Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Matin
écharpe de brumes
dans la nuit en zigzag
la rose éclose
33 réflexions sur « Matin »
Bonsoir à vous,
Un emploi du temps surchargé et pas toujours devant mon ordinateur d’ou mon absence de réaction à vos gentils coucous depuis quelques notes. Je pense aux indéfectibles Annick, Monique, Thierry, JoS, Funambule, Brigetoun, Pierre b, Jeandler alias Pierre, à Dominique, Regard, à Leila et Aspe de retour avec leurs belles plumes, Elie, May, Mathilde, Marie, à Lou à qui je transmets mes pensées chaleureuses pour ce qu’elle a traversé, aux deux Bourraches qui ne nous oublie pas, à Christine qui vit intensément le Québec, à Allenda à qui je souhaite la bienvenue, à tous ceux qui nous lisent en silence Soyez assurés que je lis toujours vos messages et poèmes avec grand plaisir et intérêt. J’y puise beaucoup de choses et je pense qu’il en est de même pour vous. Hélas, le temps devient un luxe et la vie n’est pas toujours en ligne droite. Il faut faire avec en espérant des jours meilleurs. Bon courage à tous, ma sincère amitié ! Belle nuit!
Partir du bon pied
matin chaque jour nouveau
Re-naissance.
Bonne journée à tous.
Ciel auréolé
gloire de tous les matins
la lumière espérée.
Merci, Ossiane, du signe de vie. Bon courage à toi.
C’est de prendre son temps qui devient un luxe.
Pour ma part, je l’ai pris par les cornes et la bête se débat…
Mais, le traître, n’en fuit pas moins.
Bises.
Un coeur de neige
dans l’oeil lumineux du ciel
paupière d’ombre
belles pensées vers toi
Il y a quelque chose de la conception
Il y a quelque chose de la naissance
Il y a quelque chose d’intra-utérin
… … … dans ce halo de lumière
c’est très beau
Un superbe clair-obscur qui me donne envie d’écrire ce haïku tout en contraste également :
_____
Un flash lumineux
Vision apocalyptique
La naissance d’un jour
_____
Heureuse de te lire Ossiane et merci pour tout ce temps qui nous est offert en création, en lecture, en attention pour nous tous, le commentaire de Jeandler est très juste « c’est prendre son temps qui devient un luxe » son commentaire est plein d’humour.
Cette image encore est une merveille et sans doute sera-t-elle très inspiratrice pour nous tous.
Une lumière, un peu de nuages, et l’instant arrêté : nous voici respirant la beauté que notre regard seul est capable d’infuser au monde. Sans nous, il n’est ni beau ni laid, seulement nécessaire…
Comme tous les matins
Cette même question
Qui revient sans fin
Qu’ai – je donc fait cette nuit?
Silence…même pas un rêve….
Des cadeaux au fil des jours en mots et en images!
Merci
Au matin, la rose
Pleure en larmes de soleil…
Mirage en survie!
Ô rÔse des roses… Fleurissant dans le matin…
Tout cela est tellement beau…Merci Ôssiane …Belle journée…
Devant cette rose éclose dans la lumière jaillissante de l’aube, je métamorphose cette fleur pour en faire une déesse qui sous la plume de Rilke illustre avec panache cet avènement.
« (…)
La chevelure d’écume de la vaste matrice
brillait dans les premiers rayons du soleil.
A la lisière se dressa blanche, humide et troublée
la jeune fille.
Telle une jeune fille qui tremble
s’étire et doucement entr’ouvre
ce qui fut enroulé, ainsi se déplie son corps
dans la fraîcheur, au vent vierge du matin.
………
Surgit enfin dans l’aube obscure du corps
comme un vent du matin, le premier souffle.
Dans l’arbre délicat des veines
se fit un chuchotement et le sang
se mit à bruire à travers ses lieux profonds
et ce vent grandit, se jeta
de plein souffle dans la neuve poitrine
se pressant en elle et la comblant
et comme une voile remplie du large
emmena la jeune fille légère vers le rivage
Ainsi toucha terre la déesse.
Derrière elle à travers les jeunes rivages
surgirent comme d’un baiser, tout au long du matin,
chauds et confus des champs et des fleurs
Et elle alla et elle courut.
