à l’ombre du pin
des oiseaux de passage
l’heure bleue
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in the shade of the pine
birds of passage
blue hour
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
à l’ombre du pin
des oiseaux de passage
l’heure bleue
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in the shade of the pine
birds of passage
blue hour
L’oiseau de passage te souvient-il Ossiane il y a quelques années nous avions reçu de Bourrache je crois cette merveilleuse chanson de Pierre de la Galite, elle m’est revenue en lisant ton haïku et en admirant cette paisible photo enveloppée d’un nuage de coton. « Je suis un oiseau de passage…. » Elle est si belle.
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Je me suis posée
Comme sur l’île aux oiseaux
Escale passagère
Dans l’ombre des eaux bleues
Pour prendre le temps de t »aimer
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…..
Je me suis attardée
En une escale passagère
Sur l’île aux oiseaux
Dans l’ombre des eaux bleues
Mon amour pris son envol
Un temps suspendu d’une paix que l’heure bleue révèle
Temps éphémère à savourer , d’autant plus fugitive
« L’Heure Bleue » parfum d’enfance qu’un grand parfumeur avait crée pour une maman élégante
Le temps d’une pause
Dans l’eau si bleue
Qu’il en frémit…
« Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs » Montaigne
longues tiges de pin
un nuage blanc a embrassé
le sable
Nous ne sommes que de passage en ce bas monde
soyons en sûrs et agissons comme tel car sinon…
« Une des tâches les plus difficiles données à l’homme est de renoncer à lui-même, au désir de se mettre en avant, à vouloir que le monde corresponde à l’idée qu’il s’en fait »
Karlfried Gral Dürkheim
Vaste est le monde et innombrables sont les désirs !
Dans une culture qui au regard de la nature est entropique et surtout à une propension au démesuré, au déséquilibré, aux excès sans harmonie, les hédonistes de tout poil dévident leurs mantras ; « se faire plaisir et jouir sans entraves, transformer le monde et le mettre à sa pseudo image, agir sur l’environnement et le reste, le climat notamment ».
Anthropisme désordonné quand tu nous tiens.
Pourtant cette quête d’une conquête omniprésente et pesante de cet omni, ovni qui veut avoir barre sur tout, comporte plus que des inconvénients, de graves conséquences et des menaces avérées.
D’abord pour les autres espèces avec qui nous partageons cet espace contraint aux ressources finies, ensuite pour nous même qui nous développons trop vite, au point de devoir faire face aux limites que nous avons érigé malgré l’imagination, le progrès et la fougue créatrice.
Alors quand vient l’heure du grand choix et qu’il faut en conscience exercer celui-ci il y a fort à parier que c’est plus sur une paralysie que l’on débouche car il y a tant d’intérêts supérieurs individuels en jeu, les ploutocrates d’abord qui gouvernent le monde en sous main, et puis les multi nationales et enfin des gouvernements aux intérêts divergents.
Trouver l’intérêt supérieur non de l’humanité mais de la terre, de la biosphère n’est pas facile et un chemin où beaucoup se sont cassés les dents, mais il faut avancer, annoncer et surtout renoncer à beaucoup de choses avant cela.
On peut trouver un écho à cette analyse dans un récent article du Figaro consacré à la pensée d’Alexandre Soljenitsyne sur la fin de sa vie et son rigorisme vieux russe quand il prêchait la tempérance et l’absence d’excès et d’abus pour ne pas convoquer l’hubris, et qu’il souhaitait un juste milieu entre raison et passion, hédonisme et sacrifice.
Ne pourrait-on également penser à la condamnation énoncée par Pétain de l’esprit de jouissance comme un anathème jeté et sans doute lié aux événements de 36 et la mauvaise image donnée, pour certains, par l’émancipation des foules et aux congés payés.
Comme si le travail était la seule raison de vivre même si cela doit rester une valeur cardinale.
