Lecture du Haïku Calligramme: de bas en haut
Terre et pierres sèches
les empreintes des hommes
le linge claque au vent
◊ Quelque part après Belgodère…
Pour en savoir plus sur la culture en terrasse … Voir la Carte de Corse …
◊ Restanques, planches, terrasses, terre, mortier, la trace du travail des hommes… Brigetoun, Bourrache, Claudie, Pierre (2) et Olivier nous offre un joli florilège de poèmes autour de ces murets étagés.
pétri dans la lumière,
dans l’air, dans tes arbres
la poussière et l’odeur
piquante des herbes,
je te hume, t’avale,
ma civilisation.
Vieille science des pierres,
sobriété de l’ombre
et longue patience
mise depuis toujours
pour penser, construire
comme un réseau de nerfs –
terre domestiquée,
paysage humain –
les restanques
Vague après vague
L’homme édifie le temps
En quête d’un ciel
Vertes restanques
La vie qui se cimente
Travail de l’homme
Sans liant ni mortier
en défi d’équilibre
les pierres empilées
Terrasses où le raisin mûrit,
Terrases où les vendanges sont rudes,
Terrasses où le soleil flamboie,
Terrasses où l’on reçoit ses amis,
Terrasses où les femmes se bronzent,
Terrasses où la sieste est privilège,
Terrasses où je commande un café,
Terrasses où la parole est d’argent,
Terrasses où je regarde les belles passantes.
Terrassé, je vous quitte d’un pas léger.
Joli… joli… joli…
—
Terre et Pierre
S’unissent en terrasse
La Vie engendrée
—
… Et belle nuit… à toi… à vous…
pétri dans la lumière,
dans l’air, dans tes arbres,
la poussière et l’odeur
piquante des herbes,
je te hume, t’avale,
ma civilisation.
Vieille science des pierres,
sobriété de l’ombre
et longue patience
mise depuis toujours
pour penser, construire
comme un réseau de nerfs –
terre domestiquée,
paysage humain –
les restanques
Les tentatives d’implantation de rizières en Corse s’avérèrent un échec cuisant.
théatre de verdure
les acteurs sont partis
reste le spectacle de la vie
petites fourmies
sèchent son linge
sur les bancs de pierre
Fini le blé, l’orge.
Ces terrasses à l’abandon,
Marches de géants ?
Vestiges des temps qui passent
Ces murets à l’infini.
Pierres et cailloux
Abondante récolte
D’un coteau en friche
Témoignage suranné
D’une époque révolue ?
Ici ou ailleurs,
On se pose la question
De « vivre au pays » !
kirikino (http://www.kirikino.biz)
dans l’air crépitant,
la savante ondulation des restanques,
la terre et les pierres
montées par les mains des hommes,
les troncs poussiéreux
et torturés par l’âge,
la saveur des fruits,
il flotte encore
la trace des dryades,
de leurs chants, des dieux, de la poésie.
murets, parapets, terrasses ondoyantes
qui suivent des lignes doucement fuyantes
bandes de verdure qui s’appuient sur plus dur
niveaux, gradins, sans gardiens
espace délimité, sans nudité
s’étagent lentement dans la pente
maîtrise du relief et amoncellement
ces pierres comme les modestes reliefs
d’un repas qui tri et purifie
Pierres plates délicatement posées
parfois permettent de se reposer
négligeamment appuyé
retenir à la vue ce qui s’écoule
et sans cesse entretenir ce qui s’éboule
tel est dans le temps la perpétuation
pas de fondations, juste un entablement
c’est affaire d’habileté et mené rondement
parfois il n’en reste que quelques traces
le temps et la végétation sont passés
et ont versé sur les lignes désordonnées
une encre indélébile qui a tout effacé
Bravo , photos extrémement parlantes
pour le mortier il faudra imaginer cette main
de l’homme qui caresse la pierre et la dépose
comme invisible en la calant comme il se doit
Bonne journée à toutes et tous
Vague après vague
L’homme édifie le temps
En quête d’un ciel
___
Bonne journée à tous.
Ecouter dans le repli des mots
au creuset des mots non criés
cette voix qui presse les mots
qui nous soude comme mortier…
Dans le silence J’arpente
Ce torrent de verdure,
Qui Dévale la pente
Et Erode cette pierre dur ;
Il détruit les soubassements.
Qui s’affaissent et flanche.
effaçant inlassablement
Les traces de ces planches.
Pyramide ou les trésors
Poussaient à découvert.
Et permirent l’essor
De cette vertigineuse terre
belle journée
La terre remontée
à dos d’hommes et de femmes
pavois hissés
Terrasses, planches, faïsses (à rapprocher du sostellois « faissa »), bancels… me voici en Cévenne et ailleurs: mode de culture typique sur tout le pourtour méditerranéen. Un chef d’oeuvre avec ses escaliers de pierre ou ses échelles de bois pour passer de l’une à l’autre partie, ses pontons, ses canaux d’irrigation. Un paysage ci-devant horticole mais qui renaît, ici et là. Oliviers, châtaigniers, mûriers (anciennement, du temps de la soie), légumes (sur les plus basses en vallées), oignons doux comme en Cévenne, fleurs, etc.