(…) »
Extrait de la naissance de Vénus de Rainer Maria Rilke (Nouveaux Poèmes)
Ossiane, ton titre associé à ton haïku et aux mots clefs -;) c’est trop tentant -;)
« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
l’espace d’un matin »
F.de Malherbe dans Stances
Echappé des gorilles
dans un couvert dense
arrivé sur une fleur de coton
nous nous carapatons
Déjà les Romains associaient la rose à vénus
Albert Glatigny (poète, écrivain et comédien reçut à titre posthume en 1917 le prix de littérature de l’Académie Française pour l’ensemble de son oeuvre)
La Naissance de la Rose
À Leconte de Lisle.
« Cypris au sein neigeux était née, et les flots
Qui se pâment avec d’ineffables sanglots
Sous le regard ami des étoiles flottantes,
Adoraient de ses pieds les blancheurs éclatantes.
Pensive, elle rêvait sur son berceau houleux ;
L’azur était resté fixé dans ses yeux bleus,
L’écume rougissait près d’elle, épouvantée
Et fière en même temps de l’avoir enfantée !
L’Aurore s’oubliait ravie au fond des cieux ;
Elle arrêtait le char aux mobiles essieux
Que dirige Apollon, et, tremblante, éperdue,
Montrait au jeune dieu, dans l’humide étendue,
L’immortelle beauté qui leur apparaissait !
Tout bruit terrestre ou bien céleste se taisait ;
Le parfum pénétrant et doux de l’ambroisie
Nageait dans l’air autour de la forme choisie.
Les Sirènes laissaient ruisseler sur leurs seins
Leurs beaux cheveux mouillés, et de joyeux essaims
D’enfants nus, qui tenaient des torches enflammées,
Jouaient parmi l’odeur des tresses embaumées,
Et la grande Vénus, debout et promenant
Son œil impérieux sur l’Éther rayonnant
Qui se mêlait au loin à la vague marine,
Croisait avec douceur ses mains sur sa poitrine.
Alors, ce fut un chant d’allégresse et d’amour
Que les échos charmés, mille fois en ce jour,
Répétèrent aux bois, aux grottes, aux fontaines,
Et ceux qui pressentaient les angoisses certaines
Et les soucis amers qui dévastent le cœur,
Fous d’extase, mourants, s’écrièrent en chœur,
Sachant bien qu’ils seraient les victimes promises
A l’orgueil meurtrier des vierges insoumises :
« O Cypris ! ô déesse invincible aux traits prompts !
» Ange des longs tourments ! salut ! Nous t’adorons ! »
II
Mais, pendant que la mer et le ciel, où frissonne
L’abondante lumière, admiraient l’amazone
Dont les cheveux ardents, tout emperlés encor,
Silencieusement laissaient flotter leur or,
La Terre, pour fêter à son tour la venue
De celle dont la grâce irrésistible et nue
Eblouissait le monde et commandait aux Dieux,
La Terre s’entr’ouvrit dans le jour radieux ;
Et les petites fleurs aux blanches collerettes,
Et le muguet des bois, les douces pâquerettes,
Et celles qui, fuyant l’éclat, cachent leurs fronts
Sous la mousse discrète, et les frais liserons,
La pervenche, l’œillet, même les frêles plantes
Dont le soleil d’été flétrit les tiges lentes,
Pâlirent ; un frisson universel courut :
La Rose triomphale et superbe apparut !
Alors, sous la ramure épaisse des grands chênes,
Le silence se fit jusqu’aux sources prochaines ;
On crut voir osciller la cime de l’Œta,
Et, triste, dans la nuit, le rossignol chanta ! »
Albert Glatigny
Nuit amant se lève le désir puissant de voir le jour poindre
passer la main ou la rendre et déchirer le voile
pas de fermeture éclair ni de point brisé
juste la complaisante rosée
qui nous communique le force de la terre
écartons de la main le jute de la toile
et écoutons sonner au loin le tocsin
tandis que se développent les volutes voluptueuses
qui nous cachent encore le regain du jour
La nuit est close, le jour s’avance
rien qui ne bruisse dans cet écran
tout s’atténue que je ne devance
Elle verse le lait
Dans les deux tasses de thé
Nuages de rose
Leurs yeux s’y perdant
Il tourne la cuillère
Loin dans le vide
comme c’est beau tout cela!
l’image, le haïku, merci pour tes mots, Ossiane,
et puis vos bels écrits, vos partages de plumes,
comme c’est joli,
comme il est beau ce bateau de vie de doux équipage!
belle journée!
