Lecture du Haïku Calligramme:gauche, droite, bas
Chair de lumière
rampantes et pénétrantes
jusqu’au fond de moi
◊ Le Colorado Provençal de Rustrel…
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Lecture du Haïku Calligramme:gauche, droite, bas
Chair de lumière
rampantes et pénétrantes
jusqu’au fond de moi
◊ Le Colorado Provençal de Rustrel…
Racine les maux enfouis
dans le corps de la terre
trajet dit du passé
où l’amour prend naissance
et fait fleurir les mots
divines délivrances
creuse, creuse et vrille,
torturée par cet effort,
marquée, pénétrée
par ce que tu traverse –
si l’on t’arrache,
tu ramène en lumière
un bout du monde
entre les zones friables des rocs
et la terre
moitié graine
moitié lumière
tendu à coeur perdu
vers un soleil de feu
et une eau incertaine
nos mémoires humaines y font la part belle
racines fragiles
traces fuyantes des nuits de hasard
mot à mot arraché à l’histoire
__ » »Chair de lumière
rampantes et pénétrantes
jusqu’au fond de moi » »__
Décès de l’écrivain Maurice Druon, grand défenseur de la langue française
AFP – mardi 14 avril 2009, 23h43
L’académicien et ancien ministre Maurice Druon est décédé mardi à quelques jours de ses 91 ans, a annoncé à l’AFP Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française.
Ecrivain particulièrement fécond, ministre des Affaires culturelles en 1973-74, Maurice Druon est mort vers 18H00 à son domicile parisien.
Né le 23 avril 1918 à Paris, d’un père russe originaire d’Orenbourg dans l’Oural, il avait été élu à l’Académie française en 1966 à 48 ans. Il avait reçu le Prix Goncourt en 1948 pour son ouvrage « Les Grandes Familles ».
Auteur du « Chant des partisans » avec son oncle Joseph Kessel, Maurice Druon avait également publié la monumentale fresque « Les Rois maudits », dans laquelle il évoquait la décadence des derniers Capétiens.
http://www.youtube.com/watch?v=sUZWlf_vuKg
« C’était un ami très proche, c’est une perte immense pour l’Académie », a dit Mme Carrère d’Encausse à l’AFP. « Il était la mémoire de l’Académie, il en connaissait les usages et les habitudes », a-t-elle ajouté.
Maurice Druon avait été élu secrétaire perpétuel de l’Académie française en 1985, une fonction de laquelle il avait démissionné en 1999 pour se consacrer à l’écriture. « J’ai passé 19 ans avec lui. C’est lui qui a désiré que je prenne sa succession », a souligné Mme Carrère d’Encausse.
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a rendu hommage à l’académicien, le qualifiant de « grand écrivain, grand résistant, grand homme politique, grande plume et grande âme ». « Maurice Druon restera avant tout dans l’histoire comme celui qui a écrit le +Chant des Partisans+, avec son oncle Joseph Kessel. Il a risqué sa vie en Résistant, et cette flamme, cette passion de la France et de la liberté, ne l’a jamais quitté », a-t-il souligné.
Maurice Druon a consacré une grande partie de sa vie et sa carrière à la défense de la langue française, en tant qu’écrivain, député, ministre et académicien. Son oeuvre est notamment marquée par la trilogie « La Fin des hommes » (« Les Grandes Familles » (1948), « La Chute des corps » (1950), « Rendez-vous aux enfers » (1951)), et par « Les Rois maudits », devenus une série télévisée très populaire.
Le Premier ministre, François Fillon, a également rendu hommage à l' »homme d’action et d’intelligence, dont l’oeuvre porte témoignage de l’histoire d’une génération ». Hommage également du ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a qui salué « un combattant de la Liberté profondément attaché aux valeurs du gaullisme et à la grandeur de la France ».
A 90 ans, Maurice Druon était le doyen d’élection de l’Académie française, le doyen d’âge étant Claude Lévi-Strauss, qui a fêté ses 100 ans en 2008.
http://www.youtube.com/watch?v=sUZWlf_vuKg
SUPERBE… on dirait des oeuvres d’Antoni Tàpies … surtout dans les deux du milieu… oui vraiment très très beau
Belle journée Ossiane
Eh bien ! reprends-le donc ce peu de fange obscure
Qui pour quelques instants s’anima sous ta main ;
Dans ton dédain superbe, implacable Nature,
Brise à jamais le moule humain.
