* Lecture du Haïku Calligramme: courbe de droite puis les deux horizontales.
Au Fil de l’Air,
La Caravelle Esquisse
Des Mots de Plume.
*Une deuxième invitée cette semaine. Il s’agit de Bén qui nous a rejoints fin septembre 2005. Pétillante de vie et amoureuse des pierres précieuses, elle observe assidûment la fenêtre de son bureau pour se mettre à écrire des poèmes pleins de fraîcheur et de spontanéité. Mes remerciements et mon amitié, Bén.
Voici ce qu’elle a écrit:
Arrivée par curiosité, j’ai été longtemps Contemplante des beautés sans finitude, énigmatiques et bouleversantes qu’Ossiane présentait à ma « fenêtre ».
Puis un jour, sur la portée de toutes ces sensations que « L’Oeil Ouvert » avait de nouveau mises en éveil, mon verbe s’est mis en mélodie, en gouleyance syllabique, en jubilation créatrice…
Depuis, je viens me ressourcer à ma « fenêtre ». Et même si ma plume reste aphone, je suis certaine d’y trouver respiration et complétude. Grâce aussi aux commentaires de tous les autres Contemplants….
Création…
Flux…
ondes centrifuges
des sensations partagées
transmises par le verbe
… et reflux
ondes centripètes
du sensible qui vient nourrir la nervure,
veine de création
Opalescence
du fragile paravent
entre mon âme et celle de l’Autre
si proches et lointaines à la fois
Légèreté nacrée de la plume
qui recevra, sans les absorber,
eaux salées ou eaux amères
joie et peine, en une ténue et infinie protection
Bén
Contrôle absolu de la nature, tels les champs labourés et sillons tracés au cordeau ? ou nature qui d’elle même préfère l’ordre, tels ces fragments de plume ?
J’avoue que cette photo m’a plongée dans une grande réflexion… La main de l’homme essaie bien souvent de reproduire cette régularité, mais est-ce vraiment la nature que l’on cherche à reproduire ?
Très belle série que ces plumes, ébouriffées et poudreuses, ou « contrôlées ».
Je te souhaite une bonne journée.
Ouaaaah ! Big bravo à toutes les deux. Je frissone !
Ossiane comment peux-tu nous habituer à la surprise ? Que tu es étonnante ! Je m’évade!
Bén, je suis particulièrement heureuse lorsque je ne lis plus les mots mais que je les vois, que je les sens. Et j’avoue que ton poème me fait cet effet là ce soir !
—————–
Ton visage aux lignes creusées
De rires et de larmes
Où je devinais les ruisseaux de ta vie
Inquiétude et apaisement.
Tous ces mots que tu ne dirais jamais
Gravés à la plume des émotions
Sur ta chair vivante.
Qu’il était doux grand-mère
Ton plissé de vécu.
Tu me disais c’est de l’usure
Je te répondais c’est mon livre.
Catherine
Mer blanche
—————
Dans le silence de la nuit
Le coeur bat le tambour
Et sur la mer blanche
Les rames en cadence
lancent un navire de mots
Vers des espaces vierges
Un poète à la barre
Dans les couleurs du jour
L’âme ouvre les cages
De l’oiseleur de mots
L’oiseau lyre et le rossignol
Qui divinement chantent
S’envolent dans le ciel
Flèches dans la mer blanche
Dans les bras de l’aurore
Un poème s’éveille
Caressant soleil de mots
Qui embrase de lumière
La mer blanche
Et les rimes sont des vagues
Où léger l’amour danse
Dans les rémiges
D’une plume
Nichent
Les mots
Prenant leur vol
Sur la mer blanche
De la page
Rosée
******************************
A la lisière
De la tôle ondulée
De tes paupièrea
Il n’y a pas d’ombre
Ni de secret
Ni d’étincelle
Mais l’ensemble des fluides
De la vie
A l’affût
Toujours pas poète, simplement contemplative comme tu me l’as fait remarqué et là, je contemple et j’aime çà
Merci Ossiane
>Annie-Claude :
Je ne m’attendais pas à ce que cette photo te plonge dans de si intenses réflexions 😉 Mais tu as raison de t’interroger sur cet ordre presque parfait que la nature nous offre. De temps en temps, l’homme s’en inspire. Si on observe de très près les éléments de la nature, on s’aperçoit qu’on aborde un monde très complexe et ordonné tant sur ses formes que sur le plan de la capacité à s’adapter à l’environnement. Après tout, on a affaire au monde du vivant. L’organisme humain n’est-il pas lui aussi une machine ultra sophistiquée ? Cet ordre serait-il la condition du bon fonctionnement de la vie ? Merci Annie-Claude pour ces pistes de réflexion. Je pense que d’autres personnes plus pointues dans ce domaine pourront nous éclairer. Bonne journée au soleil. Ici, on baigne dans la grisaille glacée. Je t’embrasse.