Et elle ouvre ses yeux
Le sommeil est derrière
Une neuve journée
Pour de qui pour de quoi
Et c’est déjà pour elle
Elle ne peut plus souffrir
Il faut battre des ailes
Se poudrer le bout du nez
Un peu de rose sur ses lèvres
Un léger trait d’amour bleu
Tout autour de ses yeux
Le pull le jean vers la marche
Ne pas rester planter
Comme la vie peut être belle
C’est une grâce du ciel
Elle engrange ses larmes
Met un bel ruban blanc
C’est son trésor précieux
Que sa malle d’amours
Ses purs, ses états d’aises
De malaises aussi
Cela reste difficile
De se réveiller son jour
Car la nuit elle apaise
Mais cela reste vivant
De le serrer son jour
De se donner de vie
En amour dans ses mots
Alors sa plume ses ailes
Gambadent la feulle blanche
Elle en a vu sa vue
Alors fermer les yeux
Se laisser emmener
Par le meilleur se vivre
Se souvenir d’amour
Encore et en corps
L’amour c’est une jolie fleur
Prête pour parfumer
Les chagrins les plus lourds
Aimer aimer aimer
Pas s’arrêter d’aimer
Quand on aime simplement
De bela mour vivant
Et que c’est ainsi qu’on vit
De ses amours dedans
Précieux leurs perles rares
Je vous aime les aimés
Je t’aime ma vie me vivre
Emène moi non jour
Pour que je le donne
A ma plume dans son encre son bleu
Sortant de la nuit noire
Et d’un ciel encore gris
Au travers d’ombres terrifiantes
Le matin se réveille
Dans la blancheur insolente
D’un éclat de lumière
Repoussant d’un geste ample
Les draps encore tièdes
D’une longue nuit d’insomnie
Je laisse aller mon âme
Planer quelques secondes encore
Sur l’aile blanche d’un ange
Obscurité n’est orbe de sécurité et on a beau scruter
notre vue vient trop souvent encore buter
sur l’inaccompli de laudes à complies
les louanges s’accomplissent
tandis que les yeux encore de plissent
A cette pointe là qui désigne plus que décille
on voudrait se lever forcené, manque une béquille
mais voilà en tapinois que se meuvent les ombres
ébauchant des arabesques frustes
avant que nous n’enfilions nos frusques
alors que percent les premiers rayons
et que notre tonneau s’éclaire
notre tombeau passe par notre pommeau
la déchirure laiteuse ouvre un ventre allègre
ou s’épanouissent des coroles brumeuses
y a t il un corollaire à ce qui s’engage
si ce n’est la transition cotonneuse
qui ne demande nulle permission
échappée belle en tête
la nuée encore ardente se dilacère
aux pics incestueux
les oreillers du ciel
développent en flocons
de nouvelles formes alitées
d’où s’échappent des rêves
car il n’y a point de trêve
la nuit et le jour se suivent
la lumière est blanchâtre
qui châtre à point nommé
la nuit roidement évacuée
Chic orée au pays du matin calme
pas de calamité c’est assez
la confusion des pics
et pas celle des peines
un ciel duveteux
et des pics épines pas nets
Il y a des matins qui chantent,
qui portent et qui enfantent
déjà loin les témoins des songes
sont, que la peur ne ronge
le doute se dissipe avec l’obscurité
et tandis que des traits s’affermissent
se précisent les formes, en guise de prémices
il n’y a point d’avenir radieux
sans éminence et abords chaleureux
alors ces pics annoncent à l’avance
le retour du jour et ses figures d’amour
Merci Ossiane , belle journée à toi, à tous. Superbe photo.
Un coup de tonnerre
Secoue le ciel les monts
Et au dessus des arbres
La musique des nuages
Qu’il allume en passant
Me plonge dans le tableau
Je revois son sourire
Je repense à ses blagues
Au matin qui chavire
Au jour tronqué
La brume
Sur mes joues
Quelques notes tombent encore
c’est joli, Lou!
Il y a trois jours vers l’île
Aujourd’hui vers Lille
Se vivre partager
En vie sa vie
D’aimer
douce journée!
