sous l’oeil d’apollon
quatre lions de marbre
la contemplation
◊ … les bords du lac de Côme … dans les jardins de la villa Melzi sur la presqu’île de Bellagio …
◊ « LA GUERRE« , un poème écrit par Alain, mis en musique et interprété par Jean-Marie Djibedjan. Merci à eux!
blanc
nu
décor de mort
perfection
de dos
en voyeur
l’homme guette la femme
un chien passe
tous deux méditant,
avec leurs chiens, ils jaugent
les lions attentifs
tapi dans l’ombre
on se plairait
à voir passer
Arsène Lupin
en haut de forme
plus un secret
tapi dans l’ombre
Théâtre
Si le cadre est champêtre le décor est pompeux
Entourée de verdures et d’arbres vaporeux .
Une belle demeure à l’élégante façade
D’une troupe d’acteurs attend les embrassades
Deux escaliers de pierres descendent vers le lac
Quatre lions couchés attendent au bas des marches
Une allée de graviers entoure la villa
C’est par là que l’on entre c’est ici que l’on marche
sur l’esplanade ouverte qui sert d’avant scène
Deux sculptures sont postées allégories de marbre
L’une représente la grâce au courbes féminines
Une autre exprime la force adossée à un arbre
Le théâtre est l’endroit où la vie se reflète
Sous des masques différents les mêmes maux se répètent
Alain
Bonjour aux premiers passagers clairsemés et bienvenue à Vinder et Gérard le revenant;) Et brigitte toujours là en première ligne. Merci à tous pour vos beaux écrits !
homme lion
un regard posé
face espace
un palier
s’arrêter s’assoir
sur les marches
du temple
contempler
se croise
le mouvement
alignement
en vie
le théâtre
Le théâtre
Ce sont des être humains devenus des acteurs
Qui plusieurs fois par jour et durant des semaines
représentent sur scène et sous les projecteurs
Afin de divertir d’éventuels spectateurs
Des scènes de la vie des comédies de mœurs
Ou d’affreuses tragédies où le héros se meurt
mises en lumière avec des mots de tous les jours
et en mesures avec des phrases qui broient le cœur
Alain
les lions sages
figés pour l’éternité
rêvent de désert
Beaux contrastes sur le théâtre permanent des opérations…
Tout est gigé
C’est triste
Cela manque de chair chaude
Qui fleure de peau la vie
En échanges partages
L’amour comme seul bagage
Sur cette terre cruelle
Où l’Humain soufre tant
Douce soirée, je vous souhaite, à chacun!
Tu crées de superbes ambiances avec cette série.
Contempler sur le perron de cette villa, ces sculptures, et voir dans ce décor la lumière de l’espoir d’une pièce qui se joue au cœur même de la vie, s’en remettre aux dieux, ces mythes qui parviennent à traverser le temps
___
Dans l’expectative
Je sais au pied d’Apollon
Le serpent d’Asklépios
_____
Bonsoir à tous, la beauté transcende toute peine.
>Merci Dominique!
>J’ai l’impression que mes dernières séries d’images noir et blanc vous déroutent, Annick;) Il n’y a plus grand passagers à bord;)) Je t’assure que je ne les pas du tout publiées dans un climat de tristesse:)
>Bonsoir Anne, j’ai repris ces images du lac de Côme car je trouve que le noir et blanc leur va mieux que la couleur. Il me semble que j’arrive à faire passer davantage de choses ainsi… un brin d’irréel hors du temps, un climat de magie et de poésie propre à cet endroit. Je suis aidée par la pureté graphique des paysages et des bâtiments. J’ai beaucoup pensé aux tableaux de Paul Delvaux et aux films de Cocteau pour faire ces rendus:) Voilà vous savez tout:)
>Je vous sens dans le jeu de l’image, JoS et Monique:) Bien à vous deux!
Bonne fin de soirée, amitiés
Rien ne saurait lénifier
Chacun de tes pas
Qui bouscule tout.
Du perron fantasque
A l’ombre des arbres…
On a sculpté la tendresse !