De ces tristes débris quand tu verrais, ravie,
D’autres créations éclore à grands essaims,
Ton Idée éclater en des formes de vie
Plus dociles à tes desseins,
Est-ce à dire que Lui, ton espoir, ta chimère,
Parce qu’il fut rêvé, puisse un jour exister ?
Tu crois avoir conçu, tu voudrais être mère ;
A l’œuvre ! il s’agit d’enfanter.
Change en réalité ton attente sublime.
Mais quoi ! pour les franchir, malgré tous tes élans,
La distance est trop grande et trop profond l’abîme
Entre ta pensée et tes flancs.
La mort est le seul fruit qu’en tes crises futures
Il te sera donné d’atteindre et de cueillir ;
Toujours nouveaux débris, toujours des créatures
Que tu devras ensevelir.
Car sur ta route en vain l’âge à l’âge succède ;
Les tombes, les berceaux ont beau s’accumuler,
L’Idéal qui te fuit, l’Ideal qui t’obsède,
A l’infini pour reculer.
L’objet de ta poursuite éternelle et sans trêve
Demeure un but trompeur à ton vol impuissant
Et, sous le nimbe ardent du désir et du rêve,
N’est qu’un fantôme éblouissant.
Il resplendit de loin, mais reste inaccessible.
Prodigue de travaux, de luttes, de trépas,
Ta main me sacrifie à ce fils impossible ;
Je meurs, et Lui ne naîtra pas.
Pourtant je suis ton fils aussi ; réel, vivace,
Je sortis de tes bras des les siècles lointains ;
Je porte dans mon cœur, je porte sur ma face,
Le signe empreint des hauts destins.
Un avenir sans fin s’ouvrait ; dans la carrière
Le Progrès sur ses pas me pressait d’avancer ;
Tu n’aurais même encor qu’à lever la barrière :
Je suis là, prêt à m’élancer.
Je serais ton sillon ou ton foyer intense ;
Tu peux selon ton gré m’ouvrir ou m’allumer.
Une unique étincelle, ô mère ! une semence !
Tout s’enflamme ou tout va germer.
Ne suis-je point encor seul à te trouver belle ?
J’ai compté tes trésors, j’atteste ton pouvoir,
Et mon intelligence, ô Nature éternelle !
T’a tendu ton premier miroir.
En retour je n’obtiens que dédain et qu’offense.
Oui, toujours au péril et dans les vains combats !
Éperdu sur ton sein, sans recours ni défense,
Je m’exaspère et me débats.
Ah ! si du moins ma force eût égalé ma rage,
Je l’aurais déchiré ce sein dur et muet :
Se rendant aux assauts de mon ardeur sauvage,
Il m’aurait livré son secret.
C’en est fait, je succombe, et quand tu dis : « J’aspire ! »
Je te réponds : « Je souffre ! » infirme, ensanglanté ;
Et par tout ce qui naît , par tout ce qui respire,
Ce cri terrible est répété.
Oui, je souffre ! et c’est toi, mère, qui m’extermines,
Tantôt frappant mes flancs, tantôt blessant mon cœur ;
Mon être tout entier, par toutes ses racines,
Plonge sans fond dans la douleur.
J’offre sous le soleil un lugubre spectacle.
Ne naissant, ne vivant que pour agoniser.
L’abîme s’ouvre ici, là se dresse l’obstacle :
Ou m’engloutir, ou me briser !
Mais, jusque sous le coup du désastre suprême,
Moi, l’homme, je t’accuse à la face des cieux.
Créatrice, en plein front reçois donc l’anathème
De cet atome audacieux.
Sois maudite, ô marâtre ! en tes œuvres immenses,
Oui, maudite à ta source et dans tes éléments,
Pour tous tes abandons, tes oublis, tes démences,
Aussi pour tes avortements !
Que la Force en ton sein s’épuise perte à perte !
Que la Matière, à bout de nerf et de ressort,
Reste sans mouvement, et se refuse, inerte,
A te suivre dans ton essor !
Qu’envahissant les cieux, I’Immobilité morne
Sous un voile funèbre éteigne tout flambeau,
Puisque d’un univers magnifique et sans borne
Tu n’as su faire qu’un tombeau !
