§ Emanation

Sant'Antonino en Balagne

Sant'Antonino en Balagne

Vapeurs de rêve, de la brume en volutes, pieds dans le vide

Lecture du Haïku Calligramme: droite, gauche, bas

Vapeurs de rêve
de la brume en volutes
pieds dans le vide

Des hauteurs de Sant’Antonino en Balagne. Voir la Carte de Corse  

74 réflexions sur « § Emanation »

  1. L’homme, moderne Pythie était là et faisait pitié
    devait-il rester là à fixer l’horizon au risque de s’asphyxier
    devait-il sauter sans aucune garantie d’atteindre l’éternité

  2. Brouillard ou fumée, cendre ou poussière
    au bord du gouffre la pensée vagabonde
    que la brûme se dissipe pour révéler le paysage

  3. Et le muret de pierre qui bordait la maison
    Etait une loge offerte entre rêve et raison
    Tu y passais des heures contemplant la nature
    Entre montagne et mer tu sculptais le futur

    Tu inventais des choses de ce lieu stratégique
    et la vapeur montait de tes visions magiques
    Les entrailles de la terre s’ouvrant en fou geyser
    Respiraient et soufflaient leur eau à ciel ouvert

    Et puis soudain c’était un barbecue géant
    De ces petites sardines qu’on grillait tout en bas
    parvenait le fumet dont tu étais friand

    Et tes pieds dans le vent rejoignaient tes pensées
    Très librement dans l’air ils dégustaient le temps
    Qu’ils effaçaient toujours pour le faire avancer

  4. Elève Ossiane ! On vous l’a dit et répété mais vous n’écoutez pas ! La cuisson du missionnaire nécéssite un chaudron !!

  5. Coucou, Ossiane

    Aujourd’hui, je retrouve avec grand plaisir un bout de la Corse avec les hauteurs de STAntonino!!…que de souvenirs s’y attachent..je l’ai parcouru durant des vacances..lointaines..mais qui affleurent à ma mémoire…avec tant de nostalgie…

    Le calligramme photo est superbe…d’accord avec MariaD!

    Les pieds dans le vide
    Des rêves à fleur de tête
    Flous ou limpides
    Des rêves à se cogner la tête!

    Des rêves bleus
    En envol vers les cieux
    Des rêves lumineux
    En volutes soyeux!

    Des rêves orange
    Cerclés de camaïeu
    Des rêves étranges
    Où l’on longe la frange
    Des cieux
    Les yeux embués de larmes
    Ancrés dans des souvenirs
    Doux, amers et tendres!
    J’aime à évoquer leur quintessence!

    Des rêves rouges
    Soleils couchants flamboyants
    Aux ors incandescents!
    Des rêves rouges baisers
    Rouges coquelicots
    L’imaginaire va au galop!
    J’embrasse la terre entière
    Le vertige me plonge à ras de terre!

    Des rêves arc-en-ciels
    Des rêves irréels!
    Le manège de la vie
    Virevolte dans l’infini
    Les pieds dans le vide
    Les pensées s’affolent!

    Où est donc le paradis d’antan?
    Où es-tu à présent?
    Tu étais si petit et si fragile
    Je tenais ta main dans la mienne
    Je croyais que ta vie m’appartenait
    Et tu étais confiant, souriant
    Où es-tu à présent?
    Je contemple le ciel
    Mes pensées tourbillonnent
    Me font tourner la tête!
    Je t’espère heureux
    Même si tu me fais du mal
    Par ton silence infernal
    Mon fils
    Je t’aime!!

  6. L’ogre au souffle puissant
    Dévaste sans remords le printemps
    Et précipité dans l’obscurité
    La journée à peine éveillée

    Repu de boire les océans
    Il vomit sur la terre bruyamment.
    Et ses yeux injectés de lumière
    Lance des flèches guerrières.

    Comme un monstre du temps passé
    Il enjambe montagne et vallée
    puis dévore comme une bête affamé
    La nature blessée, harassée.

    Méticuleux et maniaque
    Avec son rire démoniaque
    Il se gave totalement souls
    Se délectant de presque tout.

    enfin rassasié il s’endort
    dans un silence assourdissant.
    La terre reprend ses esprits!
    il émane de son corps meurtri

    Un parfum léger et subtil!
    le soleil, discret et fébrile,
    éclaire d’une nitescence moire,
    La terre recouvrant l ‘espoir.

