gris d’ardoise
passager de la pluie
roses attentives
• • • •
slate gray
passenger of the rain
pink attentive
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
gris d’ardoise
passager de la pluie
roses attentives
• • • •
slate gray
passenger of the rain
pink attentive
les strates du temps
humectent l’esprit
du monde au balcon
Courage pour ta rééducation, Ossiane. Merci pour cette nouvelle photo: un délice ce matin!
Persévérance:
Gris en tristesse
Les roses en attente
D’un soleil en rayon
le salut de l’ouvert
respirer l’infini
en fin
tout a surgi d’un bloc
genêts, ajoncs et conifères
il y a une telle profondeur
Que de patience il faut avant que tout redevienne normal, merci Ossiane pour ces nouvelles encourageantes et optimistes, contente que peu à peu tu puisses retrouver tes fonctions habituelles. Je t’embrasse.
____
Les belles du lac
Valérianes au bord de l’eau
Au balcon se penchent
____
Ciel de pluie
Fleurs byzantines
Sentinelles du loch
Chardons ardents
n’attendent que soleil
le buisson s’éclaircit
Sur les rives silencieuses du lac
Mêlant les teintes bleutées
Du ciel et de l’eau confondus
Dans l’ombre des nuages
Un petit bouquet de fleurs
Posé comme une offrande
Vient embellir l’autel
De ce temple illusoire
Où sous le charme des couleurs
Naissent les mots et l’émotion d’une prière
Qui ne serait qu’un hommage à la beauté
Une Féerie et une mise en scène incontrôlée
D’un romantisme qui s’impose
Comme un poème d’un autre âge
Des chants comme des psaumes
Des mots qui dansent au-dessus des eaux
Et disparaissent comme l’encens
Dans le bleu ouaté de l’horizon
Des colonnes d’odeurs sauvages
Me hissent jusqu’à toi,
Langue rocheuse révélée
Sous la transparence d’un lac de cratère.
Fronde rivale, liens errants
Une vie antérieure
Impatiente comme la houle,
Se presse et grandit contre moi
Et, goutte à goutte, injecte son venin
Aux feuillets d’un livre qui s’assombrit
Pour être mieux lu par la flamme.
De ce ramas de mots détruits
Entre les ais de la mort imprenable
Naîtra la plante vulnéraire
Et le vent noueux au-delà
Jacques Dupin, Le corps clairvoyant, 1963-1982, Poésie/Gallimard n° 340, 1999, p. 109.
Ah loques qui nous laissez sans allocs
ne voyez vous pas cela tout d’un bloc
et pourtant ici rien, même pas une coque
Les fleurs
Lisent la page
Du contenu mouillé
Assis au bord du lac à contempler les eaux
Quand la fraîcheur vous prend et vous enveloppe
Les yeux fixent l’éclatante couleur des pétales de fleurs
Comme on boirait une gorgée d’un thé bien chaud
Un effet de tendresse dans l’absence de soleil
Pour se réchauffer un instant et savourer la splendeur
Embrasser d’un regard le paysage tout entier
Ne plus avoir froid le corps soudain immergé de beauté
Le bleu des eaux donnant alors une sensation de douceur
Et la brume l’illusion des vapeurs d’une source thermique
Ce n’est là que l’effet d’un équilibre qui s’opère
Entre les teintes harmonieuses au bord de l’eau.
comme c’est bon de vous retrouver,
comme c’est joli, Monique, j’aime!
Coulée froide
refoulée par la couleur
statu quo
De toutes les générations de roses
Qui dans le ciel du temps se sont perdues
Je veux que de l’oubli une se sauve,
Une sans marque ou signe entre les choses
Qui ont été. Le destin me confère
Ce don de nommer pour la première
Fois cette fleur silencieuse, la dernière
Que Milton de son visage approcha
Sans la voir. Ô toi, jaune ou vermeille, ou
Blanche rose d’un jardin effacé,
Laisse magiquement tout ton passé
Immémorial et brille dans mes vers.
Ivoire, sang ou or, ô ténébreuse
Comme en ses mains, ô invisible rose.
Jorge Luis Borges, L’Autre, le même .
–
Bonjour à vous Ossiane . longtemps absente de ce site que je redécouvre avec bonheur , j’apprends également votre mésaventure dont j’espère vous vous remettrez au mieux. Recevez mes voeux de prompts rétablissement
Cordialement .
Césaire aurait eu cent ans !
que claquent les hampes végétales
le royaume circonflexe des pétales
l’arôme en est musqué qui s’étale
que vienne le grand souffle du large
emporter le moisi des ans
Ciels menaçants
que le rose adoucit en espérance
Pensées éparpillées
les mains brassent l’acier
se paument de pétales
et un bain de roses ouvert
son élégant ses charmes
s’offre au présent pour elle
l’eau troublée se fait douce
sous le baiser du ciel
Tout se rejoint et tout s’entoure dans une ronde des couleurs qui grise
les flancs noirs plongent assez abruptement dans une mer qui s’irise
il n’y a point de cytises sur les cairns quand à savoir quand viennent les sottises
Qui darde sous la toise d’un ciel chargé
engrange à la volée les rubans déchirés
et si la vision nous laisse un brin pensives
la configuration étroite est loin d’être expansive
l’ennui ne vient jamais seul qui enduit
depuis un plafond bas le début du vernis
qui s’écaille et grelotte au vent frais
mais le loch garde son charme discret
entaillé qu’il est dans ses avancées
entre aber et fjord
la mer mord sur la terre
mais tout ça n’a rien de louche
et si l’on n’attrape pas la quinte floche
le lieu à bien des atouts
les compagnons rouges
roides au balcon des courbures
effleurent le monstre
je suis très touchée par vos mots, fauki,
c’est très beau, merci à vous, j’ai la larme, juste là,
en haut du nez, d’ailleurs je renifle…
fort bien à chacun…