N’oubliez pas de cliquer sur la photo pour découvrir le panorama.
* Lecture du Haïku Calligramme: centre, haut gauche, haut droite, bas droite, bas gauche.
Des Grains de Beauté
Une Tache de Rousseur
Constellent le Pré.
* Cette semaine, j’ai invité Malisan qui a rejoint L’Oeil Ouvert en décembre 2005. Il me semble que notre rencontre a eu lieu à l’ombre de mon pommier d’amour. Malisan est une rêveuse pleine de curiosité. Elle aime l’éphémère et laisse des traces fugitives mais toujours sensibles sur mon blog. C’est une thésarde en mal de poésie, qui retrouve toute la magie de celle-ci par les blogs. Je vous conseille d’aller visiter son site « Somewhere » pour découvrir ses poèmes dans sa rubrique « sensitive poetry ».
Voici le poème qu’elle m’a envoyé:
« Dans les plis du monde »
Comme un ailleurs qui bruit d’ici,
Comme un ici qui rêve d’un ailleurs,
S’ébruitent les légendes dorées
Qui colorent de sépia des souvenirs inventés.
Le songe, déjà, pénètre la réalité
Odorantes images d’un monde à venir
Valsantes chorégraphies orchestrées
Par les voyageurs du sensible
Qui dans les plis du monde, trouvent
Des pépites éphemères et des cailloux vagabonds
Qui dans le silence des chemins, cueillent
des fleurs de songes.
Malisan
J’aime ces ciels et ces couleurs qui semblent chargés d’histoire. De l’histoire d’une journée bien remplie par exemple. D’une histoire de vraie vie, comme si l’odeur d’une cheminée qui fume, ou d’un gâteau au four, nous attendaient.
Amitiés. Bises de week-end pascal.
Ossiane impressionniste !quel superbe tableau que la deuxième image à partir de la photo d’origine !
Le pré enchanté
——————
Le bonheur est dans le pré
Rien ne presse ne cours pas
Prend le temps de respirer
D’écouter son cœur qui bat
Le bonheur est dans le pré
Le ciel bleu l’a ramené
Et le gui l’a couronné
Dans les arbres il va nicher
Le bonheur est dans le pré
Et la vache qui rumine
Le nourrira de bon lait
Il en aura belle mine
Le bonheur est dans le pré
Dans les couleurs délicates
D’un tableau du temps passé
Où la douceur de vivre éclate
Le bonheur est dans le pré
Dans l’herbe et le serpolet
Tu le verras folâtrer
Danser rire et cabrioler
Le bonheur est dans le pré
L’attraper ne suffit pas
Il faut savoir l’apprivoiser
Et le bercer dans ses bras
Le bonheur est dans le pré
C’est une fleur sans pareille
Que l’on la cueille à la rosée
Dans le matin qui s’éveille
Le bonheur est dans le pré
Donne moi ton cœur ma belle
Dans tes mains je le mettrai
Avec un bouquet d’ombelles
L’annonce ma ritournelle
Comme le printemps l’hirondelle
Ne soyez gens tristes ou inquiets
Le bonheur est dans le pré
ruminations de fauve
l’eau du bonheur n’est pas dans le paysage
mon grain de beauté ne changera rien aux constellations
les taches de noirceur ne virent pas au rose aquarellé
l’espoir n’est même pas dans l’incendie des alyscamps
je suis fauve et je ne mords pas à belles dents
L’ordinateur ne charge que la moitié de la photo ce matin.
Panoramique:
je me suis arrêtée plusieurs fois pour m’imprégner de l’intensité des marrons dans le paysage cette année. Est ce dû à la permanence exceptionnelle de feuilles mortes qui sont restées accrochées aux branches au lieu de tomber?
quel beau calligramme! un fondu de couleurs.
La lumière d’entre les averses, entre les passages de nuages foncés chargés de pluie avec une lumière du soleil « mouillé » m’a toujours impressionnée. Vibration des couleurs?
bon début de journée!
ah ça y est j’ai la photo en entier. Voilà ce que c’est de ne pas avoir l’adsl!!!!
quelle paix dans cette photo.
force tranquille de la vache? mais aussi
l’arbre en plein centre qui veille sur la vache qui paît
Calme et volupté
Bonheur dans le pré
Le monde est en paix.