>Catherine :
Merci pour ces mots frissonnants. Bén a été vive comme l’éclair pour composer ce poème alors que j’ai mis du temps à arriver à la mouture finale. Finalement, ça se complète 😉
Je suppose que tu t’es davantage inspiré du calligramme pour écrire.
Superbe ce poème-visage aux sillons creusés par une vie remplie de joie et de larmes. Parchemin gravé d’une histoire qui laisse des traces aux générations suivantes. J’aime vraiment beaucoup cette idée. Merci beaucoup. J’espère que tu parviens à souffler un peu. Je t’embrasse.
>amichel :
Wouah ! Heureusement que tu es là; c’est ce que je tentais d’exprimer avec difficulté hier. Tu t’empares de cette caravelle de mots en cadence et avec virtuosité. Une mer blanche remplie de rimes et de sonorités que cet oiseleur de mots met en forme et inscrit sur la crête des vagues. Ca me plait beaucoup. C’est magnifique. Bises blanches.
>Patricio :
Je suppose que tu es parti du calligramme. Bien trouvé cette idée de paupières fermées qui rassemble les ondes de la vie. C’est émouvant. Et comme toujours la note de la tôle ondulée qui heurte dans la douceur et qui symbolise peut-être le mouvement de la vie. Merci beaucoup Patricio pour ces gouttes de rosée matinale.
>Véronique :
Comme je te l’ai dit, il n’y pas de problème. C’est sympa de te manifester même en Contemplante comme dirait Bén 😉 L’essentiel est que tu apprécies et que tu ressentes des choses au fond de toi, même si c’est plus difficile à mettre en mots. Dis aussi quand tu n’aimes pas 😉 Belle journée. Bises contemplatives.
Commissure maritime
*******************************
Sourire de baleine
Baiser de dauphin
Ou bien balafre
Sur la poitrine du corsaire
En fait, Ossiane, j’ai tout de suite vu la tôle ondulée sur laquelle la pluie dégoulinait. Puis, la commissure (dont il est ouvertement question dans mon dernier texte). Ce survol me fit atterrir sur un globe oculaire protégé par sa membrane charnelle. Globe terrestre, notre regard, qui contient en lui tant de reflets. Et à ce moment j’ai pris la plume (la mienne) pour faire glisser « Rosée ».
Superbe série sur les plumes bravo à tous, le problème avec tous ces talentueux poêtesses et poêtes c’est que nous autres pauvres prosaïques bassement matérialistes, nous sommes un peu largués. Ce n’est pas parce que nous n’écrivons pas en rime riche que nous n’apprécions pas le talent iconographique et textuel de ce blog.
bises à tous, amis de la plume et de la nature.
C’est un déchainement de plumes !?
Dorénavant je regarderai différemment les volatiles haut-savoyards en pensant à tous ces beaux mots.
Bon début de week-end à toi !
>Patricio:
Belle déclinaison autour de cette commissure horizontale qui semble happer ton regard.
Quant à ton commentaire précédent, j’avais privilégié l’oeil au globe oculaire. C’est bien vu et ressenti. Merci.
>Cher François,
Je ne voudrais pas que tu te sentes exclu de ce blog car ce n’est pas du tout mon intention. Certes, il y a beaucoup de poètes. Mais je souhaite que L’Oeil Ouvert rassemble des gens de tous horizons et passions. Tu peux dire ce que tu veux et comme tu as envie. Tu sais très bien faire ce genre de choses. Et si tu le souhaites, tu viendras partager une note avec moi quand les visiteurs sans blog auront été invités, non? On parlera de ce qui te fait vibrer ;-)) Il est temps que le printemps reviene;-)) Bises jardinières.
>Olivier de Profil et Moleskine:
Ca me fait plaisir de te revoir ici. Tu es enfin sorti de la liste des invités du Monde pour revenir voir les anciens copains de blog;-)) Ceci dit, Profil doit te demander beaucoup de boulot mais n’oublie pas Moleskine. Ici bas, c’est l’hiver et on a envie de cocooner dans les plumes à pleins tubes et pas dans la neige;-)) Bon week-end, Olivier. Amitié blogophile. Je t’embrasse.
