feuillages d’orient
le pont des eaux dormantes
saut de la grenouille
◊ … dans le jardin japonais de la villa Melzi … sur les bords du lac de Côme … Chick Corea – Crystal Silence … Ecoutez…
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
feuillages d’orient
le pont des eaux dormantes
saut de la grenouille
◊ … dans le jardin japonais de la villa Melzi … sur les bords du lac de Côme … Chick Corea – Crystal Silence … Ecoutez…
silence des eaux
j’ai fui mon ombre
qui fane au soleil
ô que c’est joli!
Petit pont délicieux
Tu me berces ma vie
Au plus près en amour
Tu me guéris mes jours
On aimerait y rester jusqu’à la fin des temps . Merci , c’est superbe.
Doucement tendrement
Me poser la tête en mains
Les coudes en balustrade
De bel silence leur pur
Laisser la nuque à la fraîcheur
Sensible me fermer les yeux
Déjà les ondes me ventilent
Tout un parfum cet indicible
Le bassin se noie mon regard
Dans de bels songes intimes
Un écrin
Sa merveille se vit
Le coeur palpite
Emotions simples
La vie est
A cet endroit
Magique
« Deux bassins, dont l’un dépasse l’autre
de son rebord antique de marbre arrondi
et de celui d’en haut l’eau se penche
doucement sur l’eau qui en bas attend,
offrant son silence à l’autre qui parle bas,
il lui montre en secret, comme au creux de la main
cet objet inconnu caché derrière
les feuillages et les ombres : le ciel,
s’étendant tranquille dans la belle coquille,
de cercle en cercle, sans nostalgie,
parfois rêveuse et se laissant couler
goutte à goutte parmi les mousses et lichens
jusqu’aux derniers miroirs qui doucement d’en bas
font sourire dans le clair-obscur le bassin. »
Rainer Maria Rilke – La Fontaine Romaine Borghèse –
Qu’est ce qu’il est tendre vidéo le poème de Rainer Maria Rilke,
merci Monique.
Le pont doux se repose
C’est qu’il a navigué
Des Ô
Alors il dort son cours
Tout est paisible ou presque
C’est qu’il en faut du temps
Pour évacuer les émotions
De Vie
Parfois c’est tellement lourd
Que les ailes brisées
Empêchent de voler
Et pourtant….
C’est en volant qu’on reste libre
Les feuilles se mirent en joies
Le cours remue leurs ondes belles
Les voilà de ciel et d’eau
Sur leurs troncs verts de ce Printemps
Comment ne pas rejoindre notre bien aimé Bachelard devant l’image de cette eau qui sommeille sous les feuillages.
_____
Arrêtons-nous ce jour
Sur cette passerelle
Qui enjambe l’eau du bassin
Prenons-nous à rêver
Comme le ferait
N’importe quel poète
Il n’est de lieux plus délicieux
Pour une douce mélancolie.
_____
« Je retrouve toujours la même mélancolie devant les eaux dormantes, une mélancolie très spéciale qui a la couleur d’une mare dans une forêt humide, une mélancolie sans oppression, songeuse, lente, calme. » Gaston Bachelard – l’eau et les rêves-
Bonne nuit et jolis rêves et pourquoi pas emprunter cette petite passerelle qui vous mènera sur une autre rive pleine d’espoir et de joie
Quatre petits vers qui sentent bon le printemps, quatre petits vers si beaux qu’ils donnent envie de les re-écrire ci-dessous. Très joli Annick merci.
« Les feuilles se mirent en joies
Le cours remue leurs ondes belles
Les voilà de ciel et d’eau
Sur leurs troncs verts de ce Printemps » Poème d’Annick
t’es gentille, Monique, je suis émue que tu aimes,
et merci pour ces vers de Bachelard que je vais relire,
et les tiens délicieux…
S’arrêter le regard
Longtemps fixer le cours
Se laisser flotter sur une feuille
Ou naviguer sur un bâton
Être là et tant Là en ailleurs
Dans des doux songes
Fort tendre mélancolie
Giverny aussi aime le silence.
Annick, Les vers ne sont pas de Bachelard mais de ma petite plume du soir, seule la citation : « je retrouve…. » est de notre ami Bachelard dont j’aimerais Annick avoir l’intelligence, le style, le savoir et la grandeur. Je t’embrasse
OUI OUI, c’est ce que je souhaitais dire,
j’avais bien lu les mots de Bachelard commençant par *je retrouve,
après avoir lu tes mots fort délicieux aussi,
j avoue qu’ici, il y a des belles plumes
et ne connaissant pas beaucoup les auteurs,
parfois dans le délice de lire, je suis étonnée de lire un nom de matelot,
parfois un nom de poète,
et chaque matelot poète, a son style, et c’est joli!
