Racines

Racines

Racines

Racines

Chair de lumière, rampantes et pénétrantes jusqu'au fond de moi

Lecture du Haïku Calligramme:gauche, droite, bas

Chair de lumière
rampantes et pénétrantes
jusqu’au fond de moi

Le Colorado Provençal de Rustrel…

58 réflexions sur « Racines »

  1. Racine les maux enfouis
    dans le corps de la terre
    trajet dit du passé
    où l’amour prend naissance
    et fait fleurir les mots
    divines délivrances

  2. entre les zones friables des rocs
    et la terre
    moitié graine
    moitié lumière
    tendu à coeur perdu
    vers un soleil de feu
    et une eau incertaine
    nos mémoires humaines y font la part belle
    racines fragiles
    traces fuyantes des nuits de hasard
    mot à mot arraché à l’histoire
    __ » »Chair de lumière
    rampantes et pénétrantes
    jusqu’au fond de moi » »__

  3. Décès de l’écrivain Maurice Druon, grand défenseur de la langue française
    AFP – mardi 14 avril 2009, 23h43

    L’académicien et ancien ministre Maurice Druon est décédé mardi à quelques jours de ses 91 ans, a annoncé à l’AFP Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française.
    Ecrivain particulièrement fécond, ministre des Affaires culturelles en 1973-74, Maurice Druon est mort vers 18H00 à son domicile parisien.
    Né le 23 avril 1918 à Paris, d’un père russe originaire d’Orenbourg dans l’Oural, il avait été élu à l’Académie française en 1966 à 48 ans. Il avait reçu le Prix Goncourt en 1948 pour son ouvrage « Les Grandes Familles ».
    Auteur du « Chant des partisans » avec son oncle Joseph Kessel, Maurice Druon avait également publié la monumentale fresque « Les Rois maudits », dans laquelle il évoquait la décadence des derniers Capétiens.
    http://www.youtube.com/watch?v=sUZWlf_vuKg
    « C’était un ami très proche, c’est une perte immense pour l’Académie », a dit Mme Carrère d’Encausse à l’AFP. « Il était la mémoire de l’Académie, il en connaissait les usages et les habitudes », a-t-elle ajouté.
    Maurice Druon avait été élu secrétaire perpétuel de l’Académie française en 1985, une fonction de laquelle il avait démissionné en 1999 pour se consacrer à l’écriture. « J’ai passé 19 ans avec lui. C’est lui qui a désiré que je prenne sa succession », a souligné Mme Carrère d’Encausse.
    Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a rendu hommage à l’académicien, le qualifiant de « grand écrivain, grand résistant, grand homme politique, grande plume et grande âme ». « Maurice Druon restera avant tout dans l’histoire comme celui qui a écrit le +Chant des Partisans+, avec son oncle Joseph Kessel. Il a risqué sa vie en Résistant, et cette flamme, cette passion de la France et de la liberté, ne l’a jamais quitté », a-t-il souligné.
    Maurice Druon a consacré une grande partie de sa vie et sa carrière à la défense de la langue française, en tant qu’écrivain, député, ministre et académicien. Son oeuvre est notamment marquée par la trilogie « La Fin des hommes » (« Les Grandes Familles » (1948), « La Chute des corps » (1950), « Rendez-vous aux enfers » (1951)), et par « Les Rois maudits », devenus une série télévisée très populaire.
    Le Premier ministre, François Fillon, a également rendu hommage à l' »homme d’action et d’intelligence, dont l’oeuvre porte témoignage de l’histoire d’une génération ». Hommage également du ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a qui salué « un combattant de la Liberté profondément attaché aux valeurs du gaullisme et à la grandeur de la France ».
    A 90 ans, Maurice Druon était le doyen d’élection de l’Académie française, le doyen d’âge étant Claude Lévi-Strauss, qui a fêté ses 100 ans en 2008.

    http://www.youtube.com/watch?v=sUZWlf_vuKg

  4. SUPERBE… on dirait des oeuvres d’Antoni Tàpies … surtout dans les deux du milieu… oui vraiment très très beau

    Belle journée Ossiane

  5. Eh bien ! reprends-le donc ce peu de fange obscure
    Qui pour quelques instants s’anima sous ta main ;
    Dans ton dédain superbe, implacable Nature,
    Brise à jamais le moule humain.

