26 réflexions sur « Disparition »

  1. Joli défi Ossiane !

    ———————
    Poussière d’arbre,

    Silence d’un noir et gris,
    La sève ne coule plus,
    Etape du vermoulu,
    Souvenir d’intempérie.

    Mais qu’il était fort pourtant
    Du temps où sa vie chantait
    Le bonheur qui éclatait,
    Feuilles au vent miroitant.

    L’étoile se creuse en lui
    dans les matins hivernaux
    pour effacer les anneaux
    Dans son éternelle nuit.

    Bientôt il sera poussière
    Partie en souffle de vent
    pour laisser place au suivant
    Dans sa trace de lumière.

    Catherine

  2. L’arbre coupé
    —————-

    Les bûcherons n’avaient pas l’air méchant
    Ils riaient même tout le temps
    Le plus inquiétant étaient les outils pour leur tâches
    Les coins les scies les lourdes haches

    J’étais un arbre sain dans la force de l’âge
    Généreux offrant à tous mon ombrage
    Je ne redoutais pas que mon sort fut
    D’être mis bas et débiter mon fût

    Je n’étais pas le roi de la forêt
    Mais on me respectait passée l’orée
    Le vent chantait dans ma ramure
    Les oiseaux y trouvaient cachette sûre

    Les écureuils de branches en branches voltigeaient
    Au pied de mon tronc de drôles de chapeaux poussaient
    Mon odeur de résine plaisait aux flâneurs
    Sur un lit d’aiguilles se reposait le promeneur

    Les écailles des cônes de mes pommes
    Amusaient les enfants des hommes
    Qui jouaient tout autour de moi
    Rouges de plaisir de rires et d’émois

    Le premier coup de cognée me surprit
    J’ai crié tremblé nul ne m’entendit
    Il m’a semblé que mes amis pleuraient
    Feuilles au vent jetées adieux désespérés

    J’ai lutté de tout bois le fer m’a vaincu
    Vacillant avant de tomber abattu
    Un dernier coup à terre m’a jeté
    Dans l’herbe douce de ma futaie

    Les bûcherons n’avaient pas l’air méchant
    Ils riaient même tout le temps
    En sueur ils ont bu assis à ma santé
    Dans leurs yeux j’ai cru voir un nuage passé

  3. L’arbre aussitôt coupé,
    Son âme s’est réincarnée,
    Homme, il est revenu,
    Il s’est battu,
    A nouveau, il a été frappé,
    Mais peu lui importait,
    L’essentiel, avancer !!
    Vivre, Aimer,
    D’Amour, d’Amitié,
    Il est heureux ainsi,
    Entouré de tous ses amis.

    Jane, un message, vous écrivez superbement !
    Ma chère Ossiane reçois mes baisers aux parfums boisés,
    OLIVIER

  4. C’est une « tranche de vie » !

    Une mémoire fragile et périssable de l’âge de cet arbre et de l’histoire du climat qui l’a fait pousser.

    Mais il faut être spécialiste pour la lire.

    Dommage tout de même d’être obligé de couper un arbre pour connaître son histoire.

  5. >Catherine: En tout cas, c’est un défi que tu as relévé brillamment. L’idée de l’étoile est très poétique et renvoie bien l’image de cendres et de nuit. La poussière de cet arbre mort s’envole mais laisse la place à un nouveau venu qui reprendra vie dans son sillage. Très beau. Je t’embrasse.

    >Michel: Merci pour ce bel hommage à l’arbre dont tu exprimes fort bien les sentiments de peur et d’impuissance à la vue de ces bûcherons inconscients qui vont l’achever au plus bel âge de la vie. C’est tout un univers vivant s’effondre. Je t’embrasse, roi de la forêt.

    >Pierre (2): Merci pour ce poème qui en dit long sur les raisons de certains abattages massifs. C’est avec tristesse que j’ai découvert près de chez moi une petite route qui était bordée de magnifiques arbres totalement mise à nu. Les projets économiques sont sans doute les plus forts dans ce genre de décision. Merci et belle journée sous un arbre peut-être.