(L’Homme à la Nature)
Louise Ackermann
Si nos racines rampent dans l’ombre
c’est pour que nous nous élevions… dans la lumière
parfois on occulte des parties sombres
par oubli ou rejet afin de reconstruire
sans mettre ainsi plus de barrières
entre nous et nos rêves.
Les racines on les rape aussi
pour extraire de leur corp ligneux
des principes qui nous guident
on les mache, on les ressasse
on les transporte dans sa besace
elles nous rendent fiers ou honteux
elles captent au fil de l’eau ténue
les pâles remembrances de l’histoire
parfois elles peuvent servir de poires
quand on veut éviter le scorbut.
Comment se fraient elles un passage
dans une glèbe pesante et inhospitalière
porteuses de certains messages
et peuvent encore sembler familières.
Plongeons dans ce passé jamais dépassé
ontologique qui poursuit une logique
trace un progrès au fil de la fibre
construit et édifie, soutient et magnifie
Maria D je viens de lire,
c’est bouleversant de force et de puissance,
cela emporte, oh pas sur les chemins de la délivrance
y paraît l’évidence contre laquelle on se débat
Terre maternelle
les racines profondes
empreintes de vie
Arbre. Ombre. Terre
sous l’arbre pour les racines.
Monogrammes enlacés.
Argile. Rangée de pierres.
Racines. Leur entrelacs.
Pierre dont le propre poids
arrive à libérer de
tout ce système de nœuds.
Elle ne bouge pas. Impossible
de la déplacer, de l’emporter.
Ombre. Homme dans l’ombre,
comme un poisson dans la nasse.
Joseph Brodsky
des profondeurs de mon coeur
sourdre une mystérieuse inspiration
puisée à la racine de mes rêves
oui maria très poignant
Tendons et cordes de mon coeur,
Tissent leurs tiges en tendresse,
Sur ta peau de rocher praliné.
un doigt de sorcière
laisse les fleurs s’effriter
les lierres lents rampent
Racines, en découvrant cette note il me vient à l’esprit ce merveilleux livre de Alex Haley « Racines ». Oeuvre dure et poignante sur l’esclavage, intéressante à lire. Je n’ai pas vu le film.
___
Racines profondément ancrées dans mon âme,
Je revois mon enfance
Et m’aperçois trop tard
Combien belle était notre musique
Sur notre guitare désacordée
……………………………………………….
_____
le carrefour de l’arbre.
Ramifiées mais pas calcifiées, quoique, certains bien informés disent que tout se passe à la racine, et notamment la fixation du carbone sous forme de carbonates dans la forêt amazonienne, la sagesse serait alors dans un principe régulateur et les forêt ne se contenteraient pas du role de poumon vert pour générer l’oxygène, de sorte que le brassage des sols leur serait une seconde nature.
Racines comme tenailles qui broient dans un réseau dense et serré
pas facile de remonter la généalogie en serrant les détails de près
il faut conjuguer terroir et origines, saveurs et plaisir sans excès
A force d’avoir trop de racines
On finit par ne plus bouger
On pousse à l’envers
Pascal Usseglio
Mars 2005
D’abord, je regarde une image, puis une autre, et je me dis comme c’est beau, c’est spectaculaire, j’aime beaucoup aussi regarder ces racines qui se montrent à nu, et ont rampé de la roche dure, ont trouvé à se vivre, malgré une terre si rude, devant leur spectacle, je sens tant de vie qui les parcourt, c’est impressionnant.
Et le calligramme, très très beau de miel,
et le haiku superbe…
Alors l’envie douce de me poser sur les mots écrits, par chacun, et de vous lire, merci d’avance.
Belle journée, je vous souhaite.
De mon arbre africain, ils ont pris le tronc et les branches pour emprisonner mes racines.
Pour Monique.
http://www.youtube.com/watch?v=u7B68mEeB-s
oublier les odeurs suaves et chamarrées
les couleurs éclatantes aux nuances bigarrées,
dans ce fumier noir et fangeux de ma mémoire
Pourrissent les ronces qui ont fait l’histoire !
en remontant aux sinueuses racines grégaires
suinte et ruisselle mon inclination guerrière
labyrinthe tapissé de boue et de sang
terreau lugubre et tellement impénétrant,
…
L’ombre y règne en unique firmament !
pourtant, des jardiniers persévérants
rêvent d’une oasis calme et utopique
et transforment cette bauge maléfique
…
En un havre ou règne une étrange symphonie !