    De ces tristes débris quand tu verrais, ravie,
    D’autres créations éclore à grands essaims,
    Ton Idée éclater en des formes de vie
    Plus dociles à tes desseins,

    Est-ce à dire que Lui, ton espoir, ta chimère,
    Parce qu’il fut rêvé, puisse un jour exister ?
    Tu crois avoir conçu, tu voudrais être mère ;
    A l’œuvre ! il s’agit d’enfanter.

    Change en réalité ton attente sublime.
    Mais quoi ! pour les franchir, malgré tous tes élans,
    La distance est trop grande et trop profond l’abîme
    Entre ta pensée et tes flancs.

    La mort est le seul fruit qu’en tes crises futures
    Il te sera donné d’atteindre et de cueillir ;
    Toujours nouveaux débris, toujours des créatures
    Que tu devras ensevelir.

    Car sur ta route en vain l’âge à l’âge succède ;
    Les tombes, les berceaux ont beau s’accumuler,
    L’Idéal qui te fuit, l’Ideal qui t’obsède,
    A l’infini pour reculer.

    L’objet de ta poursuite éternelle et sans trêve
    Demeure un but trompeur à ton vol impuissant
    Et, sous le nimbe ardent du désir et du rêve,
    N’est qu’un fantôme éblouissant.

    Il resplendit de loin, mais reste inaccessible.
    Prodigue de travaux, de luttes, de trépas,
    Ta main me sacrifie à ce fils impossible ;
    Je meurs, et Lui ne naîtra pas.

    Pourtant je suis ton fils aussi ; réel, vivace,
    Je sortis de tes bras des les siècles lointains ;
    Je porte dans mon cœur, je porte sur ma face,
    Le signe empreint des hauts destins.

    Un avenir sans fin s’ouvrait ; dans la carrière
    Le Progrès sur ses pas me pressait d’avancer ;
    Tu n’aurais même encor qu’à lever la barrière :
    Je suis là, prêt à m’élancer.

    Je serais ton sillon ou ton foyer intense ;
    Tu peux selon ton gré m’ouvrir ou m’allumer.
    Une unique étincelle, ô mère ! une semence !
    Tout s’enflamme ou tout va germer.

    Ne suis-je point encor seul à te trouver belle ?
    J’ai compté tes trésors, j’atteste ton pouvoir,
    Et mon intelligence, ô Nature éternelle !
    T’a tendu ton premier miroir.

    En retour je n’obtiens que dédain et qu’offense.
    Oui, toujours au péril et dans les vains combats !
    Éperdu sur ton sein, sans recours ni défense,
    Je m’exaspère et me débats.

    Ah ! si du moins ma force eût égalé ma rage,
    Je l’aurais déchiré ce sein dur et muet :
    Se rendant aux assauts de mon ardeur sauvage,
    Il m’aurait livré son secret.

    C’en est fait, je succombe, et quand tu dis : « J’aspire ! »
    Je te réponds : « Je souffre ! » infirme, ensanglanté ;
    Et par tout ce qui naît , par tout ce qui respire,
    Ce cri terrible est répété.

    Oui, je souffre ! et c’est toi, mère, qui m’extermines,
    Tantôt frappant mes flancs, tantôt blessant mon cœur ;
    Mon être tout entier, par toutes ses racines,
    Plonge sans fond dans la douleur.

    J’offre sous le soleil un lugubre spectacle.
    Ne naissant, ne vivant que pour agoniser.
    L’abîme s’ouvre ici, là se dresse l’obstacle :
    Ou m’engloutir, ou me briser !

    Mais, jusque sous le coup du désastre suprême,
    Moi, l’homme, je t’accuse à la face des cieux.
    Créatrice, en plein front reçois donc l’anathème
    De cet atome audacieux.

    Sois maudite, ô marâtre ! en tes œuvres immenses,
    Oui, maudite à ta source et dans tes éléments,
    Pour tous tes abandons, tes oublis, tes démences,
    Aussi pour tes avortements !

    Que la Force en ton sein s’épuise perte à perte !
    Que la Matière, à bout de nerf et de ressort,
    Reste sans mouvement, et se refuse, inerte,
    A te suivre dans ton essor !

    Qu’envahissant les cieux, I’Immobilité morne
    Sous un voile funèbre éteigne tout flambeau,
    Puisque d’un univers magnifique et sans borne
    Tu n’as su faire qu’un tombeau !

