Lecture du Haïku Calligramme: de gauche à droite
Lames, plumes et vagues
sur tes ailes de sable
quelques pattes d’oiseau
◊ Belle rencontre cette semaine avec une grande photographe de l’argentique et du numérique que je vous invite à aller visiter… autoportraits magnifiques… elle s’appelle Sylvaine Vaucher… Pour en voir davantage ….
Ossiane, c’est sublime… Mille mercis pour autant d’émotions sur les beautés cachées du monde…
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Quelle main céleste
ecrit sur le sable
l’alphabet des ailes
Léchées par le vent
Séchées par le soleil
Écailles de fossiles mouvants
comme un tissu qu’on aurait froissé,
comme une carapace dorée,
La lumière frisante
maquille,
transforme, pare.
Le sable devient rêve,
ou bijou,
ou mémoire de ce que l’on croit
Aux frontières entrouvertes entre le jour et la nuit
Mon corps de sable fin repose sur la rive
Avant de m’envoler pour plonger dans le vide
Je retrace sur le lit de grains encore humides
les ailes qui porteront mes rêves dans la danse
Je les ouvre et perçois le concert des silences
J’attends dans la souffrance que la solitude passe
Je rhabille le rivage de mes pas d’oiseau fou
Les plages que je traverse que je couds et recouds
Murmurent en langue d’or que le soleil condense
Qu’il est temps que je parte mais mes ailes sont coupées
Et les signes laissés là sont une vide espérance
Les photos doivent être bien belle à lire vos commentaires. Dommage que je n’arrive pas à les voir. Je n’ai que vos écrits. Suis-je la seule à connaître ce problème ou est-ce général ?
M’en vais travailler et reviendrai ce soir.
Pour Lou : c’est vrai qu’on est bien tous atteints dans Topaze (sourire) mais on s’était bien amusé je crois.
Coquillage
Nos lignes, représentant les vagues de l’océan
divinement sculptées écrites pour vous plaire
attirent surtout les femmes avides de concerts
Abritent aussi les perles nourries comme des enfants
Alain
Eventail
Le mot très doux de l’eau qui trouble le bassin
Comme un rai de lumière fait chanter le vitrail
Le souffle de la vie qui soulève le sein
Font penser à la main qui remue l’éventail
Alain
Entre dessins d’ocelles et flûtes de feuilles,
Mes mains hésitent où caresser la silice.
Ton regard suit en moi leurs ondulations lentes.
estran vives eaux
ondulent et scintillent
étoile des mers
aux bras de mer nus
nos corps à marée basse
larmes de bruine
hâlés sur le sable
crabes verts et berniques
château goémon
et les vents taillent
des tuiles Bakélite
aux vers marins
Et dépliant son éventail d’or
Elle échappe au regard des miasmes du courant
Pour s’envoler
Enfin
griffures en pattes d’oiseaux
est sa signature
merci rachel, j’ai relu Topaze du 28 Mai 2008,
une grande page, des grands moments, mais tant tant, de trop, qui peuvent noyer d’émotions pures, c’est bon aussi de se retrouver en soi, en solitude, de pas mourir sous le flot de trop d’émotions belles.
un poète peut être bien trop, et il s’en excuse d’être….
Quand il passe le temps
Il remue son éventail
Pour rendre l’air plus respirable
Elle est souvent bien trop la vie
Et c’est bon d’aérer sa face
De dépoussierer les cendres
Y faire tomber quelques étoiles
Mais pas trop
Juste quelques unes
Pour ne pas se mourir de rêver
Mais de bel de rêve se rêver
En douces réalités
Le temps se fige
une rien l’arrête
éventail de plumes
art de l’instant
aussitôt effacé
que recomposé
en un fragile équilibre
* Le site de Sylvaine Vaucher est superbe. Merci pour la découverte.
La mer se retirant révèle des trésors, paillettes posées sur le sable de l’estran.
–
L’eau des mots se retire
Façonne peau de Vie
Creuse sillons, stries
Imprime rides, ridules
Et forge écailles-carapace.
A tout jamais.