    >Olivier: Tu es le plus optimiste de nous tous avec cette réincarnation en homme 😉 Au moins, cet homme pourrait réensemmencer les sols devenus désertiques. Merci pour cet enthousiasme qui redonne un peu de vie à nos amères constatations. Je t’embrasse et te souhaite un bel après-midi ensoleillé.

    >François: Cette disposition fait un peu énigme mais je n’ai rien mis en scène. Alors, on peut tout imaginer. Ce cera ni l’un, ni l’autre vraiment 😉 Es-tu plus avancé? ;-))

    >Michel (2): Très bien trouvé cette tranche de vie. Ces cercles donnent effectivement l’âge d’un arbre. Celui-ci était assez jeune. Merci pour ton commentaire. Bien amicalement.

  6. Et quand l’arbre est tombé il n’est pas pour autant complètement mort,
    tous les insectes xylophages qui peuplent la forêt et qui participent à l’écosystème merveilleux dans lequel nous nous inscrivons…si mal, il est vrai en ce moment, vont venir manger et faire disparaître la souche peu à peu, laissant place nette au fil du temps pour la levée d’autres graines qui donneront les arbres de la génération suivante.
    Ces insectes serviront de nourriture aux oiseaux qui nous enchantent et la chaîne de la vie ainsi est perpétuée…..

    Mais ceci n’est vrai que si les coupes se font de façon raisonnée…Cet arbre , par ces cercles, me paraît être tombé …à maturité…. et les arbres alentour ont du en profiter pour envahir l’espace pour se ramifier et faire sortir plein de feuilles pour faire chanter le vent, et monter vers le soleil .
    Hélas, sans jouer les écologistes intégrites ,la coupe raisonnée des arbres en nombreux pays ,est loin de se faire dans le seul soucis de régénérer la forêt….
    Tant pis pour tous, car c’est toute la planète qui finira un jour par ne plus pouvoir en souffrir….
    Mais est ce que l’homme même « nombreux » aura le dernier mot dans sa folie du profit, je ne le pense pas, le monde a vécu sans l’homme pendant des éres entières et pourra très bien vivre après nous pour voir d’autres formes de vie se poursuivre…
    et voilà pour finir sur unr note d’optimisms pour la planète bleue…

  7. Bon je m’y mets aussi… Ca fait deja quelques temps que j’ai (malheureusement) arrete d’ecrire. Manque de temps ou feneantise?
    Bises amicales, photographiques, et par exceptions poetiques 🙂
    ============
    Parole d’arbre

    Comme ce vent qui siffle dans mes veines
    Mes jours sont comptés
    Et un à un dans l’opaque s’enchaînent
    Me conduisent de l’autre coté
    Là même où se tarit la haine

    A quels ramages vont-ils se pendre
    Pour s’offrir un plumage docile
    Ces lutins qui ne savent attendre
    Que grisaille un cil ?

    De tant de saisons me suis-je nourri
    Jusqu’à planter racine
    Dans une verve mélusine
    Que je ne saurais même dans la nuit pousser un cri

    Par les édifices auxquels ils s’adonnent
    Plus aucun ne s’assied
    Pour ouïr ce qui en moi ronronne

    Tout juste me coupent-ils l’herbe sous le pied
    Pour offrir à leurs madones
    Un paysage lunaire atrophié

    Mes larmes d’automne en rien ne suffisent
    Pour rappeler à la raison
    Ces hommes qui cherchent dans leur tourbe grise
    A assouvir leurs oraisons

    Avant même que je meure
    Il m’arracheront de cette terre
    Cette terre où ils auront édifié leurs leurres
    Et détruit le mystère

    De l’existence

  8. Vanités
    ———

    Dans la forêt songeur j’allais me promenant
    Petit homme égaré sous la haute futaie
    Seul et silencieux attentif j’écoutais
    Le chant vif des oiseaux les musiques du vent

    Une souche moussue attira mon regard
    Et de l’arbre abattu je comptais sans penser
    Les cercles de ses jours dans sa patrie boisée
    La hache l’a couché avant qu’il soit vieillard