J’aimerais bien comprendre comment tu passes de la première photo à la deuxième « ? » ? je ne sais pas comment appeler le résultat du travail que tu fais. En tout cas, c’est beau. Vrai, comme dit Michel, très impressionniste !
Je te souhaite un bon week-end. Bises enlagonnées.
Très belle page bucolique, Ossiane, ce matin. J’aime plus particulièrement la photo aquarellée: tu devrais te lancer dans la peinture! J’aime aussi le haïku qui l’accommpagne et le poème de Malisan qui illustre si bien ta démarche.
………
S’éloigne la nuée,
L’averse passée.
La lumière s’infiltre,
Se coule dans le pré,
S’accroche aux arbres,
Et traîne sur l’herbe neuve
Comme un rideau de scène.
Le troupeau s’éveille,
Profitant de l’aubaine,
Avant que ne s’éteigne
cet embrasement
Pour la prochaine ondée.
En ouvrant ton panoramique, j’ai presque eu l’impression d’ouvrir ma fenêtre…
Ce paysage bocager ressemble étonnamment à l’endroit où je vis !
WOW !
C’est vraiment très très impressionnant. La photo et sa transformation sont superbes et le haiku est totalement séduisant.
On avance tout droit vers les beaux jours.
Bravo Ossiane.
Bisous printaniers
Judith
Je suis en suspension devant la beauté des mots et des images… Vraiment…
Superbe photo !!
Qu’une envie… Y être…
Bon week-end chocolaté,
Bises,
OLIVIER
Voilà que je découvre ton site et la je tombe sur un monde de poésie, magnifique!
De blues et de cocagne
*********************************************
Ce petit coin de paradis
Pourrait bien cacher un trésor
Ou pourquoi pas
Un horrible charnier
Je m’abreuverai a la source
De tes yeux arc-en-ciel
Ainsi qu’au flot de larmes et des cendres
De notre histoire universelle
Car je ne renoncerai ni au bonheur
Ni â la gravité d’être en vie
ossiane
bravossiane , je te suis du verbe suivre ou être comme tu le veux fidèle .j ‘aime beaucoup ton panoramique j’entends tous les bruits , les parfums……………., un cadeau
C’est un secret…
Les vaches se nourrissent de paroles d’arbres….
Elles ruminent ainsi méditativement des pans de vie pour nous les offrir en voix lactées.
Superbe ce panorama, les ombres sont allongées, photo du soir peut-être, en tout cas bravo Ossiane. et bonnes fêtes
Mervelleux poème de Malisan , merci Ossiane de nous avoir communiqué son site.
Légereté du Printemps qui saupoudre les arbres de prunes et de roses, c’est l’instant éphémère où les branches des feuillus fleurissent de tous leurs bourgeons …..
Petite pause déjeuner oblige, je reviens à vous un peu plus tard;-)
>Annie-Claude :
Ce sont des images de campagne paisible, un dimanche d’hiver. La luminosité de ce moment était quasi irréelle. Ciel noir, ciel bleu, soleil, nuages. D’une seconde à l’autre, l’ambiance changeait. Effectivement, ce soir-là, un feu de bois m’attendait mais sans gâteau au four 😉 Merci et bon week-end.
>amichel :
Ce deuxième tableau t’a visiblement conquis, merci 😉 L’atmosphère des lieux se prêtait bien à cette déclinaison impressioniste.Tu es toujours très à l’aise pour évoquer ces paysages de campagne car tu y as sans doute vécu. Petit clin d’œil moqueur au poème de Paul Fort car il n’est point nécessaire de courir dans ton pré 😉 Prendre son temps pour respirer, regarder et écouter. Douceur de vivre à caresser telle une fleur qui se cueille. Merci pour ce beau poème qui nous met le cœur plein d’entrain. Bises de ma prairie.
>Bouldegom :
Je me doutais bien que quelqu’un allait s’emparer de mon titre mais je ne m’attendais pas à toi;-) Quelle rumination;-)) Il n’est pas de bonne humeur ce fauve. Même le tableau de Gauguin « Les Alyscamps » n’aura pas eu raison de lui. Voir les liens pour d’autres infos. Merci pour ton humour poétique décalé. Bises fauves.
http://www.musee-virtuel.com/docs/gauguin/alyscamps.jpg
http://www.memo.fr/LieuAVisiter.asp?ID=VIS_FRA_ARL_085
>Candide :
Tu m’as fait peur sur le coup mais je viens de voir que tout est rentré dans l’ordre. C’est dommage que tu n’aies pas l’adsl. Ce doit être le parcours du combattant de visiter et commenter tous ces blogs. Il faut peut-être que je fasse un peu plus attention à la taille de mes images mais pourtant je les optimise.
