la trouée bleue
sur la pointe des pieds
point de vue
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the blue hole
on tiptoe
point of view
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
la trouée bleue
sur la pointe des pieds
point de vue
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the blue hole
on tiptoe
point of view
–
Am stram gram
Pic et pic et colégram
Bour et bour et ratatam
Am stram gram
Pic !
–
heu… ^_^
–
Sous le ciel bleu
une force ancestrale
de roc et de bleus
La nuit vint, puis la neige aussi,
Sous la cape de neige une montagne.
A mille mètres de profondeur
sous la montagne il y a une torche,
qui brûle. Je la veux
en soleil pour ma nuit,
je veux l’impossible,
absolument
–
Pentti Holappa, Les Mots longs, Poèmes 1959-2003, Poésie / Gallimard
« Les yeux bleus de la montagne
On trouve dans les monts des lacs de quelques toises,
Purs comme des cristaux, bleus comme des turquoises,
Joyaux tombés du doigt de l’ange Ithuriel,
Où le chamois craintif, lorsqu’il vient pour y boire,
S’imagine, trompé par l’optique illusoire,
Laper l’azur du ciel.
Ces limpides bassins, quand le jour s’y reflète,
Ont comme la prunelle une humide paillette ;
Et ce sont les yeux bleus, au regard calme et doux,
Par lesquels la montagne en extase contemple,
Forgeant quelque soleil dans le fond de son temple,
Dieu, l’ouvrier jaloux ! »
Théophile GAUTIER
Sur l’image il me semble apercevoir à droite une petite silhouette descendant la montagne, seule dans ce dédale entre ciel et mer est-ce que je me trompe Ossiane ?
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Fermer un instant les yeux
Tenter de donner corps et vie
Transportée hors de l’image,
Gravir, contourner, jouer avec les ombres,
Mesurer, apprécier, s’élever
Prendre la démesure de ce qu’offre le regard
Appréhender de ces pics la véritable hauteur
Celle qui correspondrait à toute attente
D’une escalade imaginaire
Où les sommets toucheraient le ciel
Sous la douce caresse des anges
Jusqu’à sentir au plus profond de soi
Une sensation d’aise et de joie.
je vous lis, chacun, intensément, merci à vous…
chaînons bleus~
les hirondelles volent
au-delà des monts
« Ah que j’ai besoin de solitude ! J’ai gravi la colline, au coucher du soleil, pour voir les lignes des montagnes à l’horizon »
Henry Thoreau Journal (1854) Citation relevée dans Méditer Jour après jour de Christophe André
Son tout simplement là
Si douces palpitations
L’envol ses tentations
Qui emmène en tout Là
Chacun voit ce qu’il voit
Pour l’autre c’est étrange
Ce qu’un celui peut voir
Dans son miroir son âme
En tout bas elle est haute
Autant rester en bas
Ou se saisir d’une plume
De l’aile de son ange
Au ciel si attirant
Qui guide le regard
En solitude pleine
Se sentir en tout bas
Ou en tout haut l’instant
Sur la brèche
Avec une pointe d’humour
Vivre l’instant présent!
joli, Jo.S,
doux jour à chacun…le bonjour Ossiane…
« Pourtant que la montagne est belle » * Jean Ferrat
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Comme il avait raison si belle en effet
Un flash, un regard, une image, un instantané
Découpe des sommets baignés dans le bleu du ciel
Une beauté consolatrice qui vous transporte
Vous montre la puissance et la force
Et vous entraîne vers cette volonté d’être
Pas de faiblesse, la beauté est grandeur
L’accueillir au pied de la falaise
Garder au creux de son âme
La grâce et la confiance de l’instant
Qui se façonne jusqu’à l’acquérir
Parce qu’elle est voulue et déterminée.