Vous, Spectateurs, qui contemplez
L’éventail d’une histoire
– celle de l’oiseau aux ailes brisées –
Ayez pitié.
–
Clapotis figé
les grains de sables ancrés
la mer retirée
A l’ombre du décor
J’ai lu dans un corps
Que la poussière d’or
Plissait le sertissement
En plein essors
J’en frémis encore
Merci !
La victoire de sablotraces…
Décoller dans le lit de l’oued
Qui prend ses larmes au Tahar
Virer sur l’aile loin du Hoggar
Au Sud survoler le grand erg
Voir dans les méandres de sable
Et de vent comme l’esquisse
Des ailes géantes d’un phénix
Sur les dunes rêver une fable
Elles s’avancent en troupeau
Il me plait j’y dessine l’agneau
Cela s’est passé
Nul ne peut nier
Reste le zeste
Bel si bel de bel
Emmanuel, j’ai beaucoup aimé ton très beau haïku
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L’Aile géante
en frises ondulantes
oiseau de mer et de feu
Poussière d’or
pour une aile géante
déployée comme en plein vol
embarquement immédiat
sur un éventail volant
survoler soucis et compromis
Sublimissime série d’écailles d’or, chapeau bas l’artiste…
éventail de soie!
ultime coqueterie
d’or et de lumière
—
pudibonderie ou pudeur !
elle voile son visage d’un éventail
mais ne saurait dissimuler son coeur
—
Le vent taille
l’océan détaille
comme un vitrail
Ecailles sans canapé
par la maille dense happé
une nouvelle canopée
il ressent tout dans son coeur
les vibrations de la mer
les soupirs murmurés du vent
symbiose des plus étrange
il vibre et murmure à l’unisson
Rachel, et ses moussaillons !!!
Non non, je ne suis pas vraiment au repos… beaucoup de travail , peu de temps, mais je suis là… même si parfois j’ai un peu retard sur les notes, je n’en perds pas une, et c’est toujours avec autant de plaisir que je parcours dés que possible vos écrits.
Amitiés à tous …
Je vois des plumes dorées et je rêve d’un grand oiseau d’or, un oiseau de bronze doré comme celuide Brancusi, j’y vois le conte de l’oiseau d’or, l’oiseau est toujours l’image qui élève l’âme vers le spirituel et la volupté, j’aurais aimé être un oiseau, mais ça je vous l’avais déjà dit.
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L’oiseau géant à la tombée du jour
Déployant son épouvantail de plumes d’or
Recouvrit le monde de ses grandes ailes
Le temps d’un repos loin du bruit des villes
Un instant de silence et de recueillement
Les yeux fermés, l’esprit détendu
Un simulacre de paix et de chaleur
Berçant le monde l’espace d’une nuit
Dans un cocon doré à l’abri des hostilités
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« Le corps de l’oiseau est fait de l’air qui l’entoure, sa vie est faite du mouvement qui l’emporte » Gaston Bachelard
Que de belles photos !
Dame nature trace des merveilles, des rides à l’infini, des chemins parallèles, des routes qui se croisent. Et ainsi va la vie faite de rencontres brisées, éphémères ou profondes.
Et sur le front de ses lèvres sablées, j’empreinte la conquête des rythmes de ma lyre. Malheur si elle me leurre de méprises trop salées, à salir l’éventail de mes désirs et délires affolés.
…l’or tendre des vagues à tire d’ailes
multiples et bondissantes
dans l’envol fugitif des échassiers
laissant sur la plage des écritures indéchiffrables
légendes ignorées
à l’or tendre des vagues…
http://www.miscellanees.com/s/souza01.htm
Merci aspe. Je viens de découvrir Robert de Souza , inconnu pour moi et de lire « modulation sur la mer et la nuit », c’est très beau, beaucoup de tendresse dans ce long poème. On le dit théoricien du vers » librisme », j’ai cherché la signification dans Encyclopaedia Universalis et cela signifie propriétés de la poésie qui emploie le vers libre tout simplement, je ne connaissais pas ce terme, j’imaginais bien qu’il avait ce sens.