  7. Encore une photo que j’aime beaucoup en composition surtout la première mais au delà des arguments technique , je m’ intéresse plus à la sensibilité que l’image m’inspire en
    …la fumée des tempêtes submergent mon langage
    De ton écho rebelle drisse l’écoute
    De ma prose sanguine surf la solitude
    Des nuages ondulés obligent le hasard…

    Bises Bruno

    ps : Claudie , des mots touchant !!

  8.  »
    Tu es assis au bord du monde,
    et moi derrière un cratère éteint.
    Debout dans l’ombre de la porte,
    il y a des mots qui ont perdu leurs lettres.

    La lune éclaire un lézard endormi,
    de petits poissons tombent du ciel.
    Derrière la fenêtre il y a des soldats
    résolus à mourir.

    Kafka est au bord de la mer
    assis sur un transat.
    Il pense au pendule qui met le monde en mouvement.

    Quand le cercle du coeur se referme,
    l’ombre du Sphynx immobile se transforme en couteau
    qui transperce les rêves.

    Les doigts de la jeune noyée
    cherchent la pierre de l’entrée.
    Elle soulève le bord de sa robe d’azur
    et regarde Kafka sur le rivage.

    …………………………………… »

    Haruki Murakami…

  9. __
    Assis sur les bords du monde
    l’homme aux aguets
    dos rond sur les couleurs absentes
    ___

  10. Version 1

    Fumées bleutées,
    Le souffle de la terre
    En soupir exhalé,
    Montent légères
    Et emportent le rêve
    De l’homme au balcon
    Penché,
    Pensif,
    Admiratif…

    Version 2

    Fumées bleutées
    Du chaudron du sorcier
    S’élèvent dans la nuit
    La soupe bientôt cuite
    Le sorcier s’apprête
    A goûter…
    « Un peu fade ! »
    Et d’un geste
    Fait descendre du ciel
    Une pluie de lettres salées
    Légèrement pimentées…

    C’est ça la magie des sorciers !

    Quant à savoir de quoi est faite
    Cette soupe parfaite
    Allez demander la recette
    A un certain Bonbonze !!!

    Version 3

    Un Gainsbar
    Caché sous la rambarde
    Aurait-il encore
    Fumé un pétard ?

    Biseeeeees vaporeuseeeeeeeeeees
    Christineeeeeeeeeeeeeeeeeee

  11. il est fort joli ton calligrame, Ossiane….

    Du ventre de la terre
    Des volutes de brume
    Que le ciel se recueille
    Son coeur se fume
    Assis devant la naissance
    Du monde
    L’Homme regarde en aisance
    Ses pieds posés se fondent

    Mais son esprit
    Lui
    Il a osé
    Se nager se bercer

    Serrer caresser ses douces ondes
    Qui parfument son nez
    Et l’enlacent volupté
    Son bel monde

  12. Entre ciel et terre…..

    Assis sur le parapet du temps,
    Le regard posé sur le toit du monde,
    Dans l’odeur de fumée
    Me reviennent les émanations de la douleur.
    A l’horizon, une béante déchirure,
    Une entrave dans le feu de la vie
    Où passe le bleu du ciel.
    Les mains agrippées à la pierre
    Quand la terre sous les pieds se dérobe,
    Cherchent un point d’appui.
    Dans l’ombre des vapeurs,
    Le coeur en souffrance,
    Puise le contenu des rêves et de l’espoir
    .

  13. Claudie, je suis émue par la lecture de tes écrits entre les souvenirs aux couleurs du bonheur et la réalité du présent, profondément émouvant.
    Annick, merci, tes mots ont sur moi un pouvoir de relaxation.

  14. Ossiane,
    Calligramme d’une grande beauté, composition,couleurs, thème…solitude face à la vie, vertige au-dessus du vide, s’accrocher pour ne pas tomber, …. l’intensité des couleurs laisse à penser à une puissance équivalente aux pensées, en dehors du calligramme le passage du jour à la nuit donne une autre dimension aux ‘images…. mais ce sont des interprétations tout à fait personnelles. J’aime beaucoup.

