Découpe

Découpe

L'année du boeuf, le boucher taille une bavette place de la Poste

Lecture du Haïku Calligramme: de l’extérieur vers l’intérieur

L’année du boeuf
le boucher taille une bavette
place de la Poste

Dans le village de Roussillon en Provence.

50 réflexions sur « Découpe »

  1. Pour qui la découpe?

    Quatre boeufs attelés, d’un pas tranquille et lent,
    promenaient dans paris le monarque indolent.

  2. Les quartiers se découpent vastes corps de village
    Dans ta bouche rit le ciel sur un collier de rues
    Un filet où se plonge le soleil reposé
    Une côte gravie jusqu’au carré de cœur
    L’aventure des mets rouges dorés sous les rayons

  3. Retour à la terre
    Exil de tout paysan
    En marche vers la ville.

    La terre parle d’amour
    Offert parmi les sillons
    Que l’homme trace d’effort.

    La récolte est sûre
    Le riz horloge des saisons
    En pluie sur nos peines.

    Les caprices du temps
    L’homme affronte la nature
    L’eau sur la cheville.

    Le bœuf avance las
    Dans l’acharnement du maître
    Comme lui décharné.

    Comme lui passionné
    De la vie qui se déploie
    Au sein des rizières.

    Et la destinée
    Au seuil des commerces de viande
    Tempère les passions.

    Ainsi tout l’amour
    Immense bonheur de nous deux
    Marche à petits pas.

    Point n’en faut de chair
    Que celle touchée par le signe
    Un sens à l’épreuve.

    Sur la terre humide
    Le bœuf les pieds dans la glaise
    Avance sans hurler.

    Sur la terre qui saigne
    Le bœuf sublime la beauté
    Au dessus des fleurs.

    Sur la terre qui meure
    Le bœuf n’aime pas se coucher
    Le fusil au poing.

    Sur la terre fertile
    Le bœuf parle de courage
    Avec le boucher.

    Et peut être qu’il va croiser la petite vache des Carpathes, ce bœuf chinois.) Il y a des écrivains comme ça qui croisent les personnages de récits différents…j’ai déjà vu ça mais je ne sais plus dans quel livre.

  4. Bien dans les tons!…..
    ___

    Sur tes joues en feu
    Une esquisse de sourire
    Ta bouche-chérie
    ___

    et sur les façades rouges que les maçons charcutent et rient !!

  5. Dedans ou dehors
    Ils se taillent une bavette
    Les qu’en-dira-t-on

    Qui dit que c’est tendre à souhait les papoteries!!!

  6. De la palette du boucher
    A la palette des couleurs
    Il n’y a plus qu’une palette
    La palette d’un calligramme
    Où j’ai trempé mon pinceau
    Pour y écrire trois mots

  7. Des coupes franches comme autant d’atouts dans sa manche
    des plats de côte à démonter, des feuilles qui tranchent
    et puis aussi des carcasses suspendues par les branches
    une rude profession physique ou jamais ils ne flanchent
    une caste étrange qui de pére en fils vers le roti penche
    un tablier bien enveloppant, un petit bonnet blanc
    pas de moulinets juste des coups directs et efficaces
    un teint suave qui respire la santé, pas trop couperosé
    pour qui aime la bonne chair, amoureux des patés
    abats en tous genres, couenne et lard double
    oreilles et queues, pieds paquets bien ficélés

  8. Débiteurs d’animaux nous leurs sommes créditeurs
    parfois mis au ban presque en marge ils émargent
    connaisseurs de l’anatomie ils pratiquent la macrotomie
    se fraient des passages dans des paysages de nature morte
    n’échappent pas à leur destin qui est de préparer des festins
    laissent parfois serpenter de belles longueurs d’intestins
    maniant scies, coutelas et tranchoirs du froid ils sont l’alliés
    et si le sel les aide encore, ils ont aux épices largement renoncé
    préférant dans les bêtes délivrer un savant énoncé
    pas haruspices qui chercheraient dans les viscéres un destin
    il se lévent souvent très tôt pour aller aux halles au petit matin
    capables de nourrir des plus démunis jusqu’au gratin

