Haïkus et calligrammes, rêverie sur le monde… le voyage imaginaire d'Ossiane
L’Envol
22 réflexions sur « L’Envol »
Un mot est un oiseau au milieu d’une page. C’est l’infini.
[ Antonio Soler ] Extrait de Le Chemin des Anglais
La plume barbote son encre
Puis se secoue se vaguelette
Et s’élance sur la page blanche
Qui se laisse saisir tendrement
Avec force de vie dans cet élan
La plume passionnée embrasse
Elle serre le papier le dessine
Il se toile et prend vie tellement
Et le tableau prend forme
Tache après blanc ou pointillés
La plume magicienne à chapeau
Le repose sur sa tête
Son chevalet repu a été tant aimé
Elle part se reposer avant
De réaimer sans jamais s’arrêter
D’aimer
Elle est faite pour aimer
La plume en lac de vie si beau
Et le papier son bel galant
Aime faire l’amour avec elle
C’est beau Annick.
Bises à tous
Et quelques citations de Christian BOBIN .
« Quand on aime quelqu’un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire, jusqu’à la fin des temps. »
« Le bonheur, ce n’est pas une note séparée, c’est la joie que deux notes ont à rebondir l’une contre l’autre. »
« Ecrire, c’est se jeter dans le vide en se disant je serai rattrapé ; par le sens évidemment. »
«Ce n’est pas pour devenir écrivain qu’on écrit. C’est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.»
elles sont magnifiques les phrases de Christian. Bobin, j’ai les larmes à l’oeil,
j’aime énormément sa plume,
je pense que c’est l’écrivain qui m’a peut être le plus bouleversée…avec » la plus que vive » je pense que j’ai pleuré tout le temps à le lire…
Merci Nath, c’est un beau cadeau.
Dans la catégorie « l’écriture » (que je viens de découvrir), je demande « l’envol » à relier …
Bises
>Nath:
Très juste, je viens de corriger. Il y a plein d’oublis car je rajoute sans arrêt de nouvelles catégories mais je ne retourne pas très souvent en arrière pour corriger car ça demande beaucoup de temps. Je suis donc toute ouïe;-) Merci Nath!
Nath:
Belle photo en effet, elle vient de chez Véronique. Thanls a lot!
La plume glane et moissonne, elle racle et sarcle pour retourner ce terreau intime.
la plume fouge et bouge et parfois elle est rouge …d’énervement
mais ça ne dure qu’un instant.
La plume fume et hume elle est senteur et parfum mais quand on a faim de mots.
La plume enfle et perce elle est révélateur et correcteur qui déverse
le trop plein des âmes.
La plume tance et balance, elle n’est pas la constance incarnée ni la nuance avisée.
La plume vole et virevolte, légère et allègre pleine de fougue et de panache.
Parfois elle se tend et hache , elle tranche pas étanche et de notre soif se joue pour ne pas tendre la joue.
La plume livre doucement un duvet soyeux et onctueux qui délivre
et amortit.
La plume lacére et déchire car elle seule ulcère et ouvre ces bréches
profondes par ou sourd la noirceur de l’encre.
L’ancre justement que jette par dessus bord la plume ne s’enfonce
pas dans le tréfond du moi pour amarrer quelques impressions sournoises car à chercher des noises on récolte des horions.
La plume se taille et se paille, elle s’émousse et se trémousse et quand elle fait mousser le verbe c’est pour trousser la phrase, celle
qui imparfaite fait tousser et annonce la fin.
Pourtant avant que d’atterrir la plume se déploie et qu’elle soit rémige ou félibrige elle fait, libre dans l’air, des battements incertains.
Alors la plume s’allége et jamais ne galége car serait elle trop chargée
que d’un malaise il s’agirai.
Pourtant il plane une doute, une inquiétude s’installe, un siège s’avance, la plume seule ne peut rien car elle n’est qu’un obscur instrument qui peut entrer dans la lumière au contact de l’esprit.
Et que dire de ces sels qui négligemment jetés sur la feuille absorbent
ses derniers regrets.
La plume dorénavant est posée dans son écrin et se repose…l’air de rien elle en a bien besoin
la draperie des jours
dans la pâle clarté de ma mémoire
une femme tire l’aiguille
elle raccommode à petits points serrés
le temps qui ne cesse de s’effiler
sur la draperie des jours
noeuds de lumière
dans la trame de mes vers
je revois sous la lampe ma mère
qui faufile le silence
avec le long fil blanc de son absence
Françoise Urban-Menninger
Quelle belle et douce poésie Françoise , beaucoup de tendresse dans le souvenir d’une mère qui brodait dans le silence, tableau paisible d’un passé qui nous est cher.