    De notre destinée les orbes de la Terre
    Tout autour du soleil aussi sont les repères
    Jamais on ne connaît quand il faut qu’on trépasse

    La cognée du hasard tue la sève de vie
    Dans le désert du temps se perdent nos envies
    Force pouvoir beautés ou richesses tout passe

  9. Disparition…Réapparition 😉 je t’écris en mp pour te raconter mon périple qui n’a pas été sans douleur… J’ai exploré toutes tes photos de la semaine riche en couleurs 😉 Celle du jour me fait penser à une horloge déréglée…le temps s’est arrêté… Bises

  10. Magnifique image que cette disparition… Le temps, l’espace tout semble s’effacer au profit de ces lignes cerclées… Quelle beauté dans ton oeil ouvert sur le monde Ossiane.

  11. fin de partie
    marre des insultes sur mon mail PimentJaune
    certains anonymes n’ont aucune intelligence
    c’est bien dommage
    CIAO

  12. >Guess Who: Merci pour cette suggestion un peu plus magique que la mienne;-)

    >MTO: Heureusement que tu es là pour remettre un peu les pendules à l’heure et donner un peu d’espoir 😉 Quel âge à cet arbre?

    >Alain du Mexique: Là tu m’épates;-) C’est la première que tu laisses un poème et en plus sur une cause qui te touche de près, je crois. Ce ballon d’essai est très réussi et senti. Sans doute as-tu une petite expérience derrière toi. Merci beaucoup, Alain. Je t’embrasse.

    >Michel: C’est ton deuxième poème de la journée 😉 L’arbre semble beaucoup t’inspirer. En tout cas, ce que tu viens de laisser me plait beaucoup. J’aime ta promenade sylvestre, les cercles de l’arbre comparés aux orbes de la terre ainsi que l’idée de hasard parfois injuste qui régit la durée de la vie. Quel talent tu as! Bonne nuit.

    >Jean: Tu as raison. La brutalité de la mort de l’arbre contraste avec la paix et la douceur des lieux. La disposition des objets me fait aussi penser à des offrandes déposées. Merci pour ta visite, Jean et pour tes commentaires toujours intéressants. Amitié.

    >Leslie: Encore une coincidence, n’est-ce pas 😉 Je suis contente de te revoir et espère que tu vas bien. Tu as raison pour l’horloge et ton idée va très bien avec le temps suspendu de l’arbre. Elle ressemble à celle qu’on voyait sur nos écrans de télévision noir et blanc. J’attends de tes nouvelles. Je t’embrasse bien fort.

    >Sonia: Merci à toi. Effectivement, la vie de cet arbre ne se résume plus qu’à ces cercles qui bientôt disparaîtront à leur tour. Bises.

    >Piment Rouge: Que t’arrive-t-il? Ces insultes ne viennent certainement pas d’ici.

  13.  » Quand mon arbre n’aura plus l’air
    Qu’il faut aux arbres pour avoir l’air
    D’un arbre vert
    Quand mon arbre n’aura plus d’aile
    Pour s’être mis de quelques feuilles
    En peine de deuil
    Quand mon arbre n’aura plus l’air d’un arbre
    Et déjà plus l’air d’un air
    J’écrirai ma chanson d’hiver

    Quand mon arbre n’aura plus l’air
    Quand mon arbre n’aura plus l’air
    Qu’on s’y couchait dessous à terre
    Les yeux, les yeux dans l’air
    Quand mon arbre sera trop vieux
    Que le temps qu’on mourrait un peu
    Sonne sonne sonnera le creux
    Quand mon arbre n’aura plus l’air d’un arbre
    Et déjà plus l’air d’un air
    J’écrirai ma chanson d’hiver

    Quand mon arbre n’aura plus l’air
    Quand mon arbre n’aura plus l’air
    Qu’il faut aux arbres pour te plaire
    Le tronc plus dru, encore plus dru
    Quand mon arbre n’aura plus l’air
    D’un arbre de rien que l’air mon amour
    Le vent le vent lui pousse au cul
    Quand mon arbre n’aura plus l’air
    D’un arbre de rien plus que l’air d’un air
    J’écrirai ma chanson d’hiver… »