J’ai failli mettre « aspire » pour aspe 😉 l’heure tardive joue parfois de mauvais tour, mais de Souza joue beaucoup de ce mot, voilà le pourquoi du pourquoi !
Pour une fois j’ai relu avant d’envoyer !
Beaucoup aimé certaines images de Sylvaine Vaucher, en beauté expressive et tout particulièrement la série de fractales.
BRAVE MARIN
Brave marin revient de guerre
Tout doux …
Brave marin revient de guerre
Tout doux …
Tout mal chaussé tout mal vêtu,
Brave marin, d’ou reviens-tu ?
Tout doux…
Madame je reviens de guerre,
Tout doux…
Madame je reviens de guerre,
Tout doux…
Apportez vite du vin blanc.
Que le marin boive en passant,
Tout doux…
Brave marin se met à boire,
Tout doux…
Brave marin se met à boire,
Tout doux…
Se met à boire et à chanter,
La belle hotesse soupirait
Tout doux…
Ah ! dites-moi la belle hotesse,
Tout doux…
Ah ! dites-moi la belle hotesse,
Tout doux…
Regrettez-vous votre vin blanc
Que le marin boit en passant ?
Tout doux…
C’n’est pas mon vin que je regrette,
Tout doux…
C’n’est pas mon vin que je regrette,
Tout doux…
Mais c’est la mort de mon mari,
Monsieur, vous ressemblez à lui.
Tout doux…
Ah ! Dites-moi la belle hôtesse,
Tout doux…
Ah ! Dites-moi la belle hôtesse,
Tout doux…
Vous aviez de lui trois enfants,
Et j’en vois quatre maintenant,
Tout doux…
On m’a écrit de ses nouvelles,
Tout doux…
On m’a écrit de ses nouvelles,
Tout doux…
Qu’il était mort et enterré,
Que je me suis remariée,
Tout doux…
Brave marin vide son verre,
Tout doux…
Brave marin vide son verre,
Tout doux…
Sans remercier tout en pleurant,
S’en retourne à son bâtiment,
Tout doux…
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots.
Mallarmé
Hello capitaine et hello l’équipage,
Les écailles et les plumes de l’oiseau géant font penser au corbeau d’une légende, celle des Haida (aigles de l’aurore ) .
la sculpture « The raven and the first men » par Bill Reid en est inspirée:
http://www.bearne.com/index.php?option=com_gallery2&Itemid=27&g2_itemId=837
Voici les grandes lignes de cette légende d’une tribu d’Amérique de l’ouest et que l’on raconte en Colombie britanique:
Ayant volé la lumière, Le corbeau se délassait sur la plage calme et déserte. Il s’ennuyait et parcourait le rivage de long en large lorsqu’il entendit des murmures sous ses pattes. Il creusa ici et là et trouva un énorme coquillage enterré dans le sable, il sépara les deux valves et laissa sortir au jour les humains qui y étaient enfermés, c’était les premiers hommes …
Beau week-end à vous tous!
L’enfant s’envole
Ses ailes en éventail
Au dessus de la vague
Qui a bu l’océan.
L’enfant a plume d’encre de soie
Et des ailes qu’il déploie
Au dessus des mirages
Il ondule cerf-volant
Comme ondule la marée
Qui épouse l’univers sous un rayon de lune.
L’enfant s’envole sous la poussière dorée
Des étoiles qui murmurent
Au coucher du soleil la berceuse de la mer
Oiseau de liberté envole-toi vers la lumière
Dans l’éventail du sable humide
Tu as déposé l’eau de pluie, la tempête, le vent devenu
Caresse du crépuscule
L’Enfant s’envole au dessus de la mer
Dansent ses rêves comme la vague amoureuse…du ciel.
Bonjour à tous écrivains de l’Oeil ouvert.Mes Amitiés.
Non, pas le hasard
Jamais de hasard
Tes traces sur le sable
Eventerai-je ton secret ?