Viens, nous te ferons
dans la montagne, ma belle
la courte-échelle
Un petit problème….le message est parti tout seul….mystère
Vertes restanques
La vie qui se cimente
Travail de l’homme
Bonne journée à tous
Ossiane
As-tu pu corriger les « bizarreries » de l’ordi?s’il te plait? Merci
Verdoie mon amour
Terrassé par ta beauté
Paradis sur terre
Bises à toi, Ossiane
On chuchote aux veillées
Que ces blancs murets
Venus de lointaines avalanches
Etaient jadis l’escalier
D’un être gigantesque
Qui faisait un pas
Ses vingt-huit kilomètres
La terre retenue
Pour vivre travail de Titan
Le temps d’un instant
Sans liant ni mortier
en défi d’équilibre
les pierres empilées
pas à pas
pierre à pierre
le niveau se trace
viens près de moi
sur l’herbe t’étendre
regarder les étoiles
Dans la montagne
la pente gravie
j’ai fait mon nid
sur un banc posé
un bancel de fougères
te ferais une couche légère
où nous nous reposerons
la pente affranchie
à flanc de montagne
Des gens sont passés là
Et ils ont bossé las
Ce qu’il en reste Là
ils sont fort tendres tes deux derniers textes, jeandler.
Fatigués d’entasser
Au fil de leurs années
Ils étendirent leurs corps
Et tous deux enlacés
S’aimèrent éternité
Beau, beau, beau … tout ça.
(bobos ?)
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>>>>>>>>A tous :
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Continuez-vous à voir s’afficher l’adresse email du visiteur précédent car je ne vois rien ce matin?
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Bonjour à toutes à tous,
Terrasses où le raisin murit,
Teraases où les vendanges sont rudes,
Terrasses où le soleil flamboit,
Terrasses où l’on reçoit ses amis,
Terrasses où les femmes se bronzent,
Terasses où la sieste est privilège,
Terrasses où je commande un café,
Terrasses où la parole est d’argent,
Terrases où je regarde les belles passantes.
Terrassé, je vous quitte d’un pas léger.
Superbes photos chère Ossiane !
Bisous,
OLIVIER
Ossiane
Miracle!!!Je ne vois rien!
Terrain vallonné
En offrande des hommes
Le mortier du temps
>Claudie:
Ouf, ça me rassure;-) Pourtant, ma demande auprès de l’équipe technique ne semble pas prise en compte. Ils ont dû faire quelque chose. Mais du coup, les cases ne sont plus préremplies;-)
… je voulais écrire : « qui faisait en un pas… »
Bonne journée !
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>>>>>>>>A tous :
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Nouveau commentaire de quelqu’un qu’on aime tous beaucoup:
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https://blog.ossiane.photo/2006/08/05/2006_08_peau/#comments
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.
terrasses qui arasent et aplanissent
nivellent et ainsi là définissent
ce que peut être un espace de vie
liens étagés pour mieux partager
les provendes , pas prébendes
qui sont dures à gagner
et ces strates auxquelles il faut se fier
de la verticalité prête à défier
assoient une vraie constance
et ces parois montées patiemment
qui défient temps et gravité
sans manquer d’une réelle beauté
bloquent et retiennent
suspendent et soutiennent
ces balancelles sur fond de ciel
et nous raménent à Saqqarah
au génie d’Ihmotep
pour s’élancer à l’assaut
Peu importent les pierres
schistes et lauzes
elles défendent une belle cause
félicitation à jeandler et à son inventivité incroyable
> ai envoyé un texte qui s’est perdu en route
pas grave on va regraver
L’Amour,
mortier de la vie,
bâtit des terrasses
dans notre coeur
pour y semer
l’herbe et les fleurs,
la tristesse et la joie.
Il y a toujours
Une terrasse
a être construite.
Ah! l’Amour.
mortier de la vie!
Je suis allée lire Bernard.
Il nous manque.
Sur un tapis volant…
Dans un voyage peu ordinaire
sur un véritable tapis persan
avec un charmeur de serpent
j’ai doublé un vol de chimères
fumant des narguilés d’encens
le voyage fut bien sûr salutaire
de haut on revoit son enfance
on revit sa jeunesse, immense
est le voyage si loin de la terre
pour s’envoler dans l’insouciance
Et retrouver les vertes terrasses
où les hommes de bonne volonté
de Nazca du Potala aux pyramides
du désert au mirage de l’Amérique
ont posé les briques de l’éternité…
Et si l’homme…
En métaphores en dédales de concepts philosophiques des ménades en sage Silène en hampe rose de sang de la psyché d’Aurélia de Nerval.
Psychédélique enivrent Satyre dès la han folie de Bacchus en explosion de mots désire d’Ariane j’affectionne un Apollon Dionysos. l’art d’une esthétique d’un savoir en archange dans l’ère des songes ou sous ma palette en écho amoureuse de narcisse j’élève au rang suprême le désir remords en antique égérie.
Petit texte retrouvé sur la folie des hommes, de mes mots, de … ;-))
Je t’embrasse Ossiane
quand les retanques sont plus faciles à cronstruire avec des mot qu’avec des pierres et cette sacrée terre
Nous sommes très beaux tous les cinq, je trouve
( … heu … troisième essai, les deux premiers se sont perdus dans le labyrinthe d’internet, je suppose …)
___
‘rci, Ossiane.
Brigetoun :
C’est vrai … belle photo de famille.
Biz à tous (même à ceux qui ne sont pas beaux !).
Clin d’oeil et sourire.
___
Belote, rebelote et dix de der.
Ai-je gagné ?
Envoi.
