la vie minuscule
la nature souveraine
mots du silence
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tiny life
sovereign nature
words of silence
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
la vie minuscule
la nature souveraine
mots du silence
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tiny life
sovereign nature
words of silence
…
de loin parfois
sur les rails de la probité
horizon mal aimé
marchent des êtres de silence
guirlande barbelée
pour vache empâturée
seul l’oiseau
pris au vol
est la fraction de seconde
où appuyer sur le déclencheur
de l’appareil
apparu
signature stridente apposée
sur la peau couperosée d’un nuage lent et lourd
en recherche d’un stabilité sans label
appel invétéré du petit d’homme
en quête dune grande image murale
pour faire ses gammes
et bien nommer les animaux de la ferme
…
–
Tout court :
« Paissons, minuscules,
… en paix avec nous-mêmes ».
–
–
Bô, re.
–
Si PETIT
Se sentir si petit
Devant l’immensité réinventée
Face à la douceur recommencée
POINT…
Au-dessus de la ligne d’horizon
Au-dessus des nuages
Il vole toujours plus haut
Que cherche-t-il à atteindre ? – l’oiseau
Ce que nous cherchons tous
A nous élever encore plus haut
Pas forcément au-dessus
Du plancher des vaches
Car il y a là sur notre terre d’infinies
Richesses et découvertes à faire
Au regard de la nature, de la beauté
Du simple papillon au parcours de l’escargot
De tous ceux qui nous entourent
Et de tout ce qui nous entoure
Pour grandir, apprendre, toujours et encore
En toute humilité, sagesse et douceur
« Le sage est celui qui s’étonne de tout »
« Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée »
« La peur du ridicule obtient de nous les pires lâchetés. »
André Gide dans les nourritures terrestres
Etre remis à sa place. Sublime Ossiane.
Et la vie humaine
comme un pointillé
Ou de suspension
Agnès
« On se rend compte que, derrière le vide apparent du silence, la vie grouille de toute part et c’est alors, avec pudeur et émerveillement, qu’on saisit la pensée poétique »
Une citation de Fabienne Verdier dans passagère du silence qui traduit bien toute la beauté de ton haïku Ossiane :
« la vie minuscule
la nature souveraine
mots du silence »
de chaque côté de la barrière
la vache et l’oiseau
l’une donne son lait sa viande son cuir
l’autre son vol
étrange partition des rôles
étrange partie de tennis
dont l’homme a créé la règle
chacun à sa place
entre terre et mer
le ciel est l’absolue liberté
allez ! jouez !
la vie derrière les barrières
la vie au garde à vous
entre légèreté et densité
s’attachent se détachent
de leur emplacement
juste le temps de prendre le frais
entre deux grains
guetter le troisième animal
cette échappée belle
accueillir le messie
peut-être est-ce ce petit être ?
transfiguration
– Dessine-moi un être humain!
– humilité, humanité, humour
Et la vie passe
Sur fond de force
Une touche de grâce
-On a bien dit « un être humain!? »
– Oui, oui, un être humain, ils sont comme ça dans le bateau…
C’est vrai … Et puis tiens, ça me fait penser à Rachel , j’espère qu’elle revient à bord de temps en temps. Les bonnes histoires d’équipage en délire, elle connaissait… Entre la tauto rouge Annickienne, le bar et le pont! Tellement prenant le pont 😉
Allez il faut que j’y retourne avant de me faire jeter par dessus bord ! 😉
j’entends plus parler d’humidité que d’humilité ces temps ci !
je sais bien qu’à force de mouiller le maillot pour montrer de quoi on est capable
dans des démonstrations de force et d’activisme forcené, ce qui est nécessaire à certains
pour se montrer à eux même ce dont ils sont capables et repousser toujours leurs limites,
la transpiration ne fait pas défaut, à défaut d’une saine inspiration!
Humble parmi les humbles, celui qui jamais n’en rajoute et ne la ramène pas à tout propos
cultive douceur et modestie et fait le tri entre émotions et pulsions
sachant rester à sa place, il ne cherche pas à prendre celle des autres
et cultive surtout l’art du silence énigmatique.
Car ceux pour qui la maxime serait « je parle donc j’existe »
au delà de la performance performatrice se sentiraient obligés de perforer
la matrice et de trahir le destin muet par un festin de mots
parfois bien indigeste dans une geste de véhiculation
de pseudo sens et de symboles incohérents.
Non ce qui sied parfois le mieux aux situations
c’est non seulement la réflexion, le non agir
mais aussi la respiration pour complétement s’en imprégner
au lieu que de s’engouffrer tête baissée
comme le taureau devant lequel on agite la cape rouge.
L’humilité c’est négliger le paraître comme manifestation d’égotisme
pour se centrer sur l’être quitte à paraître en dedans
ne pas donner dans l’ostentation et l’ostensible
ce qui permet aussi de ne pas être pris pour cible.
« Pour vivre heureux vivons cachés » qu’est il besoin de se montrer
de se dévoiler à tout bout de champ
au delà de l’effet de surprise si cher à Sun Tzu
il y a le mépris des apparences, une forme de rigueur
les convictions n’en ont pas moins de vigueur
mais s’affirment différemment
et puis ne pas abuser de la parole
n’est pas une infirmité
c’est de la retenue
du sens pour ce qui vous est cher
et ne se partage donc pas si facilement
une question de confiance
Merci Ossiane de cette si belle série
qui conjugue avec bonheur esthétisme et sens
et que tout l’équipage se ranime
les beaux jours vont venir, foi de Beckett
bientôt ne sera plus temps de la quête
mais bien celui de la cueillette
L’Oiseau si petit devant l’immensité
Silence de la nature
Tout est comme il doit être
Grâce que l’oeil n’a jamais fini de voir
le souffle du vivant invite
gouter s’enrober du sans limite
brouter la pâture et s’envoler
s’effacer en toute humilité
point du silence
Qu’est ce qui fait rêver le plus
L’oiseau? Une vache?