Accord discordant d’où jaillit l’harmonie !
mais n’oublier jamais que notre cœur
N’est que la branche, la feuille, la fleur !
…
et qu’il est nécessaire d’être attentif
et de ce passé ne point être captif
pour ne pas laisser la nature primaire
recouvrir la beauté mille lieues sous terre
Du haut de mon arbre refuge, cachée par ses branches, je regardais ses grosses racines qui me rassuraient…
ouidah
un troupeau de touristes envahit l’espace
des airs entendus
elle dit
faut pas croire
regardez la maquette
ça c’est la réplique de la réalité
faut pas croire
n’étaient pas tous couchés
voyez
les cales avaient hauteur d’homme
pouvaient se tenir bien droit
regardez c’est écrit
les mesures et tout
voyez
c’est ça la vérité
y avait pas que de mauvais négriers
c’était prévu pour rester debout
faut pas croire
racines c’est du cinéma
ici on rétablit les faits
faut pas croire
n’étaient pas tous dans le noir
pouvaient voir la lumière
le plafond était grillagé
c’était pour
voyez c’était bien imaginé
construit avec de l’idée
le troupeau de touristes se répand dans l’espace
des airs rassurés
elle dit
et vous le dites ça
que c’était pas comme dans les films
vous le dites qu’on nous a raconté des histoires
n’étaient pas tous mourants
il faut le dire et redire
pouvaient encore bouger
pourquoi vous le dites pas
pouvaient encore respirer
vous le dites pas assez
faut rétablir la vérité
avec des expositions et tout
voyez
tous ces objets rapportés d’outre-mers
ça c’est des témoignages
faudrait y passer du temps
c’est sûr y a de quoi lire
voyez tous ces relevés de comptes
doit y avoir des détails intéressants
c’est comme ces fers aux pieds
faut le voir pour le croire
c’était bien trouvé
et c’est bien d’avoir tout noté
les codes et tout
pour tout organiser
il fallait y penser
le troupeau de touristes ne fait que passer
des airs serinés
il dit
faut pas oublier
la tragédie
les hommes arrachés à leurs champs de maïs
la terre battue qui se retrouve nue
les femmes abandonnées avec les enfants
la peur
la fuite dans la brousse
le tremblement derrière des acacias
la course des antilopes mille fois rêvée
les cris
l’intrusion dans la langue
la stupeur de la langue
la terreur de la langue
les tatouages
les marquages au fer rougi
les cicatrices jamais refermées
la douleur au fil des années
l’asservissement
le droit établissant le non droit
l’inferiorité entretenue
l’expérience de la liberté écrasée
il dit
à l’écran
parlant de l’afrique où il vit
faut pas oublier
la psychologie
un nouveau troupeau de touristes
des airs entendus
je vois
les barreaux de la cale
l’impossibilité de compter les jours
la désorientation organisée
les comptes et décomptes
les chiffres qui s’amenuisent
au long des traversées
les fers sophistiqués
pour entraver la marche dans la forêt
sorte de piège faisant corps
je vois
la chair humaine
les images les matières
les savoir-faire pillés
je vois
des rêves sculptés
des inscriptions aux navires
disant vivre ou mourir
je vois
des rêves tissés
mêlant rivières et océans
vin de palme et vin de loire
j’entends
les voix d’enfants d’esclaves
qui disent que dans l’histoire humaine
le passé reste proche
au loin un éléphant barit et asperge la foule
près de l’acacia qui s’offre au souvenir
des voix ont appris à s’éveiller la nuit
pour clamer le jour
dans les rêves d’aujourd’hui
ouidah est à deux pas
andrée wizem
Coucou vous !
Je vais faire… très court….
Avec une petite pensée avec la note d’hier !
eeeeeeeeeee
RACINE BOILEAU DE LA FONTAINE MOLIERE……. !!!
Depuis ce jour,
RACINE n’a plus SOIF !
eeeeeeeeeee
C’est fou ce que l’on peut apprendre, comme petites phrases, à l’Ecole !
Biseeeeeeeeees de Christineeeeee
Merci Andrée Wizem, votre texte vérité se passe de commentaires.
___
Chercher au fil des jours
Notre différence, notre identité
Chercher l’essence de nous-même
Racines fasciculées, oubliées ou ignorées
Responsables de ce que nous sommes
Quel sang coule en nos veines
La réponse est sous terre
Enfouie bien souvent
Au plus profond de nous
Racines plusieurs fois centenaires
Où sur le sol de notre vie
Sans qu’on y prenne garde
Ressurgissent ça et là
Quelques racines traçantes
Croche pied sur le passé.
