villa melzi
la passion romantique
l’âme de stendhal
◊ … La villa Melzi au bord du lac de Côme dans laquelle Stendhal fit plusieurs séjours … ce lieu idyllique occupe une place de choix dans la Chartreuse de Parme….
Villa Melzi sur le lac de Como, le 18 juillet 1817.
« Pour redoubler ma mélancolie, il fallait que je fusse engagé par cette jolie contessina Valenza, dont j’ai connu le mari à Smolensk, à l’accompagner sur les lacs. Rien dans l’univers ne peut être comparé au charme de ces jours brûlants d’été passés sur les lacs du Milanais, au milieu de ces bosquets de châtaigniers si verts qui viennent baigner leurs branches dans les ondes. Ce matin, à cinq heures, nous sommes partis de Como dans une barque couverte d’une belle tente bleu et blanc. Nous avons visité la villa de la princesse de Galles, la Pliniana et sa fontaine intermittente ; la lettre de Pline est gravée sur le marbre. Le lac devient en cet endroit sombre et sauvage ; les montagnes se précipitent presque à pic dans les eaux. Nous avons doublé la pointe de Balbianin, non sans peine ; nos dames avaient peur ; cela est d’un aspect aussi rude que les lacs d’Ecosse. Enfin, nous avons aperçu la délicieuse plage de Tremezzina et ses charmantes petites vallées qui, garanties du nord par une haute montagne, jouissent du climat de Rome ; les frileux de Milan viennent y passer l’hiver ; les palais se multiplient sur la verdure des collines et se répètent dans les eaux. C’est trop de dire palais, ce n’est pas assez de les appeler des maisons de campagne. C’est une manière de bâtir élégante, pittoresque et voluptueuse, particulière aux trois lacs et aux colli di Brianza. Les montagnes du lac de Como sont couvertes de châtaigniers jusqu’aux sommets. Les villages, placés à micôte, paraissent loin par leurs clochers qui s’élèvent au-dessus des arbres. Le bruit des cloches, adouci par le lointain et les petites vagues du lac, retentit dans les âmes souffrantes. Comment peindre cette émotion ! Il faut aimer les arts, il faut aimer et être malheureux. A trois heures, nos barques s’arrêtent dans le port (darsena) de la casa Sommariva, vis-à-vis de la villa Melzi. Nos dames avaient besoin de repos; trois officiers italiens et moi avions tourné au sombre ; nous laissons le reste de la troupe, nous traversons le lac en dix minutes, nous voici dans les jardins de la villa Melzi, nous voici à la casa Giulia, qui donne sur l’autre branche du lac : vue sinistre. Nous nous arrêtons à la villa Sfondrata, située au milieu d’un bois de grands arbres, sur le promontoire escarpé qui sépare les deux branches du lac : il a la forme d’un Y renversé. Ces arbres bordent un précipice de cinq cents pieds, donnant à pic sur les eaux. A gauche, sous nos pieds, et de l’autre côté du lac, nous avons le palais Sommariva ; à droite, l’Orrido di Belan ; et devant nous, dix lieues de lac. La brise apporte de temps en temps jusqu’à nous les chants des paysans de l’autre rive. Nous avons ce soleil d’à plomb de l’Italie, et ce silence de l’extrême chaleur ; seulement un petit venticello de l’est vient de temps en temps rider la surface des eaux. Nous parlions littérature, peu à peu nous discutons l’histoire contemporaine, ce que nous avons fait, ce que nous aurions dû faire, les folles jalousies qui nous divisèrent.
“J’étais là à Lutzen. — Et moi aussi. — Comment ne nous sommes-nous pas vus ? etc. etc.” Une conversation montée sur ce ton de franchise ne se laisse pas dissimuler.
Après trois heures rapides, passées au bord des précipices de la villa Sfondrata, nous voici à la villa Melzi. Je m’enferme dans une chambre du second étage ; là, je refuse mes yeux à la plus belle vue qui existe au monde après la baie de Naples, et, arrêté devant le buste de Melzi, tout transporté de tendresse pour l’Italie, d’amour de la patrie et d’amour pour les beaux-arts, j’écris à la hâte le résumé de nos discussions.”
Extrait de “Rome, Naples, Florence”, (1917 pour la première version). L’extrait est issu du livre “Le Goût des lacs italiens”.
◊ « L’INSOUCIANCE« , un poème écrit par Alain, mis en musique et interprété par Jean-Marie Djibedjan. Merci !!
entre lac et montagne,
entre plate mouvance
et immobilité tumultueuse,
calme classique,
barre blanche,
bâtisse noblement ordonnée,
civilisée
point d’instant fatal
reste les vagues à l’âme
le ciel brûle tard
Un tableau. Très beau Ossiane.
C’est vraiment un paysage à tomber sur les fesses, frappé par le syndrôme de Stendhal.
