La Première Fois 1 / First Time 1

La Première fois 1 / Firt Time 1

chemin du vivre

des danseurs aux bras tendus

arche des élans

 

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way of life

dancers with arms outstretched

arch of impulse

 

19 réflexions sur « La Première Fois 1 / First Time 1 »

  1. Poudre cendrée d’un chemin
    Dernier carrosse disparu
    Sur la porte des premières fois
    fermée
    Un arbre étend l’ombre de ses longues branches
    éventails se pavanant
    Longs doigts griffus de sorcières

  2. C’est toujours la première fois de Jean Ferrat

    « Enfin enfin je te retrouve
    Toi qui n’avais jamais été
    Qu’absente comme jeune louve
    Ou l’eau dormante au fond des douves
    S’échappant au soleil d’été

    Tu peux m’ouvrir cent fois les bras
    C’est toujours la première fois

    Absente comme souveraine
    Qu’on voit entre deux haies passer
    O toi si proche et si lointaine
    Dès que l’amour file sa laine
    Entre nos doigts désaccordés

    Tu peux m’ouvrir cent fois les bras
    C’est toujours la première fois

    La faim de toi qui me dévore
    Me fait plier genoux et bras
    Je n’aurais pas assez d’amphore
    Ni de mots encore et encore
    Pour y mettre son terme bas

    Tu peux m’ouvrir cent fois les bras
    C’est toujours la première fois

    La soif de toi par quoi je tremble
    Ma lèvre à jamais desséchée
    Mon amour qu’est-ce qu’il t’en semble
    Est-ce de vivre ou non ensemble
    Qui pourra m’en désaltérer

    Tu peux m’ouvrir cent fois les bras
    C’est toujours la première fois

    L’amour de toi par quoi j’existe
    N’a pas d’autre réalité
    Je ne suis qu’un nom de ta liste
    Un pas que le vent sur la piste
    Efface avant d’avoir été

    Tu peux m’ouvrir cent fois les bras
    C’est toujours la première fois »

  3. La belle et longue allée
    Pour parvenir au bout de soi
    Vers la transcendance
    Long parcours initiatique
    Jusqu’à cet au-delà qu’on ose
    Pour atteindre le dépassement
    Majestueuse allée sans fin
    Vers une clarté soudaine
    Pour franchir le premier pas
    Et se sentir tout à coup
    Libéré de l’angoisse
    De cette peur de l’inconnu
    Et soulagé enfin
    D’avoir atteint ce possible.

  4. les carrosses et chevauchées d’antan
    venaient plutôt par la gauche de l’alignement
    quant à celle photographiée
    de sable étendu
    elle permet l’amble des chevaux d’aujourd’hui
    que même
    Aragon, Elsa, sa soeur
    et le poète Maïakowsky
    qui chanta la flûte des vertèbres
    en leur enchâssement de tracteurs
    et de locomotives à vapeur
    tous
    ne prirent
    le temps d’un arrêt
    que pour mieux griffonner le billet
    à passer à la Pravda
    « souvenir d’un château, de France,
    du temps de la révolution »
    …. lorsque les hommes exploités
    surent se révolter contre la tyrannie
    du sabre et du goupillon
    …. pour,
    glissant au pied de l’échafaud
    dans le sang bleu alors épandu
    élever sur la pique altière
    le chef de l’ancien régime »
    …………………………….;
    ne pleure pas petite soeur
    même les hommes en leur gourmandise
    ne savent se tenir au bord du gouffre
    qu’à demi penchés
    avec l’espoir ultime
    qu’un dernier pas de danse
    les confirmera
    dans le bien penser
    d’avoir été
    l’espace d’une rose
    couleur de pourpre sur le dais blanc de l’hermine

  5. Pierrick et Colin gentilshommes de peu de fortune vivaient dans des domaines voisins semblables par leurs ruisseaux et leurs champs, leurs collines boisées d’occitanie.

    Colin: « je l’ai rencontrée à la fête de la St Jean. Eulalie marchait vêtue de blanc, auréolée de douceur, couronnée de fleurs d’oranger, laissant flotter derrière elle un parfum d’amandes amères. Nos regards se sont croisés, depuis je pense à elle. »

  6. Beaucoup de spectacles de danse en cette fin d’année scolaire, galas grandioses ou petits ballets, des instants d’émotion bien souvent que parents et enfants éprouvent ensemble, décors majestueux ou décors de papier pour des moments magiques.
    _____

    Lumière et splendeur
    Chorégraphie sous la nef
    Chaussons de satin
    ____

    Quel Joli décor Ossiane pour ces danseurs envoûtants faisant haie d’honneur aux sylphides éventuelles.

