Capture

Chimère Brisée, Le Fugueur est Prisonnier, Finie l'Echappée.<br />

Chimère Brisée, Le Fugueur est Prisonnier, Finie l'Echappée.<br />

* Lecture du Calligramme:de gauche à droite.

Chimère Brisée,
Le Fugueur est Prisonnier,
Finie l’Echappée.

* Photo prise près de Saint -Estèphe face à l’Estuaire de la Gironde qui est le plus grand estuaire d’Europe. Cette cabane de pêcheur bleue s’appelle un carrelet. Son grand filet est descendu et remonté par un treuil. On y pêche la crevette, l’alose, l’anguille, la civelle, le mule etc… Malheureusement, au fil des ans, ces cabanes perdent leur spécificité et deviennent des cabanons de week-end.

36 réflexions sur « Capture »

  1. le pays des chimères brisées
    c’est le premier pas d’éternité
    une terre de cendres et de charbon
    où reposent toutes les illusions

    traverser ce désert de feu
    ne peut se faire à deux
    il faut se savoir prisonnier
    pour pouvoir s’évader

    au bout de mille ans de tourments
    on débouche sur le firmament
    on sort enfin du virtuel
    pour accéder au réel

    aucun mot pour conter l’émergence
    rien qu’un souffle pour montrer l’évidence
    tout repose dans un pur silence
    ceci est affaire de conscience

    que le lecteur écoute son coeur
    pour y trouver quelque lueur
    la raison ne l’y aidera point
    elle ne connait pas le chemin

  2. après Catherine et Michel, gmc compose également brillament ! bravo !

    Ossiane>> Haïku de la nuit pleine de chimères

    Se rêver tout-puissant(e)
    Mettre le vent dans un cadre
    Pour fuir la folie !

    [sUUréaliste un peu ce soir ;o) mais toujours senti, re-sens-ti…]

  3. partir c’est mourir un peu
    mais de croupir que dire
    ________________
    Adieu songes
    Adieu chimères

    A quoi peut lui servir
    ses pattes d’araignées
    au triste carrelet
    prisonnier du mentir
    de l’onde amère

    bordant l’horizon
    il court il court
    le blanc voilier
    jamais au grand jamais
    il ne pourra l’accompagner
    c’est misère et grand pitié
    que de le regarder filer

    rêver n’est pas partir
    espérer n’est pas batir

    carrelet
    n’est pas tant d’amertume
    ne soit pas si désappointé
    écoute les récits d’odyssée
    que l’eau et les mouettes
    t’apportent
    c’est tout le bonheur
    que la mer te souhaite

    la iole racée
    qui se perd au vent
    point ne les entend

    rêver c’est aimer
    espérer c’est avoir des ailes

    les songes
    et les chimères
    donnent couleurs
    à la réalité
    quoiqu’en disent
    les atrabilaires

  4. De son carrelet étroit,
    Le pêcheur rêvait d’espace
    Mais n’avait que son audace
    Pour l’illusion d’un émoi.

    Il eut alors belle idée :
    Sur son petit pont fragile,
    Il inventa l’art subtil
    Du fugace célébré.

    Il érigea un grand cadre
    Vide, pour mieux le remplir
    Du réel prêt à s’enfuir
    Et rire la mascarade.

    Quand passa la voile blanche
    Le pêcheur eut son cliché.
    Le fugueur fut prisonnier
    D’un regard dans le silence.

    Lorsqu’ il quitta la bordure,
    Finie l’échappée en rêve
    Du pêcheur plongé en trêve.
    Mais était resté l’azur…

    Chimères avaient un sens
    Puisqu’il voulait les briser
    D’un encadré liberté
    Et s’enivrer de la danse !

    Lorsque plus rien n’est figé
    Le monde est en devenir.
    Il ne faut rien retenir
    Qui mette l’homme en danger.

    Dans la nasse, les poissons
    Sautent et finissent leur vie
    Ils paient de l’appât le prix
    Pour le pêcheur, c’est raison !!!

