* Lecture du Calligramme: de gauche à droite.
Parfum Mystérieux au Creux des Cheveux,
Mèches Neigeuses aux Reflets Soyeux,
Boucles Laineuses à l’Eclat Lumineux,
Se Fondre dans la Blanche Rivière,
Et Retrouver Les Couleurs de la Mer.
L'Oeil Ouvert : photo et poésie
Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
Ah. Le piège ou l’ivresse de la page blanche. Impossible de s’inspirer des prédecesseurs, montrant la voie, donnant quelques pistes.
Je me lance.
Douceur de l’écume
Vagues de sagesse
Mouvements de liberté
Sa main a caressé mes cheveux
Je me suis arrêtée pleine d’émotion
La paume de sa main a épousé mon visage
Douce et chaude
Et la vague nous a emportés…
« Reste avec la vague à la seconde où son cœur expire. Tu verras. » René Char
Dans la rivière, dans la mer, tu me fais femme,
Dans la rivière, dans la mer, je te fais homme
Ossiane, voilà une photo qui me raconte de beaux souvenirs… Des sensations sublimes…
Quelle belle fusion entre ton calligramme et la photo, hier déjà tu nous avais surpris !
Le tout se fond en douceur, les mots s’emmêlent aux cheveux et les cheveux deviennent mots !
De quoi m’emmener dans un imaginaire agréable !
merci inspiratrice !
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Venez venez, enfants et poètes !
Le bateau est à quai,
abîmé mais entier.
Venez, courez !
Le loup des mers est revenu !
C’est l’heure de faire la fête !
Ses cheveux ne sont plus les mêmes.
Il est parti rasé ;
Il revient avec une chevelure en vague.
Pour nous ce soir,
à la veillée, autour du feu de joie,
chacun de ses cheveux nous racontera
une part du voyage.
Le loup des mers avait les yeux
encore ailleurs ;
loin là-bas dans sa solitude,
loin là-bas dans sa lutte.
Ses cheveux, seuls témoins du temps, disaient…
Le loup des mers ne pouvait pas parler.
Qui pouvait comprendre ?
Comment expliquer ?
Il voulait bien sourire
mais ce qu’il avait compris
ne se transmet pas en mot.
Il ne parlerait pas,
c’était inutile.
Il n’en avait pas besoin.
Seuls ceux qui savaient déjà
pourraient le comprendre
Et ceux qui savaient n’avaient pas besoin d’entendre.
Il y avait une tradition cependant dans son port d’atttache
et à laquelle il tenait.
Quand un marin rentre de son tour du monde
la première femme qui vient vers lui est la coiffeuse,
celle là même qui l’a rasé avant le départ.
Elle vient à lui dans une robe de voiles
et porte dans ses mains une barque miniature
où sont déposé un peigne, un rasoir et des ciseaux.
Ils se saluent d’un oui de la tête,
ils ne se parlent pas.
Il ôte le filet qui retient l’offrande.
Dans la vague emmêlée,
elle plonge sa main en une caresse
qui dictera le travail de l’outil.
Elle prend le peigne et les ciseaux,
elle coupe.
Elle fignole au rasoir.
Chaque mèche tombée est mise dans la petite barque.
Pendant ce temps d’autres ont préparé un feu de joie.
Quand le loup des mers a tout donné,
il s’en va…
La coiffeuse vient s’asseoir devant le feu,
tous se mettent autour d’elle.
Elle tire une à une les mèches de sa coque.
Elle les respire et elle raconte…
La vague, l’écume, les écueils, la houle, le ciel, les oiseaux, les poissons, les baleines, les requins, le blanc, le bleu, la peur, la joie, la vie, la mort, l’espoir…
Elle raconte jusqu’au bout des flammes.
Les enfants s’endorment, les poètes sont déjà loin…
Au matin suivant, le loup des mers est tranquille,
il va au bistrot du port.
Il n’y aura pas de question, juste des sourires !!!
Ses cheveux ont déjà tout dit !!!
Catherine
Naufrage ?