____
On s’enracine, on se déracine, parfois on ratiocine, mais dans le fond ce qui compte le plus c’est de se nourrir de sa propre histoire qui fait revivre personnes et trajectoires d’où ces jaillissements du passé qui traversent le miroir.
Andrée votre long texte file et n’en finit plus de nous estomaquer, c’est nécessaire
Bravo ossiane pour ces racines fouillées
J’ai regardé par flashs, la vidéo,
c’est trop douloureux pour moi de visionner le tout,
voir un homme battu est un si pitoyable spectacle de vie pour le tout puissant de l’instant, comment un homme peut faire mal à un autre homme ou à une femme?! pourquoi?
et je vous lis, Andrée, d’un coup d’un seul,
merci pour vos mots,
si l image m est parfois trop douloureuse, lire votre texte me fut possible!
et c’est essentiel de dire et redire, que cela a existé,
qu’en cet instant encore, en cette seconde…..
Il est homme
Et elle femme
Et leur fils
Dans leurs bras
Ils fuient s’enfuient
Rien à manger
Plus une goutte
On leur a dit
Que très fort loin
L’eldorado
L’argent de la vie
Ils sont juste coupables
De s’être nés ici
Un jour pas choisi
Du ventre de leur mère
Qu’un père a procréé aussi
Et si la vie ailleurs
Ils partent
Et abandonnent tout
Même le fait d’exister
Car il leur faudra un long temps
Pour se reconstruire
On n’efface pas le temps
Comme ça
Et quand la joie de manger de boire
D’avoir un toit chaque jour
Pouvoir voir un sourire
Sur les lèvres de son enfant
C’est un miracle de vie
Une suffisance tellement
Une injustice pourtant
Chaque homme la mérite
Sa chance de se vivre
Par ses racines de sang
Impossible de se nourrir que de sa propre histoire et lorsqu’on se déracine, c’est un leurre, on traîne avec soi des radicelles, les lianes indestructibles du passé. Nous sommes dans le filet qu’on le veuille ou non et la liberté n’est pas absolue mais bien plutôt relative à cause de ces racines justement. Bien sûr on essaie de déchirer de temps à autre les mailles du filet mais c’est de l’intérieur que l’on est prisonnier sans s’en rendre compte.
de l’arbre de vie
les racines du ciel
étoufferont l’enfer
j’apprécie tes mots, Monique,
je suis convaincue aussi,
que la seule vraie liberté,
c’est la liberté intérieure,
à se faire du bien,
en viser son meilleur,
c’est pas une question d’air vif,
ou d’hectares de jardin,
se vivre libre soi,
et le vouloir sans cesse,
c’est ça la liberté,
d’être né,
pour s’être!
Je faisais corps avec mes chaînes
Aurais-tu vu la liberté
Suinter au travers de la haine
Et s’écouler sur ma peau brune?
Aurais-tu vu la liberté
S’enraciner Sous l’épiderme
A chaque fois qu’un négrier
Portait la cravache sur l’épaule
Pour faire chanter le cuir sur moi?
Je faisais corps avec mes chaînes
Les pieds enchaînés et la mer
Tanguait m’éloignant de ma terre
Aurais-tu reçu bien après
La vérité de mon combat
Mes rêves gravés sur lit de bois?
La foule n’était plus masse humaine
Qui avançait vers les cachots
Les cales gorgées d’Afrique, ses lianes
En cordes au cou d’un nègre que j’aime
Mon frère esclave et chair humaine
Pour les semences de la Louisiane
Le nègre n’avait plus rien d’un roi
Sa case était vide au village,
Ses racines au champ de coton
Ancrées dans l’histoire de ses chaînes
Poussaient l’esclave à s’échapper
A vous raconter les racines
De la tragédie africaine
Germeront dans le cœur,
Des graines,
Chez l’enfant
De….L’humanité.
Avez-vous déjà remarqué comme un enfant noir est beau?Plus beau car il porte un fardeau….il y a celui qui dira de lui il est noir Mais, oh combien gentil, oh combien cultivé….plus noire que lui, je suppose, est à éclairer l’obscurité de la conscience collective.