L’Opéra
C spectacle tout entier porté par la musique
Agrémenté de chants, comme un feu d’artifice
Enchante les sens avec magnificence,
Mêlant le rire aux larmes le drame à l’insouciance
Puisant dans le trésor des mots les mots qui sonnent
Dans la musique ailée les airs que tous fredonnent
L’opéra, c’est du théâtre, avec l’esprit du vin
Un décor des tableaux des scènes de la nature
Qui attirent les enfants comme la confiture
quand un génie y plante sa cuillère c’est divin
ALain
Poisson d’Avril
Comme est née l’eau et sa musique cristalline
Cascadant des montagnes dans un ruisseau de sons
Comme un lointain écho de sa voix juvénile
Des haies la vie renaît remuante comme un poisson
Alain
Crazy Horse
Marchant sur des talons aiguilles
Muni de dards et d’aiguillons
Le fol essaim de jeunes filles
volantes guêpes beaux papillons
fait s’envoler les cotillons
Dans leur costume très dépouillé
le dos cambré la taille fine
les yeux la bouche maquillés
couvertes de plumes et de paillettes
et les seins nus dansent les filles
Venant des hautes altitudes
Arrive un cheval blanc
Montrant une fière attitude
Dans un costume mirobolant
Et descendant les escaliers
Ouvrant des ailes de libellule
ALain
–
Théâtre figé
temps d’antan rideau levé
tant de feux – éteints –
–
Très belle série , effectivement . Avec une impression d’irréalité qui nous laisse hors champ et davantage encore contemplatif .
La dernière fois que je suis venue déposer des mots ici remonte à loin mais de temps à autre je viens poser mon regard dans votre univers presque onirique.
Belle continuation
L’escalier
prenez le temps ne courez pas dans l’escalier
Ce n’est pas un trottoir bordant un caniveau
C’est une succession de marches et de paliers
Qui exige du temps pour changer de niveau
Pour vous aider chaque escalier possède une rampe
Respirez et souffler pour éviter la crampe
Comme on monte à l’échelle avec des barreaux
Monter au pas dans l’escalier jamais au trot
Ce n’est pas une échelle mise à la verticale
Quand l’escalier est court il monte en ligne droite
Quand il s’élève au ciel il tourne en spirale
Très souvent l’escalier loge dans une cage étroite
Pas de ces cages ou l’on enferme les animaux
De celles ou l’on se croise pour échanger des mots
Alain
Il y a tellement de ses états d’âme, quand on regarde une vue, Ossiane,
hier j’y voyais que du glaglagla de marbre,
Quand une main serrée
Sa douce câle chaleur
Sans cours à traverser
Sur le même banc se vivre
C’est d’un tellement facile
Celui qui a cette chance là
Il en a un de ses chemins
Qui rend heureux ma foi
Je te contemple
Toi
Tu es là tout de Là
Espace entre deux rives
Qui garde fou nos mains
Alors on se regarde
Echanges en partages
Aucun mur sur la terre
Ne sera assez haut
Pour muetter nos mots
Nos bels actes en amour
L’escalier
Prenez le temps ne courez pas dans l’escalier
Ce n’est pas un trottoir bordant un caniveau
C’est une succession de marches et de paliers
Qui exige du temps pour changer de niveau
Pour vous aider chaque escalier possède une rampe
Respirez et souffler pour éviter la crampe
Comme on monte à l’échelle avec des barreaux
Montez au pas dans l’escalier jamais au trot
Ce n’est pas une échelle mise à la verticale
Quand l’escalier est court il monte en ligne droite
Quand il s’élève au ciel il tourne en spirale
Très souvent l’escalier est une cage étroite
Pas de ces cages où l’on enferme les animaux
De celles où l’on se croise pour échanger des mots
Alain
Il ne restait que le décor
Dans ce théâtre de verdure
Toute joie, tout chant
Avaient disparus
Je cherchais désespérément
Une déesse, une âme à ce tableau
Etait-ce la scène d’une romance
D’une comédie, d’une pantomime
Apollon, les lions donnaient le ton
Sous le projecteur solaire
Venait de se jouer une terrible
Tragédie, un drame dont les arbres
Dans ce décor ont retenu les cris
Et les statues de marbre
Inscrit les mots dans les annales
Des histoires dont on voudrait
Oublier ou transformer le texte
Car derrière les murs de ces demeures
Pleurent encore dans les coulisses
Les acteurs de ce théâtre dont le cœur bat très fort.
Mais le temps s’est arrêté, le regard s’est figé
Faisant place à la méditation, à la réflexion.
Dans ce théâtre où se jouaient le drame et l’amour
La beauté a gardé toute sa grandeur indestructible.