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Neptune vieillissant
A des cheveux d’écume
Dans sa main le trident
Tremble un peu maintenant
Eclairs passés regrets s’allument
Vieillir pour un dieu
Est un cruel naufrage
Aux plaisirs des cieux
Il faut bien dire adieu
Immortel printemps hiver de l’âge
Les vagues marines et salées
Ont blanchi sa tête bouclée
Qu’Amphitrite lavait
Dans des bains parfumés
Bonheur oublié mémoire sans clés
Et quand au fond des océans
De Neptune flotte la chevelure
On croirait voir les filaments
De méduses dans les courants
Force ne dure amertume perdure
Ses fins cheveux emmêlés
Semblent écheveau de sorcières
Qui décident de nos destinées
Soumises à leurs volontés
La première heure annonce la dernière
Les nymphes pleureront
Du Dieu des mers la majesté
Les néréides l’honoreront
Les sirènes le chanteront
Amour pour vivre mort pour pleurer
Il faut imaginer Neptune HEUREUX
Mélancolie des trépassés
N’est pas paroles d’évangile
A quoi bon se faire de la bile
Vivons au présent et non au passé
J´avais besoin d{une bouffée d’optimisme… Je savais ou la trouver..
Cela confirme que la poésie est visionnaire, va au-delá de ce que nous pouvons entrevoir… Certains l{ont dit, maintenant je le crois: les poétes sont les alliés des dieux…
Que vois-je ?!
Un Yorkshire géant ?
Un Mammouth ressuscité ?
Un Yéti retrouvé ?
Robinson ? Un Philosophe égaré ?
Si l’on gardait
Si l’on gardait, depuis des temps, des temps,
Si l’on gardait, souples et odorants,
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes,
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs,
Crinières de nuit, toisons de safran,
Et les cheveux couleur de feuilles mortes,
Si on les gardait depuis bien longtemps,
Noués bout à bout pour tisser les voiles
Qui vont sur la mer ;
Il y aurait tant et tant sur la mer,
Tant de cheveux roux, tant de cheveux clairs,
Et tant de cheveux de nuit sans étoiles,
Il y aurait tant de soyeuses voiles
Luisant au soleil, bombant sous le vent,
Que les oiseaux gris qui vont sur la mer,
Que ces grands oiseaux sentiraient souvent
Se poser sur eux,
Les baisers partis de tous ces cheveux,
Baisers qu’un sema sur tous ces cheveux,
Et puis en allés parmi le grand vent…
Si l’on gardait, depuis des temps, des temps,
Si l’on gardait, souples et odorants,
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuilles mortes,
Si on les gardait depuis bien longtemps,
Noués bout à bout pour tordre des cordes,
Afin d’attacher
A de gros anneaux tous les prisonniers
Et qu’on leur permît de se promener
Au bout de leur corde,
Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu’en les déroulant du seuil des prisons,
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s’en aller
Jusqu’à leur maison…
Poème de CHARLES VILDRAC extrait du recueil «Le Livre d’amour» Seghers
il a été chanté (récité) par Regianni
Au matin,
Les rêves vagues de la nuit
N’en finissent pas de se recoiffer.
Etrange, ossiane, comme toutes les notes precedentes sont liées à la mer. Peut etre l’effet de tes photos precedentes ?
Catherine et amichel se sont encore déchainés…c’est bon de les lire, je viens d’un monde si peu poétique!
Ta photo du jour, je ne sais pas pourquoi, me fait penser à michel polnareff. Pourtant, quand on le voyait de dos, ses photos n’etaient pas centrées sur ses cheveux! Mais bon, il n’y a pas à dire, c’est Polnareff.
« je te donnerai, tous les bateaux, tous les oiseaux, tous les soleils… » ah, encore la mer!
je descend le curseur a toute vitesse popur ne rien lire car déjà à 9h42 les esprits poétes ont bouillonnés
j’ai déjà un titre et une idéée
les montagnes du Tibet
Sagesse.
Savoirs anciens.
Réconciliation.
Comment ne pas penser à Charles Baudelaire ?
La chevelure,
O toison, moutonnant jusque sur l’encolure!
O boucles! O parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir!
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans les profondeurs, forêt aromatique!
Comme d’autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.
J’irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l’ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève!
Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:
Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur;
Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur.
Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse
Dans ce noir océan où l’autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse!
Infinis bercements du loisir embaumé!
Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m’enivre ardemment des senteurs confondues
De l’huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?
C. Baudelaire
Haïku du matin calme
Blancheur subtile
Pousses de la sagesse
Recueillement calme
Bonjour Ossiane .
Je ne vais être très original , en te disant une nouvelle fois : »excellente photo! » .
Je suis en admiration sur l’aisance que tu as pour jouer avec les mots et pour nous offrir de si beaux textes .J’en suis bien incapable , je sais simplement faire des mauvais jeux de mots comme celui de dire et je m’en excuse d’avance que « ce poème n’ai pas tiré par les cheveux » !
