* Lecture du Calligramme:de gauche à droite.
Chimère Brisée,
Le Fugueur est Prisonnier,
Finie l’Echappée.
* Photo prise près de Saint -Estèphe face à l’Estuaire de la Gironde qui est le plus grand estuaire d’Europe. Cette cabane de pêcheur bleue s’appelle un carrelet. Son grand filet est descendu et remonté par un treuil. On y pêche la crevette, l’alose, l’anguille, la civelle, le mule etc… Malheureusement, au fil des ans, ces cabanes perdent leur spécificité et deviennent des cabanons de week-end.
Impression de déjà vu?
Non?
le pays des chimères brisées
c’est le premier pas d’éternité
une terre de cendres et de charbon
où reposent toutes les illusions
traverser ce désert de feu
ne peut se faire à deux
il faut se savoir prisonnier
pour pouvoir s’évader
au bout de mille ans de tourments
on débouche sur le firmament
on sort enfin du virtuel
pour accéder au réel
aucun mot pour conter l’émergence
rien qu’un souffle pour montrer l’évidence
tout repose dans un pur silence
ceci est affaire de conscience
que le lecteur écoute son coeur
pour y trouver quelque lueur
la raison ne l’y aidera point
elle ne connait pas le chemin
après Catherine et Michel, gmc compose également brillament ! bravo !
Ossiane>> Haïku de la nuit pleine de chimères
Se rêver tout-puissant(e)
Mettre le vent dans un cadre
Pour fuir la folie !
[sUUréaliste un peu ce soir ;o) mais toujours senti, re-sens-ti…]
partir c’est mourir un peu
mais de croupir que dire
________________
Adieu songes
Adieu chimères
A quoi peut lui servir
ses pattes d’araignées
au triste carrelet
prisonnier du mentir
de l’onde amère
bordant l’horizon
il court il court
le blanc voilier
jamais au grand jamais
il ne pourra l’accompagner
c’est misère et grand pitié
que de le regarder filer
rêver n’est pas partir
espérer n’est pas batir
carrelet
n’est pas tant d’amertume
ne soit pas si désappointé
écoute les récits d’odyssée
que l’eau et les mouettes
t’apportent
c’est tout le bonheur
que la mer te souhaite
la iole racée
qui se perd au vent
point ne les entend
rêver c’est aimer
espérer c’est avoir des ailes
les songes
et les chimères
donnent couleurs
à la réalité
quoiqu’en disent
les atrabilaires
De son carrelet étroit,
Le pêcheur rêvait d’espace
Mais n’avait que son audace
Pour l’illusion d’un émoi.
Il eut alors belle idée :
Sur son petit pont fragile,
Il inventa l’art subtil
Du fugace célébré.
Il érigea un grand cadre
Vide, pour mieux le remplir
Du réel prêt à s’enfuir
Et rire la mascarade.
Quand passa la voile blanche
Le pêcheur eut son cliché.
Le fugueur fut prisonnier
D’un regard dans le silence.
Lorsqu’ il quitta la bordure,
Finie l’échappée en rêve
Du pêcheur plongé en trêve.
Mais était resté l’azur…
Chimères avaient un sens
Puisqu’il voulait les briser
D’un encadré liberté
Et s’enivrer de la danse !
Lorsque plus rien n’est figé
Le monde est en devenir.
Il ne faut rien retenir
Qui mette l’homme en danger.
Dans la nasse, les poissons
Sautent et finissent leur vie
Ils paient de l’appât le prix
Pour le pêcheur, c’est raison !!!
Catherine
Ossiane, merci pour tout cet imaginaire. Le calligramme est superbe !
Que d’inspirations tu provoques encore !!!
Pourrais-tu s’il te plaît, dans mon texte, enlever le n de trop à finissent ? 3ieme ligne en partant de la fin !!!