Leila, j’ai regardé hier soir, le reportage sur l’Afrique du Sud, et oui, je partage les mots que tu écris…
Le poids d’une vie,
et comme c’est bête,
et comme la colère,
et comme la souffrance,
et comme l’injustice,
quand cela se résume,
à une histoire de peau,
en racines des rides,
portées par les aieuls.
Sur l’ocre couleur de chair
Les racines s’enroulent
Rampent ou se déroulent
J’y vois la métamorphose du serpent
Chaque civilisation, chaque religion
Chaque contrée ont vu en lui
Les mythes les plus contradictoires
Est-il symbolique de l’Enfer
Ou de la Renaissance ?
Mythe de l’immortalité
Ou énergie primordiale féminine ?
Dieu de la médecine
Ou symbole de la connaissance ?
Négatif, représentatif du danger
Ou positif et animal protecteur ?
Il est tout à la fois,
Il est celui qui remonte aux origines
Promu aux histoires des racines du monde
Rampant sur les collines
Propageant la vie
Même dans les terres les plus arides.
belle nuit, Monique.
Les racines si belles
Quand elles donnent force en sol
Même en se vivant libres
Car fort justement des racines fortes
Donnent des ailes
Mais si vilaines d’elles
Quand elles serrent comme un boa
Enferment l’être et l’agonisent
Le dissolvent en tas de poussières
Sonnent le glas bien avant l’heure
Des racines cela peut s’enfoncer
Au profond du profond
Et au plus profond elles cheminent
Au plus il est possible
De partir vers ailleurs
En les portant en soi
De vraies racines fortes
Se débobinent leur fil
Sans jamais se débiner comme çà
Elles se portent sur le dos
Dans un sac mine de rien
En force vive de vie
Racines
« L’or Y gît ne » porte ton passé « qu’à dos » de vieux… sage.
Entends-tu les clochettes remuer près du puits?
Le serpent à sonnettes n’a pas causé ce bruit
C’est la jeune brebis trop gourmande qui se mit
A brouter le buisson décharné mais puissant
Survivant au soleil entre les cailloux brûlants…du désert.
Folon
Mes racines sont africaines
Ma source la Méditerranée
Mes racines puisent dans mes chaînes
Mon courage et mes idées
Elles creusent des voies vers le Niger
Ou le soleil de Tunisie
J’aime que les boubous chamarrées
Habillent les sourires de ces reines
Corps d’ébène marchant dans la poussière
Au bout de mes radicelles au Mali.
Folon
Je suis la femme africaine
Dans mon village il y a des chaînes
Plantés dans la misère des maris
Mais au bout de mes bras l’enfant rit
Allaité par sa mère au soleil.
Folon
Je vole comme l’oiseau en couleurs
Qui traverse les champs et la mer
Dessin d’amour et de frisson
Quand je referme les paupières
Il y a déposé un baiser.
Je suis la femme africaine
Dans le bleu des cieux d’Algérie
Volaient mes rêves couleur de faînes
Mes racines s’abreuvent dans la Seine
Serpentent d’amour jusqu’en Limagne
Sur les terre des ancêtres gaulois
Au bout de mes radicelles je chéris
Le coeur triste de l’homme que j’aime.
Vis Vis Vis.
http://www.youtube.com/watch?v=eAZF_uKqxtQ
Je pensais à la poésie visuelle de Jean-Michel Folon en écrivant ce texte mais en africain je ne sais pas ce que signifie « folon »…peut être une déformation du mot « colon »??Dommage que la vidéo soit muette à un moment donné autrement je trouvais cette musique de Salif Keita très douce.
http://www.youtube.com/watch?v=okVU6v8phzY
Bonne journée à tous, je file.)
Sans racines on s’épuise et on ne se ressource pas
la vie végétale commence dans le sol mais ne s’arrête pas là
puiser, concentrer et ensuite acheminer pour nourrir, voilà un beau principe de continuité .
Si le réseau filaire des radicelles maille et ancre, c’est pour mieux capter …non l’héritage mais le milieu, s’y adapter et également jouer la compémentarité avec d’autres espèces…symbiose quand tu nous tiens.
Ah sève, suc, jus succulent depuis les profondeurs tu prends ton élan et grâce à la capillarité tu montes en tige favorisant l’édification de cette lignine et quand la cellule ose c’est un véritable polymère végétale qui prend forme et donne cette résistance à la fibre.
