Gaélique / Gaelic

Gaélique / Gaelic

fier sur son rocher

gardien du bras de mer

clan maclean

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proud on its rock

keeper of the sound of mull

clan maclean

16 réflexions sur « Gaélique / Gaelic »

  1. Les formes se confrontent
    les angles et les courbes
    pas des pains de tourbe
    l’élancement du castel
    le fait tendre vers le ciel
    manifeste en élévation
    suzeraineté et souveraineté
    en veille au bord du loch
    il ne relâche pas sa présence
    mais enchâssé dans l’ombre
    d’une montagne grise et douce
    le contraste est dans le contour
    comme dans le ton
    le territoire est vaste
    mais le manoir est affaire de caste
    dans les clans l’unité est forte
    qui réunit les hommes
    leurs communautés vivantes
    bruissent des éclats de rire

  2. Devant le rideau de brume, faisant corps avec la pierre découvrir ce spectre théatral à l’allure imposante et croire entendre une musique celtique en fond sonore à vous en donner le frisson…
    ____

    Gardien de légende
    Cet étrange qui nous hante
    Le castle dans l’ombre

    ____

    Bon weekk-end même pour ceux dont le soleil se montre si timide en cette fin de juin

  3. L’image est superbe Ossiane, cette photo laisse une impression d’étonnement de mystère entre ciel et mer, un château comme sorti d’un conte de fée.
    _____

    Faut-il taire les mots si vous n’êtes Barde
    Devant ce paysage peu familier en ces terres lointaines
    Il s’avère difficile de les écrire… peur de trahir
    Ils apparaissent comme fragiles, inappropriés
    L’émotion ressentie semble ne pouvoir se traduire
    Autrement que dans une langue gaélique
    (A l’image des poèmes d’Ossian)
    Tant l’authentique est jusque dans le silence.
    Des poètes comme Guillevic et Yeats
    Ont les mots justes, d’intonation celtique
    Où la mythologie laisse ses empreintes,
    Tout comme dans la poésie didactique
    Les poètes épiques de la Grèce antique
    _____

    Et puisque je cite Yeats envie de vous recopier ce poème traduit par Keyvan Sayar que je trouve très beau :

    « Si je pouvais t’offrir le bleu secret du ciel
    Brodé de lumière d’or et de reflets d’argents
    Le mystérieux secret, le secret éternel
    De la nuit et du jour, de la vie et du temps

    Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds
    Mais tu sais je suis pauvre et je n’ai que mes rêves
    Alors c’est de mes rêves qu’il faut te contenter
    Marche doucement, car tu marches sur mes rêves »

  4. comme il est beau, ce poème de Yeats,
    merci à Keyvan Sayar de l’avoir traduit,
    et à toi, Monique, de le partager.

    Et je t’offre mes rêves
    Et je t’offre ma vie
    Quand dans mes parts de rêves
    Se nichent mes pleins de vie
    Et mon réel joli je l’offre
    Et je déguste de se *levivre

    <Ensemble

    jolie après midi de soleil pour chacun!

  5. J’arrive devant la mer, ses vagues,
    les marées que septembre courrouce, les gris
    et les bleus qui alternent avec d’étranges verts;
    une voix traite de la folie, ou du regard vide
    des poissons, ou d’un thème aussi desséché que les algues
    à marée basse; un vent a parcouru la plage,
    dans le silence du soir, restituant au corps des eaux
    une unité ancienne. La mer, cependant, suppose
    qu’on l’oublie. Dans ses profondeurs dorment les images
    que le sommeil ne conserve plus; des bras qui s’agrippent
    aux mâts du naufrage. Un navire abstrait
    est passé lentement sur l’horizon que le matin n’a pas vu,
    pénétrant de l’autre côté de la terre, par instants
    oublié par la musique des ports. Le poème m’a-t-on dit
    a ignoré cette distraction : il a traversé
    la limite de l’éternité, s’est vêtu de mots
    nocturnes, a laissé la mort le contaminer.
    En bord de mer, je ne m’aperçois de rien ; et je le dis,
    lentement, répétant à voix basse,
    toutes ses contradictions.

    Nuno Júdice, Un chant dans l’épaisseur du temps, suivi de Méditation sur des ruines, traduit du portugais par Michel Chandeigne, Poésie Gallimard 1996, p. 48

  6. Merci Mathilde pour ce très beau texte de ce grand poète pas suffisamment cité et qui a écrit des merveilles je vous propose celui-ci également :

    Nuno Júdice
    Marée

    Je parcours les mers aux rivages
    de papier ; dans les détroits couverts de brume,
    je plie les dernières tempêtes de la mémoire. Je franchis
    cet horizon fermé comme les yeux d’Adamastor,
    déchirant la peau des tropiques jusqu’à trouver
    le sang de la terre. Je me laisse porter par la lenteur
    des rythmes, par la houle nonchalante des voyelles,
    perdu dans l’immensité de la phrase.

    Je reviens au poème. Je m’abrite sous d’infinies
    strophes obscures ; je me heurte aux vers, ballotté
    de tous côtés ; puis j’arrive dans ce couloir
    où tu m’as attendu, et je vois ton image
    se refléter encore sur le mur des mots, avec
    l’écho lumineux qui naît de ton visage. « Viens
    avec moi », je te dis, « trouver ce port où les bateaux
    reviennent de leurs voyages silencieux, où des êtres
    dépourvus d’yeux nous attendent qui nous offriront
    leur abri de pierre ».

    Là-haut, sur le sommet des dunes, j’ai dessiné
    un chant dans l’épaisseur du temps
    une plage aux contours de tes lèvres,
    le bruissement d’ailes qui traverse tes yeux
    en un battement de paupières, et la marée montante
    déferlant son drap d’écume blanche.

  7. A l’orée des monts où l’étrange s’insinue
    Dans l’ombre où les mots se cachent
    Quand ils n’osent le plein jour
    A l’avant d’une scène improvisée
    Entre un ruban de mer
    Et un rideau de brume
    Tombé du crépuscule
    Il y a les secrets d’une demeure
    Dans le silence de la nuit
    Une silhouette dans la pénombre
    Qui retient son souffle et ses cris
    Mots cruels trop cruels sans doute
    Qui d’une Ode feraient une Tragédie
    Quand la nuit tombe et que les enfants dorment
    Qu’on accuse les fantômes de jouer aux mauvais rêves
    Quand tout est pantomime sur fond de drame et de chagrin…

  8. Tous ces mots que l’on a tus
    Accrochés à ces rocs
    Sur lesquels se sont construites
    Ces forteresses de mémoire
    Sont faits des fossiles de l’histoire
    De gloires, d’infamies,
    De défaites et de victoires
    Polis malaxés par les vents
    Ordonnés au fil du temps
    Pages qui se tournent
    Sous l’œil bienveillant des anges
    Pour les rendre plus magiques encore
    Reformulés, réinventés, fabulés
    Parchemin de pierres
    Palimpseste de légendes oubliées
    Syllabes égarées d’un gaélique déformé
    Que des poètes aux noms illustres
    Ont sortis des cachots du silence
    Pour la réminiscence du passé
    Rochers de livres ouverts à jamais refermés.

    « Toute œuvre est un palimpseste – et si l’œuvre est réussie le texte effacé est toujours un texte magique » Julien Gracq

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