    Catherine

  5. Ossiane, merci pour tout cet imaginaire. Le calligramme est superbe !
    Que d’inspirations tu provoques encore !!!
    Pourrais-tu s’il te plaît, dans mon texte, enlever le n de trop à finissent ? 3ieme ligne en partant de la fin !!!
    Merci
    Catherine

  6. Merci à Florence de nous avoir montrer l’arraignée… et de sa très belle suite d’haïkus hier…

    Un petit haïku qui pourrait précéder le tien, Ossiane :

    Arraignée d’estuaire
    Au creux de sa fine toile
    Long et blanc voilier…

    Bonne nuit, Catherine

  7. chemin
    menant vers U

    la pièce enfume d’un bon petit café
    qui régne et embaume la Gironde

    les queues poissons te saluent frétillant
    crachant leurs bulles d’ondine

    « bonne Journée bulloise Nouhistou »

  8. Je trouve très belle ta photo et je m’apprétais à parler de cette cabane quand j’ai vu ce voilier dans son encadrement de bois et j’ai eu l’impression de voir un miroir qui reflétait une image. Quelle curieuse sensation!

  9. Mais où est donc la porte ?
    La clé en fut jetée
    Pour que la liberté nous exhorte
    Par une prière dépouillée
    A garder un peu d’humilité

    Sans doute tombée à l’eau
    Elle croisera, faible radeau
    Armées d’Hydres et de Sirènes
    Poséidon, tenant de ses mains les rênes
    De son char, souverain cherchant reine

    Tapis volant sur les vagues
    Subissant écumes et ravages
    D’Eole déchaînant de sa rage
    Tempêtes et cyclones qu’elle nargue
    S’échouant au bord du rivage

    Après ce périple, la porte revenue
    Couchée sur les blonds cheveux de Démeter
    ne fut jamais remise et resta là, par terre
    trait d’union du rêve et de l’enfer
    à son tour prisonnière d’un monde perdu

  10. Catherine, Florence, amichel>> Courbettes respectueuses devant tant de talent. ;o)

    Je me sens *petit* avec mes haïkus… ;o)

    Oreillette>> Salutation bien réeptionnée. Le café embaume ici aussi… Les effluves qui se dégagent de ma tasse emportent mon clin d’oeil qui t’est adressé. Ouvre la fenêtre, il devrait bientôt arriver…

  11. UU>>tu n’as aucune raison de te sentir petit. L’Haïku maîtrise l’art de dire bien plus qu’un long poème en peu de mots. Il est généreux en poésie et en rêve, il offre la liberté par son dénUUement.
    Ton haïkUU de la nuit dit tant…
    Merci à toi aussi

    Catherine

  12. Après de longues errances solitaires et boueuses, je reviens me ressourcer au gré de tes miroirs.

    Estuaire printanier
    Dans le lointain
    Le campanile d’un temple
    Soseki

  13. Gilles-Marie: Merci pour ce beau poème sur les rêves brisés. Je sens qu’il t’a particulièrement inspiré. Je suis ton conseil; j’écoute mon coeur pour y trouver quelque lueur. Bonne journée.

    >Uu: Je sais que venant de ta part, c’est ressenti;-) Ecriture automatique qui donne une touche surréaliste qui n’est pas pour me déplaire.
    Merci pour ton brin de folie.

    >Michel: Superbes ces définitions du rêve et de l’espoir lancées comme un filet sur l’histoire de ce carrelet qui rêve de partir mais est contraint de rester à terre.
    Tout ça fait réfléchir. Thanks a lot.

    >Catherine: C’est égalemnt très beau ce poème autour de l’encadré liberté. Que de talent et d’imagination!
    Je suis contente que ce petit cadre ne vous ait pas échappé car il donne lieu à toutes sortes d’interprétations.
    Le haïku sur l’araignée est très bon également. Merci pour tout. Je t’embrasse.

    >Lilly: Merci, c’est très gentil. Il n’y a que toi pour écrire comme cela;-) J’aime tes bulles et je bois mon café en pensant à U. Les poissons de mon bassin te saluent. Kiss U.