  15. Son volcan à la vie
    Brûle si doucement
    Des volutes bleues

    Du haut de son très bas
    L’Homme cherche
    A savoir ce qu’il ne peut
    Savoir
    Car la vie
    Un mystère
    Et c’est fort bien ainsi

    Merci pour vos coucous, mes souhaits de bon après midi à chacun’e’…

  16. La solitude entre ses mains
    Devant ses yeux
    Vaporise sérénité
    La Paix le parcourt
    Lui en être
    Devenir c’est demain
    Et bien trop loin
    L’instant vécu intense
    Retrouvailles vapeur
    Odeurs de si bel bon
    Beauté telle infinie
    D’un horizon si grand

  17. Quelque un je ne me souviens plus ce matin a parlé de Kafka,
    Quelle bonne idée avec ce que nous vivons actuellement, si nous le lisons au second degres cela risque de nous prommette de bons moments .
    Si nous avions quelques fortes têtes peut être cela nous ferais bcp de bien .
    IL nous faudrais nous sentir concernés et les choses pourraient changer .
    Apres je promet a LOU de prendre une bonne douche habillée en  » rayons de soleil  »
    Savez vous je suis invitée a prendre un thé.Je vous embrasse tous Noisette.

  18. Merci Marc pour cette sympathique intention à travers ce merveilleux tableau de Caspar David Friedrich « le voyageur »

  19. L’Homme rend hommage
    A la Paix
    Cette chose silencieuse
    Merveilleuse
    Qui prend tout l’être
    Et le mène dans des terres
    Si vivables
    Loin si loin
    Encore plus loin
    Tout au bout

  20. L’écrit de Claudie m’a rappelé cette chanson de Jean-Jacques GOLDMAN. Ce n’est absolument pas un jugement de ma part sur Claudie. Son texte était très émouvant et je crois comprendre ce qu’elle peut ressentir. C’est simplement ce mot qui m’a renvoyé à ce texte que j’aime bien.

    Mon doudou, mon chéri
    Mon amour
    Mon amant, mon mari
    Mon toujours
    Des mots si doux
    Mais qui m’effraient parfois
    Je ne t’appartiens pas
    Des mots si chauds
    Mais à la fois si froids
    Je n’appartiens qu’à moi

  21. Dans ces vapeurs de rêve
    J’ai mélangé les lettres
    Et sans repos ni trêve
    Je m’emmêle et m’empêtre

    Tous ces Paveurs de vers
    Et Sous l’évier le bide
    De la broute en volume
    Ou alors moults bruves

    Je n’y comprends plus rien
    C’est décidé j’assume
    C’est un mal pour un bien
    Mon cerveau se consume

    J’arrêterai bientôt
    De fumer la moquette
    Je le fais illico
    J’ai trop mal à la tête

  22. > A Bruno, Monique et Marc, merci pour vos mots que je découvre maintenant. Parfois, les photos déclenchent un besoin impérieux de s’épancher..cela va mieux.

    >Rachel tu as raison, nous n’appartenons à personne qu’à nous-mêmes, mais il est difficile non pas d’admettre que son fils veuille faire sa vie mais qu’il ne communique plus avec nous, ses parents..

    >A Bernard, est-ce un extrait d’un texte de Haruki Murakami que tu nous a livré pour illustrer la note d’aujourd’hui, ou je n’ai pas compris car il est fait référence à Kafka, cet écrivain de l’absude?

    > A Ossiane

    Est-ce mon ordi, chez moi, qui a un problème mais je n’ai aperçu que 10 com y compris le mien pendant toute l’après-midi..

    Bises à tous et bonne soirée

  23. Elles sont très très belles, ces photos.

    Des profondeurs de mon coeur
    Jaillit un tendre parfum
    Une douce bruine soleil
    Pour te serrer si tendrement
    Toi qui me manquas tant
    Dans le plus profond de mon âme
    Je te serre à te faire perdre haleine
    Ou tranquillement si bellement
    En vapeurs si belles d’émotions pures
    Sentiments vaporisés si délicats

  24. Claudie, je comprends parfaitement que cela doit être très dur mais il faut se dire que les choses ne sont jamais figées et qu’elles évoluent.

    Marc, ton tableau est superbe.