Bonne journée
Eric
Ossiane, puisque tu dis le parfum mystérieux, voici un magnifique poème de Rémy de Gourmont.
Il faut que je me calme ! J’ai toute une collection de poésies sur les cheveux dans mes archives…
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Les cheveux
Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.
Tu sens le foin, tu sens la pierre
Où des bêtes se sont posées ;
Tu sens le cuir, tu sens le blé,
Quand il vient d’être vanné ;
Tu sens le bois, tu sens le pain
Qu’on apporte le matin ;
Tu sens les fleurs qui ont poussé
Le long d’un mur abandonné ;
Tu sens la ronce, tu sens le lierre
Qui a été lavé par la pluie ;
Tu sens le jonc et la fougère
Qu’on fauche à la tombée de la nuit ;
Tu sens la ronce, tu sens la mousse,
Tu sens l’herbe mourante et rousse
Qui s’égrène à l’ombre des haies ;
Tu sens l’ortie et le genêt,
Tu sens le trèfle, tu sens le lait ;
Tu sens le fenouil et l’anis ;
Tu sens les noix, tu sens les fruits
Qui sont bien mûrs et que l’on cueille ;
Tu sens le saule et le tilleul
Quand ils ont des fleurs plein les feuilles ;
Tu sens le miel, tu sens la vie
Qui se promène dans les prairies ;
Tu sens la terre et la rivière ;
Tu sens l’amour, tu sens le feu.
Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.
Rémy de Gourmont
Douceur, quel mot apaisant,
Douces mains parcourant,
Sur la peau, caressant,
Sur mon visage, troublant,
Dans mon cou, frissonant,
Sur mes lèvres, émouvant,
Dans mes cheveux, reposant,
Je n’aspire qu’à offrir,
Mon coeur, ma tendresse,
Je t’attends ma Déesse,
L’Amour, encore le vivre.
Chère Ossiane,
Reçois de doux baisers,
Afin de te remercier,
OLIVIER
je laisse parler les poètes moi qui suis un terrien matérialiste et qui cherche vainement l’origine de la photo :
– crinière d’un cheval camarguais,
– chevelure de ta grand mère,
– filet déchiré déposé là,
– barbe d’un sage et vénérable ancien,
je cherche mais rien en me satisfait.
Une chose m’intrigue pourtant : la mouche en bas à gauche ???
>Annie-Claude: Je te sens toute euphorique. Il vaut mieux ne pas lire avant. J’aime bien ce que tu as fait car tu reprends trois idées importantes de la photo(douceur de la matière, blancheur de l’âge, mouvement des cheveux). Merci beaucoup et belle journée en liberté.
>Candide: Quelle vague t’a emportée 😉 C’est très bien d’avoir imaginé ce qui se passe derrière cette rivière de cheveux. Tout ceci est très sensuel. Bravo à toi.
>Catherine: Merci d’avoir apprécié le calligramme. Je crois que ces entrelacements de cheveux est un sujet qui te tient à coeur. Amusante ton histoire de vieux loup de mer qui n’a pas besoin de raconter son voyage. La coiffeuse collecte son histoire et devient la passeuse. Tu as déjà ressenti ça ? Sur un autre registre, as-tu vu le film « Le mari de la coiffeuse »? Merci beaucoup et ne coupe pas les cheveux en quatre. Bises echevelées.
>Michel: C’est sans doute la blancheur de ces mèches qui t’a poussé à écrire le naufrage de Neptune. J’aime bien la façon dont tu décris sa chevelure argentée. Filaments de méduses, cheveux d’écume, écheveaux de sorcière. C’est très poétique. Mort heureuse finalement. J’adhère à ton Carpe Diem.
Merci à toi et bonne fin d’après-midi au présent. Bises.
>Alain du Mexique: Que ces alliés des dieux soient avec toi. Cela me fait plaisir de savoir que tu viens te ressourcer ici quand le moral est un peu en berne. Courage; ce n’est que passager. Bises.
>Fred de Toulouse: Et voilà un commentaire plein d’humour 😉 Que de tignasses remarquables! Tu as de l’imagination. Merci beaucoup. Je t’embrasse.