Que dire du marcottage qui ose passer de l’aérien au souterrain retournant sur ses pas pour par ce provignage courber le temps et prolonger les instants.
Je suis la racine qui frappe à la porte
et quand je suis là je fais toc toc
mon nom est précieux c’est manioc
Je me dresse et oscille façon grove
mon domaine est la mangrove
je ne suis pas pâle étuvée
je ne suis que le palétuvier
je suis fantomatique
d’originalité je me pique
et dans mes fonds boueux
se développe une vraie arche
pour me couper à la hache
il faut cent bras et mille mains
je dois rester en état pour demain
j’amortis des côtes la violence des tsunamis
pourtant je ne me suis pas fais que des amis
mon emprise diminue je me sens bien nu
.
Petit coucou sans soif 😉
>Quel coup de plume, lou, c’est superbe ce fleurissement !
>De la lumière là aussi chez toi, Brigitte mais aussi tous les efforts à fournir pour qu’elle jaillisse. C’est beau !
>aspe, splendide aussi aspe, tes racines terriennes sont bien là, bravo à toi !
>Maria, merci pour le parallèle avec Tapiès que j’aime et pour le très beau poème que tu nous donnes à découvrir 😉 Bises.
>Thierry, bravo pour toutes tes approches sans ratiociner 😉 Serais-tu jardinier ?
Sympa la comptine avec le manioc 😉 Fais attention à la hache 😉
>Merci pierre pour ce bel hommage à la terre que tu connais si bien 😉
>Je découvre grâce à toi Hélène ce magnifique poème de Joseph Brodsky qui illustre si bien cette photo, un grand merci à toi !
>marc, retour à l’intérieur de soi, belles racines de tes rêves et émouvantes racines de la terre profonde. Merci beauocup pour ta belle plume !
>Sophie, comme c’est bien vu ton approche sensible relative à la grosseur des racines ; ce pourrait presque être un haïku 😉 Plein de douceur dans le deuxième !
>Quel texte poignant tu as écrit, andrée ! Je te vois presque le déclamer.
>Bien vu la sorcière et les lierres lents, le sid 😉 Un beau condensé de la photo avec les fleurs !
>En lisant le texte d’andrée, j’ai également pensé à ce livre, monique.
Un regard touchant sur l’enfance ; j’aime le parallèle avec la musique et cette guitare désaccordée. Beau rebond philosophique sur Andrée et sur la métamorphose du serpent !
>salade, tu as le sens de la formule courte et bien trouvée 😉
>C’est vrai pascal, parfois trop de racines empêchent de s’envoler. Un bel haïku, merci à toi !
>Douce annick, merci 😉 De l’indignation bien exprimée et ressentie dans ton beau poème, beaucoup de douceur sereine sur la vie dans les autres.
>leila, bravo tes évocations sur l’esclavage et l’Afrique sont bouleversantes. On parle si peu du continent africain trop oublié.
>christine, je ne connaissais pas ces petites phrases liées aux écrivains 😉
>Coucou michel, ton haïku est splendide, on pourrait en faire un tableau, bises vers toi.
>rachel, je ne vois pas ce que tu veux dire avec « c’est riche »;-)
Belle journée à tous !
.
Si on ne prête qu’aux riches, le crédit est rare et cher en ce moment
heureusement que le ch ne se prononce pas x en français
Oui Ossiane j’aime le manioc et je sais utiliser le coupe coupe pour le déterrer ;))) Ah si j’avais suivi l’inclination de mes racines je serais sûrement devenu jardinier, mais mon approche de la nature est sans doute trop esthétique et pas assez pratique, c’est ainsi; ça ne veut pas dire que je me suis coupé ni que je me sente coupé de mes origines terriennes.
l’essence à la terre des arbres
enracinée dans la fougues du vent
ventru gorgé de sables ocre bleu nuit
terrifiant de tourments torturés
graines fendillées des désordres squelettiques
ivresse
du temps
pourchassant l’or des firmaments
étoiles
gravitant dans l’infini
l’essence à la terre des arbres
comme un cri
Saine essence ou sénescence, du moment que l’on encense ;)))
R arement visible
A bsolument fragile
C omplètement nécessaire
I ncontestablement nourricière
N ullement meurtrière
E nviée mais pas austère
http://fr.netlog.com/go/out/url=http%3A%2F%2Fwww.niala-galeries.com
…entre les zones friables des rocs
et la terre
moitié graine
moitié lumière
tendu à coeur perdu
…
Doigts d’argent
carapaçon de métal
enlacent et caressent
l’ivoire de ton corps
« chier » ça peut faire « riche » si on inverse les lettres mon capitaine.