Matutinal n’oriente pas seulement le point cardinal
il tisse une liasse pour une liesse et tient ses promesses
que cristalliseront donc incidemment les moiteurs qui suivent
que la froideur de la nuit s’est condensée en ennui
que le vague du songe va se dissiper dans le ciel
que la lune laisse son halo blafard pour d’autres prunelles
alors que se couvre le col sans cacher ses hésitations
on avance pas à pas vers une nouvelle révélation
Ma tin
il y a à hisser les couleurs au mat
le ciel se teint comme un drapeau qui flotte
dans les plissures à peine défroisser
à la commissure des lèvres de la nuit
déferle une nuée troublante
qui convie le regard et fait converger
une nouvelle journée est née
ainé est le droit d’en profiter
Délicatesse,
en devenir, promesse
d’un bel amour partagé.
Belle journée à tous.
Merci Ossiane pour ces photos si , trop…..
Sorties des entrailles des monts
Flammes lumineuses de pétales de rose
Eblouissant le ciel d’une lueur sauvage
Surgissant par magie dans leur splendeur
Sont-elles fées, fleurs ou déesses ?
Ou filles de la nymphe Mémoire*
Muses et patronnes des poètes ?
Furtives apparitions au ciel de l’aube
Eclairs jaillissant des profondeurs
Hallucinations au monde des anges
L’irrationnel peuple le ciel
D’étrangetés et de merveilleux
De fantastique, de féerique
Consumant mes heures d’insomnies
En rêves fantasmagoriques
Surgissant du feu maculé d’un volcan.
• Dans son roman les quatre morts de Jean de Dieu Andrée Chedid fait allusion à ces muses fille de la nymphe Mémoire, Euterpe, Erato et Calliope qui « devinrent patronnes des poètes »
Au petit jour, le soleil sera venu cueillir cette rose magicienne sortie du ventre de la terre pour l’offrir portée par le vent aux regards d’un nouveau jour dans une contrée lointaine.
C’est un jour comme un autre et pourtant du côté du soleil levant une grande lueur semble être l’annonce d’un évènement grandiose
___
L’aube en robe blanche
En un grand cérémonial
Reçoit le matin
___
Il y avait ce jour là un poète du nom d’Ossiane qui contemplait le ciel, à son regard plein d’admiration, le soleil lui offrit une rose qu’elle s’empressa de saisir afin d’en partager avec nous la beauté, ce n’était donc pas un jour comme les autres vous en conviendrez.
« Il nous faut regarder ce qu’il y a de beau…. »
Bonsoir à vous,
Un emploi du temps surchargé et pas toujours devant mon ordinateur d’ou mon absence de réaction à vos gentils coucous depuis quelques notes. Je pense aux indéfectibles Annick, Monique, Thierry, JoS, Funambule, Brigetoun, Pierre b, Jeandler alias Pierre, à Dominique, Regard, à Leila et Aspe de retour avec leurs belles plumes, Elie, May, Mathilde, Marie, à Lou à qui je transmets mes pensées chaleureuses pour ce qu’elle a traversé, aux deux Bourraches qui ne nous oublie pas, à Christine qui vit intensément le Québec, à Allenda à qui je souhaite la bienvenue, à tous ceux qui nous lisent en silence Soyez assurés que je lis toujours vos messages et poèmes avec grand plaisir et intérêt. J’y puise beaucoup de choses et je pense qu’il en est de même pour vous. Hélas, le temps devient un luxe et la vie n’est pas toujours en ligne droite. Il faut faire avec en espérant des jours meilleurs. Bon courage à tous, ma sincère amitié ! Belle nuit!
Partir du bon pied
matin chaque jour nouveau
Re-naissance.
Bonne journée à tous.
Ciel auréolé
gloire de tous les matins
la lumière espérée.
Merci, Ossiane, du signe de vie. Bon courage à toi.
C’est de prendre son temps qui devient un luxe.
Pour ma part, je l’ai pris par les cornes et la bête se débat…
Mais, le traître, n’en fuit pas moins.
Bises.
Un coeur de neige
dans l’oeil lumineux du ciel
paupière d’ombre
belles pensées vers toi
Il y a quelque chose de la conception
Il y a quelque chose de la naissance
Il y a quelque chose d’intra-utérin
… … … dans ce halo de lumière
c’est très beau
Un superbe clair-obscur qui me donne envie d’écrire ce haïku tout en contraste également :
_____
Un flash lumineux
Vision apocalyptique
La naissance d’un jour
_____
Heureuse de te lire Ossiane et merci pour tout ce temps qui nous est offert en création, en lecture, en attention pour nous tous, le commentaire de Jeandler est très juste « c’est prendre son temps qui devient un luxe » son commentaire est plein d’humour.