>Pascal: Je crois me souvenir que tu es déjà venu pour ce concours de haïku 😉 Merci beaucoup d’avoir déposé ce beau poème de Charles Vildrac. C’est vraiment une très belle idée de mettre ces cheveux de femme colorés bout à bout pour en faire des voiles ou de longs cordages. Envol de baisers et d’amour ainsi que liberté d’aller et venir. Bonne soirée. Au plaisir de te lire à nouveau.
>Pierre (2): Ton poème m’arrache un sourire. Ces rêves qui se recoiffent sont une très jolie image. Belle imagination sensible, Pierre. Amitié. Je t’embrasse.
>Philippe: Je marche avec un thème par semaine en général. Je suis plutôt pêche, filet, port, mer en ce moment 😉 La semaine dernière, j’étais sur les physalis et leur fruit. Il y a de bons poètes sur ce blog. Quel est ton monde pour que tu prennes tant de plaisir à lire de la poésie? C’est aussi une façon de prendre du recul de faire cela.
Tout est permis ;-)) Allons-y pour Polnareff, une autre chevelure marquante. Merci pour ta fidélité et tes gentils commentaires.
>Salade: Tu as privilégié la blancheur. Hommage au savoir et à l’expérience des anciens. Harmonie du monde. Merci beaucoup. Je t’embrasse.
>Jane: Quelle tactique! A tout à l’heure pour ces montagnes du Tibet.
>Catherine: Grand poème plein de vitalité; merci de l’avoir mis. Quels trésors dans cette chevelure et quel énivrement des sens! Bonne soirée.
>UU: Délicieux haîku du matin qui apaise. De l’ivresse, on passe à la paix et à la sagesse. J’aime bien ton expression « Pousses de la sagesse ». Finalement, dans tous ces commentaires, il y a énormément d’expressions différentes pour exprimer la symbolique des cheveux. Bises et bon week-end.
>Eric: Il n’y a pas de bonne et de mauvaise contribution. On peut écrire des poèmes, décrire la photo; donner ses sensations. Tout est possible. Mais si tu as envie de tenter quelques poèmes, lance-toi sans complexe car certains visiteurs de ce blog n’osaient pas il y quelques mois et depuis, ils se sont aperçus que leur fibre poétique qu’on a tous au fond de soi se libère pour notre plus gand plaisir. Laisse-toi aller et marche avec tes sensations surtout que tu as une bonne habitude de décrypter les images avec ton expérience photographique. Merci pour ton intervention qui n’était pas tirée par les cheveux. Bonne soirée.
>Catherine: Il n’y a pas de problème pour que tu mettes des poésies liées à un thème. Au contraire, ça ouvre notre horizon poétique 😉 Celui-ci tombe à point en effet. Il est très beau car c’est la vie et l’amour qu’exhalent ces cheveux. Bises à une spécialiste du cheveu 😉
>Olivier: Une nouvelle fois, tu t’abandonnes à la douceur de vivre et à la douceur des mots. Ton poème est très touchant et frisonnant. Bises affectueuses, Olivier. Passe un très bon week-end.
>François (1): Pas si terrien que ça, François 😉 Tu as une bonne imagination aussi. Je te fais languir. Parmi tes quatre propositions, il y en a une bonne.
En tout cas, tu as une bonne dose d’humour avec cette mouche. Je te jure que je ne l’avais pas remarquée. Bises et merci.
Serai-je la seule à avoir encore des yeux d’enfant ?
Moi, je vois sur cette photo la barbe douce et soyeuse du Père Noel !
;-))
De retour une fois encore de la Bretagne, je découvre toute le semaine d’images et de commentaires…Wouah ouh….Bravissimo à tous…
Des filets bleus échevelés aux cheveux blancs éfilochés..
C’est toute ta poésie d’Osiane..et c’est ce qui manque le plus aujourd’hui, un brin de culture et beaucoup de poésie….
Et une tournée générale pour toutes et tous…je vois
que vous en mourez d’envie!!!
Santé,tchin tchin,saude!!!
Ah,zut,j’arrive apres les commentaires de la princesse de ce blog
Pour te répondre Ossiane…
tu sais comme moi qu’on méprise trop le travail manuel de nos jours.
Et pourtant !!! Quel bonheur peut-on y trouver !
Tu dis en parlant du loup de mer « la coiffeuse collecte son histoire et devient la passeuse » Tu me demande si j’ai déjà ressenti cela. Oui Ossiane, si tu savais comme j’ai voyagé dans les chevelures. Si tu savais combien de personnes en me confiant leur image extérieure m’ont livré leurs profondeurs !