>Urban-Menninger Françoise:
Bonsoir Françoise, merci d’être venue déposer svos mots ur cette page que j’ai réalisée bien longtemps avant l’existence des blogs;-) Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie pour ce poème émouvant sur le temps qui passe et les souvenir de famille. Vous avez une belle écriture, je vous invite à rester et à rejoindre les autres poètes de L’Oeil Ouvert. Bien amicalement à vous.
C’est bon écrire. On regarde filer sa main, qui trace de curieuses arabesques ; et la pensée précède ou accompagne la grimace de l’encre qui s’écoule et des signes qui s’inscrivent.
[François Hertel] Extrait d’ Anatole Laplante, curieux homme
>Nath:
J’ai remarqué que tu aimes bien cette note; elle n’a pas été beaucoup commentée;-) C’ets un de mes premiers essais graphiques avec de la poésie. Belle image que cette grimace de l’encre et ces arabesques de mots qui sont de petits dessins à part entière. Merci à toi.
Quand l’épouvante s’enfuit devant minuit…
Il y a René CHAR debout face à la couleur des vents.
Il pense à Georges BRAQUE et trouve des mots lumineux pour faire jaillir le sang dans les artères du monde.
Son œuvre trace le sillon de l’absolu dans la terre âpre de cette montagne qu’il défend face aux horreurs des barbares.
René CHAR est dressé dans l’avenir. Situation de raison et de confiance dans les mystères des humains.
>aspe:
Superbe! Merci pour lla belle évocation de ces deux grands artistes!
Un autre texte écrit il y a peu de temps en un temps très court (consigne d’écriture).
Un texte écrit dans le silence du regard de l’Autre …
« J’aime ce moment à te regarder, ton regard s’interroger …
Simplement le silence, la feuille de ton carnet qui vole dans l’instant. C’est simplement reposant…
Vois-tu ce moment qui cherche la rencontre de l’Autre, la rencontre de soi …
Pour te parler, te rencontrer, j’ai d’abord besoin de ce silence, du sourire bienveillant qui se dessine, se prolonge, se répète.
Etre là seulement, pour se dire qu’on est bien là, ensemble …
L’aller vers le regard de l’Autre, le retour, le regard vers la feuille, l’interrogation du ressenti, des mots écrits, comme les vagues vont et viennent …
Je te regarde, tu écris.
Je me regarde, parfois j’écris.
Accueil du silence, de l’Autre, des mots …
Tu vois, là, j’aimerais aussi écrire là, la nuit, sur la table, la bougie allumée …
J’ai simplement envie de dire que ces moments là, je les savoure, car la vie quotidienne est parfois tellement violente, et souvent le doute s’installe alors …
Là, je ne doute pas, je regarde, j’écoute simplement.
Je te regarde, je me regarde, j’écoute les silences, je m’écoute, j’écoute les pages qui se tournent, j’écoute le frottement de tes mains sur le carnet, les mots qui glissent sur la feuille.
Ca me permet aussi d’oublier … »
Bonne nuit
>nath:
Merci pour tes partages d’écriture liés à ton expérience théâtrale. Celui-ci est doux ouvert et sensible; il aurait pu aller également sur la note Silences, non?
Oui c’est vrai, le texte aurait pu aller sur la note SILENCES. J’avais hésité, dans la mesure où il traite aussi de l’écriture.
Bonne soirée.
>Nath:
Si ça te dit, tu peux mettre ton texte également sur Silences, ce n’est pas un problème. Bises.
Les sons font des images
Sur le divan elle est assise, un crayon à la main .
Elle regarde sa feuille l’air peu inspiré.
Le crayon à la main, elle jette quelques mots, des mots sans lien
apparemment. ..
Chercher le lien …
Mâcher le son, mâcher le mot, le sculpter pour l’amener ailleurs …
Elle délaisse la feuille.
Elle revient à la feuille, jette d’autres mots, une phrase parfois.
Elle rassemble des mots, des phrases pour y tisser du lien
apparemment …
Novembre 2007
Courant (l’envol)
Très vite, la vague se change en fleur, et la fleur
Devient une aile, et libre l’aile court se livrer
Au vent, elle frotte le fleuve, qui rit ! écarte
Les herbes, un vol se perd dans la paix des eaux
Alain
J’adore votre écriture.
Chaque mot est simplement posé,
Posé comme une douce nécessitée,
Nécessitée qui bruit de ses mots tenus,
et qui nous dit par ses silences entendus,
Instant libre et voluptueux du recueillement,
de l’écriture, de la rencontre de l’autre, de soi …
et de l’infinie glissade qu’offre le jeu du regard.