Au pays des anagrammes pas besoin d’en faire des tonnes pour obtenir un résultat spectaculaire ;))) lol
J’ai marché sur la terre habitée
De mille plantes, de mille fleurs,
J’ai heurté sur le chemin
Les racines à fleur de terre,
Pieds nus dans le sable rouge
Voûte plantaire sur écorce terrestre,
Ma peau sur l’épiderme du sol
Doux et velouté
Ou dur et rugueux
Caresses minérales,
Caresses végétales
Chair contre chair
Corps à corps
Osmose charnelle
Qui pénètre et se diffuse
Doucement en moi.
J’ai senti respirer la terre
J’ai vu dans ses racines,
Le sang couler en ses veines
J’ai senti la tiédeur de sa peau
Je l’ai entendue me dire :
Comme on s’aime !
C’est très beau , Monique . Merci
Je ne sais pas combien de temps je suis resté endormi
Mais quand j’ai pu ouvrir les yeux le silence était encore plus grand que dans mon sommeil; l’air était à peine respirable; une poussière dense planait et emplissait tout le ciel comme brume;
je me suis levé doucement, en m’aidant d’une chaise ; mes jambes me soutenaient à peine ; je regardait autour de moi et ne trouvait que désolation ; la maison était envahi de racines ; par milliers elles rampaient, longeaient, escaladaient tout sur leurs passages ;créant des saignées de bois ; des cicatrices béantes dans les murs et les toits ; Elles s’enfonçaient dans des gouffres vertigineux ; des puits sans fin, sans eau ; ou la parole même ne revient pas ; sous chacun de mes pas ces tiges ligneuses semblaient se faufiler et sous mon poids crissaient comme si j’écrasait des vers par centaines ; mais je n’était pas au bout de mes surprises ; dans chaque pièces la même désolation ; le même chaos ; avec leurs ongles effilées elles semblaient prendre les objets entres leurs doigts et les serrer au point d’en faire éclater certains ; par moment des craquements longs et interminables crevait le silence comme si l’on broyaient des ossement ; je me dirigeais vers la porte dont il ne restait rien ; mais, j’eu beaucoup de mal à passer car ces flèches infinies encombraient cette plaie béante menant vers l’extérieur ; dehors , plus aucun rue ; mais, un ruisseau de lame entremêlées ; enchevêtrées ; agglomérées ; nous étions en hiver, et les arbres décharnés dressaient leurs racines hauts dans le ciel ; ils semblaient emmêler les nuages dans leurs tissu filandreux, ; tout à coup je senti derrière moi se poser une patte caoutchouteuse puis se retirer ; et se poser à nouveau ; je sentait une pression de plus en plus forte ; je poussait un cri ; l’ombre sauta plus rapide que l’éclair et poussa un miaulement de terreur ; je regardait autour de moi et poussait à nouveau un cri de stupéfaction ;
Plus aucune racine ; la maison intacte sentait le café frais ; et le chat revenait doucement se frotter à ma main ; une voix douce m’appelait de la cuisine ; c’est décidé je ne mangerais plus autant de patte le soir ;
Suspens puis….on finit toujours par rire à la fin de tes textes marc, merci)))
Merci Hélène,
Quant à Marc, j’espère que tu es bien réveillé et totalement sorti de ce rêve tentaculaire effrayant! Il existe un conte pour enfant où ce ne sont pas des racines mais des branches grimpantes envahissantes qui finissent par envahir la maison, joli conte dont malheureusement je ne me souviens plus ni du titre ni de l’auteur. Bravo pour ton imagination .
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Merci pour tous ces derniers beaux poèmes ! Je pense à marc, thierry, aspe, monique et aussi à philippe à qui je souhaite la bienvenue;-)
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Prendre racines ou t’offrir l’ombre des miennes
Sans que le sol ne soit effleuré
Que ces branches n’en viennent jamais à pleurer
Recueille mes impatiences
Et l’onde de mes doutes en tes feuilles
Fais qu’ensemble toutes dansent
J’apprendrai des lumières assaillantes
L’énergie contenue et l’apparente quiétude
Merci à Marc que d’imagination