Aux premières loges,
lions et apollon sages,
appellent les visiteurs,
espèrent en secret:
tragédies humaines,
couples en rupture,
passions déchirantes,
jalousie énivrante,
pour animer la page,
dans ce décor apparence,
de leur triste existence…
Thé âtre
dans l’infusion du verbe
toute la verve
sans la haine
Il happe au long cours
les félins pas félons ont de la veine
ça les laisse froids, ils ne se disent pas rois
pour rien
Comme le bel age
le cône fumant
et un joyeux corsage
avant les trois coups
La sonate à Melzi
Nous sommes aux pieds des Alpes au bord du lac de Côme
Pas de salle de concert tout se joue en plein air
Un décor romantique pour une pièce de théâtre
Franz Liszt joue sur scène raide comme un majordome
La musique est divine elle nous ouvre le ciel
Il suffit de sept notes pour composer des sons
de douces mélodies qui bercent les oreilles
Et que chacun comprend sans prendre de leçons
Toute une cavalcade de notes liées
Ainsi que l’on monte en courant les escaliers
Et que les talons hauts résonnent sur les marches
Le piano crescendo met la musique en marche
Alain
Mêles y donc de la mélancolie
comme au travers d’un barreau
et regardes vers le dome
et ce firmament d’étoiles
comme un ferme amant
qui ne peut détacher
sans retard son regard
Pacte léonin
en plusieurs actes
pas de séraphins
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté »
L’attente dénude
Le Monde de ses couleurs
Quand tu n’es pas là…
Le calme est un luxe
Que mon cœur de lion
Ne souhaite pas payer.
« … l’art qu’on accueillera toujours le plus volontiers sur la scène, c’est celui qui ressemble à la vie et qui en ce sens extérieur, est vrai. »
Rainer Maria Rilke
____
Coup de projecteur
Sur le théâtre du monde
Comédie tragique
____
Le rideau depuis longtemps est tombé seuls demeurent les lions, Thierry a raison les anges sont absents.
Vestiges d’un décor
Dans l’espace de lumière
Histoire sans paroles
Beauté et lumière
Dans le charme et la douceur
Un rêve d’errance
Bonne nuit à tous
…..
Les dindes sont des créatures adorables. Les autres volailles de ma basse-cour s’approchent uniquement quand je remplis la mangeoire de grains. Les petites dindes, elles, sont curieuses et sans méfiance. Elles se laissent facilement approcher et j’ai pu tester sur elles mes connaissances en sophrologie et techniques de relaxation. Ainsi dès mon entrée dans le poulailler elles accourent vers moi et se laissent caresser sous les ailes en poussant des pouic-pouic de contentement.
Ainsi en ce jour de Thanksgiving il me fut facile d’en attraper une. Non pour honorer ce rituel barbare du pays sans nom mais parce qu’elle était la plus grasse et à même d’honorer le festin de Noël après un passage au congélo.
Je l’emportais en douceur bien calé sous mon bras et je refermais la porte du poulailler sous le regard jaloux de ses congénères.
Je l’attachais par les pattes au pied du Deutzia près de ma pierre de sacrifice. Elle me regarda de son meilleur profil en clignant un œil innocent pendant que je filai un peu honteux faire bouillir de l’eau dans la cuisine.
Je décidais de me faire un gros trois feuilles pour me donner du cœur à l’ouvrage. Depuis deux ans du bon noir afghan avait fait son apparition et cette année son tarif avait baissé de moitié. L’engagement de nos petits gars au coté des boys avaient des conséquences bien dommageable pour l’économie de notre ami le roi. Après quelques tafs alors que je me disais que ça changeait quand même du pneu coupé au henné le sifflement de la bouilloire me ramena à la réalité de l’action en cours.
Dindounette n’a pas souffert. En bon assassin je l’estourbis d’abord d’un coup sur la tête et tel le moudjahidine dépeuple je l’égorgeai avec mon navaja en acier de Tolède en proférant la formule rituelle du sacrifice au dieu : allez au bar et mominette est son de fête !
Une heure plus tard je la filmais dans un pose engageante et je glissais le plat au frigo. Il ne lui manquait plus qu’à se faire farcir.
Pour me laver de mes remords je filai chez la coiffeuse me faire couper les cheveux en guise de deuil. Une shampouineuse au scalp de feu m’invita à prendre place dans un fauteuil confortable. L’eau tiède envahit bientôt ma toison en déclenchant d’agréables frissons depuis ma nuque et le long de ma colonne vertébrale. Je fermais bientôt les yeux sous le massage de ses mains expertes. L’ample cape dont j’étais affublé masquait judicieusement l’inévitable érection qui s’ensuivit. Elle semblait désireuse d’accentuer mon trouble en calant ma tête au milieu de ses deux garde-cotes qui sentaient la crème nivéa. Je sentais son téton durci et l’aréole parce que je le vaux bien. Elle me frictionna la tête et me planta en compagnie de vieilles harpies à la chevelure violette, mauve et argentée toutes absorbées dans des Jours de France.