Foulées creusant le sable,
empreintes digitales,
coeurs gravés dans la peau des arbres,
filets de graffiti sur les murs d’un cachot,
rides et cicatrices
en quoi une vie se résume
encoches de bâton
noeuds de mouchoir,
tatouages
à la teneur d’archives ou de pedigree,
signes de quelque chose qui s’est passé
ou allait se passer
même à jamais perdues
ces traces
persistent peut être à peser
de toute leur minceur
sur l’inanité du rien
Michel Leiris (extrait de « Fissures » )
> J’aime également le charme de ces villages « suspendus » comme on en trouve en Balagne (Sant’ Antonino ) et Cordes (Tarn) où je suis passée il y a quelque temps..vaisseau de pierre ancré dans l’azur et dont Camus parlait en ces termes : « Le voyageur qui , de la terrasse de Cordes , regarde la nuit d’été, sait ainsi , qu’il n’a pas besoin d’aller plus loin et que ‘s’il veut, la beauté ici, jour après jour , l’enlèvera à toute solitude »
Voilà ma petite contrib du jour;)
Belle fin d’après-midi à tous
et je me joins à Brigetoun, d’autant que ces terrasses sont toujours à refaire et la terre à remonter; on peut vraiment saluer la témérité de ces hommes-là.
Je t’embrasse, Ossiane
Le quintet est fort harmonieux
Ces ouvrages ne sont pas seulement le symbole de l’opiniatreté de l’homme qui sans cesse talute, transbahute, et s’évertue à dompter
ces pentes. C’est aussi un mode de culture quasi universel en zone montagneuse.Dans le sud de la chine, notamment, la riziculture tient du mircale avec la nécessité, en plus, d’irriguer en continu et donc de puiser et de distribuer cette eau. Gérer les captages, dépasser la mousson et toujours ce travail si fastidieux et périlleux.
Ah je voulais vous faire partager une relcture de vacance, un ouvrage dense et fort illustré sur la richesse de la langue « surpris ou étonné » le souffle des mots chez Larousse, d’alain duchesne et de thierry leguay.
très bonne soirée en pente douce pour accompagner la descente du jour et ces jeux/jets d’ombre projetés alentour.
J’adhère totalement aux propos de Brigetoun et Pierre2. Ces travailleurs de la terre méritent d’être honorés.
Merci, Ossiane d’être parmi ce quintet
Bonne soirée à tous
>merci également à Thierry
Je n’arrive plus à suivre, que de beaux mots . Bises Ossiane
Brigetoun, Bourrache, Claudie, Pierre (2) et Olivier
bravo a vous cinq
par le ciment de vos mots
et depuis les terrasses
on distingue et remonte les pierres du temps
jusqu’au lointaines civilisations
Bises au quintette du jour et à son chef d’orchestre
Ma chère Neyde comme ton écrit est joli… et je te rejoins dans ton manque…
Bise vers toi et le Brésil
Très en retard ce soir alors très vite en passant…
>Maria-D :
Trois jolis pour trois photos et trois vers 😉 Merci à toi
>Brigetoun, Pierre (2), Claudie, Olivier, Bourrache :
Le mortier vous a réunis, ce ciment qui scelle aussi les amitiés 😉 Merci pour vos belles approches. Brigetoun, ça te réussit de mieux en meiux les longs poèmes. Merci Pierre pour ton partage d’informations sur ces plates-formes herbagées que tu connais bien ainsi que pour tous tes autres beaux poèmes. Même chose à Claudie. Bourrache, je t’ai libérée mais sans avion présidentiel 😉 Bises à vous cinq.
>Bonbonze :
;-))
>Marc :
En général, tu démarres doucement avec de courts poèmes pour te mettre en jambe et après c’est parti 😉 Merci pour tout !
>Kirikino :
Comme tu dis vrai ! D’où vient cet abandon… Tu as écrit plus qu’un tanka aujourd’hui, non ? Merci pour la justesse de tes mots et sensations.
>Thierry :
J’ai retrouvé ton commentaire dans les spams, je t’ai libéré 😉
Quand on lit tes poèmes, on doirait que tu as construit des restanques toute ta vie, serais-tu un grand bâtisseur 😉 Merci pour tes références et ton regard sur la Chine que tu sembles connaître aussi, la bise.
>Sven :
Hello ami Sven, te voilà revenu parmi nous avec tes mots choisis qui scellent l’amitié mais aussi tes envols persans et tes voyages par delà les mers et les montagnes. Pas besoin de se déplacer avec toi 😉 Beau voyage que le deuxième. Bises à toi.
>Tay :
Bonsoir, contente de te revoir par ici 😉 Ta plume est vive et imaginative, serais-tu intéressée pour participer à ces mises en lumière ? Merci pour ton beau poème.
>Annick :
Bonsoir Annick, je te sens interrogative 😉 Beaucoup de travail de la part de ces gens pour parvenir à survivre mais aussi des familles qui se sont installées et ont fait vivre la région. Bises.
>Neyde :
J’aime beaucoup ton poème, j’ai failli le choisir justement pour ce mortier de la vie que tu évoques. Merci belle poétesse de l’amour.
Bernard me manque aussi. Je vais aller commenter son poème. J’espère que tu vas bien Bernard car on pense à toi?
>Bruno :
My God, tu m’impressionnes, Bruno ! Comment fais-tu pour sortir cette belle suite échevelée de ton « toi » ? Ta prose explose dans tous les sens; Dionysos est-il passé par là 😉 Merci, je t’embrasse.