Merci Brigitte, le sid, Anne et Fernand:)
Un paysage étonnant oui car ce lac est enchâssé dans les hautes montagne d’ou de grandes déclivités de forês sombres qui tombent vers l’eau et de petits villages suspendus tout en bas. De beaux tableaux naturels qui allient le gigantisme au minuscule comme le souligne Anne. Bonne soirée!
L’encre de tes yeux
Peuple le val solitaire
D’une bouffée d’air.
La forêt s’enlace
A mon cœur de pierre
Comme une tendre fractale.
Plonger dans ton âme
M’offre le berceau
Où la lumière prend corps.
Rien ne pouvait mieux convenir à cette image merveilleuse que la citation de Stendhal. Pour les happy-fews, s’entend.
Une superbe note, Ossiane, tout à l’honneur de l’Italie.
Melzi, un des premiers à penser et réaliser l’unité du pays.
Site intéressant avec des photos assez remarquables ! Je n’avais pas fait attention initialement à l’énorme massif montagneux qu’on voit derrière la résidence eheh !
J’en profite au passage pour signaler aux amateurs de haïkus et de poèmes
ce site sobre, direct et original : http://poesie-et-racbouni.over-blog.com/
« Je reviendrai souvent sur ce lac sublime, rien d’aussi beau ne peut se voir au monde, du moins pour mon cœur. A quoi bon aller chercher le bonheur, il est là sous mes yeux »
Stendhal dans la Chartreuse de Parme
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Un lieu d’écriture
Au bord du lac endormi
L’inspiration
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Aller flâner dans ce silence paisible au bord de l’eau au pied de ce mur de pierre et d’arbres en cueillir la beauté, lui offrir les mots qu’elle suscite en une construction poétique belle comme ces demeures au bord du lac de Côme, un rêve de poète.
Merci Ossiane hier pour Liszt, aujourd’hui pour cet extrait de Stendhal ces lieux ont laissé leurs empreintes.
Villa Melzi
Située aux pieds des Alpes assise au bord du lac
La belle villa Melzi célèbre pour son parc
Est une demeure ancienne à façade Italienne
Où les journées se passent dans l’ombre des persiennes
Sous le ciel d’Italie que le vent peint en bleu
Le lac divin miroir brille de mille feux
dans cet écrin nacré où la soie fait des vagues
La villa à tout l’air d’un chaton sur une bague
Alain
Bonjour,
Depuis quelques jours, le blog est l’objet d’attaques incessantes de la part de spammeurs et pirates russes. Je suis obligée de durcir les conditions d’acceptation des commentaires.
Tout commentaire qui comptera un lien et plus passera en modération. Il faudra compter un petit délai pour que je valide les vôtres. Je reviendrai à l’acception normale des commentaires lorsque ces attaques cesseront.
Beau soleil à vous !
Ossiane
ah ben mince alors, les russes qui nous bombardent….?!
courage en patience, Ossiane,
oui ce soleil est une belle poésie, c’est bon de s’en gorger encore!
SOS je comprends que des intrus bloquent !!! ou autres désagréments je ne peux accéder à mon tableau de bord!! Coïncidence ??? et impossible de contacter les responsables petit à petit nos amis abandonnent ce site sans cesse perturbé
suis en rage et désolée
Belles envolées Ossiane et un si grand plaisir de revoir ces lieux romantiques chargés d’histoire
Toi aussi Arletteart, tu as les mêmes soucis ? En revanche, j »accède à mon tableau de bord mais je n’arrête pas de recevoir des messages de pirates qui essaient de déposer des liens vers leurs sites dans les commentaires.
Les souvenirs …
Quand j’étais jeune je jouais le Lac de Come au piano…
La montagne me fait un peu de peur, même etant belle.
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Vous avez le soleil?
Ici les jours sont gris.
Bonjour Neyde
J’ai souvenir de ce petit morceau, merci de l’avoir remis en mémoire.