Merci
Catherine
Merci à Florence de nous avoir montrer l’arraignée… et de sa très belle suite d’haïkus hier…
Un petit haïku qui pourrait précéder le tien, Ossiane :
Arraignée d’estuaire
Au creux de sa fine toile
Long et blanc voilier…
Bonne nuit, Catherine
chemin
menant vers U
la pièce enfume d’un bon petit café
qui régne et embaume la Gironde
les queues poissons te saluent frétillant
crachant leurs bulles d’ondine
« bonne Journée bulloise Nouhistou »
Ossiane la fée
Par une idée de génie
Redonne de l’intérêt
au petit carrelet !!!
;-)NINA
Je trouve très belle ta photo et je m’apprétais à parler de cette cabane quand j’ai vu ce voilier dans son encadrement de bois et j’ai eu l’impression de voir un miroir qui reflétait une image. Quelle curieuse sensation!
Mais où est donc la porte ?
La clé en fut jetée
Pour que la liberté nous exhorte
Par une prière dépouillée
A garder un peu d’humilité
Sans doute tombée à l’eau
Elle croisera, faible radeau
Armées d’Hydres et de Sirènes
Poséidon, tenant de ses mains les rênes
De son char, souverain cherchant reine
Tapis volant sur les vagues
Subissant écumes et ravages
D’Eole déchaînant de sa rage
Tempêtes et cyclones qu’elle nargue
S’échouant au bord du rivage
Après ce périple, la porte revenue
Couchée sur les blonds cheveux de Démeter
ne fut jamais remise et resta là, par terre
trait d’union du rêve et de l’enfer
à son tour prisonnière d’un monde perdu
Incroyable cette photo…bravo et continuez à nous faire rêver !
Catherine, Florence, amichel>> Courbettes respectueuses devant tant de talent. ;o)
Je me sens *petit* avec mes haïkus… ;o)
Oreillette>> Salutation bien réeptionnée. Le café embaume ici aussi… Les effluves qui se dégagent de ma tasse emportent mon clin d’oeil qui t’est adressé. Ouvre la fenêtre, il devrait bientôt arriver…
UU>>tu n’as aucune raison de te sentir petit. L’Haïku maîtrise l’art de dire bien plus qu’un long poème en peu de mots. Il est généreux en poésie et en rêve, il offre la liberté par son dénUUement.
Ton haïkUU de la nuit dit tant…
Merci à toi aussi
Catherine
Après de longues errances solitaires et boueuses, je reviens me ressourcer au gré de tes miroirs.
Estuaire printanier
Dans le lointain
Le campanile d’un temple
Soseki
Gilles-Marie: Merci pour ce beau poème sur les rêves brisés. Je sens qu’il t’a particulièrement inspiré. Je suis ton conseil; j’écoute mon coeur pour y trouver quelque lueur. Bonne journée.
>Uu: Je sais que venant de ta part, c’est ressenti;-) Ecriture automatique qui donne une touche surréaliste qui n’est pas pour me déplaire.
Merci pour ton brin de folie.
>Michel: Superbes ces définitions du rêve et de l’espoir lancées comme un filet sur l’histoire de ce carrelet qui rêve de partir mais est contraint de rester à terre.
Tout ça fait réfléchir. Thanks a lot.
>Catherine: C’est égalemnt très beau ce poème autour de l’encadré liberté. Que de talent et d’imagination!
Je suis contente que ce petit cadre ne vous ait pas échappé car il donne lieu à toutes sortes d’interprétations.
Le haïku sur l’araignée est très bon également. Merci pour tout. Je t’embrasse.
>Lilly: Merci, c’est très gentil. Il n’y a que toi pour écrire comme cela;-) J’aime tes bulles et je bois mon café en pensant à U. Les poissons de mon bassin te saluent. Kiss U.
>Nina: Il commençait à te lasser mon carrelet? J’ai plus d’un tour dans mon sac, tu sais;-) Merci à toi, mon bon génie. Bon week-end.
>Fred: Tiens, du changement. Tu es revenu à des horaires de plein jour? Merci d’avoir pris le temps, d’avoir su t’arrêter pour regarder. Bien vu ton idée de miroir! Je ne vois plus que lui. Bonne journée.