Ce soir le pont se dort
Chaque matelot son doux
Les hamacs se balancent
Au gré du cours qui passe
Tendres ondes de vent
Le bâteau délicat avance
Comme un rendez-vous avec tous mes amis poètes ce passage de Philippe Jaccottet dans Paysages avec figures absentes :
« Cette pensée des lieux n’est pas une simple rêverie de poète rustique, de déserteur ; de plus en plus nombreux sont ceux qui les cherchent sans même s’en rendre compte (et qui d’ailleurs, les ayant trouvés, ou y étant conduits, trop souvent les profanent) harcelés qu’ils sont par une existence absurde ; là seulement, ils se reprennent à respirer, à croire encore possible une vie plus humaine, et qui vaille la peine, toutes les peines que donne la vie. Ils y viennent d’instinct, comme les bêtes à l’abreuvoir. »
Merci Ossiane de nous conduire en ces lieux magiques pour nous y désaltérer.
Sans aucun doute Salade près de l’étang aux Nymphéas
Me donne envie de m’assoir et de contempler le bonheur simple tout le jour
Un jardin japonais
Un pont qui se reflète dans l’eau comme un vitrail
des courbes féminines des hanches et un bassin
Des branches qui remuent ainsi qu’un éventail
La lumière et les ombres qui dansent comme un essaim
Alain
les eaux du bassin
ne se sont pas épanchées
les os du bassin
se sont ils déhanchés
on laisse le bassinet
dans le murmure de l’armure
et on ne se laisse pas bassiner
car il faudrait se vacciner
mais on peut se pencher au dessus
et contempler les reflets
la ride légère qui irise
la bride qui se brise
et jamais ne se hisse
Dans les eaux calmes
Où repose peut-être
Quelque mélusine
Venue du ventre des mystères
Flotte l’imaginaire
La fée trouble le miroir
Dans les méandres du bassin
Monet sans aucun doute
En a prélevé toutes les couleurs
Mais la beauté demeure
En ses reflets d’argent
D’ébène et de lactescence
pas d’extrême
dans cet orient
pas express
un enjambement discret,
un arc léger
un miroir patenté
La rêveuse
L’eau du bassin est chaude et molle comme la cire
Dès qu’un rayon la touche ou qu’une main distraite
Innocemment s’approche et doucement l’effleure
On la sent prête à fondre et à verser des pleures
Chez elle tout est plaisir sensualité amour
Rêveuse éblouissante elle est lascive et nue
Le bassin la révèle dessine ses contours
Ainsi qu’une simple peau entoure un fruit charnu
Alain
Entre les deux rives
De nos différences
Laisser cours à notre trouble.
Un texte coloré, de mes préférés, déjà envoyé, sur les eaux capturées….
« Les bains de Diane, où je me penche, mirent encore et toujours des arbres de Judée, de térébenthines, des pins, des paulownias fleuris de mauve et des épines doubles de purpurines……
Tout un jardin de reflets se renverse au dessous de moi et tourne décomposé dans l’eau d’aigue-marine au bleu obscur, au violet de pêche meurtrie, au marron de sang sec…
Le beau jardin, le beau silence, où seule se débat sourdement l’eau impérieuse et verte, transparente, sombre, bleue et brillante comme un vif dragon !…….. »
Colette La vagabonde
Traverser la vie
Sous la caresse du vent :
Le pont des soupirs.
Musique de l’eau (1er Mvt Allegro 2ème Mvt Adagio)
la fuite ailée des jours et la course du temps
Cette onde sonore toujours en mouvement
L’esprit brillant d’un elfe dans le corps d’une ondine
Si semblable à l’eau vive à la pluie qui ravine
S’oppose à l’eau muette au silence de l’étang
A la surface lisse qui réfléchit le firmament
Miroir que rien ne trouble sinon la pluie qui mouille
L’aile du vent ou bien le saut d’une grenouille
ALain
Un lacis de branches
Sans dessus dessous
La nature de l’Amour.