Je vais bientot me sentir ridicule avec mes petites remarques face a la qualite des interventions sur ton blog… Je viens de remettre seulement le cap sur « l’oeil ouvert » apres quelques jours un peu particuliers, mais de partages inoubliables, et je vois que tu hausses encore le ton. C’est vraiement un bel espace, une envolee lyrique constante avec ou sans plumes… Ca me fait voir le monde d’une maniere plus positive. Et je te le garantis, c’est un exploit!
Bises fort legeres, mais sinceres de nos terres arides.
je suis sensible aux flux que décrit Ben, cela me parle et je me laisse porter!
joli le mouvement de la caravelle. j’aime cette photo et ce haiku. Caravelle ou arbalète
mais mouvement , fendre l’air
Dans les moindres détails, on retrouve la beauté de la nature.
Bizz du ouikende
[pas de haiku aujourd’hui – je suis sorti épuisé de mon sonnet ;o) – Coucou à Candide en passant …]
ps: je rejoins sinon le commentaire général que le niveau poétique devient tellement élevé… on ose à peine appuyer sur les touches du clavier… ;o) Bon je te rassure, Ossiane, c’est façon de parler puisque tu vois que j’arrive à écrire mon commentaire quand même ! ;o)
Ossiane,oui j’ai soufflé quelques minutes le temps de t’écrire mon com en rentrant d’une réunion et avant de finir un travail ;-))
Mais prendre un souffle chez toi c’est magique !
je me suis inspirée de ta photo, du plissé de la plume et du titre de ta note. Par association figures m’a fait pensé à visage!
Les enfants disent souvent que les personnes agées ont des lignes sur la figure pour parler des rides…
Donc voilà la petite histoire de mon inspiration !
Plume
Pour tenir chaud les oiseaux
Et les rendre beaux
Plume
Pour écrire un mot ou deux
Récit, poème d’amoureux
Plume
Pour garnir les oreillers
Et rendre notre lit plus douillet
Plume
Pour qu’elles soient immortalisées
Grâce à ossiane en cliché
>Alain du Mexique:
Après le commentaire de François puis le tien, je commence à m’inquiéter si vous dites que vous vous sentez ridicules avec vos remarques. J’espère que vous n’êtes pas trop nombreux dans ce cas-là. On commence à se connaître depuis pratiquement un an et vous savez bien que ce lieu est ouvert à tout type de commentaire qu’il soit poétique ou non. Je ne souhaite pas que ce blog intellectualise trop et devienne élitiste. Le blog a fonctionné plusieurs mois sans poème écrit par les visiteurs et ça n’a pas empêché d’avoir de superbes commentaires sur la nature ou sur la vie. Tout le monde se connaît et ose s’exprimer jusque là. Il faut que ça continue. Alors pas de complexes et à vos plumes en toute légreté ! Décidément, on est dans les plumes jusqu’au cou;-))
Pardonne cette parenthèse un peu longue, Alain. Ca me fait plaisir de savoir que ce blog te permet d’avoir une vision plus positive de la vie;-) Merci pour ta visite sympathique qui pose des questions. Je ne t’oublie pas. J’essaierai de passer ce week-end. Bises chaleureuses.
>Candide:
C’est vrai qu’on peut penser aussi à une arbalète. Bonne remarque sur le mouvement qui est commun aux deux objets. Je te laisse flotter et te préparer à une douce nuit. Bises du soir.
>UU:
Pas mal le sonnet! Il t’a sonné;-) Et voilà que tu t’y mets aussi 🙂 Je sais bien que venant de toi, il y a une part de plaisanterie mais tout de même, ça m’interpelle. Si vous avez à dire des choses sur le sujet, allez-y. Bon week-end UU, repose-toi bien. Je t’embrasse.
>Catherine:
J’ai bien aimé ce visage que tu as vu mais j’avoue que j’avais oublié que le titre de la note pouvait te mettre sur la piste. Je pensais que c’était le plissement du callligramme. Merci pour ta précision. Bonne soirée.
>A tire d’aile:
Bravo Flo, ton poème est vraiment tout tendre et craquant. Je suis sûre que si tu le lis à ton fils, il te regardera l’air ébahi;-)) Ensuite, tu n’auras plus de problème pour l’envoyer se coucher;-) Merci pour ta douceur. Je te souhaite une bonne nuit et te remercie.
Mais chère Ossiane, je n’ai jamais vraiment quitté mes amis (merci l’agrégateur rss)
Du reste certains sont venus passer quelques heures sur Profil, d’autres s’y refusent encore … 🙂
Un arc une bien sûr une petite flèche de cupidon bien sur !