    Quand mon arbre
    Les Enfants Terribles

    Pour l ‘heure nous sommes en automne et tu nous le fais sembler plus doux

  14. Une souche d’arbre.
    la mort assurement de cet arbre.
    Vivant hier, et mort maintenant.
    Mort, mais prommesse de vie pour de nombreux insectes et champignons.
    La vie avait en elle la promesse de la mort.
    Mais derrière la mort se cache la vie.
    La vie et la mort.
    L’un ne peut être sans l’autre.

  15. >Fabrice:
    Bonsoir, je te souhaite la bienvenue sur ce blog. Tu démarres en fanfare avec ce premier commentaire qui pose des questions. La vie finit toujours pas gagner même là où règne la mort. Reviens partager nos réflexions quand tu voudras. Au plaisir d ete lire à nouveau.

  16. Bonjour Ossiane,

    Peut-être aurais-je du mettre ‘plainte des arbres’ ici ?https://blog.ossiane.photo/2006/09/29/2006_09_chemin/
    mais bon petite erreur ?
    Alors pour rire un peu je dépose un petit poème dédié à mon fils, que je plais à lui raconter.
    Le lien avec la photo : un seul mot !
    Ce n’est pas dans le ton habituel, mais j’ai éprouvé du plaisir à l’écrire !
    Et il fait finalement sourire !
    Bon week-end

    Scoubidou et Roudoudou (à mon fils)

    Scoubidou et Roudoudou
    T’es tout doux et t’es tout fou
    Bout à bout t’es mon chouchou
    T’es où toi, toi mon bout’chou ?
    T’as pas d’sou toi mon minou
    T’es tout roux toi mon pt’it loup
    T’es tout mou mon choubidou
    Tu te couches et ton genou …
    Un cachou pour mes doudous ?
    Et comment vous-appelez vous ?

    Scoubidou et Roudoudou
    Et tu fouilles et tu chatouilles
    Et tu m’mouilles et t’éclabousses
    T’as la trouille et sur ta bouille …
    A Chatou, y a plein d’fous
    Sur la mousse, y a pas d’rouille
    Sous la SOUCHE, y a pas d’trous
    Et je joue et je m’en fous …
    T’as du goût toi le hibou
    Le hibou fait ‘Où houx Hou’.

    Juillet 2006

  17. >Nath:
    Je ne comprends pas Nath, tu as bien écrit Plainte des arbres sur la note Chemin ?

    Pas facile de trouver tous ces sons en « ou » 😉 Ton bout’chou a dû apprécier;-) J’espère que tu lui as lu le poème à haute voix. Cette souche d’arbre que je pensais brulée au départ, devient ludique et toute douce sous ta plume. Merci !

  18. Bonsoir Ossiane,

    Pas de problème pour le poème déposé dans ‘chemin’, ma réflexion est juste qu’il aurait été ‘mieux’ dans disparition ?
    Pour mon fils, bien sur que je lis à haute voix : il a 4 ans 1/2, et parfois il répète des phrases. Mais dans ce que j’ai écrit, je lui ai déjà lu d’autres poésies…
    L’échange, c’est super !
    Bises

  19. je reviens sur cette page, d’il y a douze ans,
    je ne savais que mes deux petits enfants seraient vivants,
    de leurs quatre semaines et deux ans et demi,
    je ne savais pas comme la joie de les serrer,
    de les embrasser, la voir rire, l entendre glouglouter,
    quelle paix auprès d’eux, la vie a tout son sens,
    le doux temps d’exister d’aimer de partager,
    en amour tellement dans les bontés du temps,
    qui offre la beauté dans les joies d’être ensemble,
    quarante cinq minutes pour les voir, c’est la porte à côté,
    tant de gens séparés de leurs amours si chers.

  20. et comme je me relis

    une disparition c est si triste
    quand se montrer apparaître
    c est si léger si grand
    on souffle tellement séparés de ses chairs

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