Ondoyant
verdoyant
reflétant
ad mirable
ah hoc
quelques bulles
un souvenir d’un autre jardin japonais
à LA
au Huntington gardens près de Pasadena
aux 15 jardins à thème dont le japonais
splendide, multiple mais simple
extrait de la description p 117 Part II » The japanese garden, eleven centuries of Tradition » tiré du livre » The botanical gardens at the Huntington » by Walter Hook , Huntington Library, San Marino ed Harry N Abrams, New York – 1996 ISBN 0-8109-6316-7
« on the pond »
The central feature of the japanese garden is its canyon setting, meant to be strolled through, beside a small water course. It is designed to achieve sereneenvironment by shutting out the larger world. a moon bridge, so called because of it’s arch and reflection approximate a full moon circle was built about 1912 by a japanese craftsman. a gracefull weeping willow overhangs the bridge, the swordlike foliage of the cycads guards its approach, and the golden dome of false cypress (Chamaecyparis pisifera » Filifera aurea) echoes its curve.
J’irai m’abreuver
Sur ta chair de houle
De tous tes souffles coupés.
Pont enchanteur,
silence ciselé
miroir de feuillages
reflets tamisés
lumiére des eaux.
Mémoire grenouille
prince des rêves
camaïeu fragile
instant de verre.
Nymphéas suspendus
temps de Monet
Lac du coeur
Italie de Come.
–
Dans nos noirs gris blancs
cessons de chercher noise
créons donc un pont
–
Joli le « pont lune » Thierry
Le jardin japonais tout un art, nous avons la chance à Anduze d’avoir à travers le jardin japonais d’Eric Borja toute la magie d’un jardin exotique dans la vallée du Dragon, une promenade romantique où se jouent le végétal et le minéral et surtout un superbe bassin, une végétation élégante et florifère, des couleurs qui en ce printemps doivent être magnifiques. Ossiane nous avait donné un aperçu de ce lieu extraordinaire où comme ici, le rêve sur la passerelle est au rendez-vous et où l’imaginaire permet ce passage d’une rive à l’autre, passage quelque fois nécessaire pour mieux avancer et « traverser la vie » comme l’écrit les larmes du Phoenix
____
Sous le pont des rêves
D’Orient ou d’Occident
Coule l’espérance
_
Au fil de mes pensées
Aux tourbillons sans fin
Je reviens vers toi
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La vie n’est qu’amour
Dans le bassin des espoirs
Nage la confiance
___
Palette assombrie
A l’ombre de vos branches
L’eau claire coule encore
____
Du petit pont lune
Musique ponctuée de silences
Le mystère de l’eau
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Seule la grenouille s’en tire à bon compte qui après de nombreuses réflexions connaît
tous les mystères du bassin et livre à la tombée du jour les secrets des eaux
profondes, confie à la lune les pensées les plus intimes qui habitent les promeneurs de ce lieu.
Bonjour à l’équipage,
Comment va ?
Un petit haïku de printemps pour une photo que j’imagine avec des nuances de verts intenses, bien que le N&B la fasse scintiller de belle manière :
eeeeeeeeeeeeeeeeee
A l’ombre du pont
Une fraîcheur de vivre
Bonjour le printemps
eeeeeeeeeeeeeeeeee
Au passage, je vous signale le blog d’Oxygène, qui semble s’intéresser au haïkus, j’y ai d’ailleurs laissé le même que celui ci-dessus !
Passez tous un bon w-end qui s’annonce chaud et ensoleillé !
Biseeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeee
J’avais oublié le lien d’Oxygène :
Le voici :
http://chrodoxy.blogspot.com/2011/04/le-coucou-du-haiku-un-pont.html
N’hésitez pas à lui rendre visite et à l’encourager, elle est très sympa !
Rebiseeeeeeeeeees
Pas de coassement
l’émoi n’est pas jacasseur
file l’ondée
un puzzle de rêve
fragments découpés
bien rassemblés
Je perçois encore
L’écho de ta silhouette
Au bout de mes doigts.
Un pont sur l’eau
Un papillon poudreux
Qui sur les eaux volait
Croyant voir une fleur
S’éprit de son reflet
En tomba amoureux
C’est ainsi qu’au Japon
On établit les ponts
Alain
Doucement tendrement
La vie a tout son sens
En amour belles ondes
Le pont s’est endormi
Les matelots se hamaCent
Comme c’est bon d’aimer
Une feuille suit son cours
Dodeline sa sève
De bel vert ses amours
Elle aime c’est son être
Cela la rend vivante
Ses respires silences
Comme ce temps suspendu
Sent bon de l’air son libre
Son souffle est son précieux
Dans la douceur de l’air
D’un je t’aime éternel
Doux jour de Printemps son Avril, pour chacun, dans la bonté se passe!
le regard posé
d’un point de vue hors d’atteinte
déborde la sagesse
s’étendre au silence
au fil de l’eau ondule l’écho
la réplique se fait tendre
Impressions Clip Clop
Giverny en Italie
Harmonie des Gris
Penché au dessus de l’eau
Il ne pouvait voir son visage.