>Florence: Superbe et plein de fougue ton poème. Le cadre se transforme en porte maintenant. On vagabonde;-) Finalement, c’est bien que cette porte ne se soit pas fermée car elle s’ouvre sur un monde imaginaire. Merci beaucoup. Bonne après-midi.
>Merci à tous les membres de ce super club des poètes car ce que vous produisez est vraiment de haut vol. Je suis un peu comme Uu; je me sens toute petite avec mes trois lignes;-) Mais ce que dit Catherine à propos de l’art du haïku remet les choses en place. Par conséquent, on ne se laisse pas intimider et on continue;-)
Jean-Louis: Je sens que tu te lasses. C’est vrai qu’à la fin de la semaine, j’en suis toujours à montrer ces carrelets.
Je vais t’expliquer ma démarche et ma progression. J’avais deux idées en tête quand j’ai pris toutes ces photos.
1) Il y avait ces poteaux de bois qui m’ont bien accroché; j’ai commencé avec un puis douze; je finis avec les pilotis des carrelets qui prennent des allures d’animaux métalliques, petit à petit. La belle ambiance chaleureuse devient plus dure avec ses pontons brinquebalants et rouillés. J’espère ne pas être trop longue.
2) Je tenais à mettre ce petit voilier blanc tout au long de la semaine en faisant le parallèle avec la pêche. Quand j’ai fait les clichés, j’ai pris en chasse le voilier sur plusieurs kilomètres le long de l’estuaire et je me suis bien amusée à essayer de l’attraper dans ma nasse. J’avais envie de vous raconter l’histoire de ces clichés. J’espère que je ne vous ai pas trop barbés.
Pas du tout lassée et de plus en plus surprise par ta magie 😉
Amusante l’histoire avec ce petit voilier blanc, on ne va pas l’oublier de sitôt, il est tellement symbolique (et sympathique) !
Magnifique encore une fois! Sensible et dépouillé… je suis fan !
>Romain: C’est très gentil d’avoir pris le temps de me dire tout ça;-) Reviens quand tu veux; tu es le bienvenu. Amitiés.
>Vaxou92: Bonjour et sois le bienvenu. Où es-tu donc allé errer pour être si dépité? J’espère que ce blog comblera tes attentes. Grand poète Sôseki. J’aime beaucoup ses haïkus. Et si l’envie te prend d’en écrire aussi, lance-toi sans complexe. L’Oeil Ouvert est un champ de labours. Bien amicalemnt.
>Nina: Me voilà donc rassurée. Je ne vais pas raconter ma vie non plus. Mais là, j’avais envie de donner ma petite touche perso. Bonne après-midi.
>Briesing: Bienvenue à un petit nouveau ou nouvelle… Apparemment, tu me suis depuis quelque temps;-) Tes compliments me font plaisir. Je t’invite comme tous les nouveaux venus de ce message à venir participer à nos discussions. Amitiés.
De capture en capture, je découvre le paysage de l’estuaire, ton oeil ouvert est une douce invitation au voyage. Et comme j’ai enfin trouvé la technique, j’ai mis un lien depuis mon site vers le tien. Bon week-end à toi.
Petite plongée hebdomadaire dans ton blog-univers, qui s’ouvre, fait des volutes et s’enrichit. C’est bien agréable.