Juste réflexion pour expliquer cette présence fauve dans les paysages (je ne parle pas des vaches, tu m’as bien compris 😉 Mais il est vrai que ces marrons rouges réchauffent les teintes hivernales et transforment du coup l’impression qu’on en a.
J’aime aussi beaucoup ces lumières d’après la pluie. Entre orage, averse et grand soleil. En général, les couleurs en sortent magnifiées car l’eau les fait vibrer. Tu es une bonne observatrice de la nature, Candide. Merci pour ton regard sensible.
>Annie-Claude :
Ce sont ces vaches qui te font revenir 😉 Y en a-t-il à Tahiti ? Petit bonheur tranquille.
Merci de t’intéresser à ce que je fais. Annie-Claude, je n’ai pas de recette spécifique. Chaque note demande une réponse différente. Je ne suis pas comme Guess Who 😉 J’essaie de donner ma modeste interprétation de la photo en cuisinant mes pixels. Je mets mon chaudron numérique en route puis je fais quelques incantations avec ma souris. Je trace, je malaxe, je colle, je gratte, je dessine, je mixe. Ensuite, je fais bouillir à 90°C et enfin je secoue le chaudron pour faire apparaître une toile numérique. Un dernier conseil, ne jamais brutaliser la matière 😉 Ai-je bien répondu à tes interrogations? Bises pascales vers le lagon.
>Pierre (2) :
Je vous l’avais bien dit que j’allais vers de plus en plus de clarté 😉 Il va bien falloir que je finisse par sortir du noir. J’ai déjà fait un peu de peinture par le passé et j’aurais aimé la pratiquer davantage. Toi aussi, tu sais bien parler de la campagne. Tu as vraiment bien saisi toutes les petites subtilités de cette scène bucolique. Merci pour ce beau rideau de scène entre deux averses. Je t’embrasse.
Pauvre vache n’est pas fauve
Couleurs sont fauves
Ossy impressionne / impressionniste.
Il m’est arrivé la même chose qu’à Candide, même avec Adsl+. Sans doute les vaches, ces animaux broutent tout ce qui passe alentour. Peu importe, comme le soleil entre les nuages d’averse, tout revient à sa place, à une place choisie. Comme l’argent des bouleaux et l’émeraude de l’herbe. Comme une image d’Ossiane.
Amitiés à tous !
>Michel (3) :
C’est en effet un paysage de bocage. Dans quelle région vis-tu ?
>Judith :
Merci pour ton enthousiasme. J’aime prendre mon temps. Je vais lentement mais sûrement vers le bleu, le jaune et le vert. Bises du bocage.
>Lyriann :
C’est très gentil à toi mais gare à la chute 😉 Veux-tu que je mette un filet 😉 Belle après-midi.
>Olivier :
Merci pour ton passage. Bon week-end que je pressens bien gourmand. Bises chaleureuses.
>Steph :
Bonjour, je te souhaite la bienvenue. Merci pour ton compliment. Au plaisir de te revoir.
>Patricio :
C’est un poème plein de vérité comme tu les aimes et dans lequel tu oscilles entre paradisiaque et terrifiant, sourire et larmes, bonheur et malheur. C’est ce monticule de terre qui t’évoque ce charnier. Il y a sans doute un peu de tout cela dans une ligne de vie. Bonheur individuel et détresse universelle. Merci pour ces mots émouvants. Je t’embrasse.
>Alain de la Communauté :
Je viens de constater que tu viens tout juste de remettre le bateau en route pour de nouvelles aventures. En fait, je veux bien des deux sens du verbe suivre 😉 Toi aussi, tu connais la campagne. Merci pour ton grand cœur gros comme une orange que tu ouvres aux autres. A bientôt sur ton blog pour une petite visite. Je t’embrasse, angel.
>Kaïkan :
Superbe à écouter cette douce voix lactée 😉 C’est important de savoir parler aux humains, aux plantes et aux animaux. Merci pour ce secret si bien gardé 😉 Bises.
>Gérard :
Merci Gérard. Il s’agit en effet d’une photo prise un soir de décembre. Bien vu pour les ombres. Bon week-end pascal également.