>Alix :
J’aime toutes ces allusions poétqiues aux empreintes laissées par l’homme sous formes de signes, d’objets, de graphismes. Merci de l’avoir porté à notre connaissance ainsi que pour ta belle pensée du jour. Je vais regarder les étoiles ce soir 😉
Bientôt Sant’Antonino…
Brigetoun, Bourrache, Claudie, Pierre (2) et Olivier
Je vous embrasse fort.
Doit être vraiement un travail très lourde, mais le résultat est très beau et bon.
Olivier,
bises du Brésil.
>Ossiane : tout le plaisir est pour moi…et si tu apprécies c’est tant mieux (en fait , je craignais d’être hors sujet!)
Bravo absolument aux cinq élus du jour … Neyde et Maria: même chose 🙂
Très bonne fin de soirée à vous tous
Maria-D
Les bises sont venues chez moi.
Je te lis lorsque tu écris sur le blog.
La difference de l’horaire me permets cela.
Je pense d’être la première a boire tes mots, tes vers.
Tu me manques, mon amie.
Gros bisous.
J’ai besoin de lenteur
pour apprécier les choses
et il y a dans ces murets
comme de la lenteur
un très grand escalier
pour monter
jusqu’en haut
du ciel
lentement
tout en haut
de nous mêmes…
>Alix:
Pas de hors sujet du tout;-) N’ai-je pas évoqué les empreintes humaines? En fait, j’aime bien ces signes disséminés dans la nature qui peuvent évoquer, passé, abandon, absence etc… C’est un beau texte. Bonne soirée!
>CéliaK:
Jolie rêverie ascentionnelle, Célia, je n’aurais pas pensé à ça;-) J’aime aussi la lenteur, faire les choses l’une après l’autre comme cette montée d’escalier et non faire tout en même temps. Bises du soir.
très beau céliak,
mais tant de beaux mots, et déjà ceux dessous les photos,
comme Bruno,, j ai du mal un peu à suivre, si lente assoupie ce soir..et tant tant de beaux textes, vous êtes tous chouettes et séduisants..
bonne soirée.
>Annick:
Pourquoi ne pas faire la pause tout simplement pour prendre le temps de lire, savourer et de penser. Tu donnes tant déjà. Bonne soirée à toi.
C’est ce que je fais en me régalant doucement entre deux eaux, je lis, je pense, je lis encore, je me délecte de beaux textes, je me repose doucement, merci à chacun de m’offrir autant…
ce soir elle se laisse s’endormir sur une terrasse en haut, tout en haut, et puis le souffle du vent et elle tombe d’un étage sur un tapis de feuilles et se rendort, un petit lapin la bouscule et elle tombe encore sur une touffe d’herbe et rentre dans son somme et chacun à son tour la fait rouler d’amour en la poussant juste un peu pour la réveiller tendre, et elle s’endort tranquille dans de toutes petites mousses pour s’éclipser en douce en mine de rien, tellement…et ses ronfements d’ôôOOOÖÖ¨se gloussent avec tendresse.
Ces photos racontent tellement de choses, Ossiane. A chaque pierre ses mots (ou plutôt ses maux…)
Incroyable la qualité des écrits qui en jaillissent, comme d’une source cristalline.
Aujourd’hui, en effet, je t’ai posté spontanément une succession de tanka avec un haiku pour terminer. L’ensemble constitue (je présume) un renku (forme jusanbutsu).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tanka
A bientôt et amitiés à toutes et tous.
Kirikino (http://www.kirikino.biz)
Pierre,
Tour à tour et en même temps encyclopédique, mutin, philosophe, technicien, poète, historien, amoureux, tu nous offres aujourd’hui un festival de tes talents divers et variés!
tu as raison de le souligner, Annemarie. Merci pour tes talents Pierre.
Merci aussi à Maria pr cette vidéo magique chez Pierre.Je ne dis pas assez MERCI à chacun de s’offrir vivant.
MERCI
merci de tant
A VOUS
êtres vivants
TELLES CES PIERRES
offertes
AUX REGARDS
ouverts
Pour survivre de tout temps
L’homme besogna, modelant
La terre qui le nourrissait.
Mais la terre, obéissant
A la loi de l’exploitant,
A son tour le façonnait.
Qui peut dire maintenant
De la glaise ou du croquant
Lequel était le premier ?
Ensemble ils résistent au temps
Qui passe et, bon an mal an,
A la force du poignet,
Du soleil, du cœur, du vent,
Pour toujours seront amants
L’homme et la terre enlacés.
Pas de géants
s’écroulent. Sous le ciel
sanglots de pierres
Pas de géants
s’écroulent. Sous le ciel
toujours, la fourmilière.
« Mortier » Bonnet des magistrats de la Cour des comptes!!!! cette fois c’est vraiment hors sujet!!!! quoique……je plaisante.
Lu Bernard sur Ecorce, très joli, très ressenti, très vrai.
Alix, j’ai également noté cette phrase de Camus très belle sur une petite place de Cordes. Je n’ai pas vu Cordes au clair de lune mais sous le soleil du printemps avec la vue sur un grand champ de lin en fleurs, il était bien question de Beauté .
J’ai beaucoup apprécié les mots posés par Jeandler entre autre celui où il est question du « defi d’équilibre »
Celiak, comme toi et Ossiane, je trouve que savoir prendre son temps c’est vraiment apprendre à vivre dans le temps qui nous est imparti.
Bravo et Félicitations aux nomminés, même si ce n’est pas le prix Goncourt, ni le Renaudot mais on y vient….ou on y va, pourquoi pas ?
Sur ses flancs escarpés
La main de l’homme s’est posée.