  7. ma nuit des arbres
    par Patrick Aspe, jeudi 21 juin 2012, 08:58 ·

    ma nuit des arbres
    sur la palette et la toile
    des feuilles
    des branches
    des racines
    cette mousse blanche-verte
    trois graviers roses-gris
    une poignée de terre
    le sable qui transpire
    le silence qui éclaire un soleil de citrons
    je vais jusqu’à la rivière
    le pont de vieilles pierres
    un temps j’hésite à me pencher
    chaque remous est en moi
    l’arbre me surveille
    comme je veille sur lui
    la tentation du regard
    féminine
    jambe lisse
    caresse de tes cuisses
    jusqu’à la source étoilée vive de ta toison d’algues friches
    bouche
    gouttes
    légendes des hommes
    une suite sinueuse dans la quête des libellules
    l’arbre est bleu-jaune
    comme le monde sous la lune défendue
    je retire la virgule
    les feuilles s’effacent
    dans les mains
    de tes baisers

    arbre ,lointain dans mon désert indien…
    arbre indien…
    Pourquoi cet intérêt de tant de peintres aujourd’hui en France pour les arbres ? Je crois utile de me poser la question. (…)

    L’arbre fut un des lieux et demeure aujourd’hui encore un des indices de l’immense crise de la relation de l’humanité à sa terre qui a inauguré la modernité. Et c’est pourquoi je ne m’étonne pas de le voir reparaître au premier rang des préoccupations de beaucoup dans l’heure présente, où il est de plus en plus évident qu’on approche d’un carrefour qui risque d’être l’ultime. À regarder de grands arbres, à réapprendre à les voir, à pénétrer le sens de leurs rythmes, à s’avancer dans l’intimité de leurs branches, à tenter ainsi, par des approches diverses, de rétablir le contact avec une vie que d’autres qu’eux méconnaissent, des peintres de notre temps prennent en charge ce grand besoin de ne faire qu’un avec ce qui est, un besoin dont le déni nous vaudrait la fin du monde, à peut-être brève échéance. » Yves Bonnefoy

    Extrait du texte d’Yves Bonnefoy :

    *******************

    Un poème de Jean Rousselot LE VAIN DÉNOMBREMENT

    extrait : «  »Un arbre n’est pour moi qu’un arbre,
    Je dis Hêtre et c’est un érable.
    Mais il suffit que le soleil
    S’embroche sur un bois sans feuilles
    Pour que je me souvienne aveuglément de moi,
    Histoire et préhistoire. » »

  8. Pas un souffle de vent
    Dans cette allée parfaite
    Les arbres , gravement.

    Le Temps passe léger
    Au travers des fenêtres
    Des branches, caressant

  9. Il y a toujours un première fois, il faut bien commencer par là, ce n’est qu’un début…

    mais de quoi parle t-on… de l’enivrante attente qui vous tente et vous tend

    de l’incessante pensée… qui vous traverse et vous rend irrésolu

    de nos espoirs face à la nouveauté d’une rencontre

    ces mystères et ces soubresauts

    or donc ce n’est pas la projection d’un bonheur à venir

    d’un honneur à tenir

    c’est bien plus et bien moins

    c’est l’amorce d’une relation

    puisée dans la force des regards qui se soutiennent

    c’est la délicate promesse d’un après

    mais c’est surtout l’enchantement d’un moment

    il en restera une trace assurément

    c’est de nature à marquer les esprits

  10. Oxymore2

    La première fois un arbre maure
    Tristement faisait danser son feuillage
    Au gré du vent sauvage
    Dans le sous-bois des oxymores

    La première fois, m’amusait
    Le vent chantant, renard rusé
    Dans la Nuit bleue de mon palais

    Sombre et festive,la poésie
    S’offrit l’estive des altitudes

    La première fois le vers ancré
    Dans les burons de sa contrée
    Quitta mes vallées et mes plaines

    On ne naît pas dans les Carpathes
    Pour du Laguiole sucré-salé
    Mais des Carpates serais le hêtre
    Éparpillé dans ta vallée

    Opaque transparence dévoilée
    Par le Maître mot clair-obscur

    Le vent passait l’hiver voilé
    Honnête voyou, lumière obscure
    Petite vérité des mensonges
    Ses aller-retours décalés

    La première fois, cri silencieux
    Le vent passait révérencieux
    Dans un vacarme sans fracas
    Sa lente agonie un supplice
    Qui réclamait dans un calice
    L’Amour, l’extase dans mes tracas

    Dans les malheurs des pluies de tuiles
    Je palabrais avec le vent
    Mais lisais plus entre les lignes
    Le signe dicotomisé

    Il avait l’heur de bien me plaire
    Ce Lou-Garou contemplatif
    Petit vent du Puy, errant
    Entre Limoges et Clermont-Ferrand

    Qui plus tordu et plus perdu
    Qu’un poète pour braver le vent
    Du Dôme et de l’Allier?
    Oui, tordu et fou à lier !

    Le vers est gorge et plateau
    Dune brûlante et bateau
    Le vers est volcan des plateaux
    La poésie mon château.

    La première fois comme un cyclope
    J’aurais dû faire trembler les Causses
    Les monts du Cantal et les crêts:

    « Qui ose au Nord s’aventurer
    Dans mes rouges censes, mes contrées?
    Qui ose chanter dans mon sillage
    Comme neige à Limoges en janvier
    Et prend mes vers pour imagier?