>MTO :
J’aime aussi beaucoup ce que Malisan a écrit par petites touches. Elle mêle avec subtilité le visuel aux songes. Tu es à ton aise également pour ce genre d’exercice. C’est amusant que tu ressentes cette photo comme un début d’éclosion de bourgeons car elle a été prise il y a trois mois 😉 Le soleil fait sans doute ressortir des feuilles encore accrochées aux fines branches. Mais peu importe, puisque c’est ce que je voulais faire passer 😉 Bien à toi. Passe un bon week-end dans ton jardin de Bretagne.
>Lilly :
Je sais, lilly. J’ai joué un peu sur le sens et je pensais bien sûr à cette couleur qui explose dans la prairie. A strong tawny Kiss from Ossy to Lilly. Meeeuuuh!
>JPB:
Bonjour Jean-Pierre. Même problème technique que Candide et vous avez l’adsl ! Ca m’inquiète. Voyez-vous le panoramique maintenant et quel navigateur utilisez-vous?
Merci pour cette jolie description ainsi que pour le nom de ces arbres. Je ne les avais pas reconnus. C’est dans doute cet argent qui donne l’illusion de bourgeons. Je vous souhaite un bon week-end pascal. Mon amitié également.
meuh !
meuglement avec bulles impressionnés
veulent dire :
merci Ossy la magicienne …
BeuoooOOO°°°°°h! veut dire tendres baisers à Lilly la calligraphe;-))
entrer dans le chaud de l’étable, les détacher, les suivre en évitant leurs traces sur le chemin, les faire avancer, celle là qui mange sur le bas côté, et puis trouver la prairie, courir après une vagabonde, et rester là, un bon moment, à ruminer..se cueillir un brin d’herbe..avant de faire le soir le chemin à l’envers jusque la coulée du bon lait…
paisible moment de vie, où le ruminant n’est pas où on l’attend!
« C’est un secret…
Les vaches se nourrissent de paroles d’arbres….
Elles ruminent ainsi méditativement des pans de vie pour nous les offrir en voix lactées. »
Eh Ossiane, elle n’est pas que dans le ciel la voie lactée!
Au prochain bol de lait que je boirai j’écouterai pour entendre les arbres parler…. et penserai aux vaches tranquilles et à cette belle photo!
j’ai oublié de dire que c’était de Kaïkan!
>Annick:
Une petite scène bucolique pleine de charme. Je sens une pointe de vécu dans ce que tu écris notamment en ce qui concerne l’atmosphère douillette de l’étable. Merci pour tes mots empreints de tranquilité. Bon week-end.
>Candide:
Cette phrase sur la voix lactée est bien de Kaïkan et je trouve que c’est bien trouvé;-) L’expérience ne peut que marcher qu’avec qu’un bol de lait frais tout droit sorti du pis de la vache;-) Bises laiteuses.
Coucou Ossiane,
Ce tableau me sied à ravir, dans sa simplicité et sa force.
Les vaches n’ont pas toujours bonne presse, mais à bien les regarder, on peut leur attribuer une certaine forme de sagesse. Bises (de Dordogne !)
C’est vrai que cette vache [ces vaches sur le panoramique] donne un côté particulièrement paisible au tableau. Il en faut car quelque soit l’horizon, les nuages ne cessent de menacer.
Bon et doux ouikende pascal à toi (près de la cheminée si tu allumes un feu…), et à tous ceux que je connais ici aussi…
la rousseur s’atiédit
gui contre le ciel.
Merci Malisan pour le lien
Des trublions célestes
Tourbillonnent à l’ouest.
Elles, tranquilles, paissent
L’herbe drue et épaisse.
Les ombres tranchantes
Vers l’est nous orientent
Dans cette perspective tremblante
Presque absente
Semblant d’absence humaine
-D’ailleurs non crédible-
Et semblant d’atmosphère paisible
De ce bocage, du Maine ?
J’aime tes couleurs fauves
Tes odeurs et tes bruits
Jusqu’à cet ultime cris
Du jour où la bêtise humaine te rendra chauve
Rimes féminines puis embrassées
Pour Dame nature endimanchée.