C’est un métier extraordinaire !
Il nécessite une grande rigueur, un apprentissage continu. Il faut apprendre l’outil, le maîtriser (l’outil est un mot qui à lui seul me fait rêver). Il faut apprendre dans la plus grande humilité à perfectionner le geste de ses mains tous les jours. Répéter tous les jours le même mouvement pour le faire progresser et les limites n’existe pas, on peut toujours plus, toujours mieux. Ô combien, dans l’apprentissage, j’ai pu pleurer de savoir en pensée et de constater pourtant le non savoir de mes mains. Travailler, travailler sans relâche et apprendre le contrôle de ses mains, chercher l’osmose entre les doigts et la réflexion. Quel leçon d’humilité ! On ne s’improvise pas travailleur manuel ! Je rêvais la nuit de coiffures extraordinaires, je pleurais le jour de ne pas savoir les faire. Penser ne suffisait pas !
J’ai appris, mes mains ont rejoint parfois ma volonté créatrice. Sait-on le regard d’une main ? La jouissance qui lui vient quand elle fut juste ?
Ta photo Ossiane… Si mon âme de poète a suivi ta suggestion, mes mains ont vu que la réalité ne représentait pas des cheveux, aussi étonnant que cela puisse paraître, mes mains n’ont pas réagi, n’ont pas été attirées par la matière photographiée. Les cheveux sont trop doux pour que mes mains les confondent avec un nylon plus gos que lui où la sensation n’est pas la même. J’ai vu le filet immédiatement. Mes mains sont irrésistiblement attirées par les cheveux. C’est la matière de leur vie créatrice. Pour dicter à ma réflexion comment l’outil devra danser orchestré par elles, mes mains plongent caresser les racines dans la chevelure, le poète voit une caresse, en fait mes mains ne font que regarder et observer, reconnaître la forme d’un crâne dont il faudra tenir compte pour la stratégie à suivre afin de couper ou de coiffer. Les cheveux ne sont jamais les mêmes d’une personne à l’autre. Il faut ajuster ses connaissances à la particularité de chacune et à la volonté de chacune. Apprendre, toujours apprendre et innover pour la personalité de chacun. Quel défi ! Quel bonheur de dépassement ! On croit voir une caresse mais c’est bien plus, la caresse signe un respect de la personne et du travail à faire.
Les cheveux ont une odeur, et j’ai observé de façon personnelle (je ne sais pas s’il y a eu des études scientifiques là-dessus) que souvent ont peut associer des odeurs à des couleurs et grosseurs. Le cheveux blond n’a pas la même odeur que le cheveu brun.
J’ai eu un client dont l’odeur des cheveux m’insupportait, il était charmant mais représentait pour mon nez un vrai cauchemar. Je précise que ce n’était pas un problème d’hygiène.
Et en dehors de l’odeur naturelle, il y a toutes les odeurs accrochés, les cheveux se parfument d’un emploi du temps journalier. On reconnaît celui qui travaille dans la poussière d’un chantier à celui qui travaille aux fourneaux d’un restaurant.
Et oui les cheveux racontent. On sait ceux qui ont pris la mer ou ceux qui ont pris la piscine. On sait ceux qui ont pris trop de soleil. On sait ceux qui vivent en ville ou ceux qui vivent à la campagne. On sait ceux qui signent une maladie ou une fatigue.
Et puis il y a le désir du client que la réflexion devra entendre et comprendre pour y répondre le mieux possible par le travail des mains. Mais là j’arrête car sinon, je t’écris un roman !!!
Les cheveux, c’est un grand livre Ossiane.
Autrefois au 18 ieme siècle les femmes se faisaient faire des poufs en hommage à différentes choses. Voir ici : http://www.france-pittoresque.com/traditions/31b.htm
Excuse-moi Ossiane si j’ai été très et trop longue sur ce sujet. Mais je pense que la valorisation du travail manuel qu’il soit pour les coiffeurs , les mécaniciens, les menuisiers, les cuisiniers et autres (la liste serait trop longue) pourrait peut-être aider à « adoucir » le climat politique que nous vivons actuellement. (je ne parle pas que des violences auxquelles on assiste ces jours-ci, mais aussi de la déconsidération de certaines valeurs humaines )
Je ne pense pas déroger ici à la poésie car mon voeu le plus cher en poésie est que chacun qu’il soit manuel ou intellectuel puisse trouver sa place dans la société. Tous les poètes ne s’expriment pas forcément par des mots. Les mains ont autant à dire que les mots.