Bientôt une belle plante gothique arborant une tignasse de stalagmites blondes m’invita à la suivre.
– Alors on les coupe comment ?
– Comme vous voulez, c’est vous qui savez …avec des ciseaux.
– Ils sont bien longs
– Oui mon coiffeur habituel est en tôle depuis deux ans, allez-y franchement mais évitez la coupe incorpo avec les gardes-boues sur les oreilles.
Comme les plumes de dindounettes quelques heures plus tôt mes jolies boucles brunes s’amoncelèrent sur le carreau, de quoi gagner deux mois de salaire (en roupie) auprès d’un fabriquant de perruques. Je matais ses jolies cuisses sous sa jupette écossaise. Les calédoniens n’ont rien sous leur kilt. Elle devait suivre mon regard dans le miroir car elle se pencha pour ramasser son peigne. Son ticket de métro n’était pas de ceux qui servent de filtre.
Avant de partir elle m’offrit un calendrier au sent-bon ou elle avait griffonné son numéro.
Il était inscrit la Raie-Création. Les coiffeuses ont toujours des noms de salons approxim’ a tif. Mais les dindes sont des créatures adorables.
2ème sonate à Melzi
La musique est cet art qui met en vibration
Par le biais d’instruments ou de la voix humaine
L’âme qui comme une flamme s’agite en réaction
Du vent qui souffle fort ou bien qui souffle à peine
La musique est légère elle ne tient pas en place
Sa présence passagère nous réchauffe et nous glace
Elle voyage dans les airs abolit le langage
et nous fait découvrir d’infinis paysages
Alain
Personne ne cria « Rideaux »
pourtant une étrange clarté régnait sur la scène
et les trois coups égrenaient
une intemporelle dimension
dans ce cadre buccolique
Un contraste et un piqué
qui en disent long sur la science d’Ossiane
pas de souffleur pour une pose
qui n’attend rien d’autre
qu’une vision au belvédère
dans le repos lascif
et la vision de ces massifs
Et Si, si.
Si elle descendait l’escalier,
dans sa robe légère,
S’il accostait l’ile par bateau,
pour la rejoindre
dans ce théatre de verdure,
un soir d’été
quand la fraicheur
se fait douceur…
3ème sonate à Melzi
Ce qui plaît dans la voix c’est sa sonorité
Chez l’homme le timbre est grave et chez la femme aiguë
Si la langue est savante toute musique est vague
Et toute langue possède sa volatilité
L’allemande est terrienne l’italienne aérienne
L’une s’enracine au sol et l’autre dans le ciel
L’une évoque la grâce quand l’autre est cartésienne
Quand même elle sérieuse elle est artificielle
Qu’importe qu’elle soit profonde ou bien superficielle
La musique parle au cœur de façon bien réelle
Alain
c’est joli, Jo.S…
Et si de si
En si de Là
Là
Il et elle
Eux
Ensemble
Merci Annick,
Bonne journée à tous!
4ème sonate à Melzi pour harpe et flûte à bec
Depuis qu’elle met ses pieds dans les pas de Sophocle
La poésie sur la musique a pris exemple
Elle emploie des paroles pour toucher les gens simples
Qu’elle met en chanson en usant de la rime
Elle n’a rien d’un sphinx qui pose des énigmes
Ni d’une divinité érigée en statue
qui s’adresse à la foule sans bouger de son socle
Elle n’essaie pas sur terre d’enseigner la vertu
Mais de traduire en vers la beauté simple et nue
Celle qui met en scène les quatre éléments
Elle met l’eau et le feu entre les bras du vent
Pour que cessent les guerres comme passent les nues
Pour que s’aiment les hommes sur la terre en rêvant
Tant que tourne la terre aux sons des instruments
Alain
Ce n’est pas pour toucher qui que ce soit, la poésie est un chant un cri qui au travers des mots explose avec rage bien souvent, avec fougue, avec joie aussi pour dire la beauté, la peine ou le bonheur, la vie tout simplement, pour dire autrement avec plus de force et d’intériorité.
Tout simplement
Parler à cœur ouvert
Sans artifices
Quand le théâtre de la vie joue sans figurants
Quand les acteurs crient leur propre histoire
Quand on ne parle plus de comédie ni de mime
Mais que les mots et les actes puisent dans la réalité
Qu’on attend la fin du spectacle qui tarde à venir
Qu’entre les actes il n’y a pas de rémissions
On espère que jamais les acteurs ne quitteront la scène
Mais l’on se demande quand viendra le moment d’applaudir
Il se regardent
Le contemple
L’admire
Son apollon
A elle
Leurs chairs
Dans des frissons