Merci Ossiane de la sublimer
Et de m’accueillir avec tant de bonté
>L’oeil vagabond:
Coucou Chris. Ces vaches assoient en effet le tableau. Il y a vache et vache:-) Pour ma part, je préfère les blanches. Je t’assure qu’un troupeau de vaches dans un champ de pommiers peut être très beau à regarder;-) Tu vis en Dordogne? Bises de l’ouest.
>UU;
Tiens, voilà UU, le grand spécialiste de la question:-)) La vie tranquille face à un ciel d’orage. Un bel équilibre. Pour ma part, plus de feu pour moi. N’est-on pas au printemps? Un bon week-end au vert à toi et à ta douce.
>Brigetown:
Bonsoir, je te souhaite la bienvenue. Je te remercie pour ce premier commentaire. Au plaisir de te revoir.
>GOUMY:
Merci pour ce beau poème dans lequel tu opposes également l’agitation du ciel à la tranquille passivité des vaches. Faut-il déceler dans cette force tranquille et ces chaudes couleurs autre chose? L’intervention humaine peut être parfois malheureuse et décimer à jamais ces belles chevelures.
Ce que tu dis sur la forme de tes rimes est exact. Bien pensé! Merci pour ce clin d’oeil à mon égard. Aucun problème, tu fais partie de la tribu. Bon week-end.
Il me semble que les arbres rouges, au premier plan des arbres, sont des aulnes qui ont justement des chatons rouges qui se voient très bien de loin, et là bien sûr ils sont éclairés par le soleil rouge du soir.
La photo est-elle récente ?
Très champètre et très beau.
Bonnes fêtes de Pâques.
Fiery spheres
Freckled flakes
Rule above
Chewing the cud
A russet form
Down below
Neither poet nor bard
Our four-legged friend
Interrupts his feed
To grace us with these words
‘Fiery spheres and freckled flakes ?
My dear, you’re making a big mistake ;
My response to that is a resounding NO !
What you see above is mistletoe !’
Judith
Ossiane, comme nous tous, dans mon enfance j’ai joué à ce jeu qui consiste à chercher ces copains en ayant un bandeau sur les yeux (au Chili on l’appelle « la poulette aveugle »). Quatre décennies plus tard je continue à chercher à tâtons la réalité. Devant chaque chose je me dis qu’il y a une partie qui échappe à mes sens. Notre éducation nous a largués dans la vie comme des chevaux avec des oeillères. Devant l’oeuvre artistique jouvre tous mes sens. A ce moment ma vision cesse d’être statique. Et je vois derrière, en profondeur, sur les côtés, hier, demain … Devant un paysage d’une indicible beauté, qui montre la nature d’un bout de campagne en Europe, je ne peux pas m’empêcher de voir l’histoire de ce continent et de me demander par exemple « Où sont-ils, ceux qui ont été par millions réduits en poussière il y a soixante ans ? » Mais je pense également aux parents de relations de travail cambodgiennes que j’ai ici en France. Tout à coup aussi Hiroshima me saute à la figure. D’aucuns appellent ceci « le devoir de mémoire ». Pour moi, c’est un sentiment de communion avec nos ancêtres. Mais j’y vois aussi le jardin de mes parents lorsque j’étais enfant, là où j’ai grandi. Je vois la ferme de mon oncle où j’allais en vacances, où j’ai appris à traire, le travail des champs, à monter à cheval … Le bonheur, pour moi, c’est devenu à la fois le partage de ces images, ainsi que ma pitié, ma tendresse, mon respect, ma reconnaissance … pour cette partie de notre humanité aujourd’hui absente. Absente à l’extérieur. Toujours présente à mon esprit.
>Michel (2) :
Tu tombes à point Michel, toi qui es un fin connaisseur des arbres. On verrait donc des aulnes au premier plan d’où ces nuances rosées et des bouleaux en arrière-plan qui donneraient ces effets argentés. Cette photo date de décembre dernier mais MTO a cru que les bourgeons étaient en éclosion. Merci pour cette explication. Bon week-end à toi aussi. Je t’embrasse.
>Patricio :
J’espère que je n’ai pas trop défloré ta pensée quand je t’ai commenté. J’avais bien compris que tu évoquais une partie de ta vie ainsi que les tragédies du monde. J’avais perçu ce devoir de mémoire mais peut-être pas au sens des ancêtres dont tu parles. Je ne pensais pas que cette simple photo de campagne pouvait nous entraîner si loin. Je me dis que les images en dehors de leur aspect graphique, font profondément appel au vécu de chacun d’entre nous. Merci pour ces éclaircissements. Bon week-end.