    (L’Homme à la Nature)
    Louise Ackermann

  6. Si nos racines rampent dans l’ombre
    c’est pour que nous nous élevions… dans la lumière
    parfois on occulte des parties sombres
    par oubli ou rejet afin de reconstruire
    sans mettre ainsi plus de barrières
    entre nous et nos rêves.

    Les racines on les rape aussi
    pour extraire de leur corp ligneux
    des principes qui nous guident
    on les mache, on les ressasse
    on les transporte dans sa besace
    elles nous rendent fiers ou honteux
    elles captent au fil de l’eau ténue
    les pâles remembrances de l’histoire
    parfois elles peuvent servir de poires
    quand on veut éviter le scorbut.

    Comment se fraient elles un passage
    dans une glèbe pesante et inhospitalière
    porteuses de certains messages
    et peuvent encore sembler familières.

    Plongeons dans ce passé jamais dépassé
    ontologique qui poursuit une logique
    trace un progrès au fil de la fibre
    construit et édifie, soutient et magnifie

  7. Maria D je viens de lire,
    c’est bouleversant de force et de puissance,
    cela emporte, oh pas sur les chemins de la délivrance
    y paraît l’évidence contre laquelle on se débat

  8. Arbre. Ombre. Terre
    sous l’arbre pour les racines.
    Monogrammes enlacés.
    Argile. Rangée de pierres.

    Racines. Leur entrelacs.
    Pierre dont le propre poids
    arrive à libérer de
    tout ce système de nœuds.

    Elle ne bouge pas. Impossible
    de la déplacer, de l’emporter.
    Ombre. Homme dans l’ombre,
    comme un poisson dans la nasse.

    Joseph Brodsky

  9. des profondeurs de mon coeur
    sourdre une mystérieuse inspiration
    puisée à la racine de mes rêves

    oui maria très poignant

  10. Racines, en découvrant cette note il me vient à l’esprit ce merveilleux livre de Alex Haley « Racines ». Oeuvre dure et poignante sur l’esclavage, intéressante à lire. Je n’ai pas vu le film.
    ___

    Racines profondément ancrées dans mon âme,
    Je revois mon enfance
    Et m’aperçois trop tard
    Combien belle était notre musique
    Sur notre guitare désacordée
    ……………………………………………….
    _____

  11. Ramifiées mais pas calcifiées, quoique, certains bien informés disent que tout se passe à la racine, et notamment la fixation du carbone sous forme de carbonates dans la forêt amazonienne, la sagesse serait alors dans un principe régulateur et les forêt ne se contenteraient pas du role de poumon vert pour générer l’oxygène, de sorte que le brassage des sols leur serait une seconde nature.

  12. Racines comme tenailles qui broient dans un réseau dense et serré
    pas facile de remonter la généalogie en serrant les détails de près
    il faut conjuguer terroir et origines, saveurs et plaisir sans excès

  13. D’abord, je regarde une image, puis une autre, et je me dis comme c’est beau, c’est spectaculaire, j’aime beaucoup aussi regarder ces racines qui se montrent à nu, et ont rampé de la roche dure, ont trouvé à se vivre, malgré une terre si rude, devant leur spectacle, je sens tant de vie qui les parcourt, c’est impressionnant.
    Et le calligramme, très très beau de miel,
    et le haiku superbe…

    Alors l’envie douce de me poser sur les mots écrits, par chacun, et de vous lire, merci d’avance.
    Belle journée, je vous souhaite.

  14. oublier les odeurs suaves et chamarrées
    les couleurs éclatantes aux nuances bigarrées,
    dans ce fumier noir et fangeux de ma mémoire
    Pourrissent les ronces qui ont fait l’histoire !

    en remontant aux sinueuses racines grégaires
    suinte et ruisselle mon inclination guerrière
    labyrinthe tapissé de boue et de sang
    terreau lugubre et tellement impénétrant,

    L’ombre y règne en unique firmament !
    pourtant, des jardiniers persévérants
    rêvent d’une oasis calme et utopique
    et transforment cette bauge maléfique

    En un havre ou règne une étrange symphonie !
    Accord discordant d’où jaillit l’harmonie !
    mais n’oublier jamais que notre cœur
    N’est que la branche, la feuille, la fleur !

    et qu’il est nécessaire d’être attentif
    et de ce passé ne point être captif
    pour ne pas laisser la nature primaire
    recouvrir la beauté mille lieues sous terre