    Que maudit soit le vent
    Qui me fait chanter et pleurer
    Certains poèmes sont une étude
    Complainte d’éther, laves endormies
    Entre fantaisie et rectitude
    La première fois j’avais compris
    Tout le vent est Amour d’hiver
    Son Hiver est Amour de Vent

    J’avais compris…
    J’avais compris…

    Que maudite soit la poésie
    De faire de moi un Maure en vie
    Dans l’effervescence de l’esprit

    L’Art est dans ma rue, petit vent (petit Jean ça rime aussi)
    Bourrée auvergnate pour ma vie
    Pas syncopés des écritures
    Pour lune gris-blanc de mon esprit.

    Je vous défie de contenir
    Le feu et la lave à venir
    Un tourbillon pour horizon
    Grand Burle épousant l’Aquilon

    Je vous défie de m’affronter
    Vent qui passiez dans mes contrées
    Creuser sillons de terre et d’Ô

    Multiplicité de loups
    Jeu de Moi Je hanté
    La première fois lésée
    La seconde atomisée
    J’observais le jeu,
    Le masque du Je

    Je ne suis pas Moi, ce vers
    Qui se regarde en long en travers
    Saurons nous jamais l’envers
    Des mise-au clair du Je?

    C’est quoi l’ordre du monde
    Ce grand désordre hiérarchisé
    Cet orphelin martyrisé?

    Suprêmissime divin
    « Je » ne pouvait être devin
    La première fois, et même souvent
    Pour comprendre
    La philosophie du Vent

    La première fois c’était le vent
    Qui passait me frôler
    Aujourd’hui c’est toujours du vent
    Avec qui je n’ peux m’envoler

    Je suis tentée de prêcher
    Comme Cathare dans son hérésie
    Que l’Homme est dans l’alcôve de l’ âme
    La poésie m’est fantaisie
    La poésie m’est Rome, ma cité!
    Je voudrais le ciel habiter
    Où est l’échelle des Maures?

    Que maudite soit la poésie
    Petit délice muscarine.

    http://youtu.be/HlGO9IRJeqg

  11. Dans ce pays où la terre s’éprend de la lumière, les arbres, les flaques d’eau, nos socles infimes et nos cabanes, ton âme elle-même leur ressemble, deviennent des étoiles. Ce seront roses du voyage dont on sait qu’elles se redorent quand la quille sous-jacente de l’ombre triomphe du soupir.

    Gabrielle Althen, le Nu Vigile ,1995

  12. Ce fut un éblouissement,
    oh pas du genre de ceux qui vous aveuglent presque
    quand au contact de trop rares fresques
    on se prend à imaginer un transport dans le temps

    non il s’agissait d’une fixation extrême
    de pupilles qui étaient comme des résilles
    et de rétines qui imprimaient à loisir

    une allée pleine de charme et de surprise
    qui anticipait le moindre des désirs

  13. « je ne peindrai qu’un arbre qui retient dans son feuillage
    le murmure doré d’une lumière de passage »
    Philippe Jaccottet
    ____

    Avancer pas à pas sur un chemin bordé d’arbres
    Qu’il soit de forêt ou de l’intime
    S’il mène à la lumière
    Comme en la clairière du bois
    Je n’aurai d’impatience
    Que celle de nous y retrouver
    Ecartant l’ombre épaisse
    L’oreille attentive à notre rencontre
    Dans ce monde intérieur et beau
    Qui laisse entendre à travers le silence
    Quelques branches sur le sol
    Quelques feuilles qui craquent
    Quelque oiseau complice
    De notre douce solitude
    Un papillon curieux, des moucherons qui dansent
    Un froissement de feuilles qui tremblent
    Quelques mots murmurés qui rassurent
    Impatiente de toucher peut-être les étoiles
    D’« habiter poétiquement la terre »*
    D’écouter la musique des anges
    Afin que cette longue allée d’arbres
    Devienne le paysage de notre émotion
    Une percée diaphane dans la forêt
    Un soleil au milieu des ténèbres.
    ______

    * « Il faut habiter poétiquement la terre » est une expression d’Höderlin

  14. « L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »
    de Friedrich Hölderlin

    « Des branches. Des feuilles.
    Des pétioles. Des folioles.
    Un monde ramifié qui bouge, bruit et bondit.
    Un royaume de verdures, de vertiges et de vents.
    Un labyrinthe de souffles et de murmures.
    Un arbre en somme. »

    Jacques Lacarrière
    ____

    Le chant du vent
    Et quelques notes de pluie,
    Le frou-frou des bambous
    Un soliste au bec jaune
    Et l’eau qui s’égoutte
    De la marquise de verre
    Morceau sans partition,
    Sur la piste trempée
    Aucune fausse note
    Le décor est sobre
    Le thème est romantique
    C’est la première fois
    Que la pièce est jouée
    Les mots ne s’écriront
    Qu’au tombé du rideau
    La lune applaudira
    Derrière les tentures noires
    Et le silence de la nuit.
    _____

    Belle nuit et bonne soirée à tous

  15. Chaque fois
    que je fais ce chemin sous les arbres,
    si beau je le trouve que,
    soit il hiver sous la neige,
    soit il éte sous le soleil,
    il me semble
    que c’était toujours
    la première fois

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