Un mot est un oiseau au milieu d’une page. C’est l’infini.
[ Antonio Soler ] Extrait de Le Chemin des Anglais
La plume barbote son encre
Puis se secoue se vaguelette
Et s’élance sur la page blanche
Qui se laisse saisir tendrement
Avec force de vie dans cet élan
La plume passionnée embrasse
Elle serre le papier le dessine
Il se toile et prend vie tellement
Et le tableau prend forme
Tache après blanc ou pointillés
La plume magicienne à chapeau
Le repose sur sa tête
Son chevalet repu a été tant aimé
Elle part se reposer avant
De réaimer sans jamais s’arrêter
D’aimer
Elle est faite pour aimer
La plume en lac de vie si beau
Et le papier son bel galant
Aime faire l’amour avec elle
C’est beau Annick.
Bises à tous
Et quelques citations de Christian BOBIN .
« Quand on aime quelqu’un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire, jusqu’à la fin des temps. »
« Le bonheur, ce n’est pas une note séparée, c’est la joie que deux notes ont à rebondir l’une contre l’autre. »
« Ecrire, c’est se jeter dans le vide en se disant je serai rattrapé ; par le sens évidemment. »
«Ce n’est pas pour devenir écrivain qu’on écrit. C’est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.»
elles sont magnifiques les phrases de Christian. Bobin, j’ai les larmes à l’oeil,
j’aime énormément sa plume,
je pense que c’est l’écrivain qui m’a peut être le plus bouleversée…avec » la plus que vive » je pense que j’ai pleuré tout le temps à le lire…
Merci Nath, c’est un beau cadeau.
Dans la catégorie « l’écriture » (que je viens de découvrir), je demande « l’envol » à relier …
Bises
>Nath:
Très juste, je viens de corriger. Il y a plein d’oublis car je rajoute sans arrêt de nouvelles catégories mais je ne retourne pas très souvent en arrière pour corriger car ça demande beaucoup de temps. Je suis donc toute ouïe;-) Merci Nath!
Nath:
Belle photo en effet, elle vient de chez Véronique. Thanls a lot!
La plume glane et moissonne, elle racle et sarcle pour retourner ce terreau intime.
la plume fouge et bouge et parfois elle est rouge …d’énervement
mais ça ne dure qu’un instant.
La plume fume et hume elle est senteur et parfum mais quand on a faim de mots.
La plume enfle et perce elle est révélateur et correcteur qui déverse
le trop plein des âmes.
La plume tance et balance, elle n’est pas la constance incarnée ni la nuance avisée.
La plume vole et virevolte, légère et allègre pleine de fougue et de panache.
Parfois elle se tend et hache , elle tranche pas étanche et de notre soif se joue pour ne pas tendre la joue.
La plume livre doucement un duvet soyeux et onctueux qui délivre
et amortit.
La plume lacére et déchire car elle seule ulcère et ouvre ces bréches
profondes par ou sourd la noirceur de l’encre.
L’ancre justement que jette par dessus bord la plume ne s’enfonce
pas dans le tréfond du moi pour amarrer quelques impressions sournoises car à chercher des noises on récolte des horions.
La plume se taille et se paille, elle s’émousse et se trémousse et quand elle fait mousser le verbe c’est pour trousser la phrase, celle
qui imparfaite fait tousser et annonce la fin.
Pourtant avant que d’atterrir la plume se déploie et qu’elle soit rémige ou félibrige elle fait, libre dans l’air, des battements incertains.
Alors la plume s’allége et jamais ne galége car serait elle trop chargée
que d’un malaise il s’agirai.
Pourtant il plane une doute, une inquiétude s’installe, un siège s’avance, la plume seule ne peut rien car elle n’est qu’un obscur instrument qui peut entrer dans la lumière au contact de l’esprit.
Et que dire de ces sels qui négligemment jetés sur la feuille absorbent
ses derniers regrets.
La plume dorénavant est posée dans son écrin et se repose…l’air de rien elle en a bien besoin
la draperie des jours
dans la pâle clarté de ma mémoire
une femme tire l’aiguille
elle raccommode à petits points serrés
le temps qui ne cesse de s’effiler
sur la draperie des jours
noeuds de lumière
dans la trame de mes vers
je revois sous la lampe ma mère
qui faufile le silence
avec le long fil blanc de son absence
Françoise Urban-Menninger
Quelle belle et douce poésie Françoise , beaucoup de tendresse dans le souvenir d’une mère qui brodait dans le silence, tableau paisible d’un passé qui nous est cher.