Pour toi, je le peux
La vague a gravé en or pur
Les mots que ton coeur attendait
Et le sable en a fait un oiseau……………
Monique j’aime beaucoup de lire , Lou et ses histoires , Jean de retour de son lointain , Bonjour Leila à tous et chacun comme dit souvent Marc
Belle journée d’or et d’amitiés
ils sont jolis vos textes partagés,
Le sable ouvre son coeur
Et il déploie ses ailes
Les a lissées son temps
Souffflé ses petits duvets
Il s’envole son ciel
Son sourire est vivant
Merci aspe. pour ce poème de Robert de Souza
je ne connaissais pas non plus
je lui trouve toute sa place
et ai envi de le mettre en lecture directe
Modulations sur la mer et la nuit
(1899)
Image agrandie (359 ko)
Au Poète Charles Van Lerberghe
I
C’est l’eau qui pleure dans le mur :
Entends une âme dans la nuit…
Avant que le jour n’éveille tous les bruits
Qui se confondent,
Entends une âme dans la nuit.
Avant qu’elle ne crève d’un cri
La patience de son murmure,
C‘est l’eau qui pleure dans la nuit
Avant que le mur ne tombe…
II
Infiniment, le ciel déverse ses étoiles dans la mer,
Et les vagues qui se brisent en une pâle écume de lumière
Les rejettent sans doute, bientôt éteintes, à nos pieds ;
Attends là, que je plonge, avant que la vante n’ait brisé
Contre la nuit des sables le feu d’une des perles stellaires,
Et que toute brasillante, je la rapporte pour ta beauté,
Femme, qui infiniment tends vers les astres ta prière, –
Et qui rêves à ton cou l’étoile des mages & des bergers…
III
La nuit est claire : on sent qu’elle porte le jour…
Les jaillissantes étoiles dont s’aiguillonnent ses seins
Voilées bientôt d’un lait de lumière maternelle
Attendriront nos yeux sur la naissance du matin…
O tressaillante & pâle comme la nuit, ô celle
Qui porte en elle l’amour,
Mais qui dort, sans qu’un pli de sa chair nous révèle
La joie ou la douleur qu’elle fera du matin.
IV
Vapeurs au loin : union des airs…
Le ciel plus humble épouse la tendresse de la terre
Qui le presse contre les vagues battantes de ses mers,
Innombrables comme les déroulantes mamelles de la Déesse
Sous la nacre des gazes légères.
Vapeurs douces. Enveloutantes, nuptiales…
L’homme désenlacé regarde :
Mais le mystère ne se dévoile
D’entre les vapeurs douces qui se détachent des cieux.
V
La petite ville oscille de mâts & de cheminées
Comme un navire au port.
Les mâts s’oriflamment des fumées.
Les pignons s’aigrelettent des flambées
Dont les drapeaux éclairent la brume du soir, versicolores.
Des oiseaux appareillent ; il monte & flotte des chants…
Sous les pavois du ciel & du ponant
La petite ville oscille au port.
VI
Vapeurs, au loin, de crinières confuses
D’où s’échappent les galops distants des vagues & des nuages,
Des jeunes cavales folles, des henisseuses jaunes & blanches,
Des hongres aux flancs noirs, qui chargent…
Vapeurs, union de tant de mélées confuses
D’où les tempêtes chevauchent contre ta force, ô sage !
Des croupes bondissent avec des ruades qui fulgurent,
Des immenses foulées ouvrent des fosses mouvantes
Qui rejettent à ta face des écumes de sable.
Mais ta face est sereine sans que ton front se penche,
Et de toutes ces fureurs obscures
Tu recueilles à tes tempes un peu d’eau douce coulante.
Un peu de sel à tes lèvres plus pures.
VII
Toute clignotante de soleil,
A petits pas de soie & de pierreries,
La mer glisse plus qu’elle ne danse
Dans un azur doux d’écharpes de ciel.
Elle se balance, elle sourit,
Elle fait à peine un léger bruit de jupe
D’un pas berceur qui se retire,
Et des miroirs que les joyaux sèment de sa jupe
Le sables où elle passe lui renvoient son sourire.
Dans un azur doux d’écharpes de ciel,
La mer glisse plus qu’elle ne danse ;
Tranquille, la mer se balance, & sourit, sans voir
Qu’une ombre comme un remords est là, qui chancelle,
Et qui voile son sourire des flottements d’un voile noir,
Où le vent des âmes se lève…
VIII
L’air câline, comme un bras parfumé
S’enroule autour du cou qu’il frôle à peine
D’une caresse qui a le lointain d’une haleine
Dont l’odeur de fruit mûr vous annonce l’approche d’un baiser.