Des milliers de petites pierres
Taillées, placées une à une
Pour maitriser la terre,
Dans le respect des traditions,
Dans le respect de la nature,
Sans pelles mécaniques
Ni bulldozers,
Avec tout le savoir faire, La force et le courage
Pour passer de l’inculte
A la terre nourricière
Et dans ces murets
Que le temps a scellés
Retenir la Vie.
Un petit muret
Et la main ne résiste pas
Elle se pose fort délicate
Et elle ressent la chaleur
De la main qui a posé
Cette pierre un jour
Il y a longtemps
Mais dans le même espace
Temps
Finalement
La vie
C’est juste un laps de temps
l’Homme se passe
la pierre reste
résiste au vent
à la pluie au soleil
des ans
et des ans
le grain de sable
est loin encore
la pierre rêgne
Sont dessinées bien sagement
Les allées de pierres posées
Même les fantomes on les ressent
Ces grands ombres marchées
Elles veillent sur leur serment
De tenir toute une éternité
>Annick:
Tu as raison, les hommes disparaissent mais les pierres sagement alignées résistent au travail du temps. Merci pour tous ces beaux poèmes. Douce nuit à toi, Annick!
>Kirikino:
Je suis contente que ça vous inspire; je ne suis pas toujours sûre de moi, tu sais;-) OK pour l’enchaînement inhabituel. Il va falloir que j’aille voir ça d’un peu plus près quand j’aurai un peu de temps devant moi. Merci pour ton lien , bonne nuit !
>Anne-Marie:
Hello! You are back;-) Tu as vu, je fais moins long en ce moment;-)
C’est beau! Magnifique poème que tu as écrit avec cette osmose parfaite entre terre et homme! Quel talent, chère Anne-Marie! L’air iodé a du bon;-) Je t’embrasse!
>Jo:
Quelles belles et étonnantes images tu as choisi! Paysage de lilliputiens sous les pas du géant. Ce sanglot a un son si particulier. Merci, Jo, je t’embrasse.
>Monique:
Petite chronique nocturne fort agréable à se mettre sous la dent;-)
Un bonnet de magistrat, c’est hors sujet oui;-) Tout comme les coups de canon;-)
Beau poème bien senti sur la vie des campagnes, Monique. Même si c’était difficile, le désir de beauté accompagnait ces hommes quand ils construisaient ces petits murets avec leurs mains. Des artistes sans le savoir. Bonne nuit à toi, je t’embrasse.
merci à Bernard pour ses mots dans peau de chagrin, gloups de youps mes mots sont restés coincés, c’est ainsi quand c est fort, ou je parle vite ou je silence..
et je serais heureuse de revoir noisette et aurélie, et d’autres…
C’est si bon de serrer tout chaud.. sourire! belle nuit!
Les fondations d’une vie
Pensent maîtriser
Cette Nature sauvage
Qui aime sa liberté
Et qui rêgne en maîtresse
En exigeant nos genoux
A ses pieds
Souveraine
Car si elle peut être belle douce
Elle se montre aussi
Impitoyable
Imprévisible
Inaccessible
En telles soifs de se vivre
LIBRE
Comme des phares !
Sur l’écume de la terre
des bâtisses immobiles
résistent aux bourrasques du temps
aux vagues du vent
qui érodent
grain à grain
pierre à pierre
ces terrasses ondulantes
réduisant l’œuvre des hommes en poussière.
la brûlure de ce passé
calcine la force,
la transpiration et la patience
de ces enfants
de ces hommes et ces femmes
et les répand comme ces cendres
sur la surface rugueuse et vivante
dans un éternel recommencement
TIR DE MORTIER
Un panier de basket, là, planté
au bord d’un terrain vague miné
une pluie sale lourde compacte
des odeurs fortes de terre acre
saisissent et serrent la gorge…
Sa jambe n’est guère plus grosse
que les béquilles qui le portent
pioche sa force dans ses veines
collées sur les os par les années
Moi, j’ai perdu l’envie de parler…
Les paroles qu’il prononce parfois
quand la pluie se décide à tomber
quand la mousson écrase les toits
Lui permettent à lui de marcher…
Le ton employé reste sans hostilité
sans mot rajouté sans effet de voix
la vérité doit avoir je crois ce ton là
Un tir lointain chasse un oiseau vert
une coulée de lave noie l’ empreinte
Le fleuve trace dans le vif de la terre
Comme un trait sur un oeil écorché…
Pierre le cévennol a réagi comme moi face à ces paysages. Mon arrière grand mère habitait au dessus de Vals-Les-Bains en Ardèche un hameau au milieu des faïsses (les terrasses). On y retrouve les mêmes techniques, les mêmes paysages. Mais hélas aussi les mêmes signes de l’évolution, de la déréliction : des murs effondrés, des arbres qui ne sont pas forcément à leur place et qui par leurs racines vont à leur tour entrainer les murs vers l’aval dans l’effondrement. Les trois photos témoignent de la même dynamique paysagère, sur chacune d’entre elle les murs s’effondrent et les résineux gagnent. Le paysage est essentiellement changeant…
PS pour le linge qui claque au vent il fallait avoir l’oeil… (ouvert !-))
Bonjour, Ossiane, Une petite rectif. … sa jambe n’est guère plus grosse…
pardon pour le dérangement, à bientôt, bonne journée un peu perturbée ce matin… je m’en vais d’un pas lourd…
sven
tes mots sont toujours très émouvants
merci de ce partage
qui j’espère sera lu par beaucoup de visiteurs
car que ce soit sur la guerre ou d’autres
sujets plus légers, tu as un talent que j’admire
j’espère qu’un jour à moins que cela ne soit deja fait
tu puisses écrire et te faire éditer .
merci
Chère Ossiane,
Merci de m’avoir choisi avec ces quatre talentueux écrivains que je félicite !