  9. L’humain ne se nourrit pas de rêve
    mais cela le met seulement en appétit
    pour s’asseoir à la table de l’avenir;
    après il faut savoir déguster le présent
    même si l’on aime plus ou moins l’instant;
    il faut se laisser porter par les saveurs inconnues
    sans apriori sans préjugé;
    sans se goinfrer ni se presser
    juste prendre le temps;
    se delecter!
    une fois son rêve consommer
    il faudra encore rêver à nouveau
    pour ne pas mourir et rester sur sa fin;
    mais rien interdit de ressasser le même rêve
    on ne risque pas l’indigestion
    juste parfois des désillusions;
    mais sans cette appétence illimité
    les jours ne sont qu’abstinence de la vie
    que jeûne de tous les plaisirs
    que lente agonie
    vers ce monde ou plus rien n’a de consistance…

    bone soirée a chacun et bon reve

  10. Goût et odorats sont des sens sinon essentiels du moins majeurs
    dans l’art de la table.
    La mémoire olfactive est des plus fidéles et précoces
    qui nous conditionne dans tant de négoces.
    Doués d’un solide appétit on s’apprête à circonvenir le rôtis,
    qui songerait à rester sur sa faim.
    L’appétit est un vital au dessous de tous soupçons,
    un cordial qui réconforte, une raison comme une autre
    de vivre d’un repas à l’autre.
    Jamais rassasiés de ces nourritures terrestres
    voulons élever en plus de ces animaux domestiques
    nos sens ou notre esprit ?
    Continuer cette longue chaîne alimentaire
    et nourrir tant d’espoirs
    et au milieu des agapes
    les invités laisser choir ?
    Avec insistance éviter les carences
    manger presque en cadence
    penser à ceux qui manquent de tout
    et tousser de tant d’insouciance ?

  11. Mon cœur à faim
    Il s’offre aux bouchers
    Qui le vendent au plus offrant

    Mon corps à soif
    Il s’abreuve aux mains
    Tachées de sang

    Mon cœur est triste
    Il bat pour ses élus
    Qui le négligent

    Mon cœur souffre
    De les voir s’abreuver
    Dans les bras d’une autre

    Mon cœur sourit
    Car il et bon
    Il plait c’est déjà ça

    Mon cœur survit
    Dans cette boucherie

    Il vit ….

  12. – Et pour lesieumic ?
    – Leuvem un lonbem ligogem pas trop lerche, j’ai le larfeuille à sec dans le lardeuss.
    Pas loufoque, lamfé du louchébeme glisse en loucedé dans le lacsé
    Un lurepem lartiékem de lorpic et du mou pour le chat …

  13. A quelques semaines près..quelques jours…au moment des gelées..la « bavette » de Ossiane se transformait en « onglet »…Froid…blancheur…réchauffement…rouge couleur..En délirant un peu..le boeuf devenait « merlan » …le boucher passait pour une « poire »..et bien evidemment l’auteur de ces lignes avait une « araignée » au plafond..
    Pensées Ossiane..

  14. .

    Entre coupe et découpe, bavette et plat de côtes, le larfeuille à sec dans le lardeuss (dixit jean;-), je m’amuse beaucoup en vous lisant;-) Rien ne vous arrête 😉 Un grand bravo pour l’humour, les jeux de mots, les papotages de boucherie à l’échalote mais aussi pour les choses émouvantes que cela peut éveiller en vous.

    Les odeurs de printemps me font sortir de mon terrier;-)

    Bonne soirée et bon appétit 😉

    Ossiane
    .

  15. .
    Et juste au moment où je m’en vais, un petit signe d’amitié à pierre b qui passe par là et me fait rire aux éclats avec son araignée au plafond et son filet mignon de mots cuisinés;-)

  16. Nous qui savons les tours de main du compagnon
    Nous qui savons comment le limon s’est changé en viande rouge
    la viande en âme
    Et l’âme en vérité par décret du langage

    Jean Rousselot

  17. Bonsoir Ossiane, les chaussures encore couvertes des ocres de Roussillon sous un soleil d’enfer, un vrai bonheur.
    ___