L’air est comme un savon frise, si léger,
Si tendre comme un baume qui rassérène…
Viens ! ne laissons point le vent des orages se lever,
Et confions à l’amour – la mer est douce – nos peines.
IX
Balance un peu sur l’horizon déteint
La longue tige odorante qui monte de tes doigts,
Et aspire… tu vois :
Ce n’est plus la brume, déjà aux lointains, légère,
La mer morne qui grisonne aux rides de ses sables
Sans une image dit ciel qui la console des peines ;
Aspire, aspire, & tout s’éclaire :
Voici la mer céruléenne
Qui roule des arbouses sur les sables,
Des olives dans des touffes de thym,
De l’or, de l’or qui fume en poussière de lumière….
Aspire la pénétrante fragrance lumineuse :
Tout s’enchante qui s’embaume, sur la dune misérable,
Et voici les rocs rouges sous l’ombre haute des pins
Qui se penchent sur la mer radieuse, inépuisable
Aux Yeux qui lui dérobent les soirs & les matins
Voluptueux – aspire – de l’effluve des terres.
X
La dune est haute comme la butte sur la ville :
Les lames luisent, glissent de faîtes en pentes
Des petits toits de feux & d’ombres écailleuses
Qui ruissellent, & sous la coque soulevée des coupoles d’or, se creusent.
Des flèches, comme des vigies prises de sommeil, oscillent
Dans les remous des fumées de l’air & des ondes.
Et la vague, là-bas, est la cathédrale mugisante,
Dressée d’entre les moutonnements des maisons qui se tassent, s’étendent,
Défilent, & doucement, aux confins des siècles, s’entombent…
XI
Nuits d’astres ! face aux regards séculaires,
Tu aimantes éperdument nos yeux
De tous les mêmes espoirs dont par myriades nos aïeux,
Face captieuse, à toujours s’éteindre, te fixèrent…
T’appelant de toute leur confiance en gaîté,
Les enfants jouent à te regarder derrière leurs doigts,
Comme ils coulent en jouant entre leurs petits doigts
Le sable des grèves constellées.
Les vierges pour te mieux voir renversent leur gorge de colombes
D’un geste de langueur qui ploie
Sur le sein des amants qui disent l’éternité ;
Et les yeux dans les yeux, ils se cachent tes mondes
D’un infini d’amour qu’ils découvrent par toi.
Mais courbés d’un sourire vers les simples fleurs de la terre,
Les vieux, les pauvres vieux,
Ne redressent plus vers toi leur foi.
Car ils savent sans doute que tes regards par milliers,
Face captieuse aux regards séculaires,
Se troublent, & qu’ils périssent comme en la nuit vraie des paupières,
O nuit d’astres qui nous aveugles
D’un peu de poudre d’or sur les yeux !
XII
Doucement les pentes lunaires de la dune,
Tous deux, nous avaient menés ait bord des eaux…
L’ombre pesait à peine, & la bonté large de la lune
Nous déroulait un chemin d’argent sur les eaux.
– « Enfin voici la route… viens, me dit-elle,
Nous désespérions de la jamais connaître, & voici
Le chemin de lumière que cherche notre amour vers le ciel
Qui, là-bas, trace l’indicible ligne de l’infini…
« Viens.. la route est comme ta foi, éblouissante,
O compagnon, qui fis de ton amour le charme
Qui m’élevas de l’aurore à l’extase de cette nuit ! » –
… Mais je retirai de son étreinte ma main tremblante,
Et fondis à ses genoux, confus, & dans les larmes.
XIII
Voyages qui étendent nos jours au loin, loin par les mers…
Le creux des vagues balance les heures une à une,
Berceau avec de si blancs flottements de langes
Qu’on y cherche le sommeil en fleur de l’espérance
Souriant à ses rêves d’ange d’éternel nouveau-né,
Le creux des vagues balance les heures une à une
Sans que l’une, éveillée jamais d’entre l’éternité,
N’arrête le bercement ni le voyage des mers.