    Quant à toi Lou tu deviens « pénible ». Tu écrits tellement bien qu’on a du mal à passer derrière toi. (sourire)

    Bonne soirée à tous et à toutes avec une pensée pour Ossiane

  25. Pour Marc,
    Dommage n’est ce pas que l’essentiel des tableaux de C.D. Friedrich soit en Allemagne, voire beaucoup plus à l’est, quoique ce tableau dont l’intitulé exact est « voyageur contemplant une mer de nuages » ne soit qu’à Hambourg…
    Pour Monique,
    Si vous ne connaissez pas ce peintre, allez au lien ci-dessous
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Caspar_David_Friedrich
    qui vous en dira plus sur celui qui, après des années de purgatoire, a été redécouvert dans les années 1980 et dont les tableaux ont souvent été utilisés/pillés en couverture de livres
    Pour François, le jardinier de Marandon, comment ça la Loire est monotone!!! Comme je n’ai pas encore pris le temps d’explorer votre site, j’écrirai simplement que ça fait maintenant 18 mois que je vis réellement sur ses bords et je ne me lasse pas de son côté changeant… et que je regrette ne n’avoir pas su plus tôt prendre le temps de la regarder alors même que cela faisait 18 ans que tous les matins je la longeais en me rendant à mon travail.

  26. Et vous !
    De l’Autre monde
    Couleurs odeurs et vibrations

    Emportez moi
    Enlevez moi
    Dévorez moi

    Emmenez moi dans votre danse folle
    Traînez moi dans votre enfer de tentations

    Secouez moi
    Réveillez moi
    Motivez moi

    Tout sauf
    Me laisser là
    Immobile sur ce mur …

    Action contre contemplation

    Ne me laissez pas
    Traîner les pieds
    Accepter la soumission
    Me livrer au destin

    Et vous !
    De l’Autre monde
    Couleurs odeurs et vibrations

    Venez à moi…
    Noyons nos sens à en perdre le sens…

  27. Dans ces émanations
    J’ai sculpté ton visage
    Inspiré de passion
    Et de beauté sauvage

    Façonné la vapeur
    Et polissant ton âme
    J’ai coulé la chaleur
    Pour allumer la flamme

  28. Je ne souhaitais choquer personne avec la « monotonie », simplement souligner le contraste entre la Loire d’en bas (vers Orléans) et la Loire d’en haut (vers chez moi), les gorges ont disparu, le fleuve s’est apaisé, la Loire s’est alanguie…

  29. au machu pichu
    la fumée s’est élevée
    torchère olympique
    entre assise benoîte
    et mer mointaine
    un soupçon de liberté

  30. >Anna :
    Prem’s ! Une première approche bien douloureuse et pessimiste 😉 Merci pour ta belle écriture.

    >Maria :
    Belle préparation à l’ouverture pour se remplir de rêves. Bises.

    >Thierry :
    Je vous malmène un peu ces temps-ci avec mes note nébuleuses 😉 Merci et bonne nuit.

    >Lou :
    Pas nébuleux du tout pour toi, lou 😉 Entre rêve et réalité, tes mots à savourer. Je t’embrasse.

    >bonbonze :
    Je ne suis pas sorcière, bonbonze ;-))

    >Pierre :
    Demi décollage seulement 😉 Bises.

    >mathilde :
    Bizarre ce texte qui ne passe pas… Je ne t’ai pourtant pas retrouvée dans ma cage à spams. Si ça reproduit, envoie-moi ton poème, je le posterai à ta place. J’aime cette image de bords du monde. Merci pour tes beaux mots.

    >claudie :
    La Corse te fait bondir et rugir ;-)) Ton poème est splendide avec toutes ces couleurs évoquées et ces souvenirs de bonheur chatoyant. Tes derniers vers sont émouvants et pleins d’amour. Je suis sûre qu’un jour il reviendra mais que pour l’instant, il se cherche. Merci pour ta belle plume vivante et sensible.

    Ps : Pas de problème sur ton ordi et personne dans ma prison. De manière générale, il y a un peu moins de monde à commenter sur les blogs.

    >marc :
    Bravo marc pour cette superbe vision monstrueuse ; elle me fait penser à mon lion rouge 😉 Merci pour le parallèle avec ce beau tableau. Bises de la nuit.

    >bruno :
    J’aime aussi ces deux photos ainsi que la matière sombre de la pierre. Me font penser à des ambiances siciliennes et volcaniques de film en noir et blanc à la Pasolini 😉 Merci Bruno pour ta belle poésie.

    >bernard :
    Merci pour ce magnifique extrait de Murakami, j’aime beaucoup cet auteur mais je n’ai pas lu son Kafka. Bises.

    >Christineeeee :
    La fumée, le rêve, le sorcier, la soupe à Bonbonze et Gainsbourg, ça plane fort pour toi, Christineeee 😉 Une autre façon d’approcher ces images que je n’avais pas imagnée ;-)) Bises du soir et merci.