Ma Brésilienne préférée, ma Neyde, je t’ai envoyé une carte sur tes deux mails, mais un ne fonctionne jamais « yahoo ». Je ne t’oublie pas, loin de là !
Je t’embrasse,
Toi aussi chère Ossiane et tous !
OLIVIER
Marc,
j’ai beaucoup hésité à écrire, sans en prendre vraiment le temps ce texte sur les ravages de la guerre… cela dénotait tellement avec le pas léger l’Olivier, et puis je ne voulais pas comme le dit Ossiane, faire résonner un bruit de canon… seulement, laisser une empreinte à ne pas effacer trop vite…
Merci beaucoup pour tes encouragements Marc, ce ton de sincérité que je perçois dans ta voix nous touche très fortement, c’est ce ton que je ressens dans ton dernier poème, les mots se précisent, se pressent, cherchent leur voie et finissent par nous retourner… Ce sont ces mots là qui feront leur chemin dans l’espace infini de nos coeurs d’homme, crois-moi,toute mon amitié vers toi.
Que retenir à la volée dans les filets de vos lectures
que ces murs sont des équilibristes pas tristes
des funambules qui serpentent sans déambuler
témoignages et mémoire en guise de gages
ils se donnent encore à voir disjoints et parfois
effondrés comme si on n’avait su à temps
leur prêter une main secourable
afin de les aider à se relever
Ils ne tiennent pas indéfiniment
n’ont pas d’horizon éternel
mais ils tiennent parce la chaîne
celle du temps et des hommes
accomplit ce miracle de la transmission
ce sont des murs courroies
plus que parois
Raides ils ont besoin d’aide
vivant ils ne font pas semblant
moins séparatifs qu’ exhaurtatifs (?)
ils retiennent non seulement
la fuite du temps calibrée
mais aussi l’épanchement
savament distillé.
En islande la reconquète des territoires perdus se fait en partie
avec ces murets de pierre sombre volcanique
qui bloquent les effets du vent arctique
fixent des espèces et offrent un havre de paix
mais ces murs sont faits et refaits, entretenus
depuis mille ans que les hommes d’éric
ont amené les ovins qui la forêt
ont totalement saccagé
faisant de cette ile
un désert froid
et même glacé.
Merci Sven pour ce tir croisé
canasta
difficile de ne pas développer ce mortier 🙂
merci à tous de cette inspiration que vous me donnez
et qui faites puiser dans les souvenirs et maigres savoirs
pour essayer dignement de partager
>Annick:
Hé oui Annick, dès que l’homme abandonne le terrain, la nature reprend ses droits; c’est rassurant de savoir qu’on ne puisse pas la dominer. Bonne journée!
>François, le géographe des paysages:
Ah, merci d’intervenir quant à ce paysage de restanques que tu connais si bien;-) Eboulements, usure, abandon, la forêt reprend le dessus… que faire pour préserver ce patrimoine rural…
Oui, l’oeil en alerte;-) Je n’ai vu que le linge, symbole de vie sur ces terrasses en voie d’abandon;-) Bises au jardinier de Marandon.
>Marc:
Grande puissance de tes mots ce matin! Belles images que cette écume de la terre, cette poussière, ces cendres, ces grains. Bravo Marc!
>Sven:
Tu as bien fait de mettre ton texte sur ces coups de mortier car j’y avais pensé aussi quand j’ai choisi le titre. Le son du canon puis le grand silence, la mort et les blessures… Ton poème est bien sûr très émouvant comme la plupart de ce que tu écris. Marc a raison, tu devrais essayer de te faire éditer. Bonne journée quand même; j’espère que tu n’as pas de trop de problèmes aujourd’hui. BIses.
>Thierry:
Tu as tout résumé dans ta dernière intervention… la force de ces murets, la symbolique qu’ils représentent et la puissance de la transmission entre les hommes. J’aime cette idée de murs courroies.
Désolée, je ne connais pas « exhaurtatifs » 😉 Merci à toi.
sven
encore un petit texte ..et je m’arrete
moi qui n’ai jamais vu
les éclaires de la mort
moi qui n’ai jamais entendu
le tonnerre du mortier
tes des mots résonnent
dans mon cœur
comme une cloche
du haut de son beffroi
Qui émet des sons graves mais clairs !
Et m’éclaire sur l’effroi de ces guerres!
Qui disloque ses chairs,
Si chers à nos cœurs,
Et diffusent leurs ondes même
Après les coups de plumes,
même après les coups de cannons!
Ossiane
Juste ma tête qui délire ;-)) rien de grave docteur ! Mais je vais le republier ce texte il me plait 😉 Il faut bien être un peu narcissique :-))))))
Je t’embrasse
merci de me corriger mes erreurs plus grosses que moi…sourire!
souveraiNe et de telleS soifs.. merci grand Ossiane.
je rejoins Marc, sven, c’est fort beau ton écrit! si fort ! j aime la force de vie même si parfois elle nous perd! bises! merci à toi aussi Marc!
Et vous pouvez me pilonner
M’envoyer des coups de mortier
Mon âme est mienne
Mon coeur est mien
Et je les garde
Je m’aime envie
Mon précieux bien
Bises à tous, le soleil brille, je vous envoie de chauds rayons, d’ailleurs je ressors dans une heure.