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c’est extrêmement juste ce que tu écris, Monique, c’est fort beau,
quand on n a pas eu, quand on n’a pas, toutes les rennes de son destin,
un destin pour un celui si préoccupant, si à penser oser sauver son être,
c’est ensuite, qu’on voit toute cette vie dedans,
et puis, les deuils, les frustrations, les sacrifices,
Et la grâce et la confiance de l’instant
Aident à moins souffrir de manques
La vie quand on a envie d’être sa complice
Pour la beauté la bonté d’êtres
Elle éblouit encore
Et elle se pleure aussi
La vie
Dans *levivre des rencontres indélébiles
Qui sont vivantes en tout Là
Chaque jour son jour d’être vivant
*Pourtant que la montagne est belle*, merci le grand J.Ferrat
pointe bleue
une travée qui traine
panorama délié
s’agripper pour ne plus descendre
de ses contrées inhospitalières
la manducation de la prière
est seul recours de l’âme en souffrance
sur le balcon
ingurgiter les raisins verts
rend les dents de notre progéniture imparfaites
la ligne entre là et ailleurs
d’une main tendue au travers des brumes
éveille le marcheur de l’aube
il passe dans le pic la pointe effilée qui domine le défilé
le promontoire s’avance qui défie les avances du vide
seule la grandeur et la magnificence du lieu
nous envahissent de respect
sans nous pétrifier de peur
la montagne est magique selon certains
mais pour d’autres elle est le lieu tragique
d’une fin remplie de gravité
élancement visuel avec la force d’une lame
élancement de l’âme dans un vieux rituel
l’élévation nous prend et nous retient
le souffle court devant tant de beauté
sauvage et terrible après l’accalmie
qui découvre ce coin de ciel peuplé
on chatouille les nuages
et dans cet échafaudage
il y a la manière et la matière
à profondes réflexions
Verticalité des parois ne fait pas la vallée reine des songes
Retrouvées, retroussées mais jamais réprouvées
j’ai de mes ballades haut perché éprouvé
avant même que d’avoir les nuages percé
consenti, conservé dans le silence observé
ce que ce décor avait de grandiose
entre le ciel et la terre la symbiose
un symbole au sommet
l’homme n’est pas grandi que par ses exploits
il jauge et parfois tutoie certains sommets
pourtant sommé de rester les pieds sur terre
il a du mal à ne pas avoir la tête dans les nuages
c’est ce que représente ce massif imposant
Devant elle
On se sent son petit
Son humble tout devant
Sa majesté grandiose
Qui à la fois
Eblouit et fait peur
bien le bonjour Thierry, merci pour tous tes mots…
Au bord du lac des larmes
J’ai trouvé un bouquet d’espoir.
Je l’ai offert, tout en larmes,
A la bien-aimée aux yeux noirs.
Elle m’a dit, elle aussi tout en larmes :
C’est joli. Merci. Au revoir !
De tels escarpements créent l’abime
la surjection dévore l’espace
la vision statique donne un aperçu infime
qu’infirme une image 3D où les ressauts
apparaissent découpés entre éboulis
et fragmentation , la poussée a faillé
les lieux dans une extrusion intrusive
le climat a fait le reste pourtant
les sommets sont à peine épointés
comme si toujours le tranchant
se refaisait , oh pas de taille crayons
juste les diaclases qui éclatent au soleil
entres les jeux d’ombres et les variations diurnes
Un mot, une pensée soudaine…
C’était tombé à pic ! Une trouée aura suffi
Pour qu’entre deux nuages apparaisse
Une clairière dans le sombre de mes pensées
Pour qu’au-delà de cette barrière d’idées noires
Brille à nouveau le soleil dans le bleu du silence
pour que le souffle du vent chante la renaissance
Pour que le monde puisse à nouveau croire à demain.
Passage des rêves
Complainte du temps
Tout s’achève
Et renaît.
Le pic là tout làhaut
Est son inaccessible
Quand son humble chemin
C’est bon de le regarder
De s’envoler rêver
Et d’apprécier le suc
De la sève de son brin d’herbe
A portée de sa main
Du bel ciel sur les lèvres
Un tube de baume ses grâces
A s’en régaler d’être
De rayonner en pores
–
j’étais suis serai
d’une ronde d’un vieux temps
la pierre pétrifiée
oh la macabre
et lourde danse
–