Prête à partir
Qui voudraient en être atteint !
Qui rêve de l’être ?
Même si on sait que parfois cela fait mal.
Mais quel plaisir ?
Chère Ossiane,
Ta photo m’a desuite fait penser aux fanons des baleines.
Quel bel animal !! si gracieux, si doux, si joueur !! malheureusemet on les massacre encore…
Bravo à Ben pour son talent d’écriture !!
Excellent week-end,
Bises,
OLIVIER
>Olivier de Profil:
Je sais que tu nous a pas oubliés. C’était une boutade de ma part;-)
Peut-être un jour viendra.
Pour le moment, je ne sais pas;-)
Bises de l’Ouest et bon week-end.
>Virgile:
En effet, l’ange Cupidon est passé par là;-) C’est joliment dit. Merci. Je me suis rendue de l’apparition de cet arc grâce aux mots, après avoir fait le calligramme;-) Finalement, ça na va pas si mal avec la plume si c’est pour lancer ce genre de flèche. Bon retour sur ton île. Je t’embrasse.
>Olivier:
Oui, tu as raison. C’est de la même couleur et la matière de la plume évoque la douceur dont tu parles. C’est un animal qu’on a envie de protéger. Merci de ta visite et pardonne les miennes qui se font rares en ce moment. J’ai juste eu le temps de voir que tu as perdu à nouveau un animal qui t’est cher. Mes pensées t’accompagnent car ça fait toujours un grand vide après. Bon week-end Olivier. Bises chaleureuses.
Rassure toi Ossiane je ne sens pas exclu de mon blog favori, je le connais trop bien depuis si longtemps que je le suis, j’observe ses évolutions, tout simplement, n’y vois pas une critique de ma part, continue sur ta lancée poétique.
Simplement l’art du Haïku ou de la versification n’est pas mon fort, attend le printemps et les premières fleurs pour que j’intervienne en prose.
J’ai bien aimé le clin d’oeil d’Olivier (Moleskine), allez, il est temps d’y aller…
bon w end frais.
bises givrées.
Canion duveteux
Jaillissement léger
Migration sublimée
Jaillissement de l’écrit
« Envol
Légère, elle s’élève,
Légère, elle s’envole.
Mille coeurs la reçoivent,
Mille coeurs la colorent.
Et dans le ciel du blog,
L’oiseau ouvre ses ailes. »
Candide.
Annclaire.
légère, elle se dérobe
légère, évanescente,
Elle quitte les tissus qui recouvrent son corps
Et nue
Livre son corps d’ange heureux
aux mains du poète disparu
mystéruex et rieur
Il caresse chaque bout de peau offerte
Aux supplices de son âme
prend l’ingénue
se condamne
déchu
tout contre la femme
et se brûle
à sa flamme.
Sospiri.
>François:
Merci de me rassurer, ami François;-) Il n’y a rien de prémédité dans l’évolution de ce blog. Il file tout simplement sa vie et je le laisse vivre et s’exprimer. Vu notre passion commune, on trouvera une note qui te convienne au printemps. Ce n’est pas facile de parler du jardin en hiver. Bon dimanche. Je t’embrasse chaleureusement.
>MTO:
Tu t’entraînes 😉 J’aime bien ce jaillissement de mots. Au fait, c’est quoi un « canion »? Ne serait-ce pas plutôt un « canyon »? Bon dimanche, je t’embrasse.
>sospiri & annclaire:
Bonjour, je te souhaite la bienvenue. Une petite question. Pourquoi reprends-tu le poème que Candide a écrit sur la note précédente? Je ne vois pas le rapport entre ton poème et la note « Figures ». Une remarque, quand on cite quelqu’un, il faut mentionner son nom. Je vais donc rajouter le nom de Candide sous le poème que tu as repris dans ton commentaire. Amicalement.
Voilà un joli duo d’images et de mots ! Bravo merci à toutes les 2
>Briesling:
Bonsoir, merci beaucoup pour ces mots qui me touchent. Ce fut une belle note à composer à deux. Au plaisir de te lire à nouveau. Amitié.
Merci pour ta réponse si rapide!
Je viens de mettre un post sur mon blog en direction de ton blog, et notamment de cet article.
Je pense que ce que tu fais devrait être vu…
Merci pour ton regard partagé
Désolée, Briesling, cette fois, j’ai été moins rapide car prise par ailleurs. Merci beaucoup pour cette mise en lumière relative à cette note qui semble t’avoir marquée. C’est vraiment très gentil de ta part. Au plaisir de re te revoir. Je t’embrasse.