Les reflets de l’eau
Ne lui montraient
Qu’une image trouble.
Comment ne pas en être inquiet ;
Il comprit très vite
Que son cœur baigné de larmes
Faisait des ronds dans l’eau,
Qu’il ne pourrait tant qu’il pleurerait
Ne voir dans le bassin
Que l’image de son chagrin.
Il lui fallait au plus vite
Ecarter les nuages,
Faire entrer le soleil
Tout au fond de son cœur,
Pour voir dans les eaux
Renaître son sourire,
Lever le voile de l’inquiétude.
Bonsoir et bonne nuit avec Chick Corea – Crystal Silence pour s’endormir en se relaxant.
Lavoir, mon beau lavoir, raconte-moi ton histoire
Toi la ruine chancelante à la pierre affaissée
Le vieux lavoir aux lavandières
A toutes ces voix de femmes qui ne résonnent plus
Entre un clapotis d’eau et des bulles de savon
Ces jupons relevés, frou-frous en gris et blanc
Toile de lin et dentelles des dames et demoiselles
Qu’on frotte sur la pierre lisse, enfantant dos courbé
Des rires et des jurons entre deux coups de battoir.
Repaire de mauvaises langues ou naïves lavandières
En voici, en voilà, de tristes ou bonnes nouvelles
Querelles de nos clochers, humour et bonne parole
S’envolaient à tout vent, au clair des eaux de source
Vers le chemin des douze fontaines, aux heures de la lessive.
Gloire à toute lavandière, le blanc est sa couleur
Gloire au vieux cantonnier qui nettoyait lundi
La pierre et le bassin quand le ru charriait
Toutes les eaux de rinçage.
Les femmes du village descendaient des paniers
Qui pendant quelques mois emplissaient les greniers
Entre l’église et la fontaine, elles s’en allaient certaines
Au p’tit lavoir en contrebas, édifié au bord de l’eau.
Certains matins les laveuses aidaient les religieuses
A trier dans l’hospice, petit linge et draps blancs
Qu’elles déposaient étendus dans des balles en osier
Parfumées de lavande.
C’était le jour des lavandières
Chauffait pour elles une eau bouillante
Dans un fourneau à bois ou un chaudron
Tout linge était bouilli d’abord
Dans une eau de cendre rebouillie
Des paniers à laver pour
Grand mère Parisset ou madame Marcelin.
Par plaisir, par nécessité, la lavandière s’en va pressée
Pour réserver en amont du courant
La place non souillée par les autres
Le linge sortait bouillant de l’ancienne lessiveuse
A la pince se maniait posé au bord pentu.
Toutes ces mains qui savonnent, ces plis en réunion
Tout un monde à huis clos au bord d’une clairière
Au centre du village ou à l’orée d’un champs.
A travers la verrière, quelques rais de lumière
Eclairaient les laveuses, le jeudi quand nerveuses
Elles chantaient, bavardaient même quand l’eau agressait
La peau, les ongles ou les genoux.
Le gel déposait en hiver sur l’herbe un manteau froid
L’eau fumait entre les rives du lavoir animé
Les mains engourdies tiraient des métrages de tissu
Cherchant dans l’eau l’issue pour flotter dans le vent
Qui balayait les berges.
Et le linge qui flotte fuit le long de la berge
On court le rattraper et les pieds trempés
On le happe de justesse avant qu’il ne se perde.
Les tissus enlevés sentaient l’eau de javel, le propre suspendu
Toute la journée à genoux, toutes les heures au lavoir
C’était son dur métier payé de misère
Quelques francs pour la soupe des enfants
La lavandière heureuse vit l’éreintant labeur
Pour laver son linge blanc ou oeuvrer pour les autres
Face à face installées, de sueur en plaisir
Elles plongent dans les eaux draps sales, épais rideaux
Il faut taper, frotter, presser, rincer dans les remous
D’une eau fraîche et limpide causant à chaque laveuse
Les genoux souffreteux, écrasés par leur poids
Posent sur les coussins rembourrés de paille
Au bord du bassin dans un triolo.