La mer? Les prés?
Une barrière? Un visage en ciel?
Cela dépend de l’être qui regarde
Dans sa vue intérieure
merci à chacun pour vos présences,
car on n’oublie jamais,
les jolis souvenirs…
Petit
On pense savoir tout
Puis
Le grandi
Sait qu’il sait moins
Ensuite encore
Grand son
Plus humble Tellement
On voit entend
Que ce qu’on sait
Vaut dans l’instant
La vie chemine
Ses vérités
Elle offre en ciel
Sur le sol de terre
De découvrir
Son chaque jour
Que la vie est
Et l’accueillir
Est une offrande
Une chance immense
Pour communier
Son ciel sur terre
Humble vivant
Fragile petit
Toute sa vie
Doux soir matelots chers amis.
reprendre son souffle
retenir l’envol des mots
ruminer en silence
MOTS
Les mots du silence
Ceux qu’on ne dit pas?
Qui ne peuvent pas franchir nos lèvres.
Ceux que l’on n’entend pas?
Qui se perdent ou se dissocient…
M O T S
L’humilité ne pourrait elle se rapprocher sans se rattacher à la simplicité
dans la volonté de ne point trop se mettre en avant et se différencier des autres
il y a des cultures qui tolèrent assez mal les effets et avatars de l’individualité triomphante
l’humilité comme moyen et comme chemin, non de se sous estimer et de se rabaisser
mais toujours d’essayer de se situer dans un tout, au milieu d’un ensemble sans sur représentation et avec ce recul qui n’est pas le fait d’éviter la prise de risque non mais ne pas avoir non plus des prétentions inconsidérées, injustifiées, insultantes.
l’humilité comme une autre ascèse et aussi une alèse qui évite les incontinences verbales notamment, ces flots de je et ce jeu de miroir pour narcisse invétéré et qui fait que de manière bien comprise on ne ramène pas tout à soi tout le temps comme si nous étions le nombril du monde.
L’humilité utile qui permet de se protéger et de ne pas s’exposer inutilement entre pudeur et retenue, entre sens du relativisme et respect d’autrui comme un barrière à notre dignité et un rempart contre des tentations qui pourraient nous faire sortir de nous même.
Un manière de rester à sa place sans préempter des positions enviables ou inexpugnables , une manière d’une un parmi d’autres, une manière de ne pas se sentir trop unique, une manière de toujours faire vivre la solidarité au sein d’un groupe, surement une chance pour ceux qui en manifeste et qui peut s’accompagner d’empathie ce qui ne gâte rien.
Se situer à son niveau sans vaine prétention, éviter des tensions inutiles en ne donnant pas dans le présomptueux, être dans une présomption minimaliste, en dedans et dans le bas des manifestations , maintenir et cantonner l’égo dans la bas et en même temps représenter la grande masse du vulgus pecum ne pas dissocier sa destinée du commun des mortels, être comme n’importe quel autre quidam et assumer sa position d’humain entre les humains sans donner dans la mégalomanie et les projections distordantes, garder mesure et raison dans les positions et les exigences et accepter pour soi ce qui est bine bon pour les autres, modestement assumer sa condition d’homme et son fardeau de vie sans éviter les critiques, en reconnaissant faiblesses et erreurs qui sont signe de grandeur , se grandir de sa petitesse, de son coté ordinaire et courant, être dans le flux et le flot de l’humain moyen.
Modeste sans passer une nuit sur un mont chauve
simple et abordable comme tout un chacun
être soi et se reconnaitre dans les autres
avoir confiance sans besoin de forcer le trait
boire sa part de la coupe de vie
et partager frugalité et convivialité
sans se retirer sur son Aventin
être au milieu des hommes
un homme de milieu et non d’extrémité
Se mettre au niveau des autres et ne pas oublier qu’il n’y a rien de dégradant dans l’autre soi même, for l’ignorance et la prétention, la bêtise et la méchanceté.
être le gardien de ses pulsions, de ses envies et de sa volonté de se montrer
assurer non pas l’occultation, mais le juste nécessaire dans l’acte d’apparition
la cordialité n’implique pas le débordement mièvre et emphatique
un minimalisme épuré qui peut être déluré, éveillé et surtout bienveillant
qui fait qu’on ouvre tout grand les yeux sans se voiler la face ni les problèmes
pas d’angélisme non plus, juste un réalisme de bon aloi qui permet de composer avec ce qui nous est donné à vivre chaque jour sans libérer totalement l’esprit critique qui aurait vite fait de circonvenir toute chose l’entourant d’un voile suspicieux
en quelque sorte équilibre et harmonie pour un art de vivre parmi les autres
A mi mot il ne consent et ami des mots il se méfie des méfaits dévastateurs de la parole sur ce qu’il donne à voir et à entendre et préfère par sa discrétion alimenter la curiosité et le mystère, pas le phantasme, n’étend pas nature et pas essence pas pressé de se dévoiler et de divulguer sa pensée et de galvauder les enseignements qu’il a tiré de son expérience.
Et que s’élèvent vers l’azur vos cohortes ombreuses pour rendre sens au silence qui habitent nos diurnes errances.
Si c’est bien toi Mathilde ravi de te revoir ici et bienvenu
Oui je me souviens de vous, Thierry et de quelques autres également. Merci et bonne fin d’après -midi
Si c’est bien toi Perline alors encore plus ravi