le fugueur est prisonnier
de cette image qu’il a créée
combien donnerait-il pour se libérer
encore faudrait-il qu’il se sache prisonnier
prisonnier de ce rôle pré-établi
dans une pièce qu’il n’a pas choisie
quand il comprend, il sourit
mais pour l’instant, il croit qu’il dépérit
On t’a rêvé et tu ne le sais pas
tes prétentions autogènes t’enchaînent à chaque pas
tout ce que tu fais est fait pour toi
que feras-tu quand tu sauras
l’existence ou la Vie, un choix particulier
Je ou moi, un combat singulier
avec pour enjeu, rien à gagner
simplement une pure sérénité
c’est dans cette ambiance insondable
où plus rien ne sera plus pensable
que vivent des gens redoutables
qu’on pourrait croire admirables
quelle découverte que ce Mystère
aussi frais qu’un courant d’air
ici règne une étrange atmosphère
moins d’oxygène que dans la stratosphère
ossiane,
il manque un « a » à feras (12ème vers)
merci
l’échappée ne fait que commencer
quel temps faut-il pour explorer l’éternité
en un clin d’oeil ou un instant
ce devrait être suffisant
quel est ce phénomène immense
dont on pressent qu’il est intense
c’est la découverte de la Nature
qui laisse présager de tels augures
porté par le vent du néant
emmené au plus profond des éléments
quelle plongée dans l’en-dedans
quelle apogée au firmament
il n’existe pas en ce bas-monde
de sensation d’extase plus profonde
enfin ETRE au plus grand jour
mille fois plus puissant que de l’amour
et à chaque fois renouvelée
cette même expression de liberté
le vent astral gonfle les voiles
sur lesquelles ont poussé des étoiles
>Sonia: Effectivement, on peut pas mal jouer avec le mot de « capture » 😉 Bien vu et merci d’avoir pris part au voyage. Bises.
>Perhaps: Cela me fait vraiment plaisir que tu passes dire bonjour de temps en temps. Le blog continue et la vie aussi;-) J’espère que tout se passe bien dans ce que tu as entrepris. Amitiés sincères.
>Gilles-Marie: C’est corrigé;-)
Ce thème t’inspire beaucoup. Merci pour cette contribution qui fait appel à la réflexion. Est-on donc enchaîné à jamais? J’espère que notre Moi lorsqu’il est assez fort peut parvenir à s’affirmer pour se chercher, se trouver et en fin se libérer des carcans. Ce n’est bien sûr qu’un avis personnel. Bonne soirée.
ossiane,
l’ennemi s’appelle « moi »; une fois que tu l’as compris, c’est en partie gagné
Trés joli ce petit tableau de voilier dans un cadre en bois flotté…
Un voilier pisté
Poteaux de bois arrimés
Dehors, c’est l’été
Porte ouverte,
Le destin a décidé,
Vogue le voilier.
Gilles-Marie: Merci à nouveau pour cette belle échappée poétique. Ton ETRE est superbe et j’aime bien également ce vent astral qui gonfle les voiles.
Quant à mon ennemi, je vais y réfléchir. Bien à toi.
>MTO: Merci d’être passée pour ta visite quotidienne. Bon week-end.
>Pierre: Ne voilà-t-il pas que tu te lances aussi dans le haïku;-)) Un de plus dans le club des poètes. C’est l’été indien; on a intérêt à en profiter. Bonne nuit.
>Annie-Claude se lance également dans le haïku. La porte est ouverte; tu peux continuer;-) Amitiés.
Bien capturé!
Mât fuyant devant
Un carrelet sur trois pieds
Un œil l’a cerné
Un commentaire et un haïku dignes des « carabiniers d’Offenbach » … Bon je sors la tête de l’estuaire pour m’enfuir dans les herbes folles … 🙂
>Salade: En plein dans le mille. Amitiés.
>Moleskine: Ton premier haîku chez moi, je crois;-) Je suis très honorée mais tu n’en sembles pas très content. Peux-tu m’expliquer ta référence aux carabiniers d’Offenbach?
Cours vite dans l’herbe, tu es en retard;-)
Bises.
Si, si … ravi !
Pourquoi les « carabiniers » … parce qu’ils arrivent toujours après la « bataille » … 🙂
En retard, ce n’est rien de le dire, les herbes se sont déjà muées en ceps …
>Moleskine: Maintenant, j’ai tout compris;-) et apprécie le cadeau que tu chéris. Merci.
Je trouve tous vos calligraphes inspirant. Ou est-ce que vous trouvez le temps pour les ecrire? Merci beaucoup a vous!