    >Annick :
    Merci Annick. Ca vaporise fort 😉 La naisssance de ton monde est spendide et pleine de douceur. Bises à la reine de la paix 😉

    >Monique :
    Oui Monique, on peut voir des tas de choses dans la posture de cet homme assis au-dessus du vide. Ton premier poème est beau et déchirant. L’image du toit du monde est très belle et permet de se raccrocher. Pour ma part, j’avais envie d’y voir du positif. Je t’embrasse et te souhiate une bonne nuit.

    >Noisette :
    Bonne et douce nuit à toi.

    >François :
    Je sais bien que je t’ai frustré avec l’interruption de ce voyage en Corse 😉 😉 J’y reviendrai de temps en temps en sauts de puce et autour de mes thèmes. C’est vrai je ne bouge pas beaucoup mais j’essaie de varier les angles d’approche de ce pays de Loire qui m’émeut. Bises.

    >rachel :
    Ton poème est très amusant avec ton cocktail de lettres en shaker ;-)) Bravo ! Je t’embrasse.

    >nigra :
    Coucou Nigra ! Splendide as usual 😉 Que d’énergie, de ténacité, d’appéti de vivre tu fais passer dans tes mots. Ca me donne des frissons 😉 Bravo !

    >regard :
    Belle inspiration et torchère d’actualité 😉 Merci pour ta superbe approche. Bonne nuit.

  31. beau, si beau devant toi ce ressac
    et la fumée légère qui s’élève
    te grise un peu
    goutelettes fraiches en suspension,
    mais ne te perds pas trop dans ta contemplation,
    ton dos est si tentant !
    et une imbécilité de passage
    pourrait mettre fin à ta méditation

  32. Suspendu, perdu, pas éperdu, contemplatif
    absorbé, débordé, pas ingénu,
    tel l’oiseau sur la branche
    il ne pense pas au grand saut
    car il n’est de grand sot
    qui face au doute, reboot
    le trouble d’une vision
    comment dissiper le malaise
    jouer sur la dérision
    ne pas s’affaler en falaise
    éloigner toutes ces fadaises
    reprendre souffle, un peu d’aise
    le bout du bout, le bord d’ailleurs
    pour un temps ou une éternité
    ou l’imaginaire va se nicher
    sans jamais pleurnicher
    l’espace offre ravissement
    mais aussi saississement
    infinitude loin des platitudes
    reliefs et cascades
    pas une pochade
    just un souffle
    passant

  33. J’ai rouvert le cahier chinois l’autre jour dans un état de grâce: tout était parfait pour ça, les conditions réunies et le cahier chinois justement sur l’étagère que je m’étais dit « ah il est là, il attend, il faudra jeter un œil pour regarder un peu toute cette histoire ». Tu sais bien, ce sont les variations Ossiane. C’est mieux que roman. C’est plus adapté à l’internet. Et poésie ça non plus question encore un truc pour se fâcher avec tout le monde et atteindre l’âge de la retraite en haillons tandis que variation c’est pas incompatible avec les grandes charges de l’état, c’est même conseillé à ce stade. La petite Apollonie était assise à côté de moi lisant je ne sais pas, un truc sur Babar, ou Oui-oui, et j’avais mis de la musique et je me suis dit « ah là c’est le moment d’ouvrir le cahier chinois » et l’ayant ouvert j’ai lu cette note, sur le souvenir de ce type à Alger, il a dix ans, et de sa fenêtre dans la rue en bas, il voit un assassinat. C’est peut-être de ça qu’il se souvient assis sur le muret, plus tard en France, alors qu’il n’est pas devenu un personnage du roman, qu’il n’a pas encore été pris dans les volutes rêveuses de la variation.

  34. « que la brume se dissipe pour révéler le paysage »
    mais cette brume Thierry, le rêve la revêt: c’est une robe de mots, de poèmes et d’ émois . C’ est ça le paysage que nos coeurs partagent, il est là révélé. Et je le trouve si beau…
    bisou à vous, rêveurs

  35. « Nous sommes au bord du monde, dit Mireille et aussitôt je comprends l’image et elle me bouleverse.

    Il faut se représenter le monde comme faisaient les anciens : un vaste disque plat. Là où je suis, c’est l’intimité d’une maison, d’un village, d’une communauté ; de l’autre côté de ce bois, de cette colline, vivent des étrangers finalement familiers, avec qui l’on échange et l’on se fait un peu la guerre. Plus loin, aux abords de frontières que l’on n’a jamais vues mais que l’esprit se représente d’après les récits des soldats et des voyageurs imprudents, commence le territoire des Barbares ; plus loin encore des étendues dont la géographie est plus fantastique au fur et à mesure que l’on s’éloigne, des océans peuplés de monstres marins, des aurores aux couleurs jamais vues. Pourtant, quelles que soient les limites de sa propre expérience et l’erreur contenue dans ces visions, cela, c’est encore le Monde.