Mais retournons en poésie… Là où je vais quand je viens te voir Ossiane. Chez toi tout le monde à sa place et c’est un bonheur et c’est un espoir.
Bonne soirée
Catherine
la sirène…
si reine aux cheveux blonds aux cheveux gris aux cheveux blancs… comme l’écume de la mer(e)
pimentrouge
pensée pour Alexandra David Néel
(petite chèvre voyageuse du Tibet)
petite chèvre amoureuse de sa liberté retrouvée
au Tibet tu t’en es allée
est-ce ta 7 ème vie
est ce la plus jolie
est ce ici que le mot infini
prendra le sens de l’éternité?
Pour cette dernière vie Alexandra on t’a nommé
avec Yongden comme compagnon
tu sillonnes les chemins des pélerins
au creux de chaque vallée
tu te promènes comme une chevrette vers les monastères
bien couverte d’un manteau de caprin
petite chèvre du calendrier
le lièvre et le cochon sont tes fidèles amis
mais si d’orient tu viens en occident
prends garde au loup
dans nos contes ils ont de grandes dents
petite chèvre au chaud pelage
tu vis bien loin de nos alpages
de Pékin a Lhassa tu veux croire à Bouddha
et entendre ce que nous dit le DalaÏ-Lama
en lui proposant solennelement
la blanche écharpe de soie
petite chèvre grise
sous le soleil ta pelisse brille
a présent tu parles Tibétain
tu entres dans les temples ornés de dragons et de lions
aux sons des tambourin
et des psalmodies des Yogis
L’Indomptable c’est ton nom
L’Hymalaya ton destin
La lumière d’or tombée
des toits du Potala
Vers d’autres chimères
tu repartiras
>MTO: Finalement, ce n’est pas si éloigné que ça. Je suis contente que ça te plaise. Merci beaucoup pour ton soutien quasi quotidien. Je t’embrasse.
>Jean: C’est intéressant à photographier le mouvement des cheveux sauf que là, ça ne bouge pas et que ce ne sont pas des cheveux 😉 Bonne nuit et merci.
>Florence: Apparemment oui ou presque ;-)) Tu n’es pas en retard mais ça va vite arriver. Bises.
>Christine retombe en enfance également avec les histoires de sorcière. Je suis assez surprise de ce que tout le monde voit dans cette chevelure. Merci de ta visite; je t’embrasse.
>Oléod: J’essaie de répondre toujours aux commentaires déposés sur le blog donc tu y auras droit ;-)Tu as le coeur en joie aujourd’hui. Que t’arrive-t-il? Le week-end prolongé peut-être. Bonne soirée.
>Catherine: J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ce que tu as écrit sur ce métier de coiffeuse et plus généralement sur le travail manuel. Je t’approuve totalement. Cette dévalorisation du travail manuel est néfaste pour l’emploi et l’épanouissement de personnes qui souhaitent s’exprimer leur talent de cette manière-là. Quant aux cheveux, tu pourrais en écrire tout un roman ;-)) Concevoir une coiffure est une création et exige une construction et un oeil. Je comprends ce que tu veux dire. C’est une matière qu’il faut modeler comme de la glaise par exemple. J’en apprends beaucoup sur les odeurs selon la couleur du cheveu. C’est assez étonnant. Ces odeurs sont un indicateur de mode de vie. J’ai lu le texte intéressant du lien que tu as donné. Quels échafaudages! Merci pour toutes ces explications de pro. Bonne nuit.
>Piment rouge: Joli jeu de mots et belle associaiton d’idée avec l’écume. Merci à toi.
>Jane: C’est très joli cet hommage à cette exploratrice vers qui je laisse ce lien http://www.routard.com/mag_dossiers/id_dm/4/alexandra_david_neel.htm. Tu la compares à une petite chèvre voyageuse au pelage brillant. Tu sembles bien connaître son histoire mais peut-être es-tu déjà allée au Tibet. Merci beaucoup, Jane. Tu te prends vraiment au jeu poétique. Je t’embrasse.
>Bonjour Amandina, je te souhaite la bienvenue et te remercie d’avoir pris la peine de donner ton sentiment. Si comme j’ai cru le comprendre, tu aimes la nature, ce blog est fait pour toi. N’hésite pas à revenir partager nos émotions. Bien amicalement.
ta crinière blanchie
la douceur léonnine
front sous la caresse