XIV
La lumière au large de notre vie décline.
Et sur nous le ciel meurt comme une turquoise qui souffre
Au doigt d’une main toute pâle d’avoir été trahie ;
La lumière nous retire son aide divine :
Les bêtes taisent leur détresse & se replient,
Les fleurs l’exaltent d’un dernier souffle,
Et lentement défaillants aux vertiges du goufre
Qui montent avec les âmes des choses évanouies,
Nous tenons clos nos yeux pour ne point voir la nuit.
Côtes de Flandre – Été 1898.
coucou vers leila et chacun
.
Hello ! je vous envoie un grand soleil !
Et comme d’habitude, que du bon à se mettre sous les yeux, un grand merci à vous !
>Bonjour de très bon matin, jacline 😉 Merci, je ne suis pas mécontente de ces dernières séries 😉 J’aime ton alphabet !
>Bonjour Emmanuel, ça faisait si longtemps 😉 J’espère que tu vas bien. Tu démarres très fort pour ce retour. Magnifique haîku !
>brigitte, j’en reste baba ! Ca semble couler si facilement là aussi…
>lou, sublime oiseau fou! Je vous balance des idées pas faciles et vous entrez en écriture tout de suite de si belle façon !
>rachel, curieux problème de photos tu as ! Essaie de vider ton cache et dis-moi si ça marche.
>Ta plume est si sereine et légère, Alain !
>Superbe sophie, tes visions sont particulièrement originales !
>fred, bravo aussi, tu as un vrai style, je te reconnais sans signature !
>arletteart, magnifique poème bien à ton image ! Ton écriture est très visuelle
>Bel si bel de belle poésie, Annick 🙂
>Oui Pierre, belle photo argentique que devrait venir voir Bruno 😉
Merci pour le poème tableau recomposé, il est superbe ! Magie des mots.
>Double bourrache, émouvant poème avec cet oiseau aux ailes brisées ! Belle plume tu as !
>Sylvaine, touchée que vous déposiez la poussière d’or de vos mots sur cette plage 😉 Œil complice 😉
>salade, tu me fais rire 😉
>dans un magnifique voyage aérien, tu nous entraînes, jean 😉 Je n’avais pas pensé à cette approche. Merci pour le beau Mallarmé !
>jacline, beau souffle de tes mots !
>JoS, on embarque tous sur ton aile géante ; on nage en plein rêve 😉
>Merci François 😉
>marc, friselis du vent et de lumière dans tes magnifiques poèmes, bravo à toi !
>thierry, un beau millefeuilles de sonorités et d’images 😉
>hello sabine in the dark and the silence 😉
>J’adore ton image de l’oiseau de Brancusi, Monique aux ailes d’or ! Silence recueilli devant ton beau poème et la superbe citation de Bachelard ! Je suis trop gâtée 😉
>nath, très très beau ce que tu as écrit autour de ces traces et rythmes sur le sable ; ça mériterait une lecture audio si c’était plus long 😉
>aspe, grande découverte pour moi aussi que Robert de Souza !
Splendide évocation pleine de souffle à la Aspe à la plume bondissante elle aussi 😉
>Merci pour cette très belle légende, lou! En revanche, je ne parviens pas à trouver la statue…
>Hi, poétesse leila, ravie de te retrouver en magnifique envol de mots iodés vivifiés;-)
>phil, jolie approche originale qui aiguise ma curiosité 😉
>arletteart, ta plume a gravé très beau et très fort sur ma plage, belle toile en devenir !
Bonne fin d’après-midi !
Ossiane
.
Glacis, lacis, entrelacs
or poudré jamais je n’en suis désamouré
orfèvre ou ornithologue
viendrais je à tremper ma plume sans trembler
que les douces et molles ondulations de sabline
me donneraient plus de force encore
Géométrie, motifs, répétitions
dans les allers et retours du flot
s’organisent les moindres contours
pas de prémices sans sacrifice
pas de rémiges pour qui rédige
le déploiement sans artifices
Poissons ou oiseaux … écailles ou plumes d’or … c’est SUBLIME… et je reste sans voix… quelle artiste tu es !!!