En écho au texte de Sven… je fais appel à Prévert
« Chanson dans le sang
Il y a de grandes flaques de sang sur le monde
où s’en va-t-il tout ce sang répandu
Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule
drôle de saoulographie alors
si sage… si monotone…
Non la terre ne se saoule pas
la terre ne tourne pas de travers
elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons
la pluie… la neige…
le grêle… le beau temps…
jamais elle n’est ivre
c’est à peine si elle se permet de temps en temps
un malheureux petit volcan
Elle tourne la terre
elle tourne avec ses arbres… ses jardins… ses maisons…
elle tourne avec ses grandes flaques de sang
et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent…
Elle elle s’en fout
la terre
elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler
elle s’en fout
elle tourne
elle n’arrête pas de tourner
et le sang n’arrête pas de couler…
Où s’en va-t-il tout ce sang répandu
le sang des meurtres… le sang des guerres…
le sang de la misère…
et le sang des hommes torturés dans les prisons…
le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman…
et le sang des hommes qui saignent de la tête
dans les cabanons…
et le sang du couvreur
quand le couvreur glisse et tombe du toit
Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots
avec le nouveau-né… avec l’enfant nouveau…
la mère qui crie… l’enfant pleure…
le sang coule… la terre tourne
la terre n’arrête pas de tourner
le sang n’arrête pas de couler
Où s’en va-t-il tout ce sang répandu
le sang des matraqués… des humiliés…
des suicidés… des fusillés… des condamnés…
et le sang de ceux qui meurent comme ça… par accident.
Dans la rue passe un vivant
avec tout son sang dedans
soudain le voilà mort
et tout son sang est dehors
et les autres vivants font disparaître le sang
ils emportent le corps
mais il est têtu le sang
et là où était le mort
beaucoup plus tard tout noir
un peu de sang s’étale encore…
sang coagulé
rouille de la vie rouille des corps
sang caillé comme le lait
comme le lait quand il tourne
quand il tourne comme la terre
comme la terre qui tourne
avec son lait… avec ses vaches…
avec ses vivants… avec ses morts…
la terre qui tourne avec ses arbres… ses vivants… ses maisons…
la terre qui tourne avec les mariages…
les enterrements…
les coquillages…
les régiments…
la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne
avec ses grands ruisseaux de sang. »
J. Prévert / Paroles
>Ossiane: oui alors on est dans le néologisme absolu et absolument débridé;)) exhorter, exaucer, exhaure, exhausser, exhaustif, exhaustion, bref c’est plus que tiré par les tifs, tiré au pif.
le mortier devrait être mis au pilon
qu’il soit à trajectoire parabolique
personne n’en doute dans l’oblique
mais dans le pilon aux graminées
on prépare la farine aux galettes
sans l’aide des gras minets
Le mortier a eu son président
pas une histoire de camembert
il en aurait été tout vert
Le mortier ne fait pas de quartier
il ravage et horripile, tombe pile
c’est terrible de voir ces charniers
Le crapouillot fut son surnom
court et trapu jamais repu
hachant fin et menu
désolé de cette verve guerrière
quelques démons à démonter
pour bien loin les repousser
Bonne après midi ensoleillée, promenade en vue
salut du midi toulousain
MAGNIFIQUE PREVERT!
MAGNIFIQUE MARIA!
je vous embrasse, c’est si beau de vie telle!
A Maria, Ossiane,
J’ai pris le temps de lire ce poème et j’entends le sang battre son pouls dans la cage de mes tempes…ce sang répandu, qui rouille, qui s’écoule de nos ventres, qui s’étale, qui coagule, qui coule à flots… peut-on l’endiguer ? …ce sang qui rougit la terre, qui se mêle à la latérite, lui donne sa couleur me fait penser aussi à un film : Blood diamond…du diamant au …sang… en passant par le coeur de l’arbre… fil rouge conducteur, Ossiane.
merci maria
ca me donne envi de relire prévert
ce flot de parole,qui comme un fleuve qui charri notre monde
dans une ronde infernale.
Que de belles couleurs, un vent chaud, l’été à vif sur ton site ! Chaleur térébrante, parfums et rêves sauvages… Quant à moi, j’étais au Nord (pas si loin, mais de caractère aussi, le Nord-Pas de Calais !) entre les dunes, le ciel et les vagues (un peu froides…) Amitiés !
peut-être un jour, devrons nous réapprendre à exploiter ces terrasses.
(Le pétrole s’épuise, les agrocarburants prolifèrent)
Et la patience sera reine.
>Maria-D :
Merci Maria pour ce texte douloureux qui transperce profondément. Bonne soirée à toi.
>Thierry :
Tu malaxes les mots comme le mortier 😉
Hé oui, ce mot de mortier est terrible car il peut à la fois cimenter les relations humaines ou les détruire. Merci pour ton poème qui en dit long. Bonne soirée aussi.
>Sven :
Cette vision sanguinolente est terrible Sven. Je n’ai pas vu le film dont tu parles mais je le mets dans un coin de mon esprit le moment venu. Bien à toi.
>Fugitive :
Bonjour Fugitive, grosse différence de température de couleurs entre ton nord et ce sud 😉 Tes dernières notes et photos sont superbes ; je vais venir te voir. Bise à toi.