>Judith :
Tu fais fort aujourd’hui 😉 J’ai mon Harraps à côté de moi maintenant. Je vais essayer de donner quelques pistes pour les autres visiteurs. Tu me corriges si je suis à côté. Des sphères embrasées et des flocons de taches de rousseur règnent en haut. Une forme rousse rumine ci-bas. Aucun poète ou barde ne l’interrompt pour lui signifier qu’il s’agit simplement de gui. La vache poursuit sa vie quelque soit la réalité de ce qu’il y a en haut. Merci beaucoup Judith pour tes mots. Bon week-end pascal. Je t’embrasse.
oui, c’est à peu près cela sauf que c’est la vache qui s’interrompt pour nous dire ces mots ( c’est elle qui n’est ni poète ni barde ).
Je t’embrasse
Judith
Ce ciel nous cache quelque chose…
Quelques nuages ?
Si ce n’était que cela !
Non !…
Les bourgeons nous en disent plus !
Très bavards…
Tous ces bourgeons qui regardent vers le ciel et rougissent pudiques !
Qui a t’il de si « orgasmique » ?
Sans doute la VIE calme qui tranquille monte en sève jusqu’aux cimes
Et explose en « gerbes artifices » de gui …WHAOU !
L’herbe du pré tranquillement grandit
« Roussette » la broute et elle s’en fout !
Autre chose que le dualisme agitation / tranquillité ?
Ah….si seulement elle parlait…elle pourrait nous dévoiler ses secrets. Enfin non !
Ce sont justement les secrets de la nature et des compositions qui en découlent, en l’occurrence tes photos- montages, qui nous font nous interroger à son propos. Je m’étonne toujours que sa passivité devant nous puissent susciter autant de discours, de questionnements, de réflexion voire d’introspections.
Et je réjouis qu’elle les garde pour elle ses mystères, ainsi nous constituons nos propres madeleines ; et un tel paysage peut évoquer des choses aussi éloignées qu’un devoir de mémoire bien réfléchi que des remarques dénouées de tout intérêt mais si plaisantes à propos de Roussette qui se délecte…
J’aime l’espritb de votre blog et suis heureux de l’avoir découvert
à vous lire
Pierre
>Judith :
Bien sûr Judith, où avais-je la tête ? Bises de nuit.
>Virgile :
Très amusante cette petite scène, Virgile ;-)) Sous vos plumes, ce pré prend vie sous toutes ses formes 😉 Jusqu’à la rougeur pudique des bourgeons qui explosent de joie et de vie. Il fallait oser cette éruption orgasmique pour expliquer la présence de ce gui et tu l’as fait 😉 Le grand chambardement en haut et la stabilité en bas. Rien ne trouble cette Roussette. Merci pour humour. Tu me sembles en pleine forme 😉 Bises vers ton lagon.
>Goumy :
Moi aussi, je m’étonne que la Roussette déchaîne tant vos crayons 😉 Je me réjouis bien sûr de ces variations en tous genres. Alors que notre vie est de plus en plus régie par la vitesse et le temps, cette passivité pacifique et sereine dans un paysage immuable nous interpelle peut-être sur notre statut d’être humain. En tout cas, toutes les remarques sont les bienvenues. Merci pour tes belles contributions. Bonne nuit.
>Pierre Clavilier :
Bonsoir Pierre, je vous souhaite la bienvenue. Merci pour votre remarque qui me touche. Je vous invite à nous rejoindre. Au plaisir de lire à nouveau. Bien amicalement.
Que de commentaires !
Réponse : dans le Berry…
>Michel (3):
Cette photo a été prise dans un coin de normandie, bien loin de ton Berry;-) Il me semble que ta région est assez rurale d’où cette similitude de paysages.
Nous marchions dans les couleurs fauves d’un jour au ciel sans nuage.
Il te fallait oublier tes nuits trop sombres, les lumières artificielles et tes tentatives d’oubli.
Nous marchions dans les couleurs fauves, en plein jour et j’ai vu ton sourire s’esquisser.
Catherine
La mandarine
Porte t’elle comme Hercule durant ses durs travaux
Afin de se garder des flèches empoisonnées
Une peau couleur fauve qui couvre ses épaules
Dont elle doit se défaire avant de s’évanouir
Alain