    La montagne s’est tranchée
    Et son sang coule en abondance
    Sa carcasse mise à nu
    S’enveloppe de chaudes couleurs
    Sa chair s’est ouverte au soleil
    Et ses veines la parcourent
    En sillons rouges et ocre
    Charnue et généreuse
    Jusqu’au dernier grain
    Poudre jaune aux reflets rouille
    Sous la coupe du vent
    En falaises multicolores
    Nervurée à souhait
    Ouvre ses entrailles au ciel
    Et le ventre ouvert nourrit toute curiosité
    Découpe livrée aux intempéries
    Carnage qui s’étale sous nos pieds
    Dans une féérie de formes et de couleurs
    J’en savoure les plus belles pièces
    Et caresse avec délice
    Cette chair tendre et douce
    Aux parfums envoûtants
    Des pins parasols et herbes de Provence
    Chair que l’on pétrit à pleines mains
    Et dont le sang de ses veines
    Agrémenté des meilleurs pigments
    Viendra couvrir les plus belles toiles
    Alimenter l’inspiration de grands artistes

    ____

  18. Aïe, je préfère pin maritime à pin parasol, donc lire :

    Aux parfums envoûtants
    Des pins maritimes et des herbes de Provence

    C’est très important les odeurs et les saveurs en art culinaire, il s’agirait de ne pas manquer aux meilleures sensations.

  19. Rideaux vichy, harmonie de rose
    carillons dorés
    Boucherie raffinée
    pour boucher poète
    « Votre gigot d’agneau, c’est pour offrir, ma petite dame
    je vous fais un paquet cadeau! »

  20. Quand on veut mettre son grain de sel
    on essaie d’avoir de l’os à moelle

    Mais ces histoires ne sont pas servies
    toutes sur la tranche

    Comment aborder dans le vif le sujet
    et sans tomber dans la panade
    évoquer la panure

    Sans laisser de côté le gibier
    qui loin de s’agiter à une potence
    nous évoque toute cette nature
    dans sa vitalité

    Pas d’imposte ni d’imposture
    juste des petits carreaux
    en devanture

    Et cette chanson de léonard Cohen
    qui revient en boucle
    ou encore cet album de Génésis
    « and the lamb lies down on Broadway »

    Lever des filets sans se défiler
    hausser le ton pour avoir du jarret
    préférer la macreuse sans baisser les bras

  21. Pas de vache de réforme
    symbole de triste méforme
    de fiéres bêtes élevées au pré
    à la robe bien marquée
    manque juste le disque solaire
    pas manoeuvre d’apothicaire
    et dans l’oeil placide
    pas un penchant acide
    juste une belle ouverture
    ornement d’architecture
    quand à la langue gluante
    c’est dans les sous bois
    qu’elle se plait de droit
    elle n’a rien de remuante
    quand à monter sur le toit
    c’est être d’alpage
    à défaut d’être à la page

  22. On savait les animaux oblitérés
    de ces marquages qui signent la provenance
    pas tous frappés sous le sceau de l’évidence
    et par forcément voués à la providence
    mais leur nature est elle obérée

    Dans les corral on est Ok, c’est au fer
    qu’on a décidé de les marquer
    plus de risque de les égarer
    car leur propriétaire à la vue est offert

    Entre les tatouages sans age
    et les sertissages de bagues aux oreilles
    tout ce cheptel débonnaire et bien sage
    durablement est enregistré
    pour faire vivre la sacro sainte traçabilité

  23. Place de la Poste
    Les devantures se suivent
    Et ne se ressemblent pas
    Coquetterie de l’une
    Austérité de l’autre
    Senteurs accueillantes
    Ou volets clos
    Et c’est pourquoi
    Sur chaque pas de porte
    Les mots diffèrent
    Pour nourrir et le corps et l’esprit
    Solliciter la curiosité
    Et mener au plaisir
    Tous les sens des passants.
    Qu’il est doux d’errer
    Dans les rues et ruelles
    En quêtes de petits trésors
    Et au bout du « chemin de ronde »
    S’asseoir sur un banc de pierre
    Goûter les derniers rayons du jour
    Et sentir en soi les frissons du bonheur.