L’épine et le doux
Devant cette eau sa bleue
La montagne en verdit
Sa main caresse le sable
Et l’épine devient douce
L’amour son coup de magie
Te souviens tu amour
Notre plage sur une page
Nos regards leurs complices
D’écrans leurs messagers
Qui nous font tant de bien
Quand on aime s’aimer
Tendre délicatesse
Que notre fil ses dorés
Belles enluminures
Dans ce ciel d’un été
Une plage sous les pins
Une eau sa belle turquoise
Des petits monts au loin
Des formes qui se nagent
C’est déjà de l’amour
Quiétude délivrance
Que ce baiser de l’été
A l’ombre des pins
Quand les pensées abondent
La réflexion
Le lourd bilan d’un passé
Le lourd bilan d’un présent
Et….l »espoir d’un futur peu convainquant
A l’ombre des pins
Quand le silence est propice
A la sérénité
Garder au fond de son cœur
Foi en un demain meilleur
A l’ombre des pins
Goûter les plaisirs de l’été
L’esprit ouvert
Ne rien laisser à l’oubli
Ne pas renoncer au bonheur
A l’ombre des pins
Sous un ciel sans nuages
Se souvenir
De ceux indélébiles
Dans le ciel de notre histoire
A l’ombre des pins
Regarder encore le ciel
Scruter l’horizon
Apprécier soleil et paix
Trouver une raison de vivre
…elle existe, elle est possible, il suffit de combattre et de vouloir et d’y croire mais ne pas oublier que les mots sont faciles, les actes plus difficiles…que le cœur a ses raison que la raison ne connaît pas disait Pascal, il parlait essentiellement du point de vue de la croyance mais j’aurais envie de dire du point de vue de l’humain, donnons à la raison un peu plus de valeurs morales c’est-à-dire un petit peu plus de cœur. Tout un nouvel itinéraire à construire pour un autre but que celui actuellement poursuivi dans le monde aveuglément, égoïstement ou par ignorance ou plus gravement encore….
Une plage de sable fin
Pour s’étendre et se reposer
Pour de tout vrai
Où
Dans son intime en dedans
Selon ses générosités
A la cueillir la vie *levivre
Et
Pour partager de bel vivant
Transmette en beautés des bontés
Il y a des plages plus musicales que d’autres
où on échoue…à trouver le silence
mais le silence intérieur sans nous hanter
peut venir selon les circonstances
faut il pour cela afficher de la constance
ou bien tendre vers la relaxation totale
limite horizontale
scansion des canards
se dodeline le désir
Ce n’était pas une plage comme une autre
Elle était déserte et ce n’était pas la mer
Entre dune et marécage une surface de sable
Au bord d’un cours d’eau en méandres
Au loin aucun horizon, un espace fermé
Entouré d’arbres, particulièrement de pins
Sur la plage aucun baigneur ni baigneuse
Plage privée pour les canards et les aigrettes
Conciliabules d’oiseaux de passage pour l’été
Blancheur immaculées de plumes pour les uns
Couleurs étonnantes et variées pour les autres
Paradis terrestre par excellence sous les pins
Loin des foules et des cris des enfants
Lieu de silence et de recueillement
Je les observe, je les écoute, je les entends
Je ne bouge pas, je les regarde, je les admire
Plus haut dans les branches qui s’agitent
Toute une colonie de hérons cendrés
En position de guetteurs, majestueux et fiers
Attentifs au moindre bruit, prêts à s’envoler
Les arbres sont si hauts, qu’ils semblent être
Sur le toit du monde, loin de tout prédateur
Il n’y a au sol, derrière les buissons, silencieux
Qu’un chasseur d’images immobile, émerveillé.
Le silence est tel
qu’on peut entendre
un petit grain de sable
prendre son bain de vingt deux heures.
C’est doux de non bruit
ce vide ses élégances disponibles,
de belle écoute.
Le monde ses richesses
un endroit à l’abri,
qui savoure ses chances
de recevoir autant.
L’homme n’est que passage
Les nuages portent ses rêves
La vie n’est qu’un souffle
Restent les mots qui s’égarent
Quelques émergences de l’âme
Ce n’est pas palm beach ,
à ces plages on ne peut donner de palmes
ni Juan les pins ni jouant les séducteurs
Entendez-vous dans les mots
se déplacer (changer de sens)
les leçons semblables aux oiseaux
de ce discours embrumé?
[…]
Jeux d’oiseaux dans un ciel vide
Robert Duncan, The Opening of the Field, New York: Grove Press, 1960 ; traduit par Yves Di Manno
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Réf : Site de Poezibao .
les motifs sont comme des cheveux qui se dressent
la vison vers laquelle on se presse
des rivages insoupçonnés
Un trait, quatre points, des courbes …et un parasol en prime
JOLI, Thierry,
je n ai pas compris sur le moment,
puis, j ai relu et ai compris,
joli!
@ Annick il faut parfois savoir faire court, ne pas s’accrocher aux parois
être dans la transparence , merci de tes encouragements …à ne pas saturer 😉 l’espace