    Plus loin ? c’est le bord du Monde –un effrayant bouillonnement, une lumière aveuglante, un vide où l’on bascule, précipité dans une immensité noire et glacée. Dans cette chute vertigineuse on se défait, on devient du rien dans le néant. Quelle que soit l’habileté des conteurs à faire des fables sur les âmes, il est impossible de ne pas vivre avec au ventre la terreur de cette chute. Etrange paradoxe : c’est comme si nous avions déjà vécu ce que nous ne connaissons pas. La prudence de toute une vie, la force de tous les attachements sont impuissantes à nous préparer, à nous protéger. Avec le temps qui glisse, conscients ou insouciants, nous dérivons vers cette terre où il n’y a plus de terre, cette mer plus profonde que la mer et si froide, si brûlante…

    Le bord du Monde, c’est la limite de l’espace et donc celle du temps. Impossible d’aller plus loin sans disparaître : au-delà, le monde n’est plus –c’est-à-dire que nous ne sommes plus. C’est une croisée dans laquelle nous disparaissons, une limite située devant et qui jaillit soudain à l’intérieur de nous.

    Mireille écrit : « Il y a ceux qui se retournent pour tout embrasser, d’un regard tout prendre, tout étreindre, vouloir encore, totalement. Il y a ceux qui sont stupéfaits, tout arrive si vite, saisis par l’événement, emportés comme on dit, et ceux qui vivent un réveil de l’être, un sursaut, aiguisés par ce qu’ils perçoivent, ceux qui s’endorment, ceux qui glissent, ceux qui paniquent, ou parfois ceux qui s’en vont par atténuation du monde ; ceux-là ne quittent pas le monde, c’est le monde qui les quitte, doucement. »

    Il n’y a plus ni dedans ni dehors, ni ici ni ailleurs, ni maintenant ni demain –plus qu’un souffle que nous croyons être le vent et qui n’est peut-être que celui de la narine. Le vide s’étend et gagne, vide devant et vide à l’intérieur, vide unique où sont précipités toutes les émotions, les souvenirs, toutes les constructions mentales que nous avions patiemment édifiées. Nous ne savons plus ce que nous savions, nous ne sommes déjà plus ce que nous étions : ce souffle toujours, cette suspension au bord du vide.

    Au long d’une vie, patiemment, s’était édifiée la conviction raisonnable que la Terre était ronde

    Pour celui qui va mourir, la Terre est toujours plate.  »

    Antoine Audouard / La Maison du Bord du Monde

  36. Encore une photo admirable ! Nous voilà revenus en Corse !
    Cet homme assis sur ce rebord, c’est moi en ce moment qui regarde le Monde et les gens. Et je reste perplexe sur l’ÊTRE HUMAIN…
    Comme le chante Francis Cabrel dans « Assis sur le rebord du monde » :

    « Si j’ai bien toute ma mémoire
    Disait Dieu dans un coin du ciel
    J’avais commencé une histoire
    Sur une planète nouvelle, toute bleue
    Bleue, pour pas qu’on la confonde
    Je vais aller m’asseoir sur le rebord du monde
    Voir ce que les hommes en ont fait
    J’y avais mis des gens de passage
    Et j’avais mélangé les couleurs
    Je leur avais appris le partage
    Ils avaient répété par cœur
    « Toujours » ! tous toujours dans la même ronde
    Je vais aller m’asseoir sur le rebord du monde
    Voir ce que les hommes en ont fait
    Je me souviens d’avoir dit aux hommes
    Pour chaque fille une colline de fleurs
    Et puis j’ai planté des arbres à pommes
    Où tout le monde a mordu de bon cœur
    Et partout, partout des rivières profondes
    Je vais aller m’asseoir sur le rebord du monde
    Voir ce que les hommes en ont fait
    Soudain toute la ville s’arrête
    Il paraît que les fleuves ont grossi
    Les enfants s’approchent, s’inquiètent
    Et demandent « pourquoi tous ces bruits ? »
    Sans doute, Dieu et sa barbe blonde
    Dieu qui s’est assis sur le rebord du monde
    Et qui pleure de le voir tel qu’il est !
    Dieu qui s’est assis sur le rebord du monde
    Et qui pleure de le voir tel qu’il est. »

    Bonne journée à toutes et à tous,
    Bisous chère Ossiane,
    OLIVIER

  37. Et je te lis à l’instant, Olivier,
    je ne connaissais pas,
    c’est vraiment fort intense comme texte, merci,
    c’est fort profond de vie dans le sens de la vie. Je t’embrasse, et un bisou pour chacun.