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L’écrin refermé
Sur l’intime sensation
de l’inaccessible
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« Trois petites notes de musique
Ont plié boutique
Au creux du souvenir
C’en est fini de leur tapage
Elles tournent la page
Et vont s’endormir
Mais un jour sans crier gare
Elles vous reviennent en mémoire
(…)
Trois petites notes de musique
Qui vous font la nique
Du fond des souvenirs
Lèvent un cruel rideau de scène
Sur mille et une peines
Qui n’veulent pas mourir »
Chanson d’Yves Montand
L’élévation
Si tu veux t’élever fais le choix de l’argent
Une fois vendu ton âme agit en animal
Dépourvu de raison et raille les braves gens
Qui travaillent pour le bien et qui se donnent du mal
Agit par intérêt et jamais par faiblesse
Montre toi tyrannique afin que tous te craignent
Fais la guerre sans répit achève ceux que tu blesses
N’épargne pas les vies afin que l’ordre règne
Alain
L’ombre quand elle est derrière
Avec ses peurs tellement
La lumière revenue
Eclaire en tout de Là
Là ému sensations
C’est tellement une chance
Un destin qui rebondit
Sort des impasses terribles
Et donne espoirs encore
En amour à donner
Un si bel sens de vie
Pas facile mais fort gai
De voir son alentour
En aimés protégés
Accompagnés d’un mot
D’un signe de belle présence
Qui souhaite faire du bien
L’idée de mal si loin
Elévation
Quand il est seul en mer ou perdu dans les dunes
L’homme n’a autour de lui qu’un paysage uni
Seul ou en caravane sa vue lui joue des tours
Le soleil le tanne il déteste les jours
Il confie son angoisse sa peur de l’infini
A la lune changeante sous le voile de la nuit
Son esprit tourmenté est comme à l’agonie
Quand il est en montagne son esprit rajeuni
L’eau court dans la montagne ainsi qu’un bon génie
elle écrit des chansons ou les mots sont des fleurs
Elle en fait des bouquets de toutes les couleurs
lui veut courir comme elle écrire des symphonies
Alain
« Je restai un long moment assis, buvant la sérénité du lieu, m’emplissant de calme et de beauté » Laurent Gounelle
et c’était comme un grand voile en toile de fond, un décor où pouvait se situer le rêve, celui qui vous entraîne dans les paysages où tout devient immensément beau, dans une nature préservée où jamais la laideur, la souffrance, la pauvreté n’auraient de place et d’où se dégageraient la féérie et la sérénité dans une harmonie parfaite comme celle qui émane d’une grande pièce musicale.
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Vouloir s’élever
Sans jamais pouvoir atteindre
Le nec plus ultra
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Découvrir la beauté est souvent possible, parvenir à son apothéose cela devient beaucoup plus difficile, car la perfection n’existe pas, comme n’existerait pas l’élévation si l’on parvenait sans cesse au sublime, s’élever c’est grandir et nous n’avons jamais fini de grandir, c’est la vie qui nous l’apprend et pas toujours avec douceur.
Elévation
Quand il est seul en mer ou perdu dans les dunes
L’homme n’a autour de lui qu’un paysage uni
Seul ou en caravane sa vue lui joue des tours
Le soleil le tanne il déteste les jours
Des mornes paysages toute la monotonie
Epuise son courage lui ôte son génie
Son âme naufragée contemplant l’infini
De la voûte étoilée désespère de la nuit
Il erre sans compagnie sans trouver l’harmonie
Nécessaire à la vie il est à l’agonie
Quand il est en montagne son esprit rajeunit
Il s’éprend d’une ondine qui partout chante et rit
Elle dévale les pentes saute comme un cabri
C’est une source vive qui fait naître les fleurs
Elle compose des bouquets de toutes les couleurs
Il veut courir comme elle écrire des symphonies
Alain
Irrémédiablement,
Je ne suis qu’une libellule
Ma vérité est dans la poésie
La vie, je ne fais que la fréquenter…
Pareille à une réfugiée
Pourquoi ne pas courir dans l’herbe folle
Et se rouler dedans
Sans frasques
Sans inquiétude
Oublier tous ces visages
Placides et austères
Fermés à la fantaisie
Je veux être fantasque
Je veux rire ou pleurer
Trembler, vivre
Je chasse l’insignifiance
La folie m’anime
Indomptable
Dans l’inhabité
comme c’est joli, Pascale,
je vous rejoins dans me vivre vos mots..ET YOUPS….j’atterris dans vraie vie, sa belle sa douce son au plus près…de la vie!
pourquoi se résigner à vivre la cruauté de la vie, en disant *c’est la vie!
la vie est belle tant ailleurs,
et dans la poésie, en poésie son jour….mmmhhhh…J’AIME!
doux jour le plus tendre possible pour chacun!
bises aux habitués, aux marins d’eau douce par tous les cours de vie, dans le grand voyage d’Ossiane,
bisous le capitaine à la barre jolie!
L’impressionnisme
Pour créer la lumière les peintres impressionnistes
Usent de la couleur ainsi que des pianistes
Ils peignent par petites touches les barques sur la Seine
Et les vivants modèles qui se mêlent à la scène
Ils troquent les ateliers et les sombres décors
Pour peindre à la lumière la nudité des corps
Les déesses vertueuses qui descendent des nues
Drapées dans leurs légendes par de belles inconnues
Les monstres et les chimères qui signifiaient le laid
les portraits édifiants des rois dans leur palais
Qui vivent dans les ors entourés de valets
Disparaissent au profit du monde tel qu’il est
Pour peindre la lumière qui naît du paraclet
Les peintres vont dans les blés poser leur chevalet
Alain