Sous les doigts de ces femmes prises de superstition,
S’arrêtait la lessive pour laver un col de chemise
Pour éviter que dans l’année vienne le malheur, parte le mari.
Passé le temps des lessiveuses, des brouettes et des triolos
En cadence, la toile savonnée, le linge tordu ou étendu
Traversait les sentiers herbeux.
Bateau-lavoir sur la rivière, à l’étale ou en crue
Amarré au gué
Bateau-lavoir, radio-lavoir où chaque bonne femme nommée poule d’eau
Bavardait penchée sur son taboulot
A la source d’eau pure, la pluie tapote
Sur le chemin des douze fontaines
L’eau du ruisseau n’est plus souillée
Foulent le sentier des pieds qui peinent
Emportés vers l’amont au lavoir
A la claire fontaine
Au bassin du lavoir
Sous la charpente de chêne
Du toit en appentis éclairé d’une lanterne
L’eau s’écoulait tranquille avant d’être savonnée
Et emprunter des rigoles
Sortant vers l’extérieur
Derrière les murs à pans de bois
S’éloignant du haut marronnier
Dont les feuilles s’enroulent sous la brise
Tout près de la chapelle.
Petits et grands lavoirs je puise dans nos mémoires
Les images du passé, les bassins animés
Les corps sous la lumière
Lavoirs à ciel ouvert ou lavoirs recouverts
De chaume, d’ardoise ou bien de tuiles en impluvium
Lavoir, mon beau lavoir, raconte-moi ton histoire
Toi la ruine chancelante à la pierre affaissée
Chacune de tes lézardes qui au mur est tracée
Raconte une lavandière sortie d’entre tes pierres.
Toi au creux du vallon on t’a bien restauré
A la chaux, à la brique, au pavé, chaque ride
Du temps qui a couché sur tes eaux de la vase
A été effacée et tes auvents fleuris
Près de l’eau douce d’un ruisselet.
Que reste-t-il de ton passé que me déroule la passerelle
Suspendue au dessus de l’eau où des plantes vertes chancellent?
Que reste-t-il des pilotis, des planches en ruine dans l’aire sauvage
Coule sous l’arceau des briques l’eau qui mouille les berges.
Que reste-t-il de ces planchers relevés à coup de crémaillère
De ces bassins alimentés à l’aide de pompes à mains?
Que reste-t-il de ces lavoirs près desquels quelques alambics
puisaient l’eau pour un doux breuvage?
Que reste-t-il de ces lieux quand les vendanges de vert et rouge
Teintaient les blouses des vignerons?
Que reste-t-il dans les champs du vieux lavoir qui s’habille
De son toit au seuil du buisson parmi quelques pieds de maïs?
Ah ces jeunes polissons, écoute un peu leurs rires
Ils tourmentaient par jeu, les lavandières du jour
Voilà des vannes levées, plus d’eau pour y laver
La colline de linge sale, le bac se remplira
Le savon glissera, dans un seau de bouillon
Tremperont les couleurs
Et les gamins espiègles iront à l’heure de la pause
Déverser ce léchu avant de fuir heureux.
Nuages
Pour recevoir les dieux qui descendent au jardin
Penchés sur l’eau dormante qui représente le ciel
Les arbres en nuages sur le bord du bassin
Ont adopté les formes des nuages leurs cousins
Ils servent de décors un peu comme des coussins
Alain
Petite halte dans le jardin japonais de la villa Melzi….l’imaginaire s’y promène…les haïkus au bord des lèvres
___
Autour du bassin
Quand le silence nous enlace
Le temps immobile
Une odeur d’humus
De terre, de feuilles et d’eau
La vie aquatique
Humer et sentir
Un parfum de sérénité
Plaisir impalpable
Sur la passerelle
Comme un saut de grenouille
Soubresaut de rêve
Le regard s’égare
Et les pensées vagabondent
Sur les eaux stagnantes
____
Une fraîcheur se dégage de cette image, l’esprit se libère de toutes les pressions environnantes et livre les mots avec parcimonie.
Quand la nuit se fait douce
Le pont son délicat
Enfile sa perle
Sur le fil de son ciel
Intimité offerte
Au regard de ce pont
Qui muet la contemple
Sans un mot juste pour dire
Le silence prend la place
Et s’étale ses ondes
Le temps son suspendu
Dans la grâce du temps
A son regard ému