  24. Notre boucher a son atelier
    Dans une ruelle du village
    A côté de l’église
    Et de l’ancien presbytère
    Une toute petite rue
    Coincée entre deux murs de pierres
    Un peu plus loin
    Dans une rue en pente nord-sud
    C’est l’atelier du cuir
    Non, n’allez pas croire
    Ils n’ont rien en commun
    Le premier coupe, taille
    Cuisine et façonne des saucissons
    Comme il n’en existe nulle part ailleurs
    J’entends lorsque je passe
    Le bruit des hachoirs
    Mais surtout je sens des odeurs sublimes
    Un mélange de viande rôtie et d’herbes
    De daube provençale, et de fromage de tête
    Il est bien plus qu’un simple boucher
    Qui débite des quartiers de viande
    Il est fin cuisinier et d’une grande gentillesse
    Notre maroquinier s’affaire lui aussi dans son atelier
    Découpe, assemble et couds le cuir déjà tanné et teinté
    Il travaille avec minutie sur sa grosse machine à coudre
    D’où ressortent des objets à la finition soignée
    Tous aussi beaux les uns que les autres
    C’est un homme de gout, un artiste en sa matière
    Deux créateurs parmi tant d’autres
    Dans les petites ruelles de mon village.

  25. Monique !

    Et lorsque tu passes devant les boutiques…
    J’imagine les odeurs :
    Viandes rôties à la daube provencale
    Saveur colle et cuir,
    Goût cirage !

    Quel mélange !

    Sont pas mitoyens tout de même ?

    Biseeeeeeeeeeeeeeeees matinaleeeeeeeeeeeees

  26. Bonjour Christine et bon dimanche à tous.
    ___

    Suffisamment de petites rues
    Pour laisser à chacune
    Son offrande d’ odeur
    Le parfum du cuir
    L’odeur du bois de cheminée
    De l’oignon qui roussit
    D’une viande qui grille
    Des violettes du jardin
    Du mimosa qui ploie sous les fleurs
    De la terre mouillée
    Des croissants du boulanger
    De l’odeur du café chaud
    D’une façade que l’on vient de repeindre
    …………………………….
    Oui, mon village est riche de tous ces parfums
    Et je les cueille les uns après les autres
    Comme l’on cueille des fleurs ,
    Pour en faire un bouquet.
    Du boulevard du château
    A la rue du Moulin d’huile
    De la place de la Poste
    Au chemin du Jeu de mail

  27. couleur de viscères
    les outils neufs rutilants
    de l’arrière saison

    toute rouille aux joues
    à l’arrière boutique
    du moue pour la chatte

    à l’arrière pays
    une banderille à ma tite vache
    la charcuterie s’ouvre

  28. Ciel bas et gris, à peine un petit souffle d’air, j’écoute Simon and Garfunkel, The Sound Of Silence…..
    _____

    La morte saison
    Silence dans les rues désertes
    Le temps suspendu

    _____

    Fermeture hebdomadaire à la Boucherie Charcuterie, porte fermée, rideaux tirés.
    Congés.

  29. Bourrache, merci, main dans la main, il y a une chose qui jamais ne doit fermer, c’est notre coeur.
    _____

    Oui Attendre,
    C’est long parfois,
    On finit par ne plus y croire
    Mais l’on attend toujours
    Parce que peut-être
    Qui peut savoir
    Alors on attend
    Et l’on y croit
    Un jour viendra
    Tout peut arriver
    Même ce que l’on attend le moins
    C’est ça l’espoir
    Qui dit en le faisant croire
    Que rien est impossible
    Le pire étant
    De ne plus rien attendre.
    ____

    Bonne soirée à tous les amis de passage.

  30. Elle a de ces manières de ne rien dire
    Qui parlent au bout des souvenirs
    Cette manière de traverser
    Quand elle s’en va chez le boucher
    Quand elle arrive à ma hauteur
    Pour moi c’est sûr, elle est d’ailleurs
    Et moi je tombé en esclavage
    De son sourire de son visage…

    Pierre Bachelet

  31. Délicates chairs de peau
    Veinules de bel sang rouge
    Senteurs d’être joli
    Tous les deux
    L’un contre l’autre
    A fleurs de peaux

  32. .
    Merci et bienvenue à Miren et au Pierrot pour leur gentillesse et plein de bises aux fidèles poètes talentueux.
    .

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