Cette image encore est une merveille et sans doute sera-t-elle très inspiratrice pour nous tous.
Une lumière, un peu de nuages, et l’instant arrêté : nous voici respirant la beauté que notre regard seul est capable d’infuser au monde. Sans nous, il n’est ni beau ni laid, seulement nécessaire…
Comme tous les matins
Cette même question
Qui revient sans fin
Qu’ai – je donc fait cette nuit?
Silence…même pas un rêve….
Des cadeaux au fil des jours en mots et en images!
Merci
Au matin, la rose
Pleure en larmes de soleil…
Mirage en survie!
Ô rÔse des roses… Fleurissant dans le matin…
Tout cela est tellement beau…Merci Ôssiane …Belle journée…
Devant cette rose éclose dans la lumière jaillissante de l’aube, je métamorphose cette fleur pour en faire une déesse qui sous la plume de Rilke illustre avec panache cet avènement.
« (…)
La chevelure d’écume de la vaste matrice
brillait dans les premiers rayons du soleil.
A la lisière se dressa blanche, humide et troublée
la jeune fille.
Telle une jeune fille qui tremble
s’étire et doucement entr’ouvre
ce qui fut enroulé, ainsi se déplie son corps
dans la fraîcheur, au vent vierge du matin.
………
Surgit enfin dans l’aube obscure du corps
comme un vent du matin, le premier souffle.
Dans l’arbre délicat des veines
se fit un chuchotement et le sang
se mit à bruire à travers ses lieux profonds
et ce vent grandit, se jeta
de plein souffle dans la neuve poitrine
se pressant en elle et la comblant
et comme une voile remplie du large
emmena la jeune fille légère vers le rivage
Ainsi toucha terre la déesse.
Derrière elle à travers les jeunes rivages
surgirent comme d’un baiser, tout au long du matin,
chauds et confus des champs et des fleurs
Et elle alla et elle courut.
(…) »
Extrait de la naissance de Vénus de Rainer Maria Rilke (Nouveaux Poèmes)
Ossiane, ton titre associé à ton haïku et aux mots clefs -;) c’est trop tentant -;)
« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
l’espace d’un matin »
F.de Malherbe dans Stances
Echappé des gorilles
dans un couvert dense
arrivé sur une fleur de coton
nous nous carapatons
Déjà les Romains associaient la rose à vénus
Albert Glatigny (poète, écrivain et comédien reçut à titre posthume en 1917 le prix de littérature de l’Académie Française pour l’ensemble de son oeuvre)
La Naissance de la Rose
À Leconte de Lisle.
« Cypris au sein neigeux était née, et les flots
Qui se pâment avec d’ineffables sanglots
Sous le regard ami des étoiles flottantes,
Adoraient de ses pieds les blancheurs éclatantes.
Pensive, elle rêvait sur son berceau houleux ;
L’azur était resté fixé dans ses yeux bleus,
L’écume rougissait près d’elle, épouvantée
Et fière en même temps de l’avoir enfantée !
L’Aurore s’oubliait ravie au fond des cieux ;
Elle arrêtait le char aux mobiles essieux
Que dirige Apollon, et, tremblante, éperdue,
Montrait au jeune dieu, dans l’humide étendue,
L’immortelle beauté qui leur apparaissait !
Tout bruit terrestre ou bien céleste se taisait ;
Le parfum pénétrant et doux de l’ambroisie
Nageait dans l’air autour de la forme choisie.
Les Sirènes laissaient ruisseler sur leurs seins
Leurs beaux cheveux mouillés, et de joyeux essaims
D’enfants nus, qui tenaient des torches enflammées,
Jouaient parmi l’odeur des tresses embaumées,
Et la grande Vénus, debout et promenant
Son œil impérieux sur l’Éther rayonnant
Qui se mêlait au loin à la vague marine,
Croisait avec douceur ses mains sur sa poitrine.
Alors, ce fut un chant d’allégresse et d’amour
Que les échos charmés, mille fois en ce jour,
Répétèrent aux bois, aux grottes, aux fontaines,
Et ceux qui pressentaient les angoisses certaines
Et les soucis amers qui dévastent le cœur,
Fous d’extase, mourants, s’écrièrent en chœur,
Sachant bien qu’ils seraient les victimes promises
A l’orgueil meurtrier des vierges insoumises :
« O Cypris ! ô déesse invincible aux traits prompts !