>Salade :
Oui bien sûr pourquoi ne pas restaurer ces terrasses mais faut-il encore trouver du monde pour venir y habiter et les exploiter. Je me demande où vont travailler les jeunes corses et s’ils sont attirés par les métiers ruraux. Bien à toi.
l’eau
en silence
s’avance
sans violence
les pieds trempent
dans la flaque
écouter
l’espace
entre les mots
saccagés
les notes
en désaccord
et rester
seul
déboîté
le linge sale
les coquilles vides
les pièces déshabitées
où l’angoisse
s’intercale
se hisse
et nous froisse
comme du papier
les images
s’enfoncent
s’enlisent
atteignent
le fond des choses
où rien ne bouge
demain
la lumière
peut-être
s’épanchera
sur la toile
se livrera
astraite
un peu décalée…
Elle est émouvante cette maison, en bas des escaliers, moi, elle m’émeut beaucoup, une famille a vécu là, ou c’est un lieu d’engrangement de récoltes, le mystère demeure, il s’ajoute à d’autres mystères, la vie est ce mystère que juste lui seul connait pour se vivre de se vivre, quand l’âme vit sa vie en belle liberté d’aimer au plus près.
Merci à Maria-D de nous avoir permis de relire ce texte de Prévert si pathétique en écho aux écrits de Sven qui sait et ose dire.
Très certainement et je suis en accord avec lui, il ne faut pas se taire. Dans le dernier texte de Sven très réaliste, qui laisse transparaitre l’angoisse, les derniers vers sont comme une fenêtre qui s’ouvre sur l’espoir, un peu en « décalé » encore un peu abstrait mais espoir quand même.
J’ai une impression de langueur ce soir, est-ce l’austérité du paysage dans cette campagne de Belgodère ou les commentaires qui en émanent, ou tout simplement ce vent glacial qui vient troubler cette chaleur sur ces terrasses ensoleillées et nous parle d’hiver…….
Bonne soirée à tous ces poètes de talent et Bonne nuit.
>Sven:
Beaucoup de vague à l’âme dans ton beau poème; je l’ai aussi senti ce matin. Pensées chaleureuses vers toi. A demain.
ps : je viens de retrouver ce texte de géographie qui intéressera Pierre :
L’utilisation publicitaire des paysages de terrasses ; à propos des Cévennes et de l’oignon doux des Cévennes »
Françoise Alcaraz . géographe.
Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix surtout, on observe un intérêt nouveau et multiforme pour les terroirs de terrasses de culture au sein des pays du nord-ouest du bassin méditerranéen. Le motif majeur de ce regain d’intérêt est culturel et patrimonial : de plus en plus, ces terroirs apparaissent en effet comme un patrimoine agraire à préserver, au même titre que les bocages et les zones humides.
L’étude des terroirs de terrasses fait très vite ressortir un paradoxe dans une situation d’abandon massif et de nouveaux discours assortis d’un phénomène de redécouverte multiforme. Vues sous l’angle du terroir, les terrasses de culture ont fait figure d’archaïsme agraire, en particulier après la seconde guerre mondiale. Avec la modernisation de l’agriculture, elles sont devenues un non-sens économique. D’où l’abandon de versants entiers, jusque dans des vignobles aujourd’hui reconnus. Mais depuis peu, voilà les terrasses redécouvertes et valorisées, moins pour la qualité agronomique des terroirs que pour ce que leur architecture offre au paysage.
Très vite on a donc pu assister à un changement radical de discours, également perceptible auprès d’une grande partie des agriculteurs concernés. De l’archaïsme voué à la disparition, les terrasses sont devenues porteuses d’une image nouvelle, sinon novatrice, et lieu de prédilection d’expériences culturales ou de retour à une agriculture saine, qu’elle soit raisonnée ou biologique. Elles représentent aujourd’hui un patrimoine agraire qui se double d’avantages tant agronomiques qu’économiques, leur image étant reprise et servie par la publicité. Comment ce paysage, par l’image qu’il renvoie d’un terroir particulier, contribue t-il à qualifier un produit alimentaire ?
Etudes Rurales Janvier juin 2001157-158 : 195-210
Mortier pas comme chaux éteinte
qui prend la pierre dans son étreinte
et qui à force de le manier vous éreinte
Pour le gacher proprement et l’employer
sans le gacher salement et le jeter
il faut doser et lentement mélanger
que ces parties intimement soient liées
par cette eau voluptueuse étalée
alors la bonne consistance trouvée
voilà qu’il reste à le jeter, tasser, coller
et dans le moindre recoin ou enfractuosité
lui donner à mousser dans son onctuosité
la truelle est un objet de choix qui receuille
assemble et forclot comme dans un cercueil
les blocs et moellons entassés en guise d’accueil
La langue de chat et le fer à joint pour lisser
ne sont pas de nature à vous faire plisser
mais ainsi l’ouvrage bien haut va se hisser
jamais on ne dira avec quelle insigne adresse
la truellée précisément part à la renverse
puisque enfin le mur fièrement se dresse
les gestes sûrs et précis donne un récit
et dans cette perspective qui rétrécit
des parois on voit le profil qui s’épaissit
Le fil à plomb et la régle assurent à l’ouvrage
par un contrôle approprié d’éviter l’outrage
d’être retoqué dans un vulgaire coup de rage
et de contempler enfin assemblé le pan entier
qui débouche pas bien loin au bord du sentier
faisant corps, épousant le sol pas comme rentier
>Thierry:
Belle inspiration autour de ce mortier et de l’outil, la truelle et le fil à plomb! Tu es sans doute un grand bâtisseur pour parvenir à dégager auatnt de poésie. Bravo à toi.