Le sable parle d’amour
C’est son si bel discours
De sa voix de velours
Quand il chuchote son jour
Et le serre son amour
Event tail, l’événement est dans la queue
mais si la lumière allume des trainées d’or
c’est toutes plumes dehors que se pare…
entre le jour et la nuit
la mer à déposée son offrande si belle
que le sable en a fait un habit de rêve
bonne nuit à chacun
>aspe, grande découverte pour moi aussi que Robert de Souza !
Splendide évocation pleine de souffle à la Aspe à la plume bondissante elle aussi 😉
« »Ossiane » » je ne sais pas si la plume est « bondissante », quand le coeur est à la mer…mot à mot…à la mer profonde, profondément…profond dément l’âme à mer…là ma mère…trompète triomphale d’Apollinaire…
un air parfait sur l’éventail des vents océan …
bondissant
comme la vague
dans l’espace
et le temps des goèlants
passe-passe virgule dans un vertige d’écumes
et de fracas
sur les eaux
oubliées
des fuites en avant
quand gronde l’azur bleu gris doré du large
plage
paisible
des amours tumultueux
l’âme amère de trop aimer l’être adoré…
bondissant…des vagues d’une mer apaisée…
Bon dimanche à l’équipage !
Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
Le dieu ailé assyrien
Fatigué de voler
S’est reposé un moment sur la plage
A laissé la marque de son passage
Et sur le sable d’or
Reste la signature
De ses plumes légères
En bas-relief éphémère
Que la marée va emporter
Et faire disparaître
A tout jamais….
http://expo.bcbg-france.com/italie/images/angeassyrie.jpg
Heureusement qu’Ossiane était là
Pour les sauver de l’oubli éternel !
Biseeeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeee
PS / Quel bonheur d’admirer pareils bas-reliefs sableux !
J’imagine le plaisir de les avoir sous les yeux, et de ne plus savoir où donner de la tête devant pareil spectacle ! J’imagine….
la mer caresse
le dos du monstre béat
sous poussière d’or
Montparnasse
Le cœur serré des sacs gonflés comme des voiles
C’est une marée humaine qui déferle sur les quais
A l’ouverture des portes les hommes se précipitent
Les pas martèlent le sol comme quand la pluie crépite
Certains les yeux au ciel espère trouver la voie
ils tombent sous le charme des chiffres qui s’affichent
Les hommes s’y côtoient avec indifférence
ils écoutent les voix qui viennent du haut parleur
Ils ne viennent pas ici comme on va au musée
Pour rire des création de l’art contemporain
Ni parler de lumière en termes mesurés
Il n’y a pas la place ici pour s’amuser
ce que tous cherchent ici c’est à prendre le train
Des trains couleurs de sable et de ciel azuré
Alain
C’est beau un sable de plage
Une page de vie
Un bâton pour écrire
Ou juste un coquillage posé
Par la main délicieuse
Et le regard se pose
Apprécie cette vie
Qui se donne à se vivre
De belle intimité
Ecritures silencieuses
De l’orteil enfoncé
Ou le petit doigt complice
De Babylone à Bab el oued
de Byblos à Tamanrasset
le sable enregistre
les couleurs scintillent
le poisson frétille
point de vétille
dans la grande courbe du temps
battent les ailes du plaisir
voguent les vagues du désir
à nous toucher, à nous saisir
je brise le silence
non pas que l’inspiration me vienne
mais juste pour vous saluer
après cette journée grise
bonne soirée à chacun
en attendant les merveilleuses photo d’Ossiane
–
… je brise les nuages
afin que l’espoir en demain vienne
et juste pour vous souhaiter
une bonne, douce et tendre nuit….
Chûûûûûttttttt…
–
Biz Ossiane et vous tous.
