans l’harmonie métronomique
    que ces arpenteurs de style
    font jouer dans notre tête
    cette petite musique
    avec ses suspensions

  57. quel agréable site artistique que je découvre,
    poésies, photos, que de la qualité et même… un peu de
    musique !
    merci Alain pour le lien avec ma sonate à la guitare !!

  58. .
    Plaisir de te voir enfin débarquer sur ma planète, JMD/Jean-Marie;-) Sois le bienvenu et merci pour ces magnifiques partages musicaux et vocaux que vous nous offrez! je crois que chacun d’entre nous apprécie. Alain et toi formez un beau duo complémentaire. C’est bien toi qui chantes ?

    .

  59. merci de l’accueil Ossiane !
    oui je suis un peu guitariste, compositeur et chanteur occasionnel,
    surtout par plaisir…
    et j’adore la poésie !

  60. Bonjour à toutes et à tous,
    Je lis les fidèles et découvre de nouveaux talents. Que des Artistes du verbe et aussi des notes, Bravo !
    Et Bravo Ossiane de rassembler ces belles âmes !

    Je cours vainement
    Mon Esprit se perd
    Et le corps lâche ou l’inverse…

    Je vous embrasse,
    OLIVIER

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