    >Nina: Il commençait à te lasser mon carrelet? J’ai plus d’un tour dans mon sac, tu sais;-) Merci à toi, mon bon génie. Bon week-end.

    >Fred: Tiens, du changement. Tu es revenu à des horaires de plein jour? Merci d’avoir pris le temps, d’avoir su t’arrêter pour regarder. Bien vu ton idée de miroir! Je ne vois plus que lui. Bonne journée.

    >Florence: Superbe et plein de fougue ton poème. Le cadre se transforme en porte maintenant. On vagabonde;-) Finalement, c’est bien que cette porte ne se soit pas fermée car elle s’ouvre sur un monde imaginaire. Merci beaucoup. Bonne après-midi.

    >Merci à tous les membres de ce super club des poètes car ce que vous produisez est vraiment de haut vol. Je suis un peu comme Uu; je me sens toute petite avec mes trois lignes;-) Mais ce que dit Catherine à propos de l’art du haïku remet les choses en place. Par conséquent, on ne se laisse pas intimider et on continue;-)

    Jean-Louis: Je sens que tu te lasses. C’est vrai qu’à la fin de la semaine, j’en suis toujours à montrer ces carrelets.
    Je vais t’expliquer ma démarche et ma progression. J’avais deux idées en tête quand j’ai pris toutes ces photos.
    1) Il y avait ces poteaux de bois qui m’ont bien accroché; j’ai commencé avec un puis douze; je finis avec les pilotis des carrelets qui prennent des allures d’animaux métalliques, petit à petit. La belle ambiance chaleureuse devient plus dure avec ses pontons brinquebalants et rouillés. J’espère ne pas être trop longue.
    2) Je tenais à mettre ce petit voilier blanc tout au long de la semaine en faisant le parallèle avec la pêche. Quand j’ai fait les clichés, j’ai pris en chasse le voilier sur plusieurs kilomètres le long de l’estuaire et je me suis bien amusée à essayer de l’attraper dans ma nasse. J’avais envie de vous raconter l’histoire de ces clichés. J’espère que je ne vous ai pas trop barbés.

  14. Pas du tout lassée et de plus en plus surprise par ta magie 😉

    Amusante l’histoire avec ce petit voilier blanc, on ne va pas l’oublier de sitôt, il est tellement symbolique (et sympathique) !

  15. >Romain: C’est très gentil d’avoir pris le temps de me dire tout ça;-) Reviens quand tu veux; tu es le bienvenu. Amitiés.

    >Vaxou92: Bonjour et sois le bienvenu. Où es-tu donc allé errer pour être si dépité? J’espère que ce blog comblera tes attentes. Grand poète Sôseki. J’aime beaucoup ses haïkus. Et si l’envie te prend d’en écrire aussi, lance-toi sans complexe. L’Oeil Ouvert est un champ de labours. Bien amicalemnt.

    >Nina: Me voilà donc rassurée. Je ne vais pas raconter ma vie non plus. Mais là, j’avais envie de donner ma petite touche perso. Bonne après-midi.

    >Briesing: Bienvenue à un petit nouveau ou nouvelle… Apparemment, tu me suis depuis quelque temps;-) Tes compliments me font plaisir. Je t’invite comme tous les nouveaux venus de ce message à venir participer à nos discussions. Amitiés.

  16. De capture en capture, je découvre le paysage de l’estuaire, ton oeil ouvert est une douce invitation au voyage. Et comme j’ai enfin trouvé la technique, j’ai mis un lien depuis mon site vers le tien. Bon week-end à toi.