–
Je reviens vers cette plage dorée
Baigner à nouveau mes yeux
Dans ces vagues de miel
Respirer l’odeur du sable mouillé
M’enivrer de cette terre de lumière
Suivre du regard ces ondulations qui s’estompent
Et qu’une marée bientôt emportera
Je reviens parce que ces images sont admirables
Dans leur perfection, leur raffinement
Elles font naître rêves et contes
Atmosphère incroyable,à l’approche de la nuit
Je me demande ce que demain nous offrira
Pour encore nous émerveiller
Insatiables que nous sommes
Devant ces œuvres féériques
D’un pinceau magique sur les plages de l’océan
Je veux simplement rester là,
Regarder, ne plus penser, me taire
Parce que c’est beau, très beau
Me lover sous les ailes de l’oiseau,
De l’oiseau aux plumes d’or.
____
Bonne fin de soirée
–
Monique :
Belle nuit
Dans ton nid
D’or.
Dors.
Sous plumes-magie-féerie…
–
Bourrache
J’y vais première porte à gauche en haut de l’escalier,je dors d’ores et déjà !
t’embrasse bonne nuit
Se coucher sur la dune
Abrité de la brise
Regarder sous la lune
La vague qui se frise
Et s’endormir comme un enfant
A la berceuse de l’océan
C’est beau, c’est doux, de bien jolis mots paisibles , belles rimes, petite poésie romantique, bien agréable avant d’aller dormir. Merci Jean
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Jean : ça c’est un joli rêve…
mais fait trop frais chez moi.
Donc ce sera
en haut de l’escalier
première porte
à droite.
M’en vais dormir sous … toit … !
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Ossiane, voici la statue, à partir d’un autre url. On ne voit pas les « écailles » sur le dos de l’oiseau mais on peut s’en faire une idée.
http://www.virtualmuseum.ca/Exhibitions/Haida/java/art_applets/anim_raven_frame1.jpg
Bises et bonne semaine
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Bonsoir à vous,
Des plumes bondissantes, je confirme aspe, ont continué de déposer une coulée de merveilleux sur cette plage pendant le week-end et je vous en remercie. Honorée et touchée de voir ces photos embellies avec vos mots choisis et généreux.
J’ai vu lou, merci;-)
Heureuse de servir à quelque chose, christineeee;-)
Je vous envoie du beau soleil du soir.
Je monte une marche vers l’éllipse;-)
Ossiane
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Un bisous de passage,…je suis caraibeenne et adore… la réponse sur http://lescaraibes.free.fr
Petit apperçu :
FEMME RESISTANCE
Femme tant que les étoiles brilleront, il va falloir lutter
Prendre sur soi pour briser cette solitude qui nous fait perdre espoir
Se lever, marcher pour gagner notre liberté
S’armer de courage, de connaissances pour exprimer nos revendications.
Oui femme, comme la fleur a besoin d’eau
Tu as besoin de vivre, d’aimer, de rire de reconnaissance
Tenace, réaliste patiente tu revendiques le droit à l’égalité
Volontaire et combative sans relâche, tu continues à te battre.
Femme, ta patience t’a permis de gagner des batailles
Tolérante, tu as su comprendre autrui sans préjugé
Car intelligente, responsable, solide, tu ne cesses d’avancer
Pour vaincre la maladie, l’exclusion et la méchanceté.
Oui femme du monde, ta sensibilité apportera la paix
Ta parole, ton endurance face aux difficultés
Montrent ta résistance et ton envie d’exister
Envers et contre tous en développant ta confiance en toi.
Béatrice COMAN
Viens de faire un détour par les caraïbes sur le site de Béatrice, le temps de m’imprégner d’images de rêves qui côtoient la vie bien réelle et peut-être pas toujours aussi idyllique qu’il y paraît. J’aimerais comme vous, que toutes les femmes avec leur sensibilité si grande, aient cet esprit « combattif » pour parvenir à ce que tous les êtres humains hommes ou femmes soit égaux devant la vie. Je mets « combattif » entre guillemet car c’est plutôt faire avancer les mentalités sans agressivité vers plus d’humanité, et dans ce monde tel qu’il est, préserver comme vous le faites, sa part de poésie, rien ne peut se faire sans elle.
>Merci de votre passage et de votre beau poème, Béatrice! Vous êtes la bienvenue. Belle aventure avec votre livre. Amicalement!