>Urban-Menninger Françoise:
Bonsoir Françoise, merci d’être venue déposer svos mots ur cette page que j’ai réalisée bien longtemps avant l’existence des blogs;-) Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie pour ce poème émouvant sur le temps qui passe et les souvenir de famille. Vous avez une belle écriture, je vous invite à rester et à rejoindre les autres poètes de L’Oeil Ouvert. Bien amicalement à vous.
C’est bon écrire. On regarde filer sa main, qui trace de curieuses arabesques ; et la pensée précède ou accompagne la grimace de l’encre qui s’écoule et des signes qui s’inscrivent.
[François Hertel] Extrait d’ Anatole Laplante, curieux homme
>Nath:
J’ai remarqué que tu aimes bien cette note; elle n’a pas été beaucoup commentée;-) C’ets un de mes premiers essais graphiques avec de la poésie. Belle image que cette grimace de l’encre et ces arabesques de mots qui sont de petits dessins à part entière. Merci à toi.
Quand l’épouvante s’enfuit devant minuit…
Il y a René CHAR debout face à la couleur des vents.
Il pense à Georges BRAQUE et trouve des mots lumineux pour faire jaillir le sang dans les artères du monde.
Son œuvre trace le sillon de l’absolu dans la terre âpre de cette montagne qu’il défend face aux horreurs des barbares.
René CHAR est dressé dans l’avenir. Situation de raison et de confiance dans les mystères des humains.
>aspe:
Superbe! Merci pour lla belle évocation de ces deux grands artistes!
Un autre texte écrit il y a peu de temps en un temps très court (consigne d’écriture).
Un texte écrit dans le silence du regard de l’Autre …
« J’aime ce moment à te regarder, ton regard s’interroger …
Simplement le silence, la feuille de ton carnet qui vole dans l’instant. C’est simplement reposant…
Vois-tu ce moment qui cherche la rencontre de l’Autre, la rencontre de soi …
Pour te parler, te rencontrer, j’ai d’abord besoin de ce silence, du sourire bienveillant qui se dessine, se prolonge, se répète.
Etre là seulement, pour se dire qu’on est bien là, ensemble …
L’aller vers le regard de l’Autre, le retour, le regard vers la feuille, l’interrogation du ressenti, des mots écrits, comme les vagues vont et viennent …
Je te regarde, tu écris.
Je me regarde, parfois j’écris.
Accueil du silence, de l’Autre, des mots …
Tu vois, là, j’aimerais aussi écrire là, la nuit, sur la table, la bougie allumée …
J’ai simplement envie de dire que ces moments là, je les savoure, car la vie quotidienne est parfois tellement violente, et souvent le doute s’installe alors …
Là, je ne doute pas, je regarde, j’écoute simplement.
Je te regarde, je me regarde, j’écoute les silences, je m’écoute, j’écoute les pages qui se tournent, j’écoute le frottement de tes mains sur le carnet, les mots qui glissent sur la feuille.
Ca me permet aussi d’oublier … »
Bonne nuit
>nath:
Merci pour tes partages d’écriture liés à ton expérience théâtrale. Celui-ci est doux ouvert et sensible; il aurait pu aller également sur la note Silences, non?
Oui c’est vrai, le texte aurait pu aller sur la note SILENCES. J’avais hésité, dans la mesure où il traite aussi de l’écriture.
Bonne soirée.
>Nath:
Si ça te dit, tu peux mettre ton texte également sur Silences, ce n’est pas un problème. Bises.
Les sons font des images
Sur le divan elle est assise, un crayon à la main .
Elle regarde sa feuille l’air peu inspiré.
Le crayon à la main, elle jette quelques mots, des mots sans lien
apparemment. ..
Chercher le lien …
Mâcher le son, mâcher le mot, le sculpter pour l’amener ailleurs …
Elle délaisse la feuille.
Elle revient à la feuille, jette d’autres mots, une phrase parfois.
Elle rassemble des mots, des phrases pour y tisser du lien
apparemment …
Novembre 2007
Courant (l’envol)
Très vite, la vague se change en fleur, et la fleur
Devient une aile, et libre l’aile court se livrer
Au vent, elle frotte le fleuve, qui rit ! écarte
Les herbes, un vol se perd dans la paix des eaux
Alain
J’adore votre écriture.
Chaque mot est simplement posé,
Posé comme une douce nécessitée,
Nécessitée qui bruit de ses mots tenus,
et qui nous dit par ses silences entendus,
Instant libre et voluptueux du recueillement,
de l’écriture, de la rencontre de l’autre, de soi …
et de l’infinie glissade qu’offre le jeu du regard.
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