» Ange des longs tourments ! salut ! Nous t’adorons ! »
II
Mais, pendant que la mer et le ciel, où frissonne
L’abondante lumière, admiraient l’amazone
Dont les cheveux ardents, tout emperlés encor,
Silencieusement laissaient flotter leur or,
La Terre, pour fêter à son tour la venue
De celle dont la grâce irrésistible et nue
Eblouissait le monde et commandait aux Dieux,
La Terre s’entr’ouvrit dans le jour radieux ;
Et les petites fleurs aux blanches collerettes,
Et le muguet des bois, les douces pâquerettes,
Et celles qui, fuyant l’éclat, cachent leurs fronts
Sous la mousse discrète, et les frais liserons,
La pervenche, l’œillet, même les frêles plantes
Dont le soleil d’été flétrit les tiges lentes,
Pâlirent ; un frisson universel courut :
La Rose triomphale et superbe apparut !
Alors, sous la ramure épaisse des grands chênes,
Le silence se fit jusqu’aux sources prochaines ;
On crut voir osciller la cime de l’Œta,
Et, triste, dans la nuit, le rossignol chanta ! »
Albert Glatigny
Nuit amant se lève le désir puissant de voir le jour poindre
passer la main ou la rendre et déchirer le voile
pas de fermeture éclair ni de point brisé
juste la complaisante rosée
qui nous communique le force de la terre
écartons de la main le jute de la toile
et écoutons sonner au loin le tocsin
tandis que se développent les volutes voluptueuses
qui nous cachent encore le regain du jour
La nuit est close, le jour s’avance
rien qui ne bruisse dans cet écran
tout s’atténue que je ne devance
Elle verse le lait
Dans les deux tasses de thé
Nuages de rose
Leurs yeux s’y perdant
Il tourne la cuillère
Loin dans le vide
comme c’est beau tout cela!
l’image, le haïku, merci pour tes mots, Ossiane,
et puis vos bels écrits, vos partages de plumes,
comme c’est joli,
comme il est beau ce bateau de vie de doux équipage!
belle journée!
Et elle ouvre ses yeux
Le sommeil est derrière
Une neuve journée
Pour de qui pour de quoi
Et c’est déjà pour elle
Elle ne peut plus souffrir
Il faut battre des ailes
Se poudrer le bout du nez
Un peu de rose sur ses lèvres
Un léger trait d’amour bleu
Tout autour de ses yeux
Le pull le jean vers la marche
Ne pas rester planter
Comme la vie peut être belle
C’est une grâce du ciel
Elle engrange ses larmes
Met un bel ruban blanc
C’est son trésor précieux
Que sa malle d’amours
Ses purs, ses états d’aises
De malaises aussi
Cela reste difficile
De se réveiller son jour
Car la nuit elle apaise
Mais cela reste vivant
De le serrer son jour
De se donner de vie
En amour dans ses mots
Alors sa plume ses ailes
Gambadent la feulle blanche
Elle en a vu sa vue
Alors fermer les yeux
Se laisser emmener
Par le meilleur se vivre
Se souvenir d’amour
Encore et en corps
L’amour c’est une jolie fleur
Prête pour parfumer
Les chagrins les plus lourds
Aimer aimer aimer
Pas s’arrêter d’aimer
Quand on aime simplement
De bela mour vivant
Et que c’est ainsi qu’on vit
De ses amours dedans
Précieux leurs perles rares
Je vous aime les aimés
Je t’aime ma vie me vivre
Emène moi non jour
Pour que je le donne
A ma plume dans son encre son bleu
Sortant de la nuit noire
Et d’un ciel encore gris
Au travers d’ombres terrifiantes
Le matin se réveille
Dans la blancheur insolente
D’un éclat de lumière
Repoussant d’un geste ample
Les draps encore tièdes
D’une longue nuit d’insomnie
Je laisse aller mon âme
Planer quelques secondes encore
Sur l’aile blanche d’un ange
Obscurité n’est orbe de sécurité et on a beau scruter
notre vue vient trop souvent encore buter
sur l’inaccompli de laudes à complies
les louanges s’accomplissent
tandis que les yeux encore de plissent
A cette pointe là qui désigne plus que décille
on voudrait se lever forcené, manque une béquille
mais voilà en tapinois que se meuvent les ombres
ébauchant des arabesques frustes
avant que nous n’enfilions nos frusques
alors que percent les premiers rayons
et que notre tonneau s’éclaire
notre tombeau passe par notre pommeau
la déchirure laiteuse ouvre un ventre allègre
ou s’épanouissent des coroles brumeuses
y a t il un corollaire à ce qui s’engage
si ce n’est la transition cotonneuse
qui ne demande nulle permission
échappée belle en tête
la nuée encore ardente se dilacère
aux pics incestueux
les oreillers du ciel
développent en flocons
de nouvelles formes alitées
d’où s’échappent des rêves
car il n’y a point de trêve
la nuit et le jour se suivent
la lumière est blanchâtre
qui châtre à point nommé
la nuit roidement évacuée
Chic orée au pays du matin calme
pas de calamité c’est assez
la confusion des pics
et pas celle des peines
un ciel duveteux
et des pics épines pas nets
Il y a des matins qui chantent,
qui portent et qui enfantent
déjà loin les témoins des songes
sont, que la peur ne ronge
le doute se dissipe avec l’obscurité
et tandis que des traits s’affermissent
se précisent les formes, en guise de prémices
il n’y a point d’avenir radieux
sans éminence et abords chaleureux
alors ces pics annoncent à l’avance
le retour du jour et ses figures d’amour
Merci Ossiane , belle journée à toi, à tous. Superbe photo.
Un coup de tonnerre
Secoue le ciel les monts
Et au dessus des arbres
La musique des nuages
Qu’il allume en passant
Me plonge dans le tableau
Je revois son sourire
Je repense à ses blagues
Au matin qui chavire
Au jour tronqué
La brume
Sur mes joues
Quelques notes tombent encore
c’est joli, Lou!
Il y a trois jours vers l’île
Aujourd’hui vers Lille
Se vivre partager
En vie sa vie
D’aimer
douce journée!
Matutinal n’oriente pas seulement le point cardinal
il tisse une liasse pour une liesse et tient ses promesses
que cristalliseront donc incidemment les moiteurs qui suivent
que la froideur de la nuit s’est condensée en ennui
que le vague du songe va se dissiper dans le ciel
que la lune laisse son halo blafard pour d’autres prunelles
alors que se couvre le col sans cacher ses hésitations
on avance pas à pas vers une nouvelle révélation
Ma tin
il y a à hisser les couleurs au mat
le ciel se teint comme un drapeau qui flotte
dans les plissures à peine défroisser
à la commissure des lèvres de la nuit
déferle une nuée troublante
qui convie le regard et fait converger
une nouvelle journée est née
ainé est le droit d’en profiter
Délicatesse,
en devenir, promesse
d’un bel amour partagé.
Belle journée à tous.
Merci Ossiane pour ces photos si , trop…..
Sorties des entrailles des monts
Flammes lumineuses de pétales de rose
Eblouissant le ciel d’une lueur sauvage
Surgissant par magie dans leur splendeur
Sont-elles fées, fleurs ou déesses ?
Ou filles de la nymphe Mémoire*
Muses et patronnes des poètes ?
Furtives apparitions au ciel de l’aube
Eclairs jaillissant des profondeurs
Hallucinations au monde des anges
L’irrationnel peuple le ciel
D’étrangetés et de merveilleux
De fantastique, de féerique
Consumant mes heures d’insomnies
En rêves fantasmagoriques
Surgissant du feu maculé d’un volcan.
• Dans son roman les quatre morts de Jean de Dieu Andrée Chedid fait allusion à ces muses fille de la nymphe Mémoire, Euterpe, Erato et Calliope qui « devinrent patronnes des poètes »
Au petit jour, le soleil sera venu cueillir cette rose magicienne sortie du ventre de la terre pour l’offrir portée par le vent aux regards d’un nouveau jour dans une contrée lointaine.
C’est un jour comme un autre et pourtant du côté du soleil levant une grande lueur semble être l’annonce d’un évènement grandiose
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L’aube en robe blanche
En un grand cérémonial
Reçoit le matin
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Il y avait ce jour là un poète du nom d’Ossiane qui contemplait le ciel, à son regard plein d’admiration, le soleil lui offrit une rose qu’elle s’empressa de saisir afin d’en partager avec nous la beauté, ce n’était donc pas un jour comme les autres vous en conviendrez.
« Il nous faut regarder ce qu’il y a de beau…. »
sous le dais
nuage ginkgo
le paraphe des dieux