  17. Petite plongée hebdomadaire dans ton blog-univers, qui s’ouvre, fait des volutes et s’enrichit. C’est bien agréable.

  18. le fugueur est prisonnier
    de cette image qu’il a créée
    combien donnerait-il pour se libérer
    encore faudrait-il qu’il se sache prisonnier

    prisonnier de ce rôle pré-établi
    dans une pièce qu’il n’a pas choisie
    quand il comprend, il sourit
    mais pour l’instant, il croit qu’il dépérit

    On t’a rêvé et tu ne le sais pas
    tes prétentions autogènes t’enchaînent à chaque pas
    tout ce que tu fais est fait pour toi
    que feras-tu quand tu sauras

    l’existence ou la Vie, un choix particulier
    Je ou moi, un combat singulier
    avec pour enjeu, rien à gagner
    simplement une pure sérénité

    c’est dans cette ambiance insondable
    où plus rien ne sera plus pensable
    que vivent des gens redoutables
    qu’on pourrait croire admirables

    quelle découverte que ce Mystère
    aussi frais qu’un courant d’air
    ici règne une étrange atmosphère
    moins d’oxygène que dans la stratosphère

  19. l’échappée ne fait que commencer
    quel temps faut-il pour explorer l’éternité
    en un clin d’oeil ou un instant
    ce devrait être suffisant

    quel est ce phénomène immense
    dont on pressent qu’il est intense
    c’est la découverte de la Nature
    qui laisse présager de tels augures

    porté par le vent du néant
    emmené au plus profond des éléments
    quelle plongée dans l’en-dedans
    quelle apogée au firmament

    il n’existe pas en ce bas-monde
    de sensation d’extase plus profonde
    enfin ETRE au plus grand jour
    mille fois plus puissant que de l’amour

    et à chaque fois renouvelée
    cette même expression de liberté
    le vent astral gonfle les voiles
    sur lesquelles ont poussé des étoiles

  20. >Sonia: Effectivement, on peut pas mal jouer avec le mot de « capture » 😉 Bien vu et merci d’avoir pris part au voyage. Bises.

    >Perhaps: Cela me fait vraiment plaisir que tu passes dire bonjour de temps en temps. Le blog continue et la vie aussi;-) J’espère que tout se passe bien dans ce que tu as entrepris. Amitiés sincères.

    >Gilles-Marie: C’est corrigé;-)
    Ce thème t’inspire beaucoup. Merci pour cette contribution qui fait appel à la réflexion. Est-on donc enchaîné à jamais? J’espère que notre Moi lorsqu’il est assez fort peut parvenir à s’affirmer pour se chercher, se trouver et en fin se libérer des carcans. Ce n’est bien sûr qu’un avis personnel. Bonne soirée.

  21. Gilles-Marie: Merci à nouveau pour cette belle échappée poétique. Ton ETRE est superbe et j’aime bien également ce vent astral qui gonfle les voiles.
    Quant à mon ennemi, je vais y réfléchir. Bien à toi.

    >MTO: Merci d’être passée pour ta visite quotidienne. Bon week-end.

    >Pierre: Ne voilà-t-il pas que tu te lances aussi dans le haïku;-)) Un de plus dans le club des poètes. C’est l’été indien; on a intérêt à en profiter. Bonne nuit.

    >Annie-Claude se lance également dans le haïku. La porte est ouverte; tu peux continuer;-) Amitiés.

  22. Mât fuyant devant
    Un carrelet sur trois pieds
    Un œil l’a cerné

    Un commentaire et un haïku dignes des « carabiniers d’Offenbach » … Bon je sors la tête de l’estuaire pour m’enfuir dans les herbes folles … 🙂

  23. >Salade: En plein dans le mille. Amitiés.

    >Moleskine: Ton premier haîku chez moi, je crois;-) Je suis très honorée mais tu n’en sembles pas très content. Peux-tu m’expliquer ta référence aux carabiniers d’Offenbach?
    Cours vite dans l’herbe, tu es en retard;-)
    Bises.

  24. Si, si … ravi !
    Pourquoi les « carabiniers » … parce qu’ils arrivent toujours après la « bataille » … 🙂
    En retard, ce n’est rien de le dire, les herbes se sont déjà muées en ceps …

  25. Je trouve tous vos calligraphes inspirant. Ou est-ce que vous trouvez le temps pour les ecrire? Merci beaucoup a vous!

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