  38. >Brigetoun :
    Une inspiration un peu machiavélique 😉 Ton personnage est vraiment en équilbre instable entre deux mondes. 😉 Il s’en faut de peu pour que tout bascule. Merci Brigitte, belle journée à toi.

    >Maria :
    Un magnifique texte qui illumine les photos. Un grand merci pour ctete découverte. Je t’embrasse.

    >Olivier :
    Bonjour Olivier, un saut de puce 😉 Je vois que ces photos te parlent fort mais il faut garder toujours espoir en lui malgré tout. L’être humain est une entité très complexe et déroutante 😉 En tout cas, ce rebord du monde continue de vous toucher et la belle chanson de Cabrel laisse passer beaucoup de choses en ce sens. Merci beaucoup, je t’embrasse.
    Voilà la vidéo de la chanson:
    http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftNg8.html

  39. Bonjour,
    Quelle chance de pouvoir aller visiter la Corse. Une île qui fait rêver et où le temps semble s’arrêter comme sur cette image ,fort belle d’ailleur !
    Je regrette simplement la modernité de la gouttière , qui constraste avec la rusticité de la maison. Cela n’enlève en rien au message que tu veux nous faire passer Ossiane !
    Bonne journée
    Eric

  40. Ossiane et Annick
    Oui un livre magnifique dont j’ai un peu égratigné le titre qui est « Une maison au bord du monde » et non pas « la maison du bord du monde », un livre à lire si l’on est sensible à l’accompagnement de la maladie en phase terminale… un livre poignant abordant le sujet avec pudeur et une grande sensibilité… un livre de la vie et la mort, de la mort et la vie…
    Un petit lien ci-dessous pour en savoir plus… si vous souhaitez le lire…
    http://pagesperso-orange.fr/mondalire/Maison_monde.htm#extrait

    Belle journée à vous tous

  41. Pour Nath…
    Qu’elle est belle cette photo… elle ferait bien en fond d’écran…

    Petit problème à résoudre :
    Combien faudrait-il de eeee pour qu’une fois empilés les uns sur les autres, tu puisses te redresser et retrouver toute l’énergie qui semble te manquer ?
    En attendant, bon courage à toi.

    Biseeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

  42. Il faut avoir un balcon sur la terre.
    Pas seulement une fenêtre sur le ciel,
    une maison dans les roches, d’ocre gris, d’équerres et d’obliques;
    un escalier d’ombre et d’espoir.
    Il faut pouvoir s’asseoir sur la vire,
    où l’espace attire, la peur de joies immenses.
    Au bord de l’oubli, des entrailles ouvertes,
    s’émouvoir d’être dieu
    pour inventer le monde.
    Être tout à la fois,
    le regard des montagnes,
    les lisières du corps offertes à la mer;
    les lointains horizons,
    soupirs bleus,
    l’évasion.
    De simples fumerolles,
    contempler l’incendie des désirs volcaniques,
    et la course des laves,
    l’embrasement des cieux.
    Il est des lieux ainsi,
    des nuits froides et pures
    pour se taire et apprendre
    à dénuder le monde.
    Silhouette lunaire
    à l’écoute du temps.

  43. Emanation du monde
    Je te renifle tendre
    Et pourtant tes parfums
    Ont des odeurs bizares
    Le goût de la vie se perd
    La vie s’en est allée
    Alors ma solitude happe
    De tout son plein
    Toute perle de vie
    Qui rend soi tout vivant

  44. Elle rêve d’un bel monde
    Où amour en tapis
    Que se marche le pied
    Délicat et sensible
    Amour dans l’air du temps
    En respire profonde
    Amour dans la beauté
    La beauté de ce monde
    Ce monde qu’elle appelle
    Devant cette cuvette
    Où macère tellement
    Des haines des pouvoirs
    Et l’être qui se souffre
    Agonise et se meurt
    Ô monde
    Mon bel monde
    Serre le d’Être Humain