  15. ouidah

    un troupeau de touristes envahit l’espace
    des airs entendus

    elle dit
    faut pas croire
    regardez la maquette
    ça c’est la réplique de la réalité
    faut pas croire
    n’étaient pas tous couchés
    voyez
    les cales avaient hauteur d’homme
    pouvaient se tenir bien droit
    regardez c’est écrit
    les mesures et tout
    voyez
    c’est ça la vérité
    y avait pas que de mauvais négriers
    c’était prévu pour rester debout
    faut pas croire
    racines c’est du cinéma
    ici on rétablit les faits
    faut pas croire
    n’étaient pas tous dans le noir
    pouvaient voir la lumière
    le plafond était grillagé
    c’était pour
    voyez c’était bien imaginé
    construit avec de l’idée

    le troupeau de touristes se répand dans l’espace
    des airs rassurés

    elle dit
    et vous le dites ça
    que c’était pas comme dans les films
    vous le dites qu’on nous a raconté des histoires
    n’étaient pas tous mourants
    il faut le dire et redire
    pouvaient encore bouger
    pourquoi vous le dites pas
    pouvaient encore respirer
    vous le dites pas assez
    faut rétablir la vérité
    avec des expositions et tout
    voyez
    tous ces objets rapportés d’outre-mers
    ça c’est des témoignages
    faudrait y passer du temps
    c’est sûr y a de quoi lire
    voyez tous ces relevés de comptes
    doit y avoir des détails intéressants
    c’est comme ces fers aux pieds
    faut le voir pour le croire
    c’était bien trouvé
    et c’est bien d’avoir tout noté
    les codes et tout
    pour tout organiser
    il fallait y penser

    le troupeau de touristes ne fait que passer
    des airs serinés

    il dit
    faut pas oublier
    la tragédie
    les hommes arrachés à leurs champs de maïs
    la terre battue qui se retrouve nue
    les femmes abandonnées avec les enfants
    la peur
    la fuite dans la brousse
    le tremblement derrière des acacias
    la course des antilopes mille fois rêvée
    les cris
    l’intrusion dans la langue
    la stupeur de la langue
    la terreur de la langue
    les tatouages
    les marquages au fer rougi
    les cicatrices jamais refermées
    la douleur au fil des années
    l’asservissement
    le droit établissant le non droit
    l’inferiorité entretenue
    l’expérience de la liberté écrasée
    il dit
    à l’écran
    parlant de l’afrique où il vit
    faut pas oublier
    la psychologie

    un nouveau troupeau de touristes
    des airs entendus

    je vois
    les barreaux de la cale
    l’impossibilité de compter les jours
    la désorientation organisée
    les comptes et décomptes
    les chiffres qui s’amenuisent
    au long des traversées
    les fers sophistiqués
    pour entraver la marche dans la forêt
    sorte de piège faisant corps
    je vois
    la chair humaine
    les images les matières
    les savoir-faire pillés
    je vois
    des rêves sculptés
    des inscriptions aux navires
    disant vivre ou mourir
    je vois
    des rêves tissés
    mêlant rivières et océans
    vin de palme et vin de loire
    j’entends
    les voix d’enfants d’esclaves
    qui disent que dans l’histoire humaine
    le passé reste proche

    au loin un éléphant barit et asperge la foule
    près de l’acacia qui s’offre au souvenir
    des voix ont appris à s’éveiller la nuit
    pour clamer le jour
    dans les rêves d’aujourd’hui
    ouidah est à deux pas

    andrée wizem

  16. Coucou vous !

    Je vais faire… très court….
    Avec une petite pensée avec la note d’hier !

    eeeeeeeeeee

    RACINE BOILEAU DE LA FONTAINE MOLIERE……. !!!

    Depuis ce jour,
    RACINE n’a plus SOIF !

    eeeeeeeeeee

    C’est fou ce que l’on peut apprendre, comme petites phrases, à l’Ecole !

    Biseeeeeeeeees de Christineeeeee

  17. Merci Andrée Wizem, votre texte vérité se passe de commentaires.
    ___

    Chercher au fil des jours
    Notre différence, notre identité
    Chercher l’essence de nous-même
    Racines fasciculées, oubliées ou ignorées
    Responsables de ce que nous sommes
    Quel sang coule en nos veines
    La réponse est sous terre
    Enfouie bien souvent
    Au plus profond de nous
    Racines plusieurs fois centenaires
    Où sur le sol de notre vie
    Sans qu’on y prenne garde
    Ressurgissent ça et là
    Quelques racines traçantes
    Croche pied sur le passé.
    ____

  18. On s’enracine, on se déracine, parfois on ratiocine, mais dans le fond ce qui compte le plus c’est de se nourrir de sa propre histoire qui fait revivre personnes et trajectoires d’où ces jaillissements du passé qui traversent le miroir.

    Andrée votre long texte file et n’en finit plus de nous estomaquer, c’est nécessaire

    Bravo ossiane pour ces racines fouillées

  19. J’ai regardé par flashs, la vidéo,
    c’est trop douloureux pour moi de visionner le tout,
    voir un homme battu est un si pitoyable spectacle de vie pour le tout puissant de l’instant, comment un homme peut faire mal à un autre homme ou à une femme?! pourquoi?

    et je vous lis, Andrée, d’un coup d’un seul,
    merci pour vos mots,
    si l image m est parfois trop douloureuse, lire votre texte me fut possible!
    et c’est essentiel de dire et redire, que cela a existé,
    qu’en cet instant encore, en cette seconde…..

    Il est homme
    Et elle femme
    Et leur fils
    Dans leurs bras
    Ils fuient s’enfuient
    Rien à manger
    Plus une goutte
    On leur a dit
    Que très fort loin
    L’eldorado
    L’argent de la vie
    Ils sont juste coupables
    De s’être nés ici
    Un jour pas choisi
    Du ventre de leur mère
    Qu’un père a procréé aussi
    Et si la vie ailleurs
    Ils partent
    Et abandonnent tout
    Même le fait d’exister
    Car il leur faudra un long temps
    Pour se reconstruire
    On n’efface pas le temps
    Comme ça
    Et quand la joie de manger de boire
    D’avoir un toit chaque jour
    Pouvoir voir un sourire
    Sur les lèvres de son enfant
    C’est un miracle de vie
    Une suffisance tellement
    Une injustice pourtant
    Chaque homme la mérite
    Sa chance de se vivre
    Par ses racines de sang

  20. Impossible de se nourrir que de sa propre histoire et lorsqu’on se déracine, c’est un leurre, on traîne avec soi des radicelles, les lianes indestructibles du passé. Nous sommes dans le filet qu’on le veuille ou non et la liberté n’est pas absolue mais bien plutôt relative à cause de ces racines justement. Bien sûr on essaie de déchirer de temps à autre les mailles du filet mais c’est de l’intérieur que l’on est prisonnier sans s’en rendre compte.

  21. j’apprécie tes mots, Monique,
    je suis convaincue aussi,
    que la seule vraie liberté,
    c’est la liberté intérieure,
    à se faire du bien,
    en viser son meilleur,
    c’est pas une question d’air vif,
    ou d’hectares de jardin,
    se vivre libre soi,
    et le vouloir sans cesse,
    c’est ça la liberté,
    d’être né,
    pour s’être!

  22. Je faisais corps avec mes chaînes
    Aurais-tu vu la liberté
    Suinter au travers de la haine
    Et s’écouler sur ma peau brune?
    Aurais-tu vu la liberté
    S’enraciner Sous l’épiderme
    A chaque fois qu’un négrier
    Portait la cravache sur l’épaule
    Pour faire chanter le cuir sur moi?
    Je faisais corps avec mes chaînes
    Les pieds enchaînés et la mer
    Tanguait m’éloignant de ma terre
    Aurais-tu reçu bien après
    La vérité de mon combat
    Mes rêves gravés sur lit de bois?
    La foule n’était plus masse humaine
    Qui avançait vers les cachots
    Les cales gorgées d’Afrique, ses lianes
    En cordes au cou d’un nègre que j’aime
    Mon frère esclave et chair humaine
    Pour les semences de la Louisiane
    Le nègre n’avait plus rien d’un roi
    Sa case était vide au village,
    Ses racines au champ de coton
    Ancrées dans l’histoire de ses chaînes
    Poussaient l’esclave à s’échapper
    A vous raconter les racines
    De la tragédie africaine
    Germeront dans le cœur,
    Des graines,
    Chez l’enfant
    De….L’humanité.

    Avez-vous déjà remarqué comme un enfant noir est beau?Plus beau car il porte un fardeau….il y a celui qui dira de lui il est noir Mais, oh combien gentil, oh combien cultivé….plus noire que lui, je suppose, est à éclairer l’obscurité de la conscience collective.

  23. Leila, j’ai regardé hier soir, le reportage sur l’Afrique du Sud, et oui, je partage les mots que tu écris…

    Le poids d’une vie,
    et comme c’est bête,
    et comme la colère,
    et comme la souffrance,
    et comme l’injustice,
    quand cela se résume,
    à une histoire de peau,
    en racines des rides,
    portées par les aieuls.

  24. Sur l’ocre couleur de chair
    Les racines s’enroulent
    Rampent ou se déroulent
    J’y vois la métamorphose du serpent
    Chaque civilisation, chaque religion
    Chaque contrée ont vu en lui
    Les mythes les plus contradictoires
    Est-il symbolique de l’Enfer
    Ou de la Renaissance ?
    Mythe de l’immortalité
    Ou énergie primordiale féminine ?
    Dieu de la médecine
    Ou symbole de la connaissance ?
    Négatif, représentatif du danger
    Ou positif et animal protecteur ?
    Il est tout à la fois,
    Il est celui qui remonte aux origines
    Promu aux histoires des racines du monde
    Rampant sur les collines
    Propageant la vie
    Même dans les terres les plus arides.

  25. belle nuit, Monique.

    Les racines si belles
    Quand elles donnent force en sol
    Même en se vivant libres
    Car fort justement des racines fortes
    Donnent des ailes
    Mais si vilaines d’elles
    Quand elles serrent comme un boa
    Enferment l’être et l’agonisent
    Le dissolvent en tas de poussières
    Sonnent le glas bien avant l’heure

  26. Des racines cela peut s’enfoncer
    Au profond du profond
    Et au plus profond elles cheminent
    Au plus il est possible
    De partir vers ailleurs
    En les portant en soi
    De vraies racines fortes
    Se débobinent leur fil
    Sans jamais se débiner comme çà
    Elles se portent sur le dos
    Dans un sac mine de rien
    En force vive de vie

  27. Entends-tu les clochettes remuer près du puits?
    Le serpent à sonnettes n’a pas causé ce bruit
    C’est la jeune brebis trop gourmande qui se mit
    A brouter le buisson décharné mais puissant
    Survivant au soleil entre les cailloux brûlants…du désert.

  28. Folon
    Mes racines sont africaines
    Ma source la Méditerranée
    Mes racines puisent dans mes chaînes
    Mon courage et mes idées
    Elles creusent des voies vers le Niger
    Ou le soleil de Tunisie
    J’aime que les boubous chamarrées
    Habillent les sourires de ces reines
    Corps d’ébène marchant dans la poussière
    Au bout de mes radicelles au Mali.

    Folon
    Je suis la femme africaine
    Dans mon village il y a des chaînes
    Plantés dans la misère des maris
    Mais au bout de mes bras l’enfant rit
    Allaité par sa mère au soleil.

    Folon
    Je vole comme l’oiseau en couleurs
    Qui traverse les champs et la mer
    Dessin d’amour et de frisson
    Quand je referme les paupières
    Il y a déposé un baiser.

    Je suis la femme africaine
    Dans le bleu des cieux d’Algérie
    Volaient mes rêves couleur de faînes
    Mes racines s’abreuvent dans la Seine
    Serpentent d’amour jusqu’en Limagne
    Sur les terre des ancêtres gaulois
    Au bout de mes radicelles je chéris
    Le coeur triste de l’homme que j’aime.
    Vis Vis Vis.

    http://www.youtube.com/watch?v=eAZF_uKqxtQ

  29. Je pensais à la poésie visuelle de Jean-Michel Folon en écrivant ce texte mais en africain je ne sais pas ce que signifie « folon »…peut être une déformation du mot « colon »??Dommage que la vidéo soit muette à un moment donné autrement je trouvais cette musique de Salif Keita très douce.

    http://www.youtube.com/watch?v=okVU6v8phzY

    Bonne journée à tous, je file.)

  30. Sans racines on s’épuise et on ne se ressource pas
    la vie végétale commence dans le sol mais ne s’arrête pas là
    puiser, concentrer et ensuite acheminer pour nourrir, voilà un beau principe de continuité .

    Si le réseau filaire des radicelles maille et ancre, c’est pour mieux capter …non l’héritage mais le milieu, s’y adapter et également jouer la compémentarité avec d’autres espèces…symbiose quand tu nous tiens.

    Ah sève, suc, jus succulent depuis les profondeurs tu prends ton élan et grâce à la capillarité tu montes en tige favorisant l’édification de cette lignine et quand la cellule ose c’est un véritable polymère végétale qui prend forme et donne cette résistance à la fibre.

    Que dire du marcottage qui ose passer de l’aérien au souterrain retournant sur ses pas pour par ce provignage courber le temps et prolonger les instants.

  31. Je suis la racine qui frappe à la porte
    et quand je suis là je fais toc toc
    mon nom est précieux c’est manioc

  32. Je me dresse et oscille façon grove
    mon domaine est la mangrove
    je ne suis pas pâle étuvée
    je ne suis que le palétuvier
    je suis fantomatique
    d’originalité je me pique
    et dans mes fonds boueux
    se développe une vraie arche
    pour me couper à la hache
    il faut cent bras et mille mains
    je dois rester en état pour demain
    j’amortis des côtes la violence des tsunamis
    pourtant je ne me suis pas fais que des amis
    mon emprise diminue je me sens bien nu

  33. .

    Petit coucou sans soif 😉

    >Quel coup de plume, lou, c’est superbe ce fleurissement !

    >De la lumière là aussi chez toi, Brigitte mais aussi tous les efforts à fournir pour qu’elle jaillisse. C’est beau !

    >aspe, splendide aussi aspe, tes racines terriennes sont bien là, bravo à toi !

    >Maria, merci pour le parallèle avec Tapiès que j’aime et pour le très beau poème que tu nous donnes à découvrir 😉 Bises.

    >Thierry, bravo pour toutes tes approches sans ratiociner 😉 Serais-tu jardinier ?
    Sympa la comptine avec le manioc 😉 Fais attention à la hache 😉

    >Merci pierre pour ce bel hommage à la terre que tu connais si bien 😉

    >Je découvre grâce à toi Hélène ce magnifique poème de Joseph Brodsky qui illustre si bien cette photo, un grand merci à toi !

    >marc, retour à l’intérieur de soi, belles racines de tes rêves et émouvantes racines de la terre profonde. Merci beauocup pour ta belle plume !

    >Sophie, comme c’est bien vu ton approche sensible relative à la grosseur des racines ; ce pourrait presque être un haïku 😉 Plein de douceur dans le deuxième !

    >Quel texte poignant tu as écrit, andrée ! Je te vois presque le déclamer.

    >Bien vu la sorcière et les lierres lents, le sid 😉 Un beau condensé de la photo avec les fleurs !

    >En lisant le texte d’andrée, j’ai également pensé à ce livre, monique.
    Un regard touchant sur l’enfance ; j’aime le parallèle avec la musique et cette guitare désaccordée. Beau rebond philosophique sur Andrée et sur la métamorphose du serpent !

    >salade, tu as le sens de la formule courte et bien trouvée 😉

    >C’est vrai pascal, parfois trop de racines empêchent de s’envoler. Un bel haïku, merci à toi !

    >Douce annick, merci 😉 De l’indignation bien exprimée et ressentie dans ton beau poème, beaucoup de douceur sereine sur la vie dans les autres.

    >leila, bravo tes évocations sur l’esclavage et l’Afrique sont bouleversantes. On parle si peu du continent africain trop oublié.

    >christine, je ne connaissais pas ces petites phrases liées aux écrivains 😉

    >Coucou michel, ton haïku est splendide, on pourrait en faire un tableau, bises vers toi.

    >rachel, je ne vois pas ce que tu veux dire avec « c’est riche »;-)

    Belle journée à tous !

    .

  34. Si on ne prête qu’aux riches, le crédit est rare et cher en ce moment
    heureusement que le ch ne se prononce pas x en français

    Oui Ossiane j’aime le manioc et je sais utiliser le coupe coupe pour le déterrer ;))) Ah si j’avais suivi l’inclination de mes racines je serais sûrement devenu jardinier, mais mon approche de la nature est sans doute trop esthétique et pas assez pratique, c’est ainsi; ça ne veut pas dire que je me suis coupé ni que je me sente coupé de mes origines terriennes.

  35. l’essence à la terre des arbres
    enracinée dans la fougues du vent
    ventru gorgé de sables ocre bleu nuit
    terrifiant de tourments torturés
    graines fendillées des désordres squelettiques
    ivresse
    du temps
    pourchassant l’or des firmaments
    étoiles
    gravitant dans l’infini
    l’essence à la terre des arbres
    comme un cri

  36. R arement visible
    A bsolument fragile
    C omplètement nécessaire
    I ncontestablement nourricière
    N ullement meurtrière
    E nviée mais pas austère

  37. Au pays des anagrammes pas besoin d’en faire des tonnes pour obtenir un résultat spectaculaire ;))) lol

  38. J’ai marché sur la terre habitée
    De mille plantes, de mille fleurs,
    J’ai heurté sur le chemin
    Les racines à fleur de terre,
    Pieds nus dans le sable rouge
    Voûte plantaire sur écorce terrestre,
    Ma peau sur l’épiderme du sol
    Doux et velouté
    Ou dur et rugueux
    Caresses minérales,
    Caresses végétales
    Chair contre chair
    Corps à corps
    Osmose charnelle
    Qui pénètre et se diffuse
    Doucement en moi.
    J’ai senti respirer la terre
    J’ai vu dans ses racines,
    Le sang couler en ses veines
    J’ai senti la tiédeur de sa peau
    Je l’ai entendue me dire :
    Comme on s’aime !

  39. Je ne sais pas combien de temps je suis resté endormi
    Mais quand j’ai pu ouvrir les yeux le silence était encore plus grand que dans mon sommeil; l’air était à peine respirable; une poussière dense planait et emplissait tout le ciel comme brume;
    je me suis levé doucement, en m’aidant d’une chaise ; mes jambes me soutenaient à peine ; je regardait autour de moi et ne trouvait que désolation ; la maison était envahi de racines ; par milliers elles rampaient, longeaient, escaladaient tout sur leurs passages ;créant des saignées de bois ; des cicatrices béantes dans les murs et les toits ; Elles s’enfonçaient dans des gouffres vertigineux ; des puits sans fin, sans eau ; ou la parole même ne revient pas ; sous chacun de mes pas ces tiges ligneuses semblaient se faufiler et sous mon poids crissaient comme si j’écrasait des vers par centaines ; mais je n’était pas au bout de mes surprises ; dans chaque pièces la même désolation ; le même chaos ; avec leurs ongles effilées elles semblaient prendre les objets entres leurs doigts et les serrer au point d’en faire éclater certains ; par moment des craquements longs et interminables crevait le silence comme si l’on broyaient des ossement ; je me dirigeais vers la porte dont il ne restait rien ; mais, j’eu beaucoup de mal à passer car ces flèches infinies encombraient cette plaie béante menant vers l’extérieur ; dehors , plus aucun rue ; mais, un ruisseau de lame entremêlées ; enchevêtrées ; agglomérées ; nous étions en hiver, et les arbres décharnés dressaient leurs racines hauts dans le ciel ; ils semblaient emmêler les nuages dans leurs tissu filandreux, ; tout à coup je senti derrière moi se poser une patte caoutchouteuse puis se retirer ; et se poser à nouveau ; je sentait une pression de plus en plus forte ; je poussait un cri ; l’ombre sauta plus rapide que l’éclair et poussa un miaulement de terreur ; je regardait autour de moi et poussait à nouveau un cri de stupéfaction ;
    Plus aucune racine ; la maison intacte sentait le café frais ; et le chat revenait doucement se frotter à ma main ; une voix douce m’appelait de la cuisine ; c’est décidé je ne mangerais plus autant de patte le soir ;

  40. Merci Hélène,
    Quant à Marc, j’espère que tu es bien réveillé et totalement sorti de ce rêve tentaculaire effrayant! Il existe un conte pour enfant où ce ne sont pas des racines mais des branches grimpantes envahissantes qui finissent par envahir la maison, joli conte dont malheureusement je ne me souviens plus ni du titre ni de l’auteur. Bravo pour ton imagination .

  41. .
    Merci pour tous ces derniers beaux poèmes ! Je pense à marc, thierry, aspe, monique et aussi à philippe à qui je souhaite la bienvenue;-)

    .

  42. Prendre racines ou t’offrir l’ombre des miennes
    Sans que le sol ne soit effleuré
    Que ces branches n’en viennent jamais à pleurer
    Recueille mes impatiences
    Et l’onde de mes doutes en tes feuilles
    Fais qu’ensemble toutes dansent

    J’apprendrai des lumières assaillantes
    L’énergie contenue et l’apparente quiétude

    Merci à Marc que d’imagination

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