  45. Sniffer et pas snipper, des odeurs et relents il traque la moindre parcelle
    et suit son bulbe olfactif.
    Odeurs et vapeurs, constantes bouffées de souvenirs, rémanentes fragrances des temps passés.
    Odorantes et affolantes mais combien stimulantes sont ces vapeurs insomniaques
    qui à toute heure nous matraquent, nous assaillent de toutes parts.
    Dans les mémoire du renifleur il y a de telles longueurs aromatiques, des mélanges rares et subtils de belle complexité.
    Dans le souvenir élixir il y a de troublants penchants dans un à pic vertigineux et toujours le doute en tête.
    Sans en tête les nuées montent et sans ambages elles nous submergent, sans entraves elles diffusent à travers nous.
    Hûmer l’humain, sans avoir le goût à sa main de tendre vers l’autre plus que de raison.
    Bel exemple dans l’exalaison sans imaginer la salaison pas de saison.
    Respirer vivement sans se pincer, à croire devoir défaillir dans une vision
    énigmatique.
    Et puis fermer les yeux et laisser venir à la conscience plus ques des images ou des formes, des impressions de parfum, des senteurs sans poids inutile, des aérosols
    de bonté/beauté.
    A vue de nez il ne semble pas troublé, juste hésitant, pas récalcitrant mais la vue trompe là ou le nez non, qui est la trompe; trompe la mort, pas mortadelle, du haut de la citadelle, à tire d’aile.

  46. Fini la fin du monde
    Volutes bleues s’élancent
    Sur les monts orangés
    De l’amour grand

    ((((Le livre de Walli, je vais le prendre comment, avec des bulles ou sans bulles???dixit Jean Sébastien…
    et je reviens à moi, à vous…))))

    Fini la fin du monde
    Volutes bleues s’élancent
    Sur les monts orangés
    De l’amour grand

    et finalement, l inspiration coupée, restera sur ses mots…sourire!
    il est fort beau ce calligramme..

  47. On dirait que
    La Loire un jour
    Un fort bel jour
    Tombe dans un cratère
    De laves et d’émotions
    De bels si ressentis
    Qui se splitchent frissons
    Alors La Loire se bulle
    Son volcan dans son lit
    Et s’étourdit se rit
    Se lit son bel roman
    Dans cette coupe superbe
    Pleine de vie si tendre
    La vie dedans la vie
    La Loire est amoureuse

  48. >Annick: merci , je ne sais pas , c’est sensoriel, c’est tensoriel
    c’est sorti comme ça, après les mots, les homophonies, la musique
    ça s’enchaîne.

    Merci Ossiane, ma fille rentre de Delphes c’est exactement pareil, dit elle ! :)))

    bonjour à marc, ravi de relire monique, merci à bernard pour son regard

    Lou : sans être dissipé 🙂 ce peut être une allégorie pour dire que le sens des photos ne me saute pas aux yeux et que je cherche, mais des fois ça ne vient jamais ou ça met un temps fou.

  49. Il a pris le temps de s’arrêter
    De s’asseoir et de rêver
    Rien ne peut l’atteindre
    Installé dans le silence
    Le rêve à portée du regard
    Le bien-être des hauteurs
    La solitude en partage
    Il contemple en retrait
    La fournaise du monde
    Dans le temps suspendu
    Du soir qui se profile
    Il s’abreuve de l’infinie tendresse
    De cet instant si doux

  50. Effectivement, Delphes, un des sites les plus beaux de Grèce à mon goût, donne cette impression de surplomb et laisse une grande et profonde impression, inspire le silence et l’admiration. C’est gigantesque de beauté.

  51. senteurs de l’ illusion
    douces vapeurs en spirales
    fondement de mon désert
    7777777777777777777777
    solitude exquise quand nous savons le partage absolu des familiers qui nous attendent … dans le lointain de la vallée…

  52. Thierry, loin de moi l’idée de critiquer tes mots. Je voulais juste exprimer l’émotion que j’ai ressenti en rouvrant cette page : Un peu de brume bleue a donné lieu à un tel partage de mots, de textes, d’humanité…
    Bref excuse-moi si je n’ai pas été claire.
    Tu vois Rachel mon expression en a du chemin à faire 😉
    Bisou à vous

  53. cette image et le poème sont magiques!
    C’est très beau.
    C’est un de mes favorits.
    :]

  54. J’aime vraiment le haîku. C’est simple mais puissant